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Commentaire de Luniterre

sur Pour une alternative aux idéologies marxistes/gauchistes


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Luniterre Luniterre 23 octobre 2018 03:43

Bonjour,

Bien qu’auteur occasionnel sur Agoravox , je n’y passe pas ma vie et je viens donc seulement de lire votre article, et entièrement, ce qui n’est pas difficile, en réalité pour quelqu’un qui connaît un tant soit peu réellement le marxisme, que vous prétendez réfuter.

En effet, le principe de votre article est remarquablement simpliste :

__1_vous faites une liste de tous les grands principes fondamentaux du marxisme.

__2_vous donnez de chacun de ces principes un résumé particulièrement caricatural, surtout pour les formules que vous attribuez à Marx lui-même, adjointes, ici et là, de quelques brèves citations histoire de donner un air d’authenticité à l’ensemble.

__3_Vous mettez simplement en face de chacune de ces caricatures une affirmation du contraire, auto-justifiée par l’aspect caricatural des « principes » ainsi énoncés.


En fait, vous n’avez rien démontré du tout...


Concernant la plus-value :


Pour être précise la définition de la plus-value doit faire appel à la différence entre valeur d’échange et valeur d’usage, et à la façon dont elle se comprend dans le cas très particulier de la vente de la force de travail, sous la forme salariale encore actuelle :

C’est donc, en réalité la différence entre la valeur des biens dont le prolétaire a besoin pour sa survie, valeur résumée dans son salaire, (valeur d’échange), et la valeur ajoutée, apportée par son travail aux biens qu’il peut produire pendant la durée contractuelle de travail, (valeur d’usage), que l’on appelle plus-value .

Autrement dit, le salaire, équivalent à la survie du prolétaire, c’est la valeur d’échange de la force de travail.

Ce que le prolétaire produit pendant la durée contractuelle de son travail, c’est la valeur d’usage de la force de travail, qui est donc, contractuellement, sous le capitalisme, la propriété de l’employeur.

En réalité, sans cette notion de distinction entre « valeur d’échange » et « valeur d’usage », la notion de plus-value ne peut pas réellement être comprise dans toutes ses conséquences, non seulement pour l’accumulation du capital, mais aussi et surtout pour le développement d’une économie de transition, en rupture avec le capitalisme.

Dans une économie de transition, maîtriser la loi de la valeur, ce n’est pas seulement établir un équilibre simple en valeur-travail, mais aussi maîtriser la loi du développement qui découle de la resocialisation de la plus-value, comme sur-valeur, resocialisée en tant que valeur-travail utile au développement collectif.

C’est effectivement la grande zone d’ombre du débat d’entre-deux guerres en URSS, et dont il n’a été véritablement tiré de conclusions et de projets qu’au XIXème Congrès, en 1952, et qui n’ont jamais été mis en œuvre, du fait de la prise de pouvoir par les khrouchtcheviens, opposés à cette ligne dès 1953.


https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/05/17/marx-200-ans-quelle-signification-de-son-detour-russe/



Malgré ces errements, l’économie soviétique, ruinée par la guerre de 1914-17, puis par la guerre dite « civile », mais largement soutenue par l’Occident (1918-21), puis par l’échec de la NEP (« économie mixte ») de 1922 à 29, s’est donc redressée suffisamment pour vaincre l’Allemagne, première puissance militaire et industrielle européenne, et tout cela en une seule douzaine d’années, de 1930 à la bataille de Moscou, qui est déjà le véritable tournant de la guerre, bien avant Stalingrad.



Et question reconstruction, rebelote de 1945 à 1952, donc, pour l’essentiel, permettant à l’URSS de rester encore longtemps la deuxième puissance mondiale malgré la régression économique khrouchtchevienne.



Étrange et très relatif « échec »...


Pour une idée de ce que les Russes en pensent eux-mêmes :


https://youtu.be/trBaJVvcmRc


Mieux qu’un sondage d’opinions...

Luniterre





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