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Accueil du site > Tribune Libre > Pétition des 600 : qui sont les climatologues en colère ? Par Rémy (...)

Pétition des 600 : qui sont les climatologues en colère ? Par Rémy Prud’homme

« Au total le nombre des chercheurs confirmés ne dépasse pas 20% des signataires. Si la pétition développait une argumentation, seule compterait la force des arguments et la qualité des signataires importerait peu. Mais elle ne contient guère que des jugements et repose sur la crédibilité des juges. ». Je remercie Rémy Prud’homme, qui m’autorise à reproduire ses conclusions dans ces colonnes.

« Comme l’on sait, 400 « climatologues en colère » (devenus 600) ont écrit une lettre à la ministre de la Recherche pour lui demander de condamner MM. Allègre et Courtillot, nommément visés dans leur pétition. Qui sont les signataires ? Pour le savoir, on a fait dans la liste des 400 un sondage aléatoire au 1/5, et cherché sur internet le statut et l’affiliation de nos censeurs.

La première conclusion est que les chercheurs universitaires sont très minoritaires : 16%. Bien plus nombreux sont les chercheurs du CNRS (27%) et les chercheurs des grands organismes de recherche (40%) comme le CEA, l’IRD (anciennement l’ORSTOM), Meteo-France, ou l’IFREMER. Dans un groupe résiduel (16%), on trouve un fonctionnaire de la Commission européenne, un directeur d’association, des doctorants, quelques étudiants en post-doc, et des chercheurs sans statut bien défini (peut-être des chercheurs sur contrat).

Une exception française…

Le dualisme Université - CNRS et grands organismes assimilés que l’on retrouve ici est une exception française. On connaît deux grands types d’organisation de la recherche : le modèle soviétique ou elle est confiée à des organismes politiquement contrôlés appelés académies, et le modèle américain où elle est le fait des professeurs d’université, comme en témoigne le fait qu’à peu près tous les prix Nobel scientifiques américains sont des professeurs. Le système français offre depuis la dernière guerre une juxtaposition de ces deux modèles, même si en pratique universités et CNRS coopèrent souvent. Depuis une vingtaine d’années, la politique affichée est de rapprocher la France du modèle américain, qui est le modèle dominant dans le monde, c’est-à-dire au profit des universités et au détriment des organismes de recherche. Claude Allègre, lorsqu’il était ministre, et Vincent Courtillot, lorsqu’il était directeur de l’enseignement supérieur, ont œuvré dans ce sens.

Ces observations éclairent peut-être la pétition, d’une double façon. Pour régler un différent scientifique des chercheurs du CNRS et de grands organismes publics - dont les patrons sont nommés en conseil des ministres - ont le réflexe d’en référer à leur ministre. Des universitaires indépendants, en France comme dans le reste du monde, trouvent cela moins convenable. D’autre part, il n’est pas interdit de penser que certains des signataires règlent ici un vieux contentieux, et en veulent autant à MM. Allègre et Courtillot pour leurs critiques de l’organisation de la recherche française que pour leurs critiques des thèses carbocentrées.

Une faible tolérance à la contradiction…

La deuxième conclusion de l’analyse des signataires est qu’on semble y trouver davantage de chercheurs juniors que seniors. Les chercheurs confirmés sont les professeurs titulaires des universités et les directeurs de recherche du CNRS. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de chercheurs brillants, féconds ou prometteurs parmi les maîtres de conférences des universités et les chargés de recherche du CNRS (les premiers grades de ces institutions). Mais ils n’ont pas, ou pas encore, fait leurs preuves. Parmi les signataires de notre échantillon, il y seulement 11% de professeurs et directeur de recherches du CNRS. Les 27% de signataires identifiés comme CNRS sont principalement des chargés ou des ingénieurs de recherches. Un certain nombre des chercheurs du CEA ou de l’IRD pétitionnaires ont un niveau et un statut de directeur de recherche, que la consultation d’internet ne fait pas apparaître. On peut tenir pour certain qu’aucun des 16% de divers, dont certains viennent tout juste de soutenir leur thèse, n’a ce statut. Au total le nombre des chercheurs confirmés ne dépasse pas 20% des signataires. Si la pétition développait une argumentation, seule compterait la force des arguments et la qualité des signataires importerait peu. Mais elle ne contient guère que des jugements et repose sur la crédibilité des juges.

