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Commentaire de Mmarvinbear

sur Oui, une autre démocratie est possible !


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Mmarvinbear Mmarvinbear 13 février 2014 14:06

À Athènes, au Vème siècle avant J.C., les citoyens participaient directement aux prises de décisions (vote des lois, du budget, de la guerre, etc). Mais aussi, presque toutes les fonctions étaient attribuées par tirage au sort : le Conseil des Cinq cent (organe central du gouvernement qui rédigeait les textes de loi, préparait les réunions de l’Assemblée du peuple, contrôlait les finances, les travaux publics et les magistrats), le tribunal du peuple (qui, chaque matin, tirait au sort des centaines de jurés en puisant dans une réserve de 6 000 citoyens) et pratiquement tous les magistrats.


A Athènes, la « démocratie » était très encadrée. Seuls les hommes pouvaient participer et uniquement les citoyens natifs du lieu. Le corps électoral ne représentait qu’un tiers, voir moins de la population globale.

De plus, les magistrats élus établissaient des listes de tirage au sort biaisées, n’accueillant que leurs amis et supporters. Ainsi, ils avaient l’assurance d’avoir une assemblée remplie d’amis et de béni-oui-oui à leurs services.

Associé à une rotation des charges (les fonctions étaient attribuées pour un an, souvent non reconductibles), il permettait de neutraliser l’influence personnelle et la corruption.

Illusion. Quand un magistrat partait de son poste, il se débrouillait pour qu’ un homme de paille soit mis à sa place, lui restant comme « conseiller ». Inutile de dire que c’était encore et toujours lui qui avait la réalité du pouvoir.

À peine une génération plus tard, pourtant, la désignation des gouvernements par le tirage au sort est totalement absente des revendications des révolutionnaires américains et français.

C’est normal car le sort est un arbitraire. On n’allait pas remplacer l’arbitraire royal par un autre ! 

 Mais, pour des raisons diverses, aucun des trois projets n’a abouti et n’a eu d’influence sur la vie politique.

En Colombie Britannique, la réforme électorale a été rejetée par les électeurs, ne recueillant que 57 % des suffrages alors que 60 % étaient requis. Pareil en Ontario, ou le « oui » n’a recueilli que 36 % des votes.

Et le 20 octobre 2012, la Constitution issue d’une « participation ouverte » fut approuvée par référendum par les 2/3 des voix.

Non, le texte fut rejeté : pour être adopté, la participation devait être supérieure à 50 %, et cela n’a pas été le cas.
Le texte, comme le prévoyait la constitution islandaise, est alors passé à l’ Althing ou il a de nouveau été rejeté.

 Un Conseil de définition des priorités : un très grand organe, tiré au sort, qui indique les thèmes mais ne les développe pas.

Une chambre qui discute et une autre qui vote ? On essayé déjà ! Cela ne marche pas, cela au contraire favorise les luttes de pouvoir et d’influence et cela paralyse l’action gouvernementale.


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