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Accueil du site > Tribune Libre > Islam : les errements de la Sorbonne et la démission des philosophes

Islam : les errements de la Sorbonne et la démission des philosophes

Je viens de lire le livre de Françoise Micheau, professeure à la Sorbonne, intitulé "Les débuts de l'islam, jalons pour une nouvelle histoire". C'est un travail sérieux, bien documenté, de même que celui de M. Antony Hostein, professeur à la même université, dont j'ai fait la critique dans mon précédent article ; mais là encore, je suis bien obligé de constater que mon approche est à l'opposé de celle de l'auteure. Je plaide pour une autre histoire de l'islam.

La pensée de Françoise Micheau est universitaire, la mienne est issue de l'expérience du terrain que j'ai vécue lors de mes séjours en Afrique du Nord. Je ne juge pas, je constate. Je constate que les sociétés musulmanes trouvent leur sens de la vie dans un ensemble de traditions et de coutumes qui s'enracinent dans une culture dont le Coran est la référence. Je constate que la transmission des valeurs par l'éducation se fait dans ce courant.

Nos sociétés européennes d'origine judéo-chrétienne ont connu une histoire semblable mais avec cette différence que l'enracinement n'est pas le Coran mais la Bible, principalement les évangiles, et que le messager n'est pas Mahomet.

Tout va bien, en principe, lorsque culture et territoire coincident. Des incompréhensions apparaissent et des problèmes se posent quand ce n'est plus le cas. Il faut être aveugle pour ne pas s'en rendre compte. La seule vraie solution, à mes yeux, est de dépasser, par la pensée évolutive, les anciennes croyances. Il ne s'agit pas de reniement mais de les replacer dans le contexte de leur naissance. Nous sommes aujourd'hui dans un autre contexte. Rien ne descend du ciel. Rien n'est descendu du ciel. Il s'agit pour des cultures d'origine diverse d'accepter ce fait et de se retrouver dans un chemin commun.

Le travail de l'historien ne sert à rien s'il n'est pas suivi de la réflexion du philosophe et d'un changement de comportement du politique.

J'ai cru au père Noël. Dans la crise évidente de civilisation que nous traversons, j'ai cru que les philosophes allaient enfin assumer leur responsabilité et tenir la promesse faite jadis par Luc Ferry et André Comte-Sponvile dans leur ouvrage "La sagesse des Modernes" : un, quitter l'enfance de l'humanité, deux, éclairer le chemin (1). Pour moi, c'était clair et évident. Le temps était venu pour la société humaine de prendre conscience que rien ne descend du ciel et que tout peut s'expliquer historiquement. Historiquement, cela veut dire qu'il y a d'abord la responsabilité de l'historien... responsabilité assumée aujourd'hui par Françoise Micheau et son livre, par d'autres historiens qui se sont exprimés, mais aussi par mes articles qu'Agoravox a bien voulu publier. Alors qu'André Comte-Sponville a très clairement écrit qu'on ne raisonne pas à partir de rien (2), je fais le triste constat que les philosophes ont renoncé à se poser les questions fondamentales qui, pourtant, s'imposent et qu'ils fuient le débat concernant la fiabilité des textes fondateurs religieux qui jalonnent notre histoire jusqu'à ce jour (3). Je veux parler du judaïsme, du christianisme et de l'islam.

L'erreur du philosophe - que je dénonce - est de ne pas vouloir entrer dans le débat concernant la fiabilité de ces textes fondateurs sous le faux prétexte que la philosophie est un domaine qui n'a pas à interférer avec celui du religieux. Un non-engagement, c'est la négation de la philosophie. Et, pourtant, c'est bien par là qu'il fallait, qu'il faut commencer. La conséquence de ce non-engagement est tragique : dans le brouhaha des polémiques religieuses et des conflits grandissants, la parole philosophique se révèle aujourd'hui inaudible.

Mais que font donc les philosophes ? Luc Ferry s'est engagé dans un dialogue laborieux pour essayer de sauver du christianisme ce qui peut être sauvé. Il ne sait que penser de mes écrits tandis qu'André Comte-Sponvile estime qu'il n'est pas compétent pour en juger (4). Marcel Gauchet, après un départ foudroyant, fait du surplace. Régis Debray se pose en ancien combattant. Alain Finkielkraut n'a toujours pas coupé le cordon ombilical de son judaïsme natif. Bernard-Henri Levy veut rabaisser le caquet du coq gaulois. Michel Serres n'arrête pas de répéter que c'est à la jeunesse d'inventer et Michel Onfray n'a pas le temps de lire les livres que je lui ai envoyés.

Il est difficile de se faire entendre quand on ne fait pas partie de la communauté dite scientifique.

Cet article, je l'écris donc pour la forme, disons : pour l'honneur. Si la modération l'approuve, je l'enverrai à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne et à Françoise Micheau, par correction, ainsi qu'aux philosophes précités, mais je doute qu'on me réponde. N'étant pas universitaire, je ne suis pas crédible. Quand je m'adresse à l'universitaire Luc Brisson pour lui expliquer qu'une bonne traduction et interprétation du texte de Platon nous oblige, intellectuellement, à placer l'Atlantide en Gaule, j'ai l'impression d'avoir son accord, mais il n'y a pas de suite. Quand je m'adresse à l'universitaire Maurice Sartre au sujet de l'histoire de Samson, c'est la même chose (5). Ouvrir une brèche dans ce "mamouth" relève de l'impossible. Mes articles ne sont, certes, pas toujours bons et mes interventions parfois maladroites, mais c'est le fond de l'affaire qui importe (ce n'est pas pour moi que je prêche...). 

Après le refus par les maisons d'édition de mon manuscrit "Le Prophète au visage voilé" - sous prétexte que d'autres biographies ont été déjà publiées - il ne me reste qu'Agoravox pour continuer à dire ce que j'ai à dire.

Mon approche de l'islam est à l'opposé de celle de Françoise Micheau et des spécialistes auxquels elle se réfère.

Après avoir rappelé les Annales de Tabari (IXème siècle), à partir desquelles on a érigé en version officielle la prédication de Muhammad en point focal de l'histoire (page 15), l'auteure la réfute en écrivant : l'histoire des débuts de l'islam... élaborée au IX ème siècle, est une histoire totalement idéalisée...Les tribus arabes, galvanisées par un Prophète (570-632) qui leur avait enseigné un vague monothéisme ont conquis le Croissant fertile. C'est là qu'elles ont trouvé auprès des minorités chrétiennes et juives... les grandes références bibliques qui leur faisaient défaut (p.19)... jugement très discutable avec lequel je ne suis pas du tout d'accord.

D'après ces spécialistes, la Sira, cette vie "idéalisée" de Mahomet selon eux, aurait été écrite pour la première fois par Ibn Ishâq (m 767). En grande partie perdue, elle aurait été reprise par Ibn Hishâm à la demande du calife al-Mansûr, plus de cinquante ans plus tard (p. 77).

Mon approche est tout autre. Tabari est un compilateur, c'est-à-dire qu'il a composé son oeuvre en reprenant, voire en recopiant tout simplement des écrits antérieurs. Ceci pour dire qu'on peut très bien faire remonter sa Sira à une date d'avant le IX ème siècle. Ce sont Ibn Ishâq et Ibn Hishâm qui se sont inspirés de Tabari en y corrigeant ce qui leur semblait irréaliste et non le contraire. J'y vois, pour ma part, la Sira qu'Abou Becker, premier disciple, prêchait. Que cette Sira originelle ait été contestée par ses concurrents, qu'elle ait été ensuite mal interprétée ou écartée au profit de celle d'Ibn Hishâm, on a des exemples semblables dans les autres religions.

Le malentendu n'est donc pas dans un Mahomet prophète soi-disant illettré dont des califes auraient réécrit l'histoire en l'idéalisant, il est dans le personnage même de Mahomet. Pour l'ensemble des spécialistes, Mahomet est un individu, pour moi, c'est un conseil dont les scribes ont raconté l'histoire comme s'il s'agissait de celle d'un homme. Il est néanmoins possible que Mahomet soit celui qui présidait le conseil. Mais dans cette hypothèse, cela signifie que lorsqu'il était tué, il pouvait ressusciter dans un autre membre du conseil. Voilà pourquoi son visage était voilé. Voilà pourquoi certains passages de la Sira de Tabari sont hermétiques (hermétiques c.a.d. qui ne sont compris que par les initiés). (6)

Le fait que cette idée de conseil se retrouve dans les enluminures du palais d'Okapi d'Istambul montre que mon interprétation avait perduré dans un milieu cultivé restreint alors qu'elle s'était perdue dans le peuple. On y voit le conseil musulman de sept membres aux visages presque semblables dont un voilé, lequel s'entretient avec des moines en présence de l'ange Gabriel.

