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Les commentaires de PELLEN



  • PELLEN PELLEN 18 janvier 2015 16:32

    Mon cher doctorix, inutile de préciser que je bois du petit lait en vous lisant, mais ce qu’il y de plus surprenant sur ce blog c’est que, plus les développements et les arguments rationnels s’accumulent dans cette rubrique commentaires, plus la côte de mon discours initial diminue ! Ce qui tendrait à prouver que, à défaut de posséder le matériau rationnel et culturel permettant d’apporter la contradiction, les croisés du « sauvetage de la planète » - pensez donc ! -, probablement très nombreux à fréquenter Agoravox, préfèrent retrouver anonymement leurs coreligionnaires dans la dénégation de principe.

    Je crains, hélas, que ce que nous observons ici pour la question du climat ne soit que l’illustration d’une tendance générale, dans ce pays où l’on a des opinions, avant d’avoir des connaissances, y compris sur les lois fondamentales de la physique... que d’aucuns n’hésitent plus à soumettre à la question du bien et du mal !

    André Pellen 


  • PELLEN PELLEN 17 janvier 2015 16:52

    Sisyphe, vous qui n’êtes sensible qu’aux gros titres d’une presse servile et aux prophéties d’Élise Lucet - à celles de la télé en général - parviendrez-vous à comprendre ce qu’écrit ici Jacques Duran (http://pensee-unique.fr/news.html#chaude) sur cette année parait-il « la plus chause de tous les temps » ? Je ne doute pas qu’avec la grande culture qui vous caractérise vous ne manquerez pas de tenir la dragée haute à ce prétentieux directeur de recherche du CNRS, ancien directeur des études de l’École Supérieure de Physique et Chimie de Paris... auprès de, feu, notre Nobel Pierre-Gilles de Gennes.



  • PELLEN PELLEN 17 janvier 2015 15:06

    ...Tout le monde aura compris que mon dernier commentaire s’adressait à Sisyphe le fils d’éole, dont le courage des sentences n’a d’égal que sa propension à dissimuler sa propre identité. 



  • PELLEN PELLEN 17 janvier 2015 14:52

    Que c’est facile d’insulter les autres, derrière son écran, barricadé dans son salon, sans même avoir conscience de l’image d’homo sapiens primaire que donne d’aussi grotesques éructations. Il ne voit même pas que c’est à cette inconscience qu’on reconnait l’espèce.

    Je me demande si son comportement resterait aussi agressif en présence du contradicteur...


  • PELLEN PELLEN 17 janvier 2015 14:06

    Que de vérités définitives assénées, à l’appui desquelles pas le moindre embryon de justification scientifique avérée n’est fourni ! Que d’hypocrisie aussi, dans ces exhortations gratuites (au moins implicites) à grossir les rangs des croisés climatiques, en se gardant bien de préciser qu’on est ou non personnellement prêt à en payer le vrai prix, quel qu’en soit le montant !

    Péril nucléaire ? Mais savez-vous, cher monsieur, qu’il n’y a rien ici-bas de plus naturel que la radioactivité, que nous lui devons même la naissance de notre univers, que ce feu fondamental n’en finit pas de brûler dans quasiment toute la matière, y compris celle de notre corps ? Rendez-vous compte du risque pris par ce million de participants parisiens à la manifestation de Charlie-Hebdo, s’exposant avec une rare inconscience à une irradiation... de 1 million de fois 10000 Becquerels !
    Et, tenez-vous bien, 10000 Becquerels dans lesquels au moins 8000 d’un Potassium 40 dont la moitié seulement du « poison radioactif » n’aura disparu que dans 1 million d’années... Brrr, on en a froid dans le dos ! 
    Le pire des héritages à léguer à nos enfants n’est pas la nocivité de déchets radioactifs qui ne représentent rien, comparés aux montagnes de déchets ménagers et industriels, dont certains sont des poisons violents, c’est hélas la pénurie d’énergie qu’on leur prépare chez nous.
    7000 réacteurs dites-vous ? Insinuriez-vous que leur puissance globale ne sera pas appelée par la demande ? Si elle le sera, alors combien de dizaines de milliers d’éoliennes, de km2 de photovoltaïque et au moins autant de centrales à charbon pour les remplacer et, surtout, à quel prix ?!
    Au passage, dites à nos lecteurs si vous êtes d’ores et déjà personnellement disposé à payer ce prix, au travers d’une CSPE qui explose.
    Espérons que, d’ici à la fin de cette année, de nombreuses contributions COP21 (auxquelles je ne crois pas trop) viendront purger sur Agoravox cette consternante dialectique du slogan, hélas devenue banale sur tous les forums...

