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Commentaire de Samson

sur Fin de vie : les dix bougies de la loi Leonetti


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Samson Samson 27 avril 2015 03:02

Merci pour toutes ces précisions sur la loi Leonetti : elle paraît dans son équilibre et son humanité tant répondre à l’impérieuse nécessité de soulager une souffrance désormais incurable et préserver jusqu’au bout la dignité de la personne mourante qu’éviter le dangereux écueil de légaliser la transgression par compassion - ou pas - du tabou meurtrier.

Si je n’ai pas connaissance des exemples d’euthanasies que vous citez du fait de la loi belge, son évolution et l’idéologie qui la sous-tend restent de fait des plus inquiétantes.
Après avoir dans un premier temps veillé à répondre à la volonté exprimée de personnes conscientes et responsables, elle a été récemment étendue aux mineurs d’âge, par définition légalement irresponsables, ainsi que sur demande préalable aux personnes affectées de démence (ce qui pose la question de leur consentement éclairé sur un souhait qui a pu changer !). Un « lobbying » fut même exercé visant à remettre entre les mains de la seule équipe médicale la responsabilité de la décision d’euthanasie d’un mineur, sans consentement de la famille.

Très récemment, la justice belge a répondu favorablement à la requête d’euthanasie introduite par un condamné pour actes d’une pédophilie considérée comme incurable par l’académie. D’autres requêtes argumentées par leur détresse psychique furent dans la foulée introduites par plusieurs condamnés à de longues peines. Y accéder reviendrait à réintroduire sur base « volontaire » une peine de mort officiellement abolie.

Si des unités de soins palliatifs « performantes » existent en Belgique, il est clair, dès que le choix se présente entre les soins palliatifs et l’euthanasie, que des considérations tant affectives qu’économiques peuvent se faire jour : pressions de la famille, réduction des places disponibles du fait des réductions des budgets publics, ...

On n’a pas que je sache attendu, en toute discrétion et en accord avec le médecin, l’autorisation du législateur pour y recourir et la pratiquer lorsque la nécessité s’en présentait et que la souffrance ne pouvait être autrement soulagée.
Si donc je ne remets nullement en doute ni la bonne foi de la majorité des personnes souhaitant recourir à l’euthanasie pour elles-même ou un proche, ni la liberté pour chacun de choisir le trépas qui lui paraît le mieux convenir, il me semble que la légalisation du droit à l’euthanasie ouvre pas à pas, jalon après jalon, le risque à tous les abus et constitue donc à mes yeux le pas trop loin !

Cordiales salutations ! smiley


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