L'erreur des docteurs de l'islam n'est donc pas celle qu'explique Françoise Micheau, il est d'avoir fait de Mahomet un être sacré intouchable et vénéré alors que les fondateurs voulaient que ne soient sacrés qu'Allah et sa parole. (7)

En revanche, Françoise Micheau a raison d'évoquer l'influence culturelle syrienne et irakienne d'Hira.

Elle écrit : Aujourd'hui, un assez large consensus place l'apparition des premiers récits relatifs à la vie du Prophète (570-632) au temps et sous l'impulsion du califat d'Abd al-Malik (685-705) (p.31). Il s'agit, d'après elle, d'écrits fragmentaires qui ne nous seraient pas parvenus mais dont on soupçonne l'existence. Pour expliquer l'apparition du corpus au temps des califes, elle rappelle le rôle qu'a pu jouer la Syrie et Hîra dans l'apparition de l'écriture.

Pourquoi seulement au temps des califes ? Et pourquoi pas dès l'époque de Mahomet ? L'histoire "hermétique" du moine Bahirah relatée par Tabari va pourtant dans ce sens.

Le "conseil" Mahomet n'avait que neuf ans lorsqu'il accompagna, avec son oncle Abou Thalib, une grande caravane qui se rendait en Syrie. Accompagner une caravane, cela signifie, où la prendre en charge, ou en assurer la sécurité pendant tout son déplacement contre rétribution. Abou Thalib, c'est un groupe de sept hommes expérimentés. Mahomet, c'est un groupe de sept hommes qui ne l'est pas encore. Ces hommes sont l'élite de La Mecque. Voyageant de caravansérail en caravansérail, normalement cultivés, ils sont au courant de ce qui se discute dans les monastères après le concile très contesté de Nicée où Constantin imposa, en 325, un christ-homme qui est venu.

Le moine Bahira sortit à la rencontre de la caravane. J'interprète : les moines sortirent du monastère syrien de Bosra à la rencontre de Mahomet. Voici enfin Celui que les Ecritures ont annoncé !, déclarèrent-ils,... Le voilà, celui qui sera le dernier prophète de Dieu ! Or, ces moines détenaient un très vieux livre. Ce très vieux livre, cela ne peut être que la Bible, les évangiles, notamment celui de Luc qui commence avec l'ange Gabriel.

Quel est le nom de ce monastère ? Le plus probable est qu'il ait été dédié à cet ange Gabriel (8) ? Qui conseille et renseigne Mahomet au cours de son ministère ? Réponse : Gabriel, autrement dit le monastère, autrement dit les moines. Qui est Khadidja ? Je propose : la bourgeoisie mecquoise qui fait du commerce. Qui est Hind ? Une population minoritaire contestataire venue d'Hira, ou de son monastère de Hind, et dont le représentant est Abou Sofyan, adversaire de Mahomet. (9)

Un Livre à deux volets.

Contrairement à ce qu'écrit Françoise Micheau (p.75), non seulement la biographie de Mahomet est possible mais elle est indispensable pour comprendre les débuts de l'islam. La prédication d'Abou Becker et des premiers disciples n'a aucun sens si elle ne s'accompagnait pas, un, de la vie du Prophète, deux, d'un Coran. La conquête par les armes ne pouvait aller de pair qu'avec celle des esprits et des coeurs. La logique veut que les moines de Bahira ait conseillé aux fondateurs de l'islam de suivre le même processus qu'avaient suivi leurs prédécesseurs pour diffuser leurs révélations. Le livre de Luc, par exemple, nous est parvenu avec deux volets, l'évangile de Luc et les Actes des Apôtres. 

Les versets du Coran étant des versets révélés, mon explication est qu'ils descendaient dans les consciences lorsque les membres du conseil se réunissaient. Après avoir fait le tri, le conseil se mettait d'accord pour la version définitive et le scribe consignait le verset dans le Livre. C'est Omar qui avait la meilleure inspiration.

Se reférant à l'historiographie shi'ite, Françoise Micheau écrit que la désignation d'Abou Becker pour succéder à Mahomet fut un véritable "coup d'Etat" pour écarter Ali du pouvoir (p.161). Cela me confirme que la Sira de Tabari est bien celle qu'Abou Becker prêchait car il y est désigné aux dépens d'Ali. Elle écrit par ailleurs qu'Abou Becker (632-634) chargea Zayd ibn Thâbit, l'un des scribes du Prophète, de transcrire ces matériaux, oraux ou déjà écrits, sur des feuilles (p.105). Cela me confirme, un, que des scribes mettaient bien par écrit les versets qui descendaient du ciel dans le conseil Mahomet, deux, que c'était le Coran originel qu'Abou Becker prêchait.

En conclusion, Françoise Micheau écrit : tous les chercheurs s'accordent à considérer qu'une inflexion majeure se situe à la fin du VII ème siècle... émergence d'un islam jusque-là informel pour ne pas dire inexistant.

Je pense le contraire. L'islam est bien né au temps de Mahomet, dans la plénitude de sa religion. Son fer de lance fut un livre à deux volets : la Sira et le Coran. De même que la société laïque s'est dotée d'un code civil, la conquête musulmane s'est obligatoirement accompagnée de la mise en place d'un code pour que fonctionne la "nouvelle société". En cela, les fondateurs n'ont fait que suivre la tradition, notamment essénienne. Je cite : Il s'ensuit que c'est le grand prêtre Simon qui, après avoir été visité par Dieu, a planté la racine de cette plantation qui se réclame d'une nouvelle alliance. C'est lui qui a établi les textes de fondation sur la base d'un Livre de méditation à deux volets : le texte de ben Sira pour le peuple ordinaire, le règlement de la future communauté (le rouleau de la Règle) pour les plus ardents. Et s'il était demandé à ces derniers de s'organiser en groupes... (10)

Petit calcul des effectifs musulmans engagés à la bataille de Beder : 314 selon Tabari, que je multiplie par 7, soit 2198 combattants, soit 314 groupes de 7 hommes.

Autre exemple de livre de prédication à deux volets : le livre de Jacques cité par Origène composé du protévangile et de l'épître de Jacques, l'évangile de Mathieu accompagné de l'épître aux Hébreux ; voyez mes ouvrages, mes articles et mon site internet www.bibracte.com (11).

E. Mourey, le 9 août 2013

Renvois

1. La sagesse des Modernes, page 529
2. La sagesse des Modernes : On ne philosophe pas à partir de rien. Il faut d'abord connaître pour philosopher ensuite...
3. Au sujet de "La sagesse des Modernes" www.bibracte.com/mon_aide_aux_philosophes/au_sujet_de_la_sagesse_des_modernes.html
4. Suite à échange de mails.
5. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/mahomet-a-t-il-voulu-mettre-fin-au-52232
6. Le retour à Tâïf est manifestement celui d'un nouveau conseil Mahomet. A Ohod - Abou Sofyan l'a proclamé - tout le conseil a trouvé la mort. C'est un nouveau conseil qui est reparti au combat. (Tabari)
7. Avant la bataille de Beder, Mahomet s'offre aux coups pour réparer une injustice qu'il pourrait avoir commise. Abou Becker proclame : Mahomet n'est q'un homme. (Tabari)
8. http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/les-origines-esseniennes-du-16307
9. http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/les-femmes-de-mahomet-et-leurs-50418
10. Histoire du Christ, de Bibracte à Jérusalem, tome I, par Jean, http://www.bibracte.com
11. Mes articles Agoravox sur l'islam : http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/m-tariq-ramadan-nous-demande-de-114047, mon site internet http://bibracte.com/books/Le_Prophete_au_visage_voile.pdf

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50 réactions à cet article    


  • Bulgroz 10 août 2013 11:52

    Je salue ce texte et la pensée qui y est incarnée.

