@thomas abarnou
Outre
que je m’inscris toujours autant en faux contre votre vision inspirée
par la propagande occidentale d’Assad « qui massacre son peuple »
(on ne peut même pas dire répression à proprement parler, il
s’agissait en fait d’une guerre contre des troupes agressant la Syrie
et non contre une partie du peuple, la plupart des massacres et les
plus graves étant le fait de ces insurgés/rebelle/terroristes),
vous surestimez (toujours sous l’influence de cette propagande)
l’influence de l’intégrisme et du djihad auprès des sunnites. Dans
la majeure partie du pays, une fois les hostilités terminées, les
djihadistes étrangers chassés et les combattants locaux amnistiés,
il restera sans doute un terrorisme rémanent limité, à la façon
de l’IRA et de l’ETA, qui n’empêchera pas le pays de vivre. La
plupart des syriens assimilant bien la guerre à l’agression
étrangère (beaucoup de révoltés de la première heure ayant déjà
accepté une amnistie après s’être rendu compte qu’ils servaient
des intérêts ennemis). Seul dans le nord-est tribal, la situation
pourrait rester plus difficile. C’est là la différence avec l’Irak,
où une politique revancharde, à l’opposé de toute réconciliation,
menée par le gouvernement chiite de El-Maliki a généré un fort
ressentiment chez les arabes sunnites du nord. Cependant, la
résistance à l’extrémisme de Daech est là aussi restée
importante, et ses atrocités lui ont aliéné une partie de ses
soutiens initiaux. Pour les kurdes syriens, vous exagérez là aussi
les antagonismes, il est probable, et souhaitable, qu’ils obtiendront
une autonomie (qui existe déjà dans les faits), autonomie qu’il
serait d’ailleurs souhaitable de voir dans toutes les régions. Les
kurdes restent cependant loyalistes, en dépit des tentatives que
j’ai mentionnées de les retourner contre le gouvernement syrien, et
ils ne cherchent pas d’indépendance. Là encore, la situation
diffère de l’Irak, où des décennies de forte répression ont mené
à une défiance et une volonté séparatiste. Quoi qu’il en soit,
les jours du jacobinisme en Syrie sont terminés, et une nouvelle
fois la conception française du pouvoir reculera dans le monde.
La
guerre présente pourrait avoir aussi pour conséquence de couper les
syriens du monde arabe en général, ainsi que les irakiens. C’est là
que le titre de l’article se justifie. Les arabes du Golfe sont
décidément des nuisances, des racistes et des intégristes dont les
autres pays arabes