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Commentaire de taktak

sur Comment on neutralise la colère des Français en leur promettant une Autre Europe


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taktak 10 octobre 2012 14:53

"Dès le Traité de Rome (1957) qui est l’origine de l’UE actuelle la construction européenne  avait d’emblée comme pierre angulaire la libre concurrence, le « libre marché » capitaliste.

Pourtant l’Europe est la bonne échelle du combat des travailleurs européens. Mais rompre avec cette UE, dénoncer tous les traités existants construire une Europe sociale des travailleurs ne se fera pas en douceur...

Sortir de l’Euro serait une nécessité pour un peuple européen qui serait le seul à s’être soulevé, à s’être emparé du pouvoir..... Néanmoins présenter actuellement, dans le cadre du capitalisme, la seule sortie de l’Euro et de l’Europe comme la panacée est un leurre....« 

Votre commentaire est très intéressant sur la position d’une partie de l’extrème gauche qui porte je crois une certaine contradiction avec le discours habituel tant du FDG que de l’extrème gauche

Vous reconnaissez que l’UE est depuis sa création un instrument d’exploitation et d’asservissement des travailleurs, et donc de façon logique qu’un peuple se soulevant seul devra sortir de l’Euro et de l’UE. Je ne vois donc pas alors pourquoi le mot d’ordre de sortie de l’UE et de l’euro n’est pas défendu par l’extrême gauche où on entend plus communément en lieu est place la revendication idéaliste d’une autre europe (Asselineau montre bien que c’est là du vent) sans remettre en cause le cadre de la construction européenne.

En fait, vous vous appuyez sur la conviction à mon avis ne reposant sur aucun fait tangibles et donc à mon sens idéaliste que »l’europe est la bon échelle« pour les travailleurs pour affronter le capital.

Cela est idéaliste, car si cela était le cas, les lettons ou les slovènes se rebelleraient contre le dumping social qu’ils exercent de manière involontaire contre les pays les plus progressistes. A la différence, on peut constater que dans chaque cadre national français par exemple, il serait très difficile de jouer cette division. Par exemple jouer tel génération contre tel autre (CPE...) ou de ne pas donner les mêmes droits éducatifs à tel partie du territoire, les mêmes tarifs de services publiques, ou le même droit social.

En fait derrière cette affirmation se cache un postulat idéologique hérité de l’histoire

 »rupture avec l’UE et tous les traités existants oui mais repli nationaliste derrière le drapeau bleu-blanc-rouge commun aux exploiteurs et aux exploités.."

En gros, la Nation c’est l’outil pour faire croire au travailleurs qu’ils ont des intérêts en commun avec leurs exploiteurs et donc faire oublier la division de classe. Je crois qu’il faut être un peu plus dialectique. En première approche c’est le cas. Mais au fond, il ne s’agit que du discours de la classe capitaliste en certaines périodes de l’histoire. On peut aussi considérer qu’en nombre, la Nation c’est 99% la portion de classe ouvrière qui se reconnait une unité culturelle et politique forgée par l’histoire (la langue, les luttes sociales comme la Révolution, le front populaire, l’aspiration à l’indépendance d’un pouvoir impérialiste (droit des peuples à disposer d’eux même)...). Ors, la classe capitaliste, dépassée en terme de rapport de force par la structuration de la revendication politique de la classe ouvrière à un niveau national qui lui a imposé des concessions importantes (parti et syndicats sont structurés au niveau national et le mouvement social s’exerce lui aussi au niveau national) fait désormais le choix de se situer à un niveau supra-nationale. Cela d’autant plus que la re-mondialisation modifie l’équilibre des impérialismes s’appuyant exclusivement sur la puissance des états. C’est le choix de ce pseudo fédéralisme européen ou plus largement de l’appel à une gouvernance mondiale par les marché supprimant les contraintes que peuvent imposer des états sur lesquels les peuples ont trop la main.

Il ressort donc que actuellement, ceux qui se reconnaissent en la Nation sont très majoritairement la classe ouvrière. Et donc que la Nation est la classe ouvrière. Il suffit d’ailleurs de voir l’autophobie nationale de la classe capitaliste française déclinologue à souhait, sabordant sa langue et sa culture.

Il suffit donc de constater que la bourgeoisie ne se range plus derrière le drapeau tricolore que pour taper sur les musulmans et les basanés. Mais en tout cas pas pour défendre la souveraineté de la Nation, c’est à dire de la classe ouvrière.

Défendre la Nation dans ces conditions, c’est défendre le peuple ni plus ni moins. Tel les pays de l’ALBA défendant la souveraineté de leur peuple contre une bourgeoisie compradore. Et nullement se ranger au coté de la bourgeoisie en niant la lutte des classes. Car dans les conditions actuel, être patriote, c’est défendre l’état social et la souveraineté du peuple contre le totalitarisme européen des marchés.

Par ailleurs, les peuples européens restent profondément divisés de par les barrières culturelle hérités de l’histoire. Au contraire de la classe capitalistes qui a fait le choix de l’europe. La traduction parfaite de cette division culturelle est le fait que les organisations militantes des travailleurs sont strictement nationale et ne se fédére que sur la base du projet politique le plus réactionnaire (voir le PGE ou la CES) empéchant aux peuples les plus progressistes d’avancer.

Je suis donc convaincu que le cadre national est le cadre le plus apte à faire émerger les contradictions de classe : c’est bien le droit national qui est mis sous la tutelle des marchés avec le TSCG ou les notations... C’est aussi le cadre le plus conscient pour la cadre ouvrière et celui ou elle est la plus structuré. C’est donc à ce niveau que doit se structurer l’action des progressistes. Qui plus est le cadre européen est conçu pour étouffer la voix des peuples et ils leur est impossible de s’y faire entendre.

Au delà, je crois que vous conviendrez avec moi que la lutte dans le cadre nationale n’est absolument pas incompatible avec la lutte internationale en s’appuyant sur et en fournissant l’aide et l’expérience des autres peuples.

Je suis d’ailleurs convaincu que c’est cette lutte nationale dans chaque pays contre une même classe dominante qui peut conduire à conscientiser l’unité des travailleurs européens et jeter les bases de la formation à travers un large internationalisme d’une union progressiste des différents peuples européens.



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