    Tout est dit dans le 4ième paragraphe. Enfin, du moins, dans la 1ière partie de ce paragraphe.

    "Tout va bien, en principe, lorsque culture et territoire coincident. Des incompréhensions apparaissent et des problèm es se posent quand ce n’est plus le cas. Il faut être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. « 

    C’est dans la suite de ce paragraphe que cela ne va plus  : »La seule vraie solution, à mes yeux, est de dépasser, par la pensée évolutive, les anciennes croyances. Il ne s’agit pas de reniement mais de les replacer dans le contexte de leur naissance. Nous sommes aujourd’hui dans un autre contexte. Rien ne descend du ciel. Rien n’est descendu du ciel. Il s’agit pour des cultures d’origine diverse d’accepter ce fait et de se retrouver dans un chemin commun.
    « 

    Qui se chargera de remettre les 2 religions (Christianisme et Islamisme, puisque c’est de cela qu’il s’agit) sur de même rails ?

    Le pape, l’imam auto proclamé de la cité Gagarine à Stains ou de la banlieue d’Islamabad, les philosophes qui s’expriment au Figaro ou Libération ?

    Quel sera le vecteur de ce nouveau message ? Internet ? Smartphone ? Fatwa ? Bulle papale ?

    Non, je n’y crois pas, personne ne pourra jamais (à moins d’un cataclysme) nous remettre sur un chemin commun.

    Reste la première partie du message :  »Tout va bien, en principe, lorsque culture et territoire coincident."

    Il faudra bien que l’une des cultures soit chassée du territoire pour régler cette crise de civilisation.


    • Emile Mourey Emile Mourey 10 août 2013 12:11

      @ Bulgroz

      Je vous remercie pour votre commentaire. C’est exactement le but de mon article : qu’il y ait débat. Ce débat, j’estime qu’il est plus de la responsabilité du philosophe que de l’historien. Mme Michaux a fait et fait un travail d’historien. J’ai écrit cet article en essayant de rester sur le même registre. La proposition « à mes yeux » est à situer dans une perspective d’évolution que je ne définis pas car il sort de la compétence de l’historien. On entre dans le domaine de responsabilité du philosophe et du politique. Je demande tout simplement aux philosophes de faire face à leurs responsabilités ainsi qu’aux politiques, ce qu’ils ne font pas.

    • Emile Mourey Emile Mourey 10 août 2013 12:15

      @Bulgroz

      Je n’ai pas dit qu’il fallait remettre les religions sur les rails, mais on peut très bien admettre que leur histoire se soit écrite sur des voies parallèles.

    • Emile Mourey Emile Mourey 10 août 2013 12:39

      @Bulgroz

      Je demande aux philosophes de s’exprimer sur le travail de l’historien, que cela soit sur celui de Mme Michaux, sur celui d’autres spécialistes etc... En ce qui me concerne, je demande que le philosophe s’exprime quant à mon interprétation logique de l’inspiration divine qui n’est, ni plus ni moins, à cette époque, qu’une prise de conscience de certaines valeurs ou des choix à faire. Si le philosophe accepte mon interprétation, qu’il le dise et qu’il me soutienne. S’il préfère rester en dehors du débat, c’est un boulevard qu’il laissera aux extrémismes.

    • Muslim 12 août 2013 11:48

      @ M. MOUREY : J’attends des philosophes qu’ils s’expriment... puisqu’ils se disent philosophes.

      Si (dans l’idéal) ils s’exprimaient d’une seule voie, ce sera une réponse occidentalo-centrée, qui n’aurait que peu d’impact pour nous musulmans. Vous devriez le savoir, ce que vous considérez juste, allant de soi, les évidences, ne sont toutes pas partagées par d’autres mondes, d’autres cultures, d’autres civilisations. Alors la philosophie comme passerelle, je n’y crois pas. Bien que je ne doute pas une seule seconde de votre bonne intention, c’est comme si vous nous invitiez chez vous pour un débat, avec un temps de parole double pour votre camp, parole que vous prendriez en premier pour expliquer les règles de l’échange que vous aurez au préalable définies, un public idéologiquement acquis, et que nous n’aurions le choix que de nous référer à des publications occidentales, aucune mention ne pouvant être faite des travaux de musulmans. Personne ne jouerait à ce jeu. Et pour cause. Ce sera divertissant pour vous. Mais par définition le croyant ne remettra pas en cause les sources de sa croyance. Et c’est déjà une limite qui vous sera opposée, que vous ne pourrez intégrer dans votre raisonnement, cela nous maintiendra à distance. Le coeur et la raison pour nous musulmans. Nous ne pouvons laisser la « philosophie » nous interpréter l’Islam. Vos philosophes ne sont que des hommes, peu importe l’estime que vous leur accordez, ils ne pourront que présenter un travail occidentalo-centré, qui ne nous intéressera pas ... non, ce travail ne peut être désintéressé et neutre. La passerelle qui nous permettra l’échange ne sera pas en territoire occidental.

      J’espère ne pas avoir mal saisi votre propos, et répondu à côté.


    • Emile Mourey Emile Mourey 12 août 2013 12:23

      @ Muslim

      D’abord, je vous remercie de la correction de votre commentaire.
      Ensuite, je reconnais bien volontiers avoir été éduqué dans la culture occidentale, ce qui fait que je dois faire effort pour comprendre une autre culture que la mienne. Cela peut s’accompagner de certaines maladresses de ma part, bien involontaires.
      En revanche, je ne comprends pas votre réticence par rapport à la philosophie. La philosophie n’a pas de frontière, ni territoriale, ni idéologique. Averroès prône la raison, c’est un point de vue sur lequel tous les philosophes peuvent s’entendre.

    • Muslim 13 août 2013 11:04

      @ M. MOUREY : En revanche, je ne comprends pas votre réticence par rapport à la philosophie. La philosophie n’a pas de frontière, ni territoriale, ni idéologique. Averroès prône la raison, c’est un point de vue sur lequel tous les philosophes peuvent s’entendre.

      Je ne vois pas quel pouvoir aurait les philosophes, ni pourquoi ils ne pourraient être marqués idéologiquement. Ils n’ont rien changé au siècle de destruction que nous avons vu passé et que nous pouvons commenter. Ils n’ont rien changé à la décennie dernière, qui a vu se poursuivre les sacrifices humains exigés et les guerres que mènent au monde l’Occident. Ils n’ont pas l’oreille du politique, ni celle du « Peuple ». Les philosophes ne sont plus en odeur de sainteté en Occident, il me semble. Je dis simplement que la philosophie n’a pas le pouvoir de mettre en branle une société, par l’intermédiaire du politique. La « realpolitik » nie la Sagesse, elle ne comprend que les rapports de force bruts. Voyez avec quelle facilité le pouvoir politique a déclenché l’hostilité populaire contre les musulmans et tous les bouc-émissaires qui lui seront utiles. Cette hostilité est irrésistible dans un pays qui a perdu ses valeurs et ne croient plus en rien. Personne n’a pu l’empêcher, moins encore les « philosophes ». Certainement qu’il existait déjà un fond bien vivcace de haine anti-islam en France, une haine historique et culturelle, qui n’attendait plus que la main agile du politique pour aller brasser, mélanger et troubler les eaux françaises. Là encore, impuissance de la philosophie. Ce qui est « normal », dans une société de spectacle, dans laquelle la crédibilité a plus de poid que la Vérité, la philosophie n’a pas de place. Cette discipline n’est pas capable d’offensives pour la récupérer, elle n’en a pas les moyens. Et puis nous avons largement franchi la période dans laquelle il était (peut-être) encore possible d’espérer un mise à plat des conflits, il n’est plus possible de se dire les choses paisiblement, il n’y a plus le temps pour.


    • Emile Mourey Emile Mourey 13 août 2013 11:55

      @Muslim

      Je ne suis qu’un historien qui essaie de comprendre un peu mieux l’histoire d’un passé. Vous soulevez dans votre commentaire des questions politiques qui posent en effet problème mais cela sort de mon domaine de compétence.

    • Emile Mourey Emile Mourey 10 août 2013 16:49

      @ Aladeen

      Vous dites : Les explications historiques ne sont pas vraiment le nœud du problème. Je pense que c’est là le point important. 

