L’anglais, langue du colonisateur.
La sinistre Fioraso a ouvert la porte de l’université à l’envahisseur globish, dànnant un coup de poignard dans le dos à notre langue.
La langue, instrument de communication, véhicule aussi une
culture, un mode de vie, un système économique et politique, et force
est de reconnaître qu’aujourd’hui l’anglais est devenu la langue de la
financiarisation du monde. Quand on parle économie ou finances, c’est
soit en anglais, soit en utilisant une multitude de termes
anglo-américains souvent incompréhensibles pour la plupart d’entre nous.
Le langage des milieux financiers est, si l’on peut dire, un véritable
charabia.
Car le langage que l’on prétend nous imposer « pour notre bien »
évidemment, n’a pas grand-chose à voir avec celle de Shakespeare ; il
s’agit du « globish », un sabir appauvri d’un millier de mots environ.
Sabir capable, c’est vrai, de faciliter la communication de base (celle
des aéroports, des hôtels, des offices de tourisme, des banques).
Pourquoi pas ? Je m’en sers aussi. Mais peut-il véhiculer un véritable
savoir ? Surtout dans les matières scientifiques, ou de droit ?
Peut-être, mais en mettant le plancher très bas. Quels sont les
étudiants francophones aptes à intégrer toutes les finesses d’une langue
étrangère ? Peu, très peu, voire aucun. Donc le langage de des cours
maintenant dispensés dans des écoles françaises de renom est obligatoirement pauvre, sans la richesse des nuances que permettent
les synonymes, les tournures de phrases dans leur langue maternelle. Or
l’université ne doit pas dispenser un savoir au rabais, ce qui sera
fatalement le cas ; laissons cela aux « écoles de commerce »,
pétouillets de margoulins. Les Anglais lettrés sont d’ailleurs bien
conscients de l’appauvrissement dramatique de leur langue, salopé par
les Zétazuniens.
Mais le processus s’accompagne d’une volonté de conquête, à la
fois économique, politique et culturelle. D’où le terme d’impérialisme
justifié notamment par les propos de divers responsables politiques
anglo-saxons. On pense évidemment à Margaret Thatcher, qui déclarait en
2000, lors d’une conférence donnée aux États-Unis, que « le pouvoir
dominant est l’Amérique, le langage dominant est l’anglais, le modèle
économique dominant est le capitalisme anglo-saxon » lien. On
connaît moins les propos tout aussi brutaux mais plus détaillés de
David Rothkopf, un ancien responsable de l’administration Clinton, qui
valent pourtant leur pesant de cacahuètes : « Il y va de l’intérêt
économique et politique des États-Unis de veiller à ce que, si le monde
adopte une langue commune, ce soit l’anglais ; que, s’il s’oriente vers
des normes communes en matière de télécommunications, de sécurité et de
qualités, ces normes soient américaines ; que, si ses différentes parties
sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes
soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes, ce
soient des valeurs dans lesquelles les Américains se reconnaissent… Les
Américains ne doivent pas nier le fait que, de toutes les nations dans
l’histoire du monde, c’est la leur qui est la plus juste, la plus
tolérante, la plus désireuse de se remettre en question et de
s’améliorer en permanence, et le meilleur modèle pour l’avenir » lien.
Nos députés sont-ils seulement conscients de cette situation ?
Accepteront-ils la colonisation de la France ? (Pays qui, par ailleurs, a
fait subir à bien des langues africaines et régionales le même sort !)
Les déferlantes d’américonneries qui encombrent les programmes des
lucarnes à décerveler et des boites à bruits laissent supposer qu’ils
s’en branlent comme de leur première magouille…