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Commentaire de Layly Victor

sur Mais d'où nous viennent les islamistes ?


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Layly Victor Layly Victor 20 janvier 2015 13:45

a Victor

Merci de rappeler l’existence de Kamel Daoud, et de parler de ses souffrances. Ce qui laisse apparemment de marbre les agoravoxiens, plutôt friands de sensationnel émotionnel facile, de complots nébuleux, de parlotes de comptoir, d’hystérie anti science et anti nucléaire catastrophiste (qui n’est jamais un débat). C’est plus dur de regarder la triste réalité en face et l’immense tristesse qu’elle porte.
Je vais vous parler d’une blessure profonde, celle de mon ami Abdel, qui se reconnaîtra. C’est un grand scientifique, quelqu’un de haut niveau à tous points de vue. J’ai eu l’honneur de travailler avec lui par le passé. Il travaille en Suisse, après avoir étudié aux US. Nous avons développé une estime réciproque car nous avions la même approche du travail, qui recherche la rigueur et l’honnêteté et refuse le superficiel, le blabla pompeux et la langue de bois. Enfants tous deux de la culture algérienne et de la culture française, lui musulman et moi chrétien, nous avons le sentiment d’avoir deux mères (et nous n’aimons pas que l’une ou l’autre soit insultée).
Il se trouve que, par mes parents qui fréquentaient les jeunes écrivains algériens de langue française, ceux qui ont payé un lourd tribu pendant la guerre civile, j’ai été sensibilisé à cette littérature, que j’ai hélas perdue de vue ensuite.
Il y a peu de temps, je lui parlais des grands écrivains algérois, dont bien sûr Albert Camus et de son ami, l’immense Emmanuel Roblés, et de son merveilleux et puissant livre sur Alger (notre ville natale) qui a été réédité en 2011, « Les hauteurs de la ville », livre que je lui ai envoyé. Il m’a alors parlé de Kamel Daoud, de sa fierté, de son espoir de le voir obtenir le prix Goncourt. J’imagine à quel point il doit se sentir blessé.
Il y a des gens qui tirent une jouissance malsaine du fait de blesser les autres en permanence, sous divers prétextes.

Citation attribuée à Bob Marley : « ceux qui veulent rendre le monde plus mauvais qu’il n’est ne prennent jamais de vacances »

Une autre phrase terrible, du grand Lawrence Durell (citrons acides, le quatuor d’Alexandrie), grand écrivain du monde méditerranéen, à la fin de sa vie : « l’être humain m’écœure ».

Lisez, si ce n’est fait, Emmanuel Roblés : « les hauteurs de la ville »


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