      Pour moi, c’est le philosophe et le politique qui ont désormais la parole et la responsabilité de la parole. Ce ne sont plus les religieux et les responsables de religion. Ces religieux ne sont plus que les représentants d’un ancien ordre et d’une société qui a vécu. Ce sont des vestiges archéologiques, respectables peut-être, mais qui sont appelés à disparaître comme les cités antiques que le sable a englouties. Je comprends pourtant qu’ils subsistent comme officiants, notamment pour célébrer les enterrements.

      Je veux dire par là que lorsqu’un responsable politique, ou sa femme, va baiser l’anneau papal, il choisit l’interprétation littérale de l’Evangile contre mon interprétation historique. Lorsqu’un autre prend parti en faveur du ramadan, c’est comme s’il désavouait mes interprétations historiques de l’islam, interprétations qui ne sont pas polémiques mais que je situe dans un passé révolu.

      La grande habileté des fondateurs de l’islam est dans le mot musulman qui perdure aujourd’hui dans son sens originel. Cela donne l’impression d’une communauté qui perdure par-delà le temps comme elle fut à l’origine. C’est au philosophe qu’il revient de redonner du sens aux mots ou de le leur enlever.

      Je ne dis pas que le problème soit simple. Le plus simple aurait été, bien évidemment, que l’islam soit resté sur son territoire d’origine. La pratique de l’islam en Afrique du nord, telle que je l’ai connue, ne m’a jamais parue incongrue, ni la présence d’une mosquée.

      La présence d’églises chrétiennes sur le territoire français fait partie du paysage et de l’histoire de ce territoire. A ce titre, ces merveilleux monuments doivent être honorés en tant que témoins d’une histoire et en tant qu’oeuvres d’art. En revanche, il me paraît anachronique et de mauvais goût qu’on puisse construire de nouvelles églises comme de nouvelles mosquées.

    • Bulgroz 10 août 2013 17:49

      « A ce titre, ces merveilleux monuments doivent être honorés en tant que témoins d’une histoire et en tant qu’oeuvres d’art »

      Oui, bien sur, dans l’idéal.

      Valls est venu pour la 3ème fois rompre le jeûne du ramadan à la mosquée d’Ozoir-la-Ferrièren à cette occasion, il a déclaré  :

      "Il y a trop de mots, trop de gestes, trop d’hostilités qui visent aujourd’hui les musulmans de France"

      Cette mosquée avait été retrouvée taguée à la bombe de peinture noire en février dernier.

      Or voici une liste (Incomplète) d’églises et de cimetières catholiques profanés dans le silence le plus total. Avez vous entendu Valls ?

      L’église de Bourgoin-Jallieu taguée

      Trente sept tombes et l’église de Grandvilliers dans l’Eure dégradées

      Un cimetière vandalisé pour la troisième fois en trois semaines à Besançon

      Les vitraux de l’église de Avezé vandalisés

      Un Iranien fracasse l’horloge du XIVe siècle de la cathédrale Saint-Jean à Lyon

      La cathédrale Saint-Pierre de Nantes vandalisée, son autel défiguré

      Le curé de l’église profanée de Limoges dénonce « la montée de la christianophobie »

      Après les effractions en une semaine dans les trois églises de Martigues, c’est au tour de l’’église de l’’Hauture, à Fos-sur-Mer, d’avoir été victime de dégradations

      L’église Saint-André de Châteauroux profanée

      L’Eglise de Névache cambriolée

      Une église profanée à Lithaire dans la Manche


    • Emile Mourey Emile Mourey 10 août 2013 17:50

      @Aladeen
      Votre commentaire est intéressant mais il faut que je reste, en ce qui me concerne, sur le terrain de l’historien si je veux être crédible. Je ne me prétends ni philosophe ni expert en politique, en sociologie ou autre discipline. J’attends des philosophes qu’ils s’expriment... puisqu’ils se disent philosophes.


    • Emile Mourey Emile Mourey 10 août 2013 18:07

      @Bulgroz

      J’approuve tout à fait votre commentaire.
      Tous ces acte de malveillance doivent être sévèrement sanctionnés, quels qu’ils soient. C’est le travail de la police et de la justice, mais le ministre n’a pas à venir sur les lieux pour soutenir les tenants d’une religion, c’est là une confusion extrêmement grave. Bis repetita : c’est comme si le politique prenait parti pour l’interprétation de l’islam donnée dans les mosquées.

    • Bug Cafard Bug Cafard 10 août 2013 19:58

      @Aladeen

      Vous dites :
      Le pape peut parler au nom de tous les Chrétiens il n’a aucun équivalent dans l’Islam qui divisé par son tribalisme n’a jamais pu faire émerger un représentant unique.

      Faux le Pape parle au nom des Catholiques, tous les Chrétiens ne reconnaissent pas le Pape, d’ailleurs cela est rapporté dans les manuels d’histoire sous l’appellation générique : guerres de religions.

      Encore un article pour nous faire avaler la pilule aigre douce des craignent-en-Dieu. Mais il n’y a pas d’arrangement avec eux, ni cela ni les autres.

      Bug, mécréant.


    • cathy30 cathy30 10 août 2013 16:00

      M. Mourrey

      Y a t-il un philosophe dans la salle pour parler de l’islam ? Qui a envie de se faire poser une fatwa sur la tête ?


      • Emile Mourey Emile Mourey 10 août 2013 16:52

        @ cathy30

        Y a t-il un philosophe dans la salle pour parler de l’islam ?

        En effet !

      • Abou Antoun Abou Antoun 10 août 2013 19:55

        Bonjour Emile,
        Je lis toujours avec intérêt vos articles. Même si vous n’êtes pas ’issu du sérail’ je vous considère comme un spécialiste et la plupart du temps mon niveau d’incompétence concernant les sujets exposés ne me permet ni d’abonder dans votre sens ni de prendre le contre-pied. Je me détermine rarement par rapport au contenu. Toutefois, en tant qu’athée je trouve qu’on en fait beaucoup trop autour des religions et plus spécialement autour des religions monothéistes que je considère comme une sorte de poison, même si dans l’histoire elles ont joué un rôle fédérateur donnant naissance, le plus souvent dans la douleur, à des ’civilisations’ hélas antagonistes.
        Cet antagonisme existe toujours dans l’esprit du fidèle de base et nous pouvons craindre en Europe, des dérives similaires à ce que nous observons au Moyen-Orient.
        J’ai partiellement vécu la guerre du Liban qui, même si ses origines sont multiples, s’est nourri des clivages confessionnels. Or le cas du Liban est typique, ce n’est pas une ethnie contre une autre, les patronymes libanais se retrouvent dans toutes les communautés, ce sont des parties des mêmes familles qui se retrouvent dans un camp plutôt que dans un autre à la faveur de conversions conversions intervenues quelque centaines d’années plus tôt. Les libanais sont une même ethnie, ils ont tous la même culture de base (la culture arabe) et ils se sont livré une guerre fratricide. Ce que nous voyons aujourd’hui en Syrie et en Irak sont également des guerres de religion entre des factions ayant la même culture et la même origine. Ces choses se sont déjà produites ici, sur notre territoire, ce n’est qu’une question de foi (mineure) qui a plongé la France dans les horreurs des guerres de religion. A une époque très récente on a vu des choses analogues en pays chrétien (guerre de l’Ulster).
        Le politique doit donc tenir les religions (toujours dangereuses) à l’écart en maintenant un cap laïc très ferme sachant que rien n’est jamais acquis comme le montre l’exemple actuel de la marche arrière opérée par la Turquie d’aujourd’hui que ne reconnaîtrait pas Mustapha Kemal.
        Aujourd’hui en France le politique (toutes tendances confondues) est faible devant le religieux. Le religieux, particulièrement l’Islam, est caressé dans le sens du poil, on va inaugurer des mosquées, on se montre dans des fêtes rituelles, etc. C’est exactement ce qu’il ne faut pas faire. Peut on imaginer sous la troisième République vis à vis de l’Église des comportements analogues à ce que nous observons aujourd’hui vis à vis de l’Islam ?
        Le fait religieux peut difficilement être combattu, 70 ans d’athéisme officiel en Russie n’ont pas eu raison de la foi orthodoxe dans ce pays, et il faut garder cela en mémoire. Mais il est important d’ignorer le fait religieux et de le combattre quand il entre en conflit avec les lois du pays. Les mutilations rituelles ne devraient pas être tolérées sur des enfants mineurs dans un pays civilisé, cela devrait rester des décisions d’adultes. Il n’est pas admissible non plus que le gouvernement de la République n’exige pas une mise au point, un correctif, concernant certains aspects du Coran comme la punition de l’apostasie, de l’adultère, etc.
        Ces pratiques sont inacceptables dans un état moderne et les représentants des communautés religieuses qui les pratiquent doivent s’en désolidariser et les mettre hors la loi.


