Bonjour,
Bien
qu’auteur occasionnel sur Agoravox , je n’y passe pas ma vie et
je viens donc seulement de lire votre article, et entièrement, ce
qui n’est pas difficile, en réalité pour quelqu’un qui connaît un
tant soit peu réellement le marxisme, que vous prétendez réfuter.
En
effet, le principe de votre article est remarquablement simpliste :
__1_vous
faites une liste de tous les grands principes fondamentaux du
marxisme.
__2_vous
donnez de chacun de ces principes un résumé particulièrement
caricatural, surtout pour les formules que vous attribuez à Marx
lui-même, adjointes, ici et là, de quelques brèves citations
histoire de donner un air d’authenticité à l’ensemble.
__3_Vous
mettez simplement en face de chacune de ces caricatures une
affirmation du contraire, auto-justifiée par l’aspect caricatural
des « principes » ainsi énoncés.
En
fait, vous n’avez rien démontré du tout...
Concernant
la plus-value :
Pour
être précise la définition de la plus-value doit faire appel à la
différence entre valeur d’échange et valeur d’usage, et à la
façon dont elle se comprend dans le cas très particulier de
la vente de la force de travail, sous la forme salariale
encore actuelle :
C’est
donc, en réalité la différence entre la valeur des biens dont le
prolétaire a besoin pour sa survie, valeur résumée dans son
salaire, (valeur d’échange), et la valeur ajoutée, apportée par
son travail aux biens qu’il peut produire pendant la durée
contractuelle de travail, (valeur d’usage), que l’on appelle
plus-value .
Autrement
dit, le salaire, équivalent à la survie du prolétaire, c’est la
valeur
d’échange
de la force de travail.
Ce
que le prolétaire produit pendant la durée contractuelle de son
travail, c’est la valeur
d’usage
de la force de travail, qui est donc, contractuellement, sous le
capitalisme, la propriété de l’employeur.
En
réalité, sans cette notion de distinction entre « valeur
d’échange » et « valeur d’usage », la notion
de plus-value ne peut pas réellement être comprise dans toutes ses
conséquences, non seulement pour l’accumulation du capital, mais
aussi et surtout pour le développement d’une économie de
transition, en rupture avec le capitalisme.
Dans
une économie de transition, maîtriser la loi de la valeur, ce n’est
pas seulement établir un équilibre simple en valeur-travail, mais
aussi maîtriser la loi du développement qui découle de la
resocialisation de la plus-value, comme sur-valeur, resocialisée en
tant que valeur-travail utile au développement collectif.
C’est
effectivement la grande zone d’ombre du débat d’entre-deux
guerres en URSS, et dont il n’a été véritablement tiré de
conclusions et de projets qu’au XIXème Congrès, en 1952, et qui
n’ont jamais été mis en œuvre, du fait de la prise de pouvoir par
les khrouchtcheviens, opposés à cette ligne dès 1953.
https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/05/17/marx-200-ans-quelle-signification-de-son-detour-russe/
Malgré
ces errements, l’économie soviétique, ruinée par la guerre de
1914-17, puis par la guerre dite « civile », mais
largement soutenue par l’Occident (1918-21), puis par l’échec de la
NEP (« économie mixte ») de 1922 à 29, s’est donc
redressée suffisamment pour vaincre l’Allemagne, première puissance militaire
et industrielle européenne, et tout cela en une seule douzaine
d’années, de 1930 à la bataille de Moscou, qui est déjà le
véritable tournant de la guerre, bien avant Stalingrad.
Et
question reconstruction, rebelote de 1945 à 1952, donc, pour
l’essentiel, permettant à l’URSS de rester encore longtemps la
deuxième puissance mondiale malgré la régression économique
khrouchtchevienne.
Étrange et très relatif « échec »...
Pour
une idée de ce que les Russes en pensent eux-mêmes :
https://youtu.be/trBaJVvcmRc
Mieux
qu’un sondage d’opinions...
Luniterre