Une troisième observation est que les signataires semblent davantage des institutions que des individus. Ce sont apparemment des laboratoires entiers du CNRS, du CEA ou de l’IRD qui ont pétitionné, du directeur à l’ingénieur de recherche. La tolérance à la contradiction semble faible chez les climatologues, à l’intérieur d’un laboratoire donné comme à l’égard des intrus. La contradiction est pourtant ce qui fait le sel de la recherche. ». 

Rémy Prud’homme, avril 2010

 

Professeur (émérite) des universités, Rémy Prud’homme a souvent enseigné au MIT comme professeur en visite. Plus d’infos. Les papiers récents de Rémy Prud’homme en ligne sur son site. Lire notamment son article « Climat : la « pétition des 600 » ruine la crédibilité du Giec  » dans L’Expansion du 15 avril 2010. 
 

A lire également : Variations sur le thème de l’écolomania. 

___________________________________

Nota :

J’ai consacré deux articles à la pétition(1) des climatologues alarmistes et, pour conclure sur ce sujet, je me permets une dernière observation. Il est consternant -sur le plan de l’éthique dont se réclament les initiateurs de la pétition- de ne trouver précisé nulle part sur le texte définitif, qui a signé la version 1 (avec sa profession de foi sur le CO2 et les attaques virulentes contre Claude Allègre et Vincent Courtillot) et qui a signé la version 2. Version revue en catastrophe, et légèrement édulcorée. Sachant que la version 2 a été publiée à 3H12 du matin (heure de Paris… je précise aux lecteurs qui l’ignoreraient que je réside au Canada) et que la version 1 comptabilisait 277 signatures avant modifications, il existe donc 2 groupes de signataires différents. Nulle mention de ce point pourtant essentiel. Ce qui me sidère plus encore, c’est qu’aucun journaliste des grands médias n’ait relevé cette « anomalie »… pour ne pas dire ce manquement à l’éthique ! Véronique Anger-de Friberg, auteur de La dernière Croisade. Des Ecolos… aux Ecolomaniaques ! (L’Arganier, novembre 2009).

(1) « Climato-scepticisme : Galilée convoqué devant le Saint-office ? » et « 400 climatologues en colère : 2 versions pour une même pétition !  ».

 

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25 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 28 avril 2010 10:52

    Bonjour, ce texte ne m’inspire guère, exceptée peut-être cette phrase :

    « Une troisième observation est que les signataires semblent davantage des institutions que des individus. Ce sont apparemment des laboratoires entiers du CNRS, du CEA ou de l’IRD qui ont pétitionné, du directeur à l’ingénieur de recherche »

    Je trouve que cela doit nous interpeller, tant sur l’indépendance de leurs collaborateurs que sur l’indépendance des organisme eux-mêmes, ceci expliquant cela.

    A bon entendeur ...


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 28 avril 2010 16:09

      La polémique sur le climat est complexe, mais l’argumentaire de l’article ne correspond pas à la réalité. Croyez-vous que les chercheurs universitaires ont davantage de moyens d’être indépendants que ceux du CNRS ou des autres organismes publics de recherche ?

      Dans le monde entier, c’est le contraire. Même aux Etats-Unis, la force montante dans la recherche depuis les années 1930 ont été les organismes fédéraux qui embauchent directement un nombre très conséquents de chercheurs. Autrement, ils ne s’en seraient pas sortis. Et regardez à présent la crise des universités aux Etats-Unis.

      Dans la réalité, la recherche universitaire a de moins en moins d’indépendance, a fortiori avec la montée des sources de financement privées, du mécenat, etc... Pensez-vous vraiment qu’une recherche sur le climat ou sur les effets pour la santé des nanotechnologies financée avec des fonds privés peut être indépendante ?