        • Emile Mourey Emile Mourey 10 août 2013 21:27

          @Abou Antoun

          Bonjour,
          Je suis tout à fait d’accord avec vous sur les dérives actuelles. C’est une totale absurdité d’avoir aujourd’hui la même réflexion que les religions se sont faite à l’époque de leur naissance. Si les fondateurs de l’islam revenaient aujourd’hui dans notre siècle, peut-être qu’ils se réjouiraient en constatant que leur rêve de l’Oumma s’est réalisé dans l’assemblée des nations unies. En prenant connaissance de toutes les récentes découvertes scientifiques et autres, peut-être qu’ils seraient très étonnés en constatant le manque d’ouverture d’esprit d’une partie de leur descendance.

        • barak 10 août 2013 22:48

          L’Islam pourrait donc dialoguer d’une seule voix ?

          Les philosophes dialoguent-ils d’une seule voix ? Les partis politiques dialoguent’ils d’une seule voix ?

          Il y a des chose fondamentales sur lesquelles les mmusulmans s’accordent et des choses sur lesquelles ils ont des divergences.

           Le pape peut parler au nom de tous les Chrétiens.

          Mème les protestants. Les pasteurs Americains sont-ils d’un courant uniforme ? 


          • barak 10 août 2013 23:01

            On pose un postulat l’Islam est faut et on essie de demontrer.

            Et nous on remet en cause votre hypthèse.


            • Emile Mourey Emile Mourey 10 août 2013 23:21

              @ barak

              Je n’ai jamais parlé de postulat. L’historien cherche seulement à comprendre. Le débat permet d’échanger des idées et de mieux interpréter les textes pour ceux qui le souhaitent. Nous sommes dans un pays de liberté et chaque citoyen se fait lui-même son opinion sans avoir à craindre d’être voué aux enfers.

            • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 16 août 2013 10:26

              Avant de se faire son opinion, il faut acquérir des connaissances Or nous sommes dans un pays où l’instruction publique fonctionne de plus en plus mal


            • barak 10 août 2013 23:29

              Le politique doit donc tenir les religions (toujours dangereuses) à l’écart en maintenant un cap laïc très ferme .

              Comme si la politique et la laicité ne provoquaient pas plus de guerre que les religieux ou n’alimentaient pas des guerres. Les guerres d’interèts géo-stratégiques, la guerre froide, l’eau qui est considèrée comme un potenciel vecteur de guerre ?

              La philo a accouché de science, de progrès et de politiciens. Ces derniers ont developpé les armes. Ce n’est ni l’islam, ni le christianisme qui ont creés les armes et les armées. Si on s’inscrit dans votre logique c’est le progrés et la politique qui risquent d’ètres ciblés.

              Quant à Mustapha Kemal ce n’était qu’un pion de l’occident sur une terre d’islam.


              • barak 10 août 2013 23:40

                Emile Mourey

                Nous sommes dans un pays de liberté.

                Avec la liberté de croire que Mohamad (PBL) est un Messager d’Allah (E) et de pratiquer sa réligion sans ètre indexé par ceux qui n’y coient pas ? 


                • Emile Mourey Emile Mourey 10 août 2013 23:53

                  @barak

                  Je ne suis qu’un historien et pas votre directeur de conscience.

                • Antenor Antenor 11 août 2013 19:01

                  Un truc que je n’arrive pas à saisir chez les croyants, c’est leur perception des autres religions. Pourquoi la leur serait-elle juste et pas celle des autres puisque toutes reposent sur une croyance sans preuve ? Comment peuvent-ils être convaincus d’être dans la bonne ?

                  L’œil d’Horus était dans la tombe et regardait Adam...


                  • barak 12 août 2013 01:07

                    Un truc que je n’arrive pas à saisir chez les croyants, c’est leur perception des autres religions. Pourquoi la leur serait-elle juste et pas celle des autres.....

                    D’après ce qu’on lit ici ce sont plutot les non croyants qui pensent que ce qu’ils ont est juste et ce qui est en dehors est faut.

                    Mohamed est un supposé conseil . Et on a pas besoin d’apporter de preuves pertinentes . Juste une photo où il y est entouré de personnes pour spéculer. C’est juste la « fausseté affirmée contre mon ennemi est un argument à mon profil » pour un public acquis d’avance.

                    Quand Abou Soufian a rencontré Herclus parlèrent-ils d’un Homme intègre de leur communauté qu’ils combattaint ou d’un conseil d’imposteurs ?

                    Au final c’est l’histoire de Mohamed qui a été idéalisée ou la tournure en dérision de ce qu’on ne peut comprendre qui a été exalté par intolérence ? 


                    • Emile Mourey Emile Mourey 12 août 2013 09:36

                      @ barak

                      D’abord, de quel droit me traitez-vous de non-croyant comme si vous seul auriez la vérité ? Vous dites de but en blanc que je n’apporte pas de preuves pertinentes alors que vous ne cherchez même pas à lire tous les articles Agoravox que je cite en référence.

                      Ai-je dénigré les textes fondateurs des trois religions du Livre ? Absolument pas ! J’essaie seulement de les comprendre d’une façon un peu plus intelligente, ce que vous vous refusez de faire. La meilleure façon de rendre justice à ces fondateurs, j’ai la prétention de croire que c’est ma démarche, pas la vôtre. 

                      Je vous rappelle l’entretien entre Mahomet et Abou Becker quand tous deux s’étonnaient des croyances dans lesquelles vivaient leurs pères en adorant des idoles en bois. Ne faites-vous pas la même chose aujourd’hui, comme, par exemple, en pratiquant le circoncision ou en obligeant vos femmes à se cacher le visage derrière un voile ? Vous pensez que Dieu s’abaisse à des détails aussi futiles ?  Vous vous faites une drôle de représentation de la Divinité. Vous êtes encore dans le paganisme d’avant l’islam.

                    • barak 13 août 2013 01:04

                      Je m’excuse.c’est peut ètre l’impression que vous m’avez donneé par ces propos :«  En revanche, il me paraît anachronique et de mauvais goût qu’on puisse construire de nouvelles églises comme de nouvelles mosquées. » qui ressemblent à un dégout par rapport à la pratique qui découle de la croyance. Dite moi ce en quoi vous croyez et je rectifierai.

                       

                      A propos de croire detenir la vérité voilà l’illustration que vous fètes :"

                      Si le philosophe accepte mon interprétation, qu’il le dise et qu’il me soutienne. S’il préfère rester en dehors du débat, c’est un boulevard qu’il laissera aux extrémismes." Ca ressemble mème à un chantage pour les philosophes : épouser ma vision des choses ou vouloir l’extremisme.

                      Ensuite vous me direz de quelle droit vous me classez parmi ceux qui pratiquent l’excision ( qui peut relèver de la culture de differentes communautés ou parait-il de l’esthètique).

                       

                       

                       

                       


                    • Emile Mourey Emile Mourey 13 août 2013 07:47

                      @ barak

                      Je crois ce que je crois vrai et n’ai pas la prétention d’expliquer ce qui nous dépasse.

                    • Dwaabala Dwaabala 12 août 2013 10:20

                      Merci M. Emile Mourey de cette excellente mise au point et appel au simple bon sens : je parle de la première partie de votre article. Aux historiens des religions d’ergoter sur le reste.


                      • Emile Mourey Emile Mourey 12 août 2013 11:33

                        A barak

                        Merci d’avoir attiré mon attention sur le hadith de Al Boukhâri. C’est un texte plein de poésie, une façon allégorique d’expliquer l’histoire au petit peuple en transposant une situation politique complexe dans une scène simple. Il est bien évident que l’empereur byzantin n’a jamais discuté d’homme à homme avec un Mecquois/homme du nom d’Abou Sofyan ; vous croyez au père Noël. D’ailleurs, Tabari ne relate pas cette rencontre. Il ne s’agit que d’une lettre que Mahomet a adressée à des souverains voisins, ce qui est historiquement prouvé.