    André Pellen 


  • PELLEN PELLEN 28 octobre 2014 10:28

    « ...avec mon bac +8 je n’ai pas compris deux mots. »


    Ca donne peut-être une idée du niveau de notre enseignement et, plus inquiétant encore, du niveau de la compétitivité des citoyens qu’il est censé préparer à une guerre technico économique mondiale impitoyable.


  • PELLEN PELLEN 28 octobre 2014 10:15

    Ce que je veux dire ici c’est que, en matière d’énergie, le temps n’est plus au simulacre de concertation, ni à celui des bavardages oiseux que ce dernier a suscités. Désormais, le seul moyen de provoquer le déraillement du train fou de la transition reste d’attiser les velléités insurrectionnelles contre une loi scélérate ; et ceci commence par la dénonciation de tout ce qui en a fait le lit. Penser que le bon sens populaire, la sagesse et l’expertise institutionnelles peuvent encore arrêter ce train ou seulement en retrouver le désir c’est se leurrer sciemment. Non seulement l’équipe gouvernementale revendique l’adoption de cette loi comme le marqueur principal du quinquennat, mais le succès des ambitions politiques de Ségolène Royal y est entièrement suspendu.

    En brandissant à la face du monde ce qu’ils considèrent comme un code de bonne conduite, comme l’illustration phare de l’exemplarité française dans la lutte climatique, ce pouvoir et sa ministre jouent leur va-tout sur le retentissement qu’ils espèrent ainsi donner au sommet climatique de l’an prochain.
    Dès lors, de trois choses l’une : une puissante réprobation parvient à dynamiter la loi ; de graves troubles sociaux forcent la dissolution de l’Assemblée Nationale pour bien d’autres raisons légitimes, hélas, que la recherche d’une alternance favorable au nucléaire ; on attend sagement le possible retour d’une telle alternance en 2017. Désormais, aucune autre occurrence de réhabilitation rapide de l’électronucléaire ne peut sérieusement être envisagée ; surtout pas l’hypothétique pédagogie d’un énième débat conventionnel, rendu caduc par la mauvaise foi du politique, depuis belle lurette.
    Reste que, si rien ne devait se passer d’ici à 2017, j’engage vivement nos lecteurs à méditer sur le poison que cette loi aura eu le temps d’inoculer dans les tropismes économique et industriel du pays.
    Bien cordialement,

    André Pellen 


  • PELLEN PELLEN 23 octobre 2014 16:29

    Tout ce que ce pays compte d’avis autorisés en la matière n’a pas le moindre doute sur le fait que cette prétendue loi de transition est le pendant énergétique de la sinistre loi ALUR de Cécile Duflot. Le drame est que personne n’est aujourd’hui en mesure de saisir l’autorité suprême de la démonstration imparable qu’il y a urgence à empêcher que l’irréparable ne se produise. Pourtant, tous les connaisseurs s’accordent sur le fait que les conséquences de cette loi seront infiniment plus désastreuses que celles de la loi ALUR, dont certains estiment qu’elle a déjà coûté quelque 0,5 point de PIB au pays.

    Il n’est en tout cas que se procurer le dernier numéro de Challenge’s pour découvrir à quel point cette loi de transition est éreintée par l’expertise ; une loi que Ghislaine Ottenheimer qualifie de « hors sol », de « surréaliste », un catalogue à la Prévert hors de prix n’ayant aucune chance d’être financé... et dont on est sûr d’avance qu’il sera un fiasco complet.
    La pays aura alors fait un pas supplémentaire vers la ruine...

