Ce que je ressens à
propos de l’attitude actuelle des pays de l’est n’est pas étayé par
des études de sociologies mais par des échanges avec des Tchèques.
En adhérant
tardivement à l’Union européenne, ces pays, ces peuples ont cru
avec raison avoir fait une bonne affaire : ils recevaient
massivement la contribution prélevée sur le labeur des travailleurs
de l’ouest, argent avec lequel ils pouvaient installer les usines
décentralisées de ces pays de l’ouest, en particulier de France qui
d’exportatrice deviendrait nécessairement importatrice de ces pays
augmentant d’autant le budget de ceux-ci à son détriment ou
pouvaient créer des usines sous-traitantes de l’Allemagne, qui même
si elle payait mal, donnait du travail et un précieux savoir-faire.
Si l’on comparaît
aux situations matrimoniales du passé, ils avaient fait un
mariage « au-dessus d’eux », alors que l’union forcée
avec les Russes victorieux de l’Allemagne nazie, était une
mésalliance : l’image du moujik russe, dernier serf d’Europe,
propriété du barine, subissant le knout à la moindre défaillance
comme dans le film des bateliers de la Volga flottait encore dans les
esprits en voyant les soldats de cette innombrable armée. Cette
image a soigneusement été cultivée dans les inconscients par les
« élites » et les USA durant la guerre froide mais aussi
aujourd’hui.
Mais cette Europe,
« tout bénef » pour eux, a cédé le pas à une autre, sorte
de dictature soft de l’Allemagne de droite, dont les patrons
conscients du déclin démographique de leur pays ne voient de
solution, pour conserver une industrie rentable et payer les
retraites par capitalisation, que dans l’immigration.
Mais ils n’avaient
pas vu que l’accueil ouvert d’immigrants issus de pays à la
démographie galopante, hâtivement et systématiquement qualifiés
de « réfugiés » pour flétrir moralement les opposants à
cette politique et emberlificoter les « âmes sensibles »,
allait vite dépasser leur plan d’importation de travailleurs à bas
salaire.
Comme toujours, si
les Allemands gardent pour eux le meilleur, ils essaient de partager
avec les autres les inconvénients. Cela suit d’ailleurs la « logique »
habituel des capitalistes, des rentiers à l’intérieur des pays :
privatisation des profits, socialisation des pertes.
Mais les peuples et
pas seulement les gouvernements des pays de l’ex-Est, si je puis
dire, ont eu l’impression qu’on leur imposait cette fois des gens
« au-dessous » d’eux. D’où ces réactions et la demande de
revenir à ce qui se faisait avant, pas d’immigrés mais au contraire
la libre circulation des travailleurs UE, c’est-à-dire la
possibilité pour leurs chômeurs d’aller prendre des emplois à
l’Ouest et d’envoyer une partie de leurs salaires au pays et un
bénéfice net entre contribution et subvention. Comme avant sinon
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