                        • antyreac 12 août 2013 13:43

                          L’islam prône avant tout la violence et la barbarie et à ce titre il devrait être interdit dans nos sociétés tout comme le livre d’un certain hitler 


                          • lacsap151 12 août 2013 15:40

                             Bonjour Mr Mourez,
                            Merci pour cet article intéressant. Que la Vérité ne soit entendue par nos pseudo-intéllectuels de l’establishement que si elle vient d’eux mêmes, ce n’est pas nouveau et je béni l’inventeur d’internet qui permet à tout un chacun de pouvoir exprimer son opinion même si ça ne contribue à éduquer qu’une seule personne ce n’est jamais complètement perdu.
                             En ce qui concerne le Coran, je suis en train de le découvrir et... j’ai peur ! En fait je ne m’étonne pas qu’il y ait autant de fanatisme chez les Musulmans.
                            Quelques exemples ; Sourate 3, verset 10 « Ceux qui ne croient pas, ni leurs biens ni leurs enfants ne les mettront aucunement à l’abri de la punition d’Allah ; Ils seront du combustible pour le feu »,
                            Sourate 4, verset 56, « Certes, ceux qui ne croient pas à Nos Versets, ( le Coran) Nous les brûlerons bientôt dans le Feu. Chaque fois que leurs peaux auront été consumées, Nous leur donnerons d’autres peaux en échange afin qu’ils goûtent au chatiment. Allah est certes , puissant et Sage ! ...
                            Sourate 4, verset 89, »Ils aimeraient vous voir mécréants comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux ! ne prennez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier d’Allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors et tuez-les où que vous les trouviez ; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur« 
                            et autres joyeusetés...
                            Mais ne nous avisons pas à éssayer de discuter de cela avec des Musulmans car, Sourate 6, verset 68 » Quand tu vois ceux qui pataugent dans les discussions à propos de Nos versets, éloigne-toi d’eux jusqu’à ce qu’ils entament une autre discussion. Et si le Diable te fais oublier , alors dès que tu te rappelles, ne reste pas avec les injustes"...
                             Je ne suis pas près d’aborder ce sujet ni avec Slim, ni avec Liess, ni avec Zémir ni avec beaucoup d’autres car à vrai dire je ne suis pas bien sûr de leurs réactions..
                             Cher mr Mourez, j’espère que les portes de vôtres château sont biens solides.
                             En tous cas je salue vôtre courage même si ça ne me surprends pas d’un ancien militaire.
                            Salut et Fraternité !


                            • Emile Mourey Emile Mourey 12 août 2013 16:16

                              @lacsap151

                              Ce que j’écris aujourd’hui demain sera déjà oublié.

                            • barak 13 août 2013 02:41

                              @ lacsap151

                              Tu a lu un merveilleux verset que tu n’a pas cité : et ne laissez pas la haine pour un peuple qui vous a obstrué le chemin vers la Mosqué sacrée à transgresser...et ne vous aidez pas à commèttre le mal et l’injustice. Craignez Allah, son chatiment est horrible. Avec ça je dois ètre sur que si je suis injuste avec un mécréant j’ancoure le chtiment divin aussi.(Sourat5, V2)

                              Dans la Sourat 4, V5, Allah dit au Prophète (PBL) : « Nous t’avons révélé le Livre avec la vérité, pour que tu juge entre les gens, selon les indications d’Allah. Ne te fais pas l’avocat des traitres. » Parceque des musulman avaient volé et voulut faire porter le chapeau à un juif. Et ce sera toute une page pour blamer cet acte ; V112 :« et quiconque acquiert une faute ou un pèché puis en accuse un innocent, se rend coupable alors d’une injustice et d’un pèché manifeste. »

                               

                              Continue ta lecture et tu saura que le combat en Islam est caractèrisé par la légitime défense « autorisation a été donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre)-parceque vraiment ils sont lèsés ; Allah est certe capable de les sécourir. » Et le Prophète dit de ne pas vouloir rencontrer l’ennemi, mais d’endurer si on y est contrain.

                              Sourate60,V8 : « Allah ne vous défend pas d’ètre bienfaisant et éuitable envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la réligion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime le équitables. »

                              V9« Allah vous défend seulement de prendre pour alliés ceux qui vous ont combattus pour la réligion, chassé de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent pour des alliés sont injuste. » 

                              vous citez :Sourate 4, verset 89, »Ils aimeraient vous voir mécréants comme ils ont mécru : alors vous seriez tous égaux ! ne prennez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier d’Allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors et tuez-les où que vous les trouviez ; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur« . Mais qu’est ce qui vous a empèché de continuer ? Le verset suivant : » sauf ceux qui se joignent à un groupe avec lequel vous avez conclu une alliance ou ceux ui viennent chez vous le coeur serré de vous combattre ou de à combattre leur propre tribut.«  Vous ne voulez pas retenir ue l’Islamaccepte veux la paix avec ceux qui veulent bien la lui donner ? 

                               »Ne discutez avec les gens du livre que de la meilleure façon." Mais il faut faire la difference entre ceux qui veulent discuter honnètement et ceux qui veulent tourner en dérision.

                               


                            • franc 12 août 2013 16:33

                              Bonjour Mr mourey ,je lis vos articles toujours avec intérêts m^me si je ne suis pas toujours d’accord avec tout ce que vous dites ;

                              par exemple votre interprétation comme quoi Mahomet est un Conseil mais aussi le moine qui a converti Mahomet est aussi un conseil ou une assemblée ,ce n’est pas impossible ni invraisemblable ,mais j’ai doutes car je n’ai pas tous les éléments pour juger ,et l’histoire n’est pas une science exacte ; je suis cartésien et je doute de tout a priori.Il se pourrait que vous ayez à la fois tord ou raison ou encore partiellement raison ;On pourrait interpréter de la manière suivante :c’est bien un homme seul ,le moine chrétien en question qui a converti Mahomet qui lui aussi est un homme seul en ce moment là ,mais qu’après ,une fois que Mahomet a réussi à rassembler un certains nombre de fidèle et constituer une communauté ,c’est un Conseil qui préside aux délibérations pour mener les combats de telle ou telle façon ,de m^me c’est un autre Conseil du côté des chrétiens qui discute avec le Conseil mahométan en tant qu’allié au début des combats contre les polythéistes .

                              mais aussi d’une part vous admettez que le coran ou du moins une partie du coran qui est divisé en deux livres dont l’un a son origine dans une révélation inspirée d’Omar et donc qu’il descend bien du Ciel ,cet Omar qui a dit qu’Il a vu lui-m^me les lettres du coran descendre du ciel ,(c^’est c em^me m^me Omar ,brute épaisse ,qui a brûlé la bibliothèque d’Alexandrie ,en disant  :"brûlez tous les livres ,car ou bien un livre est contraire aux écrits du coran,et donc il faut le brûler ,ou bien il n’est pas contraire aux écrits du coran ,et donc il est inutile ),et d’autre part vous dites qu’aujourd’huis il est impossible de dire et de croire que le coran est un livre révélé qui desscend du ciel ,q et qu’il faut historicer et contextualiser ,n’y at-il pas là une contradition .Du moins l’interprétation historique de Mme Michau que vous récusez de la Sorbonne échappe à cette contradiction .