    André Pellen


  • PELLEN PELLEN 17 octobre 2014 18:46

    Oh ! revoilà l’expert en tout genre, le mage investit de la science infuse qui porte son auguste regard sur les choses triviales de la civilisation technologique. Lui va vous dire comme on vit bien dans la sobriété tous azimuts, en économisant l’eau à l’aide de son chiote à la sciure, en cultivant son jardin potager pour éviter de faire travailler notre infâme agriculture industrielle et en faisant tourner un équipement électroménager de quelque 4 à 6 kW à l’aide de ses magnifiques panneaux solaires fournissant, au mieux, de 10 h à 17 h, quelque 0,06 à 0,07 kW par m2 !

    Lui va certainement vous dire en quoi la maîtrise du Cosinus phi (ou facteur de puissance) est capitale pour la maîtrise d’une stabilité du système électrique national que les éoliennes mettront toujours plus à mal. Et si vous le lui demandez gentiment, l’expert omniscient ira jusqu’à vous expliquer comment il parvient à fournir les quelques 500000 ampères parfois requis par l’industrie de l’aluminium, durant plusieurs heures, à l’aide de ses fantasques candélabres éoliens. Même question pour l’ensemble de la traction TGV dont une seule motrice tire continument 10 MW !

    André Pellen


  • PELLEN PELLEN 17 octobre 2014 10:54

    « Bref, avant de parler, il faut se renseigner »... Non, avant de parler, il faut commencer par comprendre l’exposé de votre interlocuteur, ce qui n’est manifestement pas votre cas ! En accablant le nucléaire à l’aide de digressions oiseuses voire mensongères sur l’exploitation de cette filière industrielle, vous me faites penser au gamin qui donne des coups de pied dans les tibias de l’infirmière le vaccinant contre la polio, au prétexte que la piqure lui fait mal. Comme lui le concept très vague de la protection de sa vie, peu vous importe à vous les âpres modalités de la production d’une électricité abondante, à des coûts raisonnables, respectueuses de l’environnement et du bien vivre de la population, très exigente en compétences et en efforts collectifs. Dans la mesure où vous n’y connaissez que dalle, comme beaucoup de Français, vous vous foutez de tout ça et vous contentez d’exiger de la « république » et de la « démocratie » ce dont vous n’avez pas le moindre doute qu’elle vous doit, envers et contre tout : des kWh abondants et pas chers, ne provenant surtout pas d’un nucléaire dont Hulot vous a convaincu qu’il est le mal absolu.

    Mais, cher monsieur, vous n’ignorez sans doute pas que la république et la démocratie sont plus que jamais inféodés à la performance économique. Si vous êtes aussi convaincu que ça que vous pouvez vous garder à moindre frais de ce mal absolu, alors il vous faut acheter EXCLUSIVEMENT les kWh carbo éolo solaires tant prisés des Allemands. Pour ce faire, les pro nucléaires eux-mêmes seraient d’accord pour qu’on facture à son juste prix de revient de tels kWh à la seule communauté dont vous faites partie et les kWh nucléaires à celle dont je fais partie. Rien de plus facile pour opérer une telle dichotomie chez les consommateurs : l’obligation de répondre NOMINATIVEMENT à une déclaration exigée de tous ses clients par EDF (et par les autres opérateurs) lui servant à appliquer finement les tarifications requises par ses clients. Votre épicier ne procède pas autrement : il ne vous vend pas de la margarine au prix du beurre ! En résumé, la production et la consommation d’électricité devraient moins être une affaire de démocratie qu’une affaire marchande dans laquelle, comme partout ailleurs en économie, le principal rôle de l’État ne devrait être que celui de facilitateur et de stimulateur des usages les plus profitables à la Nation, quitte à servir de caution financière.
    J’en terminerai avec ce mensonge flagrant : « l’exemple d’une allemagne qui exporterai son courant vers la France, depuis 2 ans ! ». Non seulement il suffit de consulter les statistiques officielles de RTE pour constater l’évidence que la balance des échanges annuels entre les deux pays est largement excédentaire en faveur de la France, mais vos amis se gardent bien de vous spécifier la cause réelle des exportations d’électricité ponctuelles et intempestives de l’Allemagne vers notre pays. Il ne s’agit que du déversement de l’énorme soupape éolienne allemande, auquel le gestionnaire réseau d’outre Rhin ne peut se soustraire quand le vent souffle fort sur des myriades de ventilateurs ne pouvant en aucune manière être arrêtés et produisant momentanément plus de courant que le pays n’a besoin. Dans ce cas, il en va de la sécurité du système électrique allemand tout entier de se débarrasser au plus tôt des kWh excédentaires, sous peine de black out généralisé. Or, cette absolue nécessité d’évacuation pousse quelquefois les Allemands à payer la France pour recevoir à prix négatifs leurs kWh en trop, déséquilibrant ainsi dangereusement notre marché de l’électricité !
    Voilà la vérité, cher monsieur, et cette vérité a trait à un domaine technique qui semble vous passer largement au-dessus de la tête : le maintien de la stabilité du système électrique national. À en juger pour l’intérêt que vous portez à la compréhension de ces choses, je doute fort qu’elles atteignent vos augustes certitudes, ni celles d’ailleurs de la plupart des détracteurs du nucléaires s’exprimant ici.
    Si d’aventure je me trompais sur vos dispositions d’esprit, demandez à Stéphane Lhomme de vous expliquer comment fonctionne le suivi de charge ou la gestion du réactif pour soutenir la tension du réseau ; lui doit savoir.

