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Commentaire de Pierre

sur La Libye et la Syrie : terres d'expérimentation ?


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Pierre Pierre 31 octobre 2013 10:42

Je n’ai découvert votre commentaire qu’hier assez tard et je vais évidement vous répondre.

Un conte ! Oui mais aussi une comparaison. Comment un ou des gouvernements occidentaux réagiraient-ils face à de violentes émeutes et face à l’assassinat de leurs fonctionnaires ?

Je commencerai par répondre au point C.

C. Je soutien toutes les oppositions démocratiques dans le monde. Je soutiens sans aucune ambiguïté l’opposition démocratique et non violente syrienne, celle qui a été rejetée par le CNS.

La Syrie a une nouvelle constitution depuis 2012 et le pluralisme existe aujourd’hui en Syrie. L’ancien vice-premier ministre, Qadri Jamil, qui vient d’être destitué fait d’ailleurs partie de l’opposition démocratique intérieure.

L’opposition qui a pris les armes n’est pas représentative de la société syrienne. Elle est une création des Occidentaux et des pétromonarchies du Golfe. Ses représentants n’ont aucun programme commun. Quels points de convergence peut-on trouver entre Michel Kilo, l’intellectuel laïc, George Sabra, le communiste et Ahmad Jarba, l’homme des Saoudiens ?

Cette opposition s’est complètement discréditée en s’alliant aux islamistes armés et aux groupes terroristes étrangers.

Je suis en revanche très en colère contre les médias de masse qui manipulent les opinions (et pas seulement sur la Syrie) en diffusant des clichés que tout le monde gobe. Ils ont inventé un nouveau terme à la mode « conspirationniste » dont est affublé tout ceux qui contestent les versions officielles. C’est lamentable.

A. Je sais très bien comment Bachar al Assad a été élu. Cela ne répond pas aux standards démocratiques tels qu’ils sont définis en Occident. Et alors ? Citez-moi un seul pays du Maghreb ou du Machrek qui répond à ces standards. Déjà que la France se situe aux environs de la trentième place dans l’indice de démocratie publié par The Economist Group. Le régime syrien arrangeait très bien les États-Unis quand il s’agissait de faire la chasse aux islamistes après le 9/11. Il suffit d’un changement de politique des États-Unis pour que cela change. La vérité, c’est qu’il y a des intérêts économiques et géopolitiques en Syrie pour certaines puissances et que, pas plus qu’en Afghanistan, en Irak ou en Libye, les « Amis de la Syrie » ne désirent l’avènement de la démocratie dans la région. Ils défendent seulement leurs intérêts.

B. Les revendications des opposants laïcs ont été rencontrées dès la mi-avril 2011, soit un mois après les premières manifestations. Bachar al Assad a levé l’état d’urgence, aboli la Cour de sureté de l’État, autorisé les manifestations pacifiques et a instauré un régime multipartis. Il a continué à réprimer les émeutes violentes comme on le ferait dans n’importe quel autre pays.

Quand vous critiquer le régime syrien, vous oublier que ce pays est encore officiellement en guerre contre Israël, qu’une partie de son territoire est occupé par Israël et que la Syrie a dû faire face à une tentative de prise de pouvoir par les Frères musulmans dans les années 80. Cela justifiait les limites mises à la liberté d’expression dans ce pays. Pour le reste, les gens y vivaient plutôt bien. Ils avaient droit à une éducation, à des soins de santé et il n’y avait pas de pénurie en Syrie. Il faut aussi souligner que les communautés religieuses vivaient en paix sous le régime des Assad.

L’histoire du groupe d’enfants a été montée en épingle pour initier des émeutes. Je vous défie d’ailleurs de me dire où on peut trouver des informations concernant l’âge de ces enfants par exemple. Les militaires déserteurs ! En petit nombre et payés par l’Arabie saoudite. Cela aura été plus significatif si des diplomates avaient démissionné. Ils habitent à l’étranger avec leur famille et ne prennent que peu de risques. Je sais qu’on leur a proposé beaucoup d’argent pour changer de camps.

Je ne peux rien vous répondre d’autre ou ce serait trop long, mais je suis sûr que nous ne serons jamais d’accord. Nous en reparlerons peut-être plus tard, quand la situation aura évolué.



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