                               

                              je suis d’accord avec vous pour dire où sont les philosophes rationalistes pour critiquer l’islam,ses dogmes et ses lois , et dénoncer l’idolâtrie en une religion du livre ,le coranisme ,que d’ailleurs L’Eglise Catholique condamne ,y compris le biblisme ou m^me l’évangélisme ,comme une idolâtrie hérétique et une perversion religieuse .J’ai pour ma part critiqué assez souvent ici à Agoravox dans mes commentaires sur différents articles sur la religion musulmane ,comme récemment la discussuion avec Mr Hamed sur l’origine du mal en défendant une théologie qui exclut Dieu d’^tre l’auteur du mal ,alors que les islamistes ont tendance à dire que Dieu est l’auteur à la fois du bien et du mal ,ce qui est une pensée extrèmement dangereuse que je qualifierais de diabolique .l’Islam contemporain tel qu’il est ,l’islam coraniste omarien , dont les dogmes en accord avec les cinq grandes écoles de l’islam contemporain ,est pour moi une secte ,une hypersecte ,et non une religion


                              • Emile Mourey Emile Mourey 12 août 2013 17:20

                                @ franc

                                Mes articles, tel que celui-ci, n’ont pas pour but de convaincre le lecteur sur les propositions que j’y développe mais de dire : attention ! Il y a une autre façon de comprendre. Les auteurs des textes bibliques, évangéliques et musulmans ne sont pas des imbéciles. Leurs écrits sont beaucoup plus compliqués qu’on ne pense. En fait, il est assez simple de les déchiffrer mais il faut suivre le fil depuis le début. Ce début, cela peut être l’histoire très poétique de la création. C’est aussi l’histoire d’Abraham, un conseil qui vécut jusqu’à 175 ans et dont la troupe militaire d’élite, Sara, fut désirée par le pharaon. Les évangiles sont écrits un peu dans le même esprit. Il s’y trouve un assez incroyable imbroglio entre un Jésus espéré, annoncé, venu, esprit, homme, conseil des Esséniens. Il n’y a absolument rien d’étonnant à ce que l’islam s’inscrive dans cette « révélation » en y apportant des corrections (pas de résurrection de Lazare, un Jésus seulement prophète) et en préférant utiliser la force des armes aux sermons sur la montagne.


                              • Emile Mourey Emile Mourey 12 août 2013 16:45

                                @Barak

                                Oui, vous avez raison, c’est bien avec Hercule qu’Abou Sofyan s’entretient dans le hadith poétique de Al Boukhâri. C’est une façon de se moquer de l’empereur romain byzantin Heraclius qui se prenait pour un descendant du héros grec. C’est aussi une façon très pédagogique d’enseigner la morale. Dans ses dialogues, Platon a bien fait s’entretenir Socrate avec ses disciples.

                                • smilodon smilodon 12 août 2013 22:53

                                  @ monsieur MOUREY : Vous me semblez un « homme sage » !..... Et tous vos « pairs », du moins les « diplômés »d’état«  », dont certains que j’ai lus, ne me semblent pas aussi « sages » que vous !.... Dans mon pauvre « vocabulaire », de « souche », niveau CEP, le mot « sage » signifie«  »intelligent«  !... Vous lire est un plaisir. J’ai presque l’impression d’être »à niveau«  !... C’est clair, c’est limpide, c’est compréhensible !...... Merci à vous de »ratisser large«  !... Vous êtes quelqu’un de vraiment intéressant !..... Vous avez une »culture« que je rêverais d’avoir !.... La mienne, piètre, je la tiens de mes »instits« , ceux-là qui me mettaient des grosses baffes sur les joues quand j’étais môme !... Ceux-là mêmes que je vénère encore maintenant !... Je me souviens de leurs »baffes« , certes, mais je me souviens aussi de leurs »leçons« , d’histoire, de géographie, d’orthographe et de grammaire !... Leurs visages à tous, ils sont toujours là, dans ma vieille tête !.... Même de leurs noms je me souviens !..... Merci pour votre »leçon" !... J’ai l’impression d’être assis derrière mon petit bureau, avec l’encrier en haut à droite, mon buvard, et ma plume sergent-major !........ C’est pas tout le monde qui me remet dans ce contexte !.... Une bonne soirée à vous !.... Et mettez-moi une baffe, si vous repérez une faute d’orthographe, de grammaire ou de syntaxe !.... Pas grave !.....Adishatz cher ami !... Mes civilités respectueuses, cher monsieur......................


                                  • smilodon smilodon 12 août 2013 23:12

                                    @ Monsieur MOUREY !..... Petit « ajout » !!... Vous êtes un homme RARE sur ce site !... Sachez-le !... Tant pis pour vos chevilles !.... «  »«  »«  »«  ».....Mais franchement, frère, des mecs comme toi, y’en a peu.............«  »«  »«  »«  »« ............’Je me lâche un peu... Mais y’a de quoi !.... »..... Vous êtes un homme bien, Monsieur !...... C’est pas du « fayotage » ..... Vous lire fait du bien !.... Woulà !..... J’suis pas toujours si « sympa » !.. Faut vraiment que le mec en vaille la peine !... J’vous assure !... Lisez-moi ailleurs... Et vous verrez !... Mais vous.........J’vous adore !.... J’ai pris « le tigre à dents de sabre » comme « avatar » !...Pour vous j’ai pensé à « l’amphicyon ingens » !... Le « chien-ours » !.. J’ai un « faible » pour les animaux préhistoriques« .... Le »chien-ours", vous irez comme un gant !.... Non ???!!... Dans ma bouche, c’est un compliment !........ A vous de voir !...


                                    • smilodon smilodon 12 août 2013 23:23

                                      Vous irait ( il irait à vous) !... En 2013, mon certif, je l’aurais plus !... Désolé !... Je me pend et me repend !.... Faudrait pas vieillir !...


                                    • urigan 15 août 2013 16:58

                                      « Ce que j’écris aujourd’hui demain sera déjà oublié. »

                                      Qui sait ? Faut pas désespérer.

                                      Votre pendant mathématicien (JPP - http://www.jp-petit.org/-) aux idées « hérétiques » est en passe avec ITER d’avoir raison contre les ayatollah de la science académique.

                                      Longue vie à vous deux dans l’ère du verse-eau naissante où les vérités seront révélées.


                                      • urigan 15 août 2013 21:06

                                        Scoop !

                                        Le site de Jean-Pierre Petit vient de subir une attaque depuis cet après midi. impossible de s’y connecter.

                                        Vive la liberté, vive la france. avec un petit f, tout petit.


                                      • urigan 16 août 2013 08:17

                                        Et fermer sa gueule, c’est le meilleur moyen de mourir.

                                        Si le coin est dans la souche, un petit coup chaque jour est le meilleur moyen de la faire éclater. Non ?


                                      • Emile Mourey Emile Mourey 16 août 2013 09:50

                                        @Urigan

                                        La biographie de JP Petit est très intéressante. C’est un chercheur qui possède des aptitudes hors normes dans certains domaines d’ordre scientifique. Mon affaire est très différente. C’est plutôt la rencontre du hasard et de la logique intelligente dont homme normal est pourvu. Il suffit de remettre Bibracte à son bon emplacement et de dérouler le fil de l’Histoire. Le problème, c’est qu’il y a, en face, la non-intelligence et la mauvaise foi.

                                        • urigan 16 août 2013 09:54

                                          « Le problème, c’est qu’il y a, en face, la non-intelligence et la mauvaise foi. »

                                          C’est bien là où le bât blesse.

                                          Bon courage


                                        • agent orange agent orange 16 août 2013 16:59

                                          Si BHL est une référence, alors j’ai bien peur que la plupart des philosophes cités n’y connaissent pas grand chose à l’Islam.
                                          Pourquoi pas se référer à deux chercheurs sérieux comme John Esposito, Edward Saïd ou encore plus près de chez nous à Olivier Roy ou Gilles Kepel ?
                                          Muhammad : A Biography of the Prophet (1992) de l’ancienne nonne catholique Karen Armstrong est certainement le meilleur livre sur le sujet (et toujours pas traduit en français, hélas).


                                          • Emile Mourey Emile Mourey 16 août 2013 19:32
                                            @ agent orange

                                            Merci de votre conseil. Je viens de transmettre le lien de mon article à Olivier Roy et Gilles Kepel. John Esposito enseigne la religion. Il n’a pas de boite aux lettres. Edward Saïd est décédé depuis quelques années. Je vous préviendrai s’ils me répondent.