      Dans une université comme Harvard, le fondateur de la Commission Trilatérale David Rockefeller peut se permettre de faire un don et d’obtenir la création d’un centre de recherche avec son nom, avec le sujet de recherche de son choix. Voir, par exemple :

      http://www.drclas.harvard.edu/
      http://www.drclas.harvard.edu/regional_office/innews/giants
      http://yardmagazine.harvard.edu/david-rockefeller-gives-100-million/

      ou encore, nos articles :

      Universités françaises et OPA patronale (I)
      Universités françaises et OPA patronale (II)
      Universités françaises et OPA patronale (III)
      Universités françaises et OPA patronale (IV)
      Universités françaises et OPA patronale (V)
      Rapport Aghion, « destruction créatrice », CNRS et universités

      Amy Bishop et le « modèle américain » (I)
      Amy Bishop et le « modèle américain » (II)

      La réalité est qu’on voudrait nous imposer, en France, un « modèle » qui a depuis longtemps fait son temps et dont l’échec historique apparaît au grand jour. Regardez, par exemple, comment les « sommités » issues de ces universités ont poussé les pays occidentaux vers la ruine économique.

      Quant aux questions qui peuvent apparaître sur l’indépendance des chercheurs du CNRS ou d’autres organismes publics, la réponse est simple : les garanties d’indépendance consistent principalement à :

       i) ne pas subir des pressions du monde politique (d’où la nécessité des crédits récurrents que l’on cherche à supprimer) ;

      ii) ne pas être poussés vers le financement privé, comme c’est le cas depuis vingt ans ;

       iii) ne pas se voir imposer de participer dans des projets dits « fédérateurs » français ou européens ;

      iv) ne pas voir sa carrière dépendre du lobbying ou du bon vouloir des « personnalites influentes ».

      De ce point de vue, la France a beaucoup régressé depuis vingt ans.

      Ce qui serait intéressant, c’est de faire une étude détaillé des sources et modalités de financement de chacun des groupes de recherche impliqués dans ce débat.

      Cordialement

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs
      http://science21.blogs.courrierinternational.com/


    • crazycaze 29 avril 2010 00:09

      Complètement d’accord avec vous... ayant fait partie du mouvement Sauvons la recherche et ayant à maintes reprises fait des commentaires allant dans votre sens. J’ai bien peur que le rouleau compresseur soit bel et bien en marche pour écraser toute indépendance d’esprit.

      L’introduction de fonds privés dans le financement des recherches et des thésards au plan universitaire a pour conséquence :
      - le désengagement des entreprises privées dans le financement de leur propre secteur recherche et développement, avec des licenciements de leurs chercheurs à la clef pour satisfaire des rendements de croissance compatibles avec les objectifs des marchés financiers et de leur actionnariat (Sanofy-Aventis, malgré ses 6 miliards de bénéf, s’apprête à en lourder plus de 20% - pas assez rentables, c’est l’argument qui leur est balancé).
      - l’appropriation à bas coût du travail des thésards sans pour autant qu’il y ait de promesses d’embauche à la clef, une partie étant financée par l’état, mais les brevets seront privés, forcément privés...(j’ai écrit de façon détaillée ces attendus dans un article sur Latélélibre sous le pseudo de cazo... si le coeur vous en dit  smiley  !!)
      - la situation en France sera bien pire qu’aux Etats-Unis, car là-bas les programmes de recherches et leur financement sont attachés au chercheur (d’où l’intérêt pour les universités de recruter les chercheurs en fonction du niveau de financement de leurs programmes de recherche) et parce que le système de financement par les fondations y est bien implanté et permet à des chercheurs, même s’ils vont à l’encontre des intérêts des lobbies industrialo-économiques, de trouver des financements - pour le pire et pour le meilleur, soit ! - ce qui ne sera pas le cas en France.

      Bref, on va droit dans un mur... sous le dictat des marchés financiers, ceux-là même qui ont plongé les économies mondiales dans un gouffre tout en réalisant de prodigieux bénéfices sur le dos des populations. Et on continue à nous bassiner avec les chiffres de la bourse... indicateurs du marché de la spéculation à court terme pour les affranchis, vendu comme indicateur de la santé économique pour les citoyens non informés.

      D’ailleurs, l’adéquation entre ces objectifs des marchés financiers et les orientations de la recherche étaient écrits noir sur blanc dans le projet de réforme de la recherche, contre lequel certains ont essayé de lutter...



