Quant à la vénalité.
En dehors des parents virtuellement enterrés, car quoi qu’on en dise, un parent qui se voit retirer ses enfants est socialement et familialement enterré, en dehors de des maheureux complètement décrédibilisés et régulièrement soupçonnés des pires attitudes, les seuls adultes qui seraient bien placés pour parler de l’ASE et de ce qui se passe dans une famille d’accueil, ce sont les personnels de l’ASE et les familles d’accueil.
De même qu’il n’est pas bon que ce soit un bâtonnier qui juge d’un litige entre un avocat et son client, (litige portant généralement sur une question, d’honnaires) de même il n’est pas bon de se faire une idée de l’ASE et de ses effets en n’écoutant que les personnes qui en vivent.
Hormis les enfants en jeu et les parents ruinés, les seuls à être bien placés pour voir ce qui se passe dans la Machine ASE sont des gens qui ont intérêt à défendre leur casse-croûte.
Chacun de nous connaît le sentiment de responsabilité non sociale, purement humaine, consistant à ramasser un bébé abandonné pour le nourrir, dans la mesure où ça ne priverait pas significativement ses propres enfants. Ce sentiment, même des animaux l’auraient (J’ai vu la vidéo d’une panthère ayant adopté le petit singe d’une guenon qu’elle venait de tuer)
Et chacun sait également le grand mal qu’il fait à des parents quand il leur vole leurs enfants.
L’ASE et les parents d’accueil ont à gérer in petto (car ce n’est jamais explicité) des deux sentiments antagonistes que sont le devoir d’assistance à enfant en danger et la cruauté qu’il y a à retirer des enfants à leurs parents.
En général, dans la nature, on ne s’occuperait d’un enfant seul qu’après avoir bien vérifié qu’il est abandonné. D’autre part, il y a aussi des parents qui abandonnent leur enfant en signalant très explicitement que c’est un abandon (par exemple on déposerait nuitamment l’enfant sur le seuil d’une église ou devant une crèche)
Dans les cas que traite l’ASE, très rares sont les cas où les parents sont heureux ou soulagés par l’intervention de l’ASE. Cela, les parents d’accueil le savent, le subdorent (car ce n’est jamais explicité par l’ASE). Du coup, ils subodorent qu’ils sont en train de participer à un acte de cruauté envers les parents. Mais aussi envers les enfants qui la plupart du temps, n’ont ni demandé ni souhaité cette déchirane séparation-dramatisation.
Alors aussi bien les parents d’accueil que les personnels de l’ASE, tous peut-être sauveteurs, mais sûrement cruels envers des parents, se jouent un film, celui du sauvetage, celui de la responsabilisation, celui du bon ordre, celui de l’équilibre, celui du contrôle. Et ça a pour effet essentiel de dénier, de taire, d’enterrer le geste de cruauté, peut-être d’injustice profonde, qu’on a commis envers des parents, envers leurs enfants, envers une famille.
J’ai vu, chez Aventis, dans un centre où il y avait un bâtiment très isolé réservé à la captivité des primates non humains à des fins de tests, que le personnel subissait une énorme pression dans l’axe de la propreté (strictement aucune contamination pour que les animaux soient purs avant les tests) qu’ils en oublaient l’horreur fondamentale que cette captivité constituait.
C’est comme si un colonel commandant une éxécution s’appliquait à demander à ses soldats de bien veiller ào ce que le condamné ait la possibilité de fumer un clope. « Il a eu sa clope, on a respecté sa dernière volonté, on est soulagé »
Les familles d’accueil font ce travail pour l’argent qu’il procure et les personnels de l’ASE y bossent aussi pour de l’argent
Il est logique que ces personnes soient particulièrement taiseuses sur les limites et les incongruités d’une Machine qui les fait vivre. Toujours, toujours, sans aucune exception, ces personnes vont à argumenter l’utilité de leur job, leur dévouement à la bonne cause, celle de l’enfant. Ah la bonne cause que celle de l’enfant à sauver !
Qu’il y ait des cas de cruauté manifeste de parents envers des enfants et qu’il faille alors les séparer, j’en conviens. Mais à force de trouver cette Machine fort belle et indiscutable, on en est aujourd’hui à voir qu’un plombier qui aurait laissé son fils seul dans le jardin du Luxembourg, le temps de quelque travaux, se le fait retirer. D’emblée, d’office.
D’ici, nous avons l’impression qu’un juge des enfants avait pris cette décision de placement en réfléchissant tout seul. En réalité, ce juge, comme tous les juges et chefs, a subi la pression de la masse. Ce juge a lu ce qui s’était raconté sur les foras, il a vait remarqué que la plupart des intervenants avaient lancé que ce père était irresponsable, indigne etc.. Ce juge aura décidé selon la rue. L’effet Milgram vaut dans les deux sens
Si on laisse la Machine briller d’un éclat toujours supérieur à celui des individus, on va bientôt se retrouver tous, parents indignes et ruinés.
A la limite, chaque parent, disqualifié en ce qui concerne ses propres enfants,et vu le problème quantitatif que ça poserait, se verrait confier les enfants des autres qu’il élèverait sous surveillance, en bon ordre et machinalement.
Je crois qu’il faut constamment considérer les Machines avec circonspection et ne jamais les idolatrer. Si l’on constate une anomalie dans une famille, il faut d’abord accompagner à distance. Par exemple en rendant visite à la famille une fois par semaine et en posant tout à plat. Une très grande part des problèmes pourraient être résolus dans défaire les familles.
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