    André Pellen


  • PELLEN PELLEN 8 octobre 2014 14:36

    Tu ne te trompes pas : je méprise en effet les gus dans ton genre qui tutoient sans y avoir été autorisé et qui, se contentant d’invectiver, prétendent avec arrogance à un droit au chapitre dans des domaines scientifiques et techniques auquel il ne comprennent manifestement « que dalle », mais sur lesquels ils tranchent souverainement et sans appel.

    J’aurais voulu voir si bourricot (un pseudo qui ne s’invente pas !) m’aurait traité en face de « gratiné ».

    André Pellen 


  • PELLEN PELLEN 8 octobre 2014 11:47

    Que d’experts anti nucléaires autoproclamés, sur cette agora, qui manient les poncifs et la logorrhée de leurs gourous avec une suffisance et un grotesque qui laissent sans voix. Pour la plupart, ce sont d’ailleurs les mêmes qui ont élu les brillants experts également auto proclamés qui nous gouvernent depuis deux ans et demi, avec le succès que l’on sait.

    On prend plaisir à provoquer tous ces gens… ce que je n’ai pas fini de faire sur ce blog ! Au demeurant, c’est la seule thérapie de choc restant aux Français lucides, pour tenter de contrecarrer l’irréparable forfaiture que nos parlementaires (experts) ourdissent en ce moment même.

    Le moment venu de la grande lessive, c’est au portefeuille de tous ces experts auto proclamés, grands et petits, qu’il faudra s’en prendre préférentiellement.

    André Pellen



  • PELLEN PELLEN 8 octobre 2014 10:03

    Prenez garde, le croisé anti nucléaire joue avec votre pognon ! Il nie avec un aplomb incroyable l’évidence du désastre que donne à voir au monde une Energiewende que, de surcroit, il souhaite dupliquer chez nous. Or, ce qu’il ne vous dit pas c’est que la descente aux enfers de nos voisins allemands n’en est qu’à ses débuts, si l’on en croit l’article ci-après : http://www.bastamag.net/Sortie-du-nucleaire-des