    • Gabriel Gabriel 28 avril 2010 11:13

      Pétition, pas pétition, est-ce important ? La vrai question n’est-elle pas : « Est ce que l’activité humaine a une conséquence non négligeable sur notre environnement ? » A vous lire, écolos et écolo maniaques sont partis dans une croisade qui ne sert à rien car tout va bien. Personnellement, j’ai des sens qui m’indiquent que mon environnement proche se dégrade. Je vous fait grâce de la liste suivante (Déforestation, fonte des glaces, pollution des nappes phréatiques, rejet de gaz à effet de serre, disparition des espèces, mutation de la flore, disparition des abeilles, etc…) Alors votre article me laisse dubitatif et, je ne vous le cache pas, quelque peu septique !...


      • Pierre de Vienne Pierre de Vienne 28 avril 2010 12:11

        C’est surtout un article utile à la promotion d’un livre, on est jamais mieux servi que par soi même. Comment vendre de la pensée mainstream en utilisant à profit les textes des autres et en surfant sur un anticonformisme de facade. Que du bussiness. 


        • rastapopulo rastapopulo 28 avril 2010 19:45

          J’aurais pas dit mieux de vous comme quoi la paille et la poutre....


        • Véronique Anger-de Friberg Véronique Anger-de Friberg 28 avril 2010 12:53

          Je précise à ceux qui semblent choqués que je fasse aussi la promo de La dernière Croisade que le livre est non seulement en accès libre et gratuit sur Calaméo mais que tous les droits d’auteur sont directement reversés, à ma demande, par l’éditeur (vous pouvez vérifier auprès de Nicolas Grondin des éditions L’Arganier) à la Croix Rouge pour Haîti. Je n’ai que faire de « faire du fric » avec des idées, mon credo à moi : c’est les idées sont faites pour essaimer, résonner et faire raisonner... Je sais, ça vous dépasse.
          Ces commentaires sont décourageants pour les lecteurs qui pensent trouver autre chose que des règlements de compte... espérons qu’il se limite à lire le txt des rédacteurs d’AgoraVox et non ceux qui, comme à l’habitude, déversent leur fiel par frustration.


          • Francis, agnotologue JL 28 avril 2010 13:13

            « mon credo à moi : c’est les idées sont faites pour essaimer, résonner et faire raisonner... » (VAF)

            Bravo, c’est comme ça, et seulement comme ça que les idées font changer le monde.  smiley


          • QuidNovi QuidNovi 28 avril 2010 14:06

            Comment pourrait-on condamner MM. Allègre et Courtillot pour leur remise en cause du modèle dominant du réchauffement climatique du aux activités humaines alors que scientifiquement il n’est même pas établi que le CO2 soit un gaz à effet de serre ?
            N’étant pas scientifique de base, je suis plus que sceptique envers ceux qui condamnent des gens qui sont d’un avais contraire et qui veulent les interdire de s’exprimer. Le GIEC, l’OMS tout comme Goldmann Sahcs ressemblent de plus en plus au clergé inquisitoire du Moyen-âge, c’est mon avis


            • joletaxi 28 avril 2010 14:24

              Quoique sceptique de la première heure,je me permets tout de même de vous contredire:oui le CO2 contribue à l’effet de serre,et scientifiquement,il y a quasi unanimité sur le fait qu’une augmentation de la teneur en CO2 de l’atmosphère contribue à un réchauffement de celle-ci..

              Sur les conséquences de ceci, là il y a certes matière à discussion.Je me permets de vous signaler un excellent article sur le sujet(en anglais malheureusement) du genre l’effet de serre pour les nuls.
              A vrai dire, de nombreux scientifiques arrivent aux mêmes conclusions que l’auteur de cet article.

              Quant à la pétition,je crois savoir que l’initiative de celle-ci revient à Mme Masson Delmotte,que j’avais vue très énervée(et très déplaisante) lors d’une émission en confrontation avec C ;Allègre.
              Au cours du débat, cette pét... avait vivement contré M.Allègre sur la colonisation Viking au Groenland, parlant d’un événement purement local et limité à l’Europe du Nord.Or,on vient de découvrir dans le Nord canadien des restes de villages datant de cette époque,à des latitudes bien supérieures aux côtes Sud du Groenland,preuves d’une époque nettement plus chaude que l’actuelle .Va-t-elle présenter des excuses ou bien C. Allègre doit-il à son tour pétitionner ?