                                          • jack mandon jack mandon 19 août 2013 08:36

                                            Emile Mourey,

                                            Votre article est apaisant.
                                            Les commentaires, principalement des musulmans soulignent le décalage
                                            entre les sources, les racines chrétiennes et musulmanes.
                                            Après un essai peu concluant dans un séminaire protestant, j’ai trouvé dans
                                            la psychologie et la psychanalyse un christianisme plus intelligent que dans
                                            l’approche religieuse de l’enseignement de mes jeunes années.
                                            Dans une randonnée pédestre d’une journée en montagne, au sommet du
                                            Grammont hier, dans le Valais Suisse, j’ai trouvé cette inscription sur la barre
                                            transversale d’une croix fixée en terre « In hoc signo vinces » , cette locution latine,
                                            traduite du grec ancien, « Par ce signe tu vaincras » fut hélas vécue trop souvent
                                            à l’encontre du message de paix. Il s’agit pourtant d’un Tau immobilisé en terre,
                                            comme la poignée d’une épée, ici symbolisant doublement la paix, dans la forme
                                            et dans le fond, par son sens matériel et spirituel.
                                            Les conflits armés dans le monde...de toutes confessions religieuses ou politiques
                                            n’ont bien sur rien à faire avec le message de Jésus.
                                            Dans un papier que j’avais sorti en Avril Mai 2008 sur Agoravox,
                                            je tentais de faire passer un message essentiel du christianisme, par le rapport
                                            qu’il entretient entre l’égo et l’alter égo, le samaritain et le passage de relai,
                                            qui fut hélas souvent compris comme un enseignement moral, alors qu’il est
                                            simplement un gage de verticalité humaine, à l’image du Tau,
                                            et qu’il nous parle du passage au prochain qui est nous même.
                                            voici le texte de l’époque inspiré d’un travail de Françoise Dolto.

                                            Le Samaritain à l’époque virtuelle

                                            Évangile de Luc X, 29-37

                                            Un docteur légiste se leva.... « Qui est mon prochain ? »

                                            Jésus lui dit :

                                            « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le battirent et s’en allèrent le laissant à demi mort.

                                            Voici un prêtre qui passait par là, il vit cet homme et prit l’autre côté de la route.

                                            De même un lévite qui arrivait près de là, il vit l’homme et passa. Mais, un Samaritain en voyage vint à passer près de cet homme, il le vit et fut touché de compassion. S’étant approché, il versa de l’huile et du vin sur ses plaies et les banda. Puis il le mit sur sa monture et l’emmena dans une auberge où il prit soin de lui.

                                            Le lendemain il sortit deux deniers et les donna à l’aubergiste en lui disant : « Prends soin de cet homme, et tout ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. »

                                            A ton avis, lequel des trois s’est montré le prochain de l’homme tombé entre les mains des voleurs ? »

                                            Le docteur légiste répondit : « C’est celui qui a pratiqué la miséricorde envers lui. »

                                            Jésus répondit : « Va et fait de même. »


                                            Cela m’intrigue d’autant plus que cette métaphore est un enjeu majeur, c’est l’un des principaux gages d’éternité.

                                            Le héros central est un paria. En Galilée, à l’époque de Jésus, les Samaritains étaient aussi méprisés qu’un Palestinien aujourd’hui en désaccord avec la politique d’Israël. En somme tous les Palestiniens.

                                            Les Samaritains avaient des pratiques barbares aux survivances païennes.

                                            C’étaient des gens de la nature et de modeste condition.

                                            Paysans, commerçants, gens pratiques, peu intéressés par le Grand Livre, au fond incultes dans la lettre et ignorants du message mosaïque.

                                            Contrairement au prêtre et au lévite qui contournent l’homme blessé à demi nu, pensez donc, la nudité, l’émergence de la sexualité, à cette époque, quand on vit dans l’abstraction de la foi, dans le Livre, dans sa tête, si loin de son ventre et de ses besoins physiques, ses désirs.

                                            Le réflexe le plus naturel dans ce cas, c’est la peur, le recul, la fermeture et il serait mal venu de porter un jugement sur cette évidence.

                                            Revenons à notre homme providentiel, le Samaritain, je l’imagine un peu rond, avec un turban rouge sur la tête, pour égayer un peu. Il marche d’un bon pas, c’est un solide gaillard qui semble déterminé, peut-être un modeste commerçant qui se rend au marché pour son petit commerce mensuel.

                                            Les chemins de l’époque ne sont pas sécurisés, il est donc courageux.

                                            A travers l’expérience de la roue de médecine, de ses frères les Amérindiens qui ont pratiqué le courage, ailleurs, beaucoup plus tard, je sens qu’il est bien présent, vigilant, à l’écoute, bien centré.

                                            C’est un guerrier spirituel, il ne le sait pas et c’est sans importance. Dans cet état d’esprit, il est attentif à tout, au danger, à la misère, aux autres, à l’autre.

                                            C’est un homme pratique, il agit. Peut-être qu’il possède, dans les sacs posés sur le dos de son âne, du vin pour désinfecter les plaies du malheureux, de l’huile pour masser ce pauvre corps meurtri étendu sur le chemin.

                                            L’homme qui vit dans la nature a le geste juste, le bon réflexe, son efficacité est naturelle et se transmet d’instinct de père en fils.

                                            La gratuité du geste s’inscrit dans l’empathie. Il sait que cet homme au-dessus duquel il pratique les premiers soins ce pourrait être lui. Il est plein de compassion comme une mère qui fait son enfant, comme elle il sait d’instinct que cet homme le prolonge, comme la mère il s’aime dans ce geste vital.

                                            Tout ça est tellement simple, tellement sain que les théologiens eux-mêmes n’en perçoivent pas l’essentiel en s’égarant dans des considérations morales qui écornent, voire déforment le message.

                                            Bon ce n’est pas tout, le Samaritain a un projet, une activité, il remet maintenant le blessé dans les mains d’un hôtelier en lui donnant des consignes. Il a materné, il paterne et promet de repasser. Il poursuit sa route, il assume sa vie.

                                            Quel est le sens du message ?

                                            Donner du temps à la personne en difficulté et, pour la personne qui reçoit, le souvenir attendri, une pensée d’amour ?

                                            Ce Samaritain est étranger au cadre du savoir biblique, étranger au caractère apostolique formel et conventionnel. Intentionnellement, c’est un étranger.

                                            Pas de réelle gratuité du geste. Entrer en contact avec l’autre c’est voir chez lui notre miroir. L’autre est un autre nous-même. S’aimer chez l’autre.

                                            Le Samaritain a donné de son temps, de son affection, de son aide sans rien recevoir en retour... le blessé pourra faire de même en pareilles circonstances.

                                            Au hasard des chemins, si nous rencontrons un être en difficulté, tentons de nous reconnaître.

                                            J’ai le souvenir que dans un train qui revenait d’Italie, j’ai rencontré un prof qui rentrait d’un séminaire consacré à l’iconographie. Il me révéla que dans une présentation médiévale, relative à la parabole du Samaritain, les illustrations successives présentent la particularité suivante : le Samaritain apparaît sous les traits présumés de Jésus, assume les soins et disparaît. On le voit de dos s’éloignant.

                                            Maintenant, c’est l’hôtelier qui occupe la scène, curieusement, il a le visage présumé de Jésus, puis il disparaît avec le blessé dans sa maison.

                                            Plus tard, sur le seuil de l’hôtellerie, notre convalescent se présente... devinez l’empreinte de son visage ? Eh oui bien sûr, c’est comme une chaîne de solidarité dans sa permanence et sa continuité, il a le visage de Jésus.

                                            « Aime ton prochain comme toi-même. »

                                            La pensée d’éternité s’inscrit dans cette attitude d’esprit et dans l’élan et le positionnement actif du Samaritain qui ouvre une voie, une perspective vers un autre lui-même.

                                            Nous sommes à quelques encablure des actions chrétiennes et musulmanes

                                            de l’histoire et de l’actualité. Néanmoins le message est évangélique et non coranique.

                                            Merci de votre écoute.


                                            • MuslimADieu MuslimADieu 23 août 2013 18:41

                                              @l’auteur


                                              je vous informe que certains croyants musulmans ne croient plus au radotages des vieux ibn hicham, Tabari and co. Cette histoire de Mahomet cendrillon qui épouse une princesse qui a refusé de donner sa main à des princes et qui a convaincu son père de la laisser épouser le pauvre orphelin en lui saoulant la gueule, ça ne fait pas très sérieux.

                                              histoire de voir ce que raconte ce genre d’individus (des coranistes bizarroides), je vous donne ce lien :

                                              Cette histoire de mecque comme métropole commerciale au beau mileu d’une barrière géographique en plein désert, c’est trop marrant.
                                              Sachez pour la petite histoire, que moise en egypte et jésus en palestine n’est plus non plus leur tasse thé.
                                              Il semblerait que, coté histoire, les prêtres et autres savants religieux soient de gros farceurs.

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