    Par ailleurs, s’agissant du nucléaire dans le monde, il ment avec un culot encore plus prononcé. La vigueur de cette industrie n’a jamais été aussi grande à travers la planète : près de 80 réacteurs sont aujourd’hui en projet ou en construction, de l’Afrique du Sud, au Brésil en passant par l’Algérie, le Qatar ou la Colombie... Même le Japon redémarre les siens et prévoit d’en construire d’autres plus sûrs.
    Le drame c’est qu’Areva pourrait ne pas tirer un grand bénéfice de cet essor industriel planétaire ; un comble : face à ces opportunités, notre champion est en train de débaucher alors que le pays est ravagé par le chômage ! Tout ça à cause de l’étouffement sournois de cette industrie perpétré par une idéologie gourvernementale de la soi disant transition, donnant au monde la désastreuse image du non sérieux de notre industrie nucléaire.
    Les idéologues en question préfèrent continuer d’alimenter une gigantesque arnaque de l’éolien dont les infamies de tous ordres sont devenues notoires. Heureusement, nous n’avons plus bien longtemps à patienter : la bulle ne tardera pas à exploser et à faire, hélas, de nombreuses victimes ; car tout le monde en recevra peu ou prou les éclats. À ce moment là, nous verrons bien si tous les fidèles du croisé, qui jurent ici la main sur le coeur être prêt à payer à son juste prix la sortie du nucléaire, mettront la main au portefeuille à la hauteur de ce qu’ils ont promis.
    Ceci est ma réaction globale à leurs commentaires présents et à venir.

    André Pellen 


  • PELLEN PELLEN 14 décembre 2012 09:34



    Bonjour Joletaxi,

    C’est toujours un plaisir de dialoguer avec vous.

    Si le virus Ebola venait soudainement à se répandre dans le pays, la démocratie aurait à confier le salut de la communauté française à des médecins et à personne d’autre. Elle n’aurait même d’autre choix que leur donner carte blanche, quitte à tolérer qu’ils prennent quelques libertés avec elle, comme décider autoritairement des mises en quarantaine. Or, dans nos sociétés contemporaines de plus en plus complexes, une telle problématique s’applique désormais à beaucoup plus de domaines qu’on ne croit. Dès lors, la pertinence de la désignation du « qui fait quoi » y devient de plus en plus vitale et l’intégrisme démocratique, arme favorite de tous les démagogues à statuts, un poison de plus en plus mortel.

    Ainsi, ne soumet-on pas à élection la puissance que l’astre du jour distribue à chaque mètre carré de notre planète, la présence, la localisation ou la vitesse du vent, pas plus que la puissance spécifique de chacune des énergies primaires, mises à notre disposition par la nature. En un mot, on ne décide pas par référendum de forcer cette dernière à donner ce qu’elle est incapable de donner, ni ce que la science et la technologie des hommes ne savent pas ou pas encore lui faire donner.

    L’énergie n’est qu’un des domaines dans lesquels des idéologies au pouvoir de nuisance de plus en plus grand s’emploient quotidiennement à dévoyer le champ d’action de la démocratie. Le drame c’est que l’efficacité de la défense de leurs intérêts particuliers ou de leur inconscience parvient à masquer au pays les nombreux motifs de sa mise en danger. La survie de celui-ci n’en dépend pas moins d’une lucide identification du péril, de son imminence et, pour l’affronter efficacement, du caractère idoine de la nature et du volume des armes dont on décide de confier la conception et la matérialisation à ses meilleurs spécialistes ; pour rendre un tel service, qu’attendre du suffrage universel ?!

    Au plan militaire, c’est cet état de faits que nos ainés des années 30 ne voulurent pas voir, qu’un Japon très mal entouré ferait bien de méditer aujourd’hui et que, pour son salut, Israël comprit très tôt. Aujourd’hui, confrontés à un péril socio économique plus universel et probablement plus durable que la guerre, c’est également de cet état de faits que nombres de compatriotes semblent détourner le regard ou simplement ignorer la nature funeste.

    Or, ce péril là requiert plus que jamais de mobiliser les forces vives intellectuelles du pays, ses meilleurs experts et spécialistes des domaines les plus stratégiques de l’industrie, de la science, de la technologie et de l’économie. Il est même du plus haut intérêt national que les missions à leur confier, accordent à chaque spécialiste, dans son domaine, une grande autonomie de moyens et de résultats, sans pour autant mettre en péril la démocratie ; ceux qui la mettent sont précisément les ignorants qui revendiquent de se substituer aux experts, dans le cadre de rituels « démocratiques » de plus en plus grotesques… Parmi eux, on compte pas mal d’économistes.