            • rastapopulo rastapopulo 28 avril 2010 19:50

              Moinser un commentaires aussi pondéré et vérifiable est d’une tristesse !

              Sans doute parce qu’il jette un pont entre les visions opposés et que certain aime les guéguérres.


            • viva 28 avril 2010 16:54

              @ joletaxi

              Il existe des travaux scientifiques qui remettent en cause la théorie de l’effet de serre. par exemple ceux du professeur Ferenc Miskolczi spécialiste de l’atmosphère lui parle d’effet de serre saturé, autrement dit l’effet de serre reste équilibré et limité.

              Il existe d’autres travaux publiés dans des revues scientifiques qui tendent à démontrer que le CO2 n’est pas un gaz à effet de serre.

              Il déjà démontré que les calcul de Milne en 1922 et ceux d’Eddington en 1916 sont faux car incomplet pour info ces personnes ont mises au point les calculs qui sont utilisés dans les modèles mathématiques utilisés par les calculateurs des climatologues.

              les Professeurs Gerhard Gerlich . Ralf D. Tscheuschner ont publiés leur travaux dans la prestigieuse revue L’International Journal of Modern Physics. Ils démontrent que le CO2 n’est pas relié à l’effet de serre.

              On trouve aussi des travaux qui font références ( sauf pour le Giec peut être) du professeur Khabiboulo Abdoussamatov qui vont dans le même sens ....

              Il y a des dizaines de scientifiques qui remettent en cause depuis cinquante ans la théorie de l’effet de serre, les ressources existent sur le net, en cherchant un peu vous trouverez que les choses ne sont pas aussi simple et limpide qu’il n’y parait.


              • Voltaire Voltaire 28 avril 2010 17:39

                Il faut sans doute rappeler que la pétition en cours n’a pas pour demande de trancher dans un débat scientifique (quel est le lien entre réchauffement climatique et activités humaines ?), mais de demander que soit réaffirmé par les autorités de tutelles l’honnêteté des scientifiques climatologues et de leur travaux, mis en cause de façon violente par Claude Allègre.

                Il n’est d’ailleurs pas non plus inutle de rappeler que Claude Allègre lui-même a reconnu les « approximations » contenues dans son ouvrage, indiquant qu’il s’agissait d’un livre politique et non scientifique (les nombreuses « erreurs » contenues dans ce livre ont d’ailleurs fait l’objet d’un livre de S. Huet).

                La question qui se pose vraiment à l’occasion de cetet pétition est de savoir si un scientifique, en dehors de son cadre professionnel, peut dire ce qui lui plait, même en travestissant la vérité, pour faire passer un message, ou s’il est tenu par une certaine éthique scientifique quelque soit le contexte.
                Je n’ai pas de réponse personnelle à cette question, qui touche à la fois de la liberté iindividuelle et de la responsabilité du scientifique, mais c’est bien là l’objet de la pétition, et non la question scientifique sous-jacente.


                • viva 28 avril 2010 17:56

                  @ Voltaire

                  Les « climatologues » qui ont signé cette pétition demandent à ce que leur travaux légitimés par leur ministre de tutelle, ce qui est impossible ....

                  N’êtes vous pas troublé qu’il y ait soi disant au moins 600 climatologues rien qu’en France ?

                  si effectivement 600 chercheurs travaillent sur le climat il faut s’interroger sur la pertinence d’une telle débauche de moyens humains et par conséquent financier ... Ce chiffre est énorme ....


                  • joletaxi 28 avril 2010 18:02

                    @Viva

                    Sans vouloir entrer dans une polémique stérile,je réaffirme que le CO2 est un gaz à effet de serre,et qu’il a pour effet ,lorsque sa concentration augmente ,à augmenter la t° de la colonne d’air prise en considération.Que cela ne se réalise pas comme dans une serre, tout le monde l’aura compris,et que les phénomènes liés à l« interface troposphère ,stratosphère sont très mal compris, cela commence à se savoir.Le véritable enjeu est de pouvoir déterminer les feedback,et là, les affirmations du GIEC ressemblent de plus en plus à de la cartomancie.

