• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de marc p

sur Diam's : « C'est pas l'école qui nous dicte nos codes »


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

marc p (---.---.30.221) 13 mai 2006 12:02

Bonjour Louyse,

Je pense que ce que je raconte suscite la même réaction chez d’autres lecteurs...

Cependant je pense qu’il manquerait quelquechose sans ce genre d’avis, disons... décalé... ou peu convenable ? convenu ?

Je voulais dir : « pas professionnel ni de l’écriture, ni de la frappe(je ne lis presque pas mon écran), ni de la production et de l’expression d’idées... », mais ces jours ci je suis fatigué et malade et me presse de répondre souvent entre 2 dossiers dans mon travail, alors la clarté en pâtit...

La linguistiqu : j’en ai fait un peu mais depuis j’écoute et lis tout ce que je croise sur le sujet...

Je suis d’accord sur presque tout ce que vous dites, le français par son esthétique exerce une fascination sur la pluspart des étrangers et sans doute tous les Francais.. y compris moi même. J’ai une double appartenance culturelle et donc 2 langues maternelles et ai vécu à l’étranger où on parle une 3ème langue... Quand je suis à l’étranger, je me tiens éloigné des Français pour parfaire la qualité exotique et donc l’enrichissement du bain culturel et linguistique mais beaucoup demandent à exercer leur français.

Ajoutez le système « phénomène » de la liaison, la subtilité du « r » gutural, et vous avancez dans les explications ....

J’ai 50 ans et mes références sont très éloignées mais il m’arrive de retomber sur ces infos ici et là... Je ne suis pas un marsu ou un adam dont les capacités intellectuelles ne sont plus à démontrer.

Je me souviens clairement dans un dictionnaire bordas de linguistique de ce tableau qui comparait entre elles un nombre conséquent langues (européennes, mondiales ?....) Bref, la plus monotonne (ou la moins mélodieuse)était le Français en 2ème, juste après l’Espagnol (1ère)...

Cela peut vous surprendre mais je pense que ça fait partie de son charme et de son esthétique un peu rap (d’ailleurs le Français se prête très bien au rap). Je sais qu’un des contre-codes que se fabriquent certains groupes, en Anglais par exemple est la suppression ou l’atténuation de la musicalité conventionelle.(si Elias me lit, je parle sous son contrôle car son expertise n’est plus à démontrer). En poesie le francais permet des rimes beaucoup plus diverses en Français qu’en italien ou en espagnol dont les désinences sont moins nombreuses...

N’oublions pas qu’il est très difficile à un natif ou quelqu’un qui maîtrise la langue d’accéder à sa musicalité ; son attention est immédiatement captivé et monopolisé (comme « obsédée ») par le sens et la quête du sens de ce qu’il entend...

On s’est bien compris ? je ne parle pas d’onomatopées comme plouf ou flute ou pan ou je ne sais quoi... Je parle de verbes ou de mots dont la sonorité expriment le sens :

to splash, to bang, to knock, to kick, to drop, to clip, to slip, to hover, spritzen, je vous laisse en faire la liste mais en français elle est très courte...

Malheureusement, mais là je porte un jugement de valeur alors que ce n’est pas mon propos, le vocabulaire comporte entre 2 et 5 fois moins de mots que l anglais. L’autre jour j’ai entendu par un belge francophone que l anglais comportait 1 million de mots contre peut être 200 000 en francais je ne sais plus bien. Il répondait en tant que psychanalyste à une dame qui lui disait « mais nous avons de la chance avec la richesse du français nous pouvons exprimer beaucoup mieux ce que nous voulons dire ». Un texte anglais quelconque est beaucoup moins long traduit vers l’anglais que traduit vers le français (entre 10 et 30% plus court). Prenez votre dictionnaire anglais francais et francais anglais, comparez le nombre de pages dans un sens et dans l’autre, et donc de mots...

Je vous ai parlé d’onomatopées, de monotonie, de monosyllabes, d’étymologie et je ne me souviens plus bien quoi d’autres...

Mais je ne pense pas que j’avais perdu de vue l’article de Dia Blog.... :

Je ne fais pas du tout allusion à l’esthétique de la langue , ni à son aptitude et sa performance pour exprimer ce que l’on pense...

Je ne pense qu’à ce qui la rend difficile à apprendre pour des jeunes en échec scolaire relatif ou grave et partant rebelles ou agressifs, humiliés : je ne me demande pas si les onomatopés sont esthétiques ou appauvrissantes, ni la monotonie ou la mélodie, ni le rythme, ni l’étymologie, car tout cela contribue à n’en pas douter à la « plastique » de notre belle langue.

Cependant ne pensez vous pas qu’une onomatopée, l’accent tonique pertinent, une étymologie auto référentielle, la facilité et la liberté de fabriquer des néologismes (seul le français est protégé (figé) par une académie de la langue, des pluriels qu’on entend (pas ou moins de lettres muettes), des monosyllabes nombreux, infiniment moins d’homonymies dans les sons et dans les mots contribuent à faciliter l’apprentissage, comme je disais pour décoller ’exemple de l’anglais commercial)... Il y a quelquechose de moins ludique ou plus laborieux dans l’apprentissage du français.

Pour aller plus loin c’est une autre affaire.

J’oubliais le nombre de sons plus nombreux en anglais avec la diphtongaison des voyelles, le jeu sur la longueur des voyelles...

J’oubliais qu’en anglais par exemple par l’intonation mais aussi la grammaire, le locuteur se positionne dans ses propos...

Et les particules avec les verbes font des miracles : exemple slow down et slow up qui signifient la même chose ainsi que pull down et pull up... (s’agissant d’un véhicule).

Mais quelque chose comme « eat up » n’a pas vraiment son équivalent de simplicité à retenir....

et comment dit on « bon courage » en anglais, je ne l’entends jamais ou en tous cas pas comme en français, car ici il en faut....

mais vous risguez bien de trouver tout cela ennuyeux alors je « stoppe » !

Bonne journée Louyse...

Marc P


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès