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Commentaire de Emile Mourey

sur Jésus, un phénomène étonnant, suite du débat


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Emile Mourey Emile Mourey 19 avril 2015 18:27

@Antenor


Sur le plan purement historique, la citadelle de Gamala qui, pour moi, est celle des Esséniens du Nord - leur ville étant Bethsaïde au bord de la mer de Galilée - a été prise par les Asmonéens qui régnaient à Jérusalem, bien que reprise par Pompée soutenu apparemment par Simon (et Anne). Tribulation qui a peut-être éteint provisoirement le mouvement et peut-être même désorganisé le conseil.

Néanmoins, une colonie galiléenne (Esséniens du nord) s’installe à Jérusalem en - 19 pour participer à la construction du temple d’Hérode. Il est probable que c’est ce courant qui est réprimé par Hérode le Grand en - 4, courant que le protévangile de Jacques fait s’enfuir et se rétablir en Judée sous le nom de Jean. D’où la situation suivante : anciens exilés de Babylone surtout au nord (Simon), nouveaux exilés au sud qui s’ajoutent aux anciens mais les influencent.

En l’an + 30, il est possible que le courant essénien majoritaire soit encore dans le nord de la Palestine (Simon) et non dans le sud autour de la mer Morte (Jean). Jean (collectif ou individu) est essénien, cela ne fait aucun doute, le mot chrétien n’existait pas encore. 

Mais après la décapitation de Jean-Baptiste et la répression prévisible qui a suivi en Judée, suite à la proclamation du premier évangile, Marc laisse entendre que les persécutés ont fui vers le nord, d’où fondation d’une nouvelle communauté au bord du lac qui s’appelle Jean puis Marc et nouvel évangile.
Le conseil essénien de Gamala s’est-il ouvert au nouveau courant réformateur de Jean-Baptiste ? Il semble que oui. Dans l’évangile de Matthieu, Simon et Jacques, qui sont très certainement les deux inquisiteurs du conseil, acceptent enfin, volontairement ou non, de monter sur la croix comme le premier évangile le leur avait demandé.

Ce qu’il ne faut pas oublier, à mon avis, c’est l’impact psychologique que la diffusion des évangiles a eu sur la diaspora juive, un impact que leurs rédacteurs avaient manifestement en vue, et c’est ce qui explique, en partie, son soulèvement de 70 contre Néron. 

Il s’agit bien d’un mouvement très important. L’histoire a donné à ses membres le nom d’Esséniens, ce qui signifie, selon Dupont-Sommer, hommes du conseil. Mais l’Évangile les fait désigner par Jésus sous les noms de « saints » et de « pieux », ce qui correspond à des niveaux dans la hiérarchie de l’organisation.

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