                    @ Voltaire.
                    Comme je le signalais dans mon post précédant,C. Allègre n’est pas le seul à prendre des libertés avec les »vérités scientifiques« Mme Delmotte ferait bien de balayer devant sa porte,qui ressort de temps à autre sa courbe de Man, le prestidigitateur de la paléoclimatologie.Mr Huet n’a pas hésité dernièrement à servir la soupe à ce génie des statistiques,en lui ouvrant ses colonnes pour un article où, ho merveille, le bon Mr. Man redécouvrait l’optimum médiéval.
                    Ce genre de pétition qui survient après le Climategate,et le »whitewashing" qui a suivi ne grandit pas la sciences climatique et encore moins,ce que Weggman appelle, la clique des paléoclimatologues.

                    • viva 28 avril 2010 18:12

                      @ joletaxi

                      Que le CO2 soit un gaz à effet de serre est contredit largement, peut être à tort, il n’empêche que le débat n’est pas clôt.

                      Vous choisissez de croire à cela, je préfèrerais que la science approfondisse le sujet afin de lever les incertitudes et inexactitude qui nous sont révélées.

                      Le Giec lui prétend détenir la vérité à plus de 90 % ce qui est une scientifiquement absurde vu le niveau des connaissances actuelles sur le fonctionnement de notre planète ...


                      • pigripi pigripi 28 avril 2010 19:45

                        A la faveur de cette article et des commentaires qui suivent, je comprends qu’on ne comprend pas...les variations climatiques, le financement de la recherche, l’organisation de la recherche, l’indépendance des chercheurs et bien d’autres choses.

                        Et quand on comprend qu’on ne comprend pas, la meilleure choses à faire est d’observer de la prudence.
                        Apprendre aux enfants des règles d’hygiène élémentaires y compris la nutrition, leur apprendre à ramasser leurs déchets, à respecter les plantes, les animaux et leurs semblables, demander aux responsables locaux et nationaux d’organiser sérieusement la collecte et le recyclage des déchets, encourager la redistribution versus consommation gaspillage, la redistribution des savoirs et des richesses, etc.
                        On n’a pas besoin de grandes théories pour observer ces principes élémentaires ni attendre que les débat entre Allègre et ses opposants soit tranché....

                        Il suffit de réanimer les vieilles valeurs de la République en se comportant comme des citoyens et citoyennes responsables...


                        • Manuel Atreide Manuel Atreide 28 avril 2010 20:40

                          @ toutes et tous ...

                          Je n’ai pas beaucoup d’atomes crochus avec Claude Allegre et je suis en désaccord avec le personnage dans son positionnement sur le changement climatique. Il hurle souvent à la chasse aux sorcières en ce qui le concerne alors qu’il n’hésite jamais à profiter de sa stature à la fois d’ancien ministre, de politique « très médiatique » et de scientifique de renommée mondiale dans son domaine pour faire passer ses idées et surtout son combat contre le GIEC, combat que bon nombre de ses collègues le soupçonnent de mener non pas en raison d’un raisonnement scientifique sérieux mais pour des raisons bien plus pécuniaires de financement de sa propre branche de recherche, la physique du globe, l’étude de la tectonique etc.

                          Il se trouve que j’ai un certain nombre de questions sur l’épluchage de chiffres à laquelle se livre l’auteur, chiffres qu’il manie ensuite pour essayer de jeter un doute sur la qualité et le sérieux des signataires. Juste un exemple : il pointe du doigt la proportion moindre de professeurs et de directeurs de recherche au CNRS par rapport au nombre de chercheurs « juniors ». Je serais plus enclin à suivre ce raisonnement si il donnait la proportion entre les deux et surtout s’il donnait le ratio qui existe au CNRS (pour ne parler que de cet organisme) entre chercheurs et directeurs de recherche. Car, peut être que ce ratio est le même et que l’échantillon est représentatif de ce qu’est le CNRS ! Faute de chiffres, je ne peux pas le savoir et je n’aime pas être dans la position de quelqu’un à qui on assène des vérités, surtout quand l’auteur dénonce lui même ce comportement. Un peu de cohérence ne fait jamais de mal, surtout pour un scientifique.

