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Commentaire de Étirév

sur Et si la domination masculine n'était qu'un leurre ?


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Étirév 17 septembre 2018 13:50

La naissance du premier enfant est un fait qui, pour la Mère surtout, dut avoir une importance capitale. Quel étonnement n’éprouva-t-elle pas en voyant sortir d’elle-même quelque chose qui était une réduction de la forme humaine !
Nous voudrions assigner une date à ce fait si important, mais il ne faut pas oublier que notre humanité, la dernière, avait été précédée par d’autres humanités sur lesquelles nous ne savons rien, car dans une période géologique il y a des premiers et des derniers et, quand les derniers apparaissent, les premiers sont déjà loin dans leur évolution, et ils assistent à l’animalisation de ceux qui les suivent.
Les premiers témoins de l’enfantement d’une femme durent éprouver un étonnement mêlé d’épouvante en face d’un fait si inattendu dans la vie de l’humanité. Ils ignorèrent d’abord complètement la cause qui l’avait produit, et du reste ne s’en préoccupèrent pas ; ce n’est que dans la période que l’on peut appeler moderne, c’est-à-dire historique, que cette cause a été connue.
Les rapprochements s’étaient accomplis dans la plus grande promiscuité, tous étant frères et sœurs, puisque tous étaient issus de la même Mère-Nature et du même Père-Soleil. Ces rapprochements n’avaient pas eu de résultat immédiat, les hommes ne pouvaient pas se figurer qu’il pût y avoir dans leurs jeux sexuels le germe d’une conséquence aussi éloignée et aussi inattendue ; longtemps ils ignorèrent la loi de la génération, c’est-à-dire le rapport qui existe entre la cause et l’effet.
Les premières naissances, qui devaient beaucoup occuper les femmes, ont laissé, dans les sciences antiques, l’empreinte de la sollicitude qui les entourait. Partout nous retrouvons l’enfant entouré de soins incessants par les Fées, les Marraines, les Anges gardiens, etc.
En Egypte, sept divinités belles et sages veillaient sur le nouveau-né et présidaient à ses destinées. On les représentait sur les maisons (quand il y en eut), dans les habitations, sur les monuments.
Elles étaient les Génies tutélaires.
Ces préoccupations nouvelles dans la vie des femmes durent amener de grands changements dans les relations des deux adolescents primitifs.
Chez la femme, ce fut l’éveil de l’amour maternel qui succéda à l’étonnement, à la curiosité des premiers moments, amour fait d’intérêt pour ce petit être qui surgissait d’une façon si imprévue et de la tendresse qui résultait, surtout, du contact intime de cette vie qui cherche l’abri maternel, la chaleur et le lait de la Mère.
Ce sentiment grandissait et devenait bientôt cette affection profonde qui domine toute la vie de la Mère et lui inspire un dévouement sans borne.
Quant à l’homme, il eut sans doute aussi un mouvement de curiosité, même d’intérêt et d’affection pour ce petit être que sa sœur naturelle venait de mettre au monde, mais cela ne l’empêcha pas de suivre les impulsions de sa nature, qui étaient autres, et, en voyant se prolonger cette préoccupation nouvelle de la Femme qui lui créait un amour dont il n’était pas l’objet, un commencement de jalousie naquit et ce fut le germe de discordes futures.
Les forces agissantes de la Maternité ont créé une humanité droite, docile, disciplinée.... d’abord, jusqu’au débordement des passions de l’homme. Mais, pendant cette époque primitive, quel Paradis était la Terre !... Nulle révolte ! nul mensonge ! nulle rébellion !
Dans tous les hommes, à moins qu’ils ne soient des monstres, le souvenir maternel a laissé dans l’âme une impression profonde faite de respect et de tendresse sacrée.
Si tous les enfants étaient élevés dans la Vérité, il n’y aurait pas d’homme méchant.


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