                          J’ai enfin, en lisant cet article, la désagréable impression que le sujet - le climat - est en fait prétexte à une querelle de chapelle : qui est le meilleur entre le chercheur en université et le chercheur intégré à un organisme de recherche. Il se trouve qu’en France, puisqu’on parle de recherche française, le modèle est mixte et que les liens entre organismes de recherche tels que le CNRS et les universités sont nombreux et Jean Jouzel, vice président du GIEC par ailleurs, dirige un institut, l’IPSL dont une bonne partie des locaux et des équipes sont à Jussieu au coeur de l’une des grandes universités parisiennes. Bref, que viens-je faire dans cette querelle byzantine en tant que lecteur ?

                          Pour autant, j’ai lu dans certains commentaires des attaques contre la personne qui publie cet article, Véronique Anger de Friberg. Elle est décrite comme une malade, obsessionnellement névrosée. Je suis donc allé lire le livre qui est cité en fin d’article, livre qui, comme l’indique Madame de Friberg, est en lecture gratuite sur la toile. Que voulez vous, j’aime bien me faire une idée par moi même et je n’aime pas les gens qui brocardent ...

                          Il se trouve que ce bouquin m’a intéressé, à plus d’un titre. Loin de s’attaquer aux scientifiques, même si elle égratigne le GIEC plus d’une fois, elle réserve ses philippiques pour ceux qui, sous couvert d’écologie, se livrent en fait à une manipulation en règle des opinions publiques, européennes et américaines notamment. Et si je ne suis pas un climato sceptique, j’ai trouvé pas mal de choses tout à fait sensées là dedans, son constat est pertinent et mérite en tout cas mieux que des insultes.

                          Elle fait entre autres un constat clair et dérangeant : dans cette histoire de réchauffement climatique, nous sommes piégés entre les énormes intérêts des lobbys pétrochimiques et des pays producteurs d’un coté, et, de l’autre, ceux qui se servent de la recherche sur le climat pour essayer d’imposer une vision du monde et une culpabilisation permanente et sans cesse croissante de la population. On nous somme de choisir un camp dans une guerre dont nous serons quoi qu’il advienne les perdants.

                          Alors, oui, je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’elle écrit, je ne suis pas non plus d’accord avec la manière dont elle dit certaines choses mais Véronique Anger de Friberg vaut mieux que l’image de folle furieuse climato-sceptique que certains lui collent sur le dos.

                          Je dis cela d’autant plus à l’aise que je n’ai pas de bons rapports avec cette dame. Et l’absence d’atomes crochus entre elle et moi s’est déjà étalé ailleurs sur la toile.

                          Alors, je n’ai qu’une chose à vous dire : nul ne vous force à apprécier Véronique Anger de Friberg mais son livre mérite d’être lu. Selon moi.

                          Manuel Atréide


                          • David Meyers 28 avril 2010 21:20

                            Eh oui « on » fait de la science avec des pétitions maintenant.

                            Le réchauffement climatique façon Giec n’avait pas la forme d’une théorie scientifique mais celle d’une croyance (QUUUOIII tu ne CROIS pas au RC ?).

                            A présent que les sous ne vont peut-être plus rentrer aussi facilement, on pétitionne.

                            Espérons au moins que l’effet de serre version activité humaine n’existe pas. Sinon, avec de tels gugusses, on serait mal barrés. Quoique, quelque millidegrés de plus, ça ferait peut-être pas de mal.


                            • Manuel Atreide Manuel Atreide 28 avril 2010 22:51

                              @ David

                              non, « on » ne fait pas de la science en pétitionnant, « on » pétitionne pour dire que Claude Allegre ne peut pas combattre les conclusions du GIEC en se réclamant de la science et de la démarche scientifique avec un bouquin qui n’est pas un travail scientifique et dans lequel il accumule des mensonges, demi vérités et approximations. Si la science est l’arme de Claude Allegre, il ne peut pas s’en affranchir quand ça l’arrange. C’est cela le sens de la pétition, pas une demande de résolution -par une autorité politique - de conflit entre deux théories scientifiques.

                              Et si la manoeuvre ne plait pas, je trouve l’attitude de Claude Allegre, par ailleurs scientifique confirmé, encore plus dérangeante car il mêle la science qu’il prétend défendre à un discours et des méthodes politique. Les deux voies sont honorables mais en l’occurrence incompatibles. Il doit choisir et il ne le fait pas.

                              C’est en tout cas ce qui met place en désaccord avec lui.

                              Manuel Atréide


                            • crazycaze 29 avril 2010 00:26

                              Pour ma part, il serait bon de se poser certaines questions : pourquoi cette unanimité autour du réchauffement climatique, même s’il est réel ??

                              Selon moi, c’est surtout parce que l’air ne peut être une valeur marchande, contrairement à l’eau, ou actuellement le marché des terres arables, celui des semences, qui font peser des périls à l’ensemble de la planète certainement aussi graves sinon bien plus que le réchauffement climatique (variations climatiques que la planète a déjà connues...).

                              Je ne crois pas à la philanthropie de tous ces gouvernants qui font mine de se préoccuper de l’avenir de la planète, et qui n’ont eu de cesse que de faciliter se destruction et son accaparement par des intérêts particuliers pour lesquels la grande majorité travaille. Tout ça ressemble à de la com’, comme celle qui nous a été servie durant le G20 où de grandes décisions allaient être prises pour mettre fin à la spéculation et aux paradis fiscaux (oups, pardon, je voulais dire "aux centres de traitements financiers off-shores).

                              Je ne dis pas que tous les chercheurs du GIEC sont corrompus, ni qu’ils ont tort, mais je pense que ce problème est instrumentalisé pour détourner l’attention des citoyens de problèmes écologiques bien plus cruciaux. Personne ne peut s’accaparer l’air, et le vendre... par contre, l’eau non polluée, la terre arable, les semences... Mais tant que la grande majorité des gens regarderont la muleta, ils ne feront pas attention à l’épée...


                              • Fabienm 29 avril 2010 09:08

                                Faible argumentation, aucun débat contradictoire, article qui ne présente qu’une version du problème et donc uniquement à charge (on dirait du Michael Moore qui s’attaquerait au GIEC en pas drôle), ignorance crasse du monde de la recherche en général : article tout à fait minable
                                je moinsse of course !


                                • tchoo 29 avril 2010 09:46

                                  Reste que des « scientifiques » en appelle à un politique pour trancher un débat scientifique et des plus risibles et met en lumière l’absence d’arguments pertinents pour lutter contre ce « révisionnisme » alors mettons en place la censure.
                                  L’imbécile regarde le doigt quand le sage montre la Lune !


                                  • chria chria 29 avril 2010 10:32

                                    On peut amener n’importe quel argument, sur une théorie aussi complexe que le RCA il y aura toujours moyen de remettre en cause la totalité de la théorie via des sophismes ou autres raisonnements fallacieux basé sur des approximations et des discours politisés, ou même plus scientifiquement sur des points de détails qui posent problème. Mais ce dernier point est normal et il on ne peut pas demander au quidam de trancher en 5s sur ces questions complexes. Pourtant c’est ce qu’on tente de faire, ce qui prouve que l’on est dans une démarche politique. Le Giec, lui aussi, a pu avoir cette posture, mais le Giec n’est pas les scientifiques.
                                    Toutefois je suis d’accords sur cette pétition car elle était très mal venue dans le contexte actuelle de guerre de la communication autour du climat.
                                    Mais malgré cette bourde, cela a le mérite de mettre en évidence les techniques d’Allègre anti-science et la difficulté des chercheurs de se mettre à niveau (et oui ils ont autres choses à faire que de faire du lobbying).


                                  • chria chria 29 avril 2010 10:24

                                    Allègre raconte n’importe quoi, insulte les chercheurs dans les médias et c’est les chercheurs qu’on accusent de communisme au travers d’une diatribe libérale et anti-écolos.
                                    Pour l’auteur, il semblerait que la recherche doit rester dans son rôle d’innovation et de développement de produits mais pas sur la remise en cause de l’innocuité de ces mêmes produits.
                                    Et après madame Anger de Friberg nous fait des leçons d’éthique.
                                    Qu’est-ce qu’on rigole.
                                    D’accord avec les trois premiers posts, entre autre. De gens qui savent de quoi ils parlent

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