    Sans aller jusqu’à recourir au quasi coup d’État, massivement plébiscité (!), du Général De Gaulle, en 58, Hollande et son exécutif ont toute légitimité pour mettre en œuvre cette stratégie de la dernière chance et disposent pour cela de tous les outils constitutionnels garantissant le respect rigoureux le notre démocratie. Ils leur suffit de le vouloir.

    Pour le reste, je suis bien entendu de votre avis.

    Cordialement,

    André Pellen

     



  • PELLEN PELLEN 13 décembre 2012 17:54

    Cher Démosthène,


    Votre propos illustre, jusqu’à faire frémir, la similitude que l’on ne peut s’empêcher de faire entre l’irresponsabilité, la désinvolture et l’imprudence suicidaire de la France idéologisée des années 35-40 - niant le péril imminent qui devait immanquablement la terrasser - et cette France contemporaine, davantage idéologisée que celle des années folles par une incroyable puissance médiatique, niant un péril plus grand, plus évident et plus durable encore pour la Nation.
    L’idéologie pousse même nombre de ces Français inconscients, dont vous faites partie, à nier tout bonnement les exigences de la science physique, en lui imposant les codes de la morale. Hélas, à l’instar des nazis (qui n’avaient que faire de l’indignation de leurs proies !), la science physique vous (nous) fera payer très chèrement autant de naïveté. Elle ne tardera pas, en effet, à démontrer à nos dépens qu’il n’y a rien de plus cher et de moins exploitable, techniquement, que les énergies « gratuites » et diffuses... Après tout, l’eau ne devrait-elle pas être gratuite ?!
    Cette inconscience suicidaire en voie de nous tuer, eugène wermelinger l’incarne à merveilleà qui je ne prends même pas la peine de répondre. Mais peut-être que, comme vous, il se sent à l’abri des contingences funestes desquelles il se fait délibérément le complice. De ce point de vue, il serait d’ailleurs très intéressant que tous deux vous fassiez connaître vos statuts sociaux et dans quelle mesure la puissance publique subvient directement ou indirectement à vos besoins.
    Quoi qu’il en soit, je vous engage vivement à prendre connaissance du terrible processus déjà en marche, duquel la société française ne sortira pas indemne, au lien http://www.atlantico.fr/decryptage/france-devenir-laboratoire-mondial-contre-economie-marche-jean-jacques-netter-575608.html. Il s’agit d’un article très opportunément publié sur Atlantico, intitulé « Faut-il vraiment laisser la France devenir le laboratoire mondial contre l’économie de marché ? ». Nos lecteurs ne manqueront pas d’apprécier.

    André Pellen


  • PELLEN PELLEN 17 septembre 2012 14:03

    Bonjour Jr Bupp,

     

    Il ne vous surprendra probablement pas que Krolic soit un ami, de même que J.M Berniolles. Depuis pas mal de temps déjà, avec beaucoup d’autres, nous déployons tous trois la plus grande pugnacité à défendre la rationalité technique et scientifique – le plus souvent même le simple bon sens – contre un obscurantisme galopant dans ce pays, chacun dans sa sphère d’influence se trouvant fréquemment être la même.

     

    S’il suffisait d’énoncer des vérités fondamentales inattaquables pour voir l’opinion publique se ranger massivement derrière soi, les choses seraient tellement simples ! En ce qui me concerne, j’ai largement payé de ma personne en guerroyant quelquefois durement depuis près d’une dizaine d’années, sans hésiter à m’exposer. Hélas, lorsque l’alignement politicien ou partisan s’en mêle, dans la communauté pro nucléaire, le message principal est rapidement brouillé et le militant ne voit pas arriver les coups de son propre camp. C’est surtout le cas lorsque, comme en ce moment, il faut se rendre à l’évidence que, pour sauver ce qui peut encore l’être de notre superbe système électro énergétique, le pays a provisoirement moins besoin de pédagogie technique et scientifique que d’un militantisme politique ou syndical déterminé. Or, pour bien des amis, c’est un réel traumatisme de se résoudre à admettre que les singes se sont emparés du zoo et que, par conséquent, la guerre sans merci s’impose désormais contre le pouvoir actuel.

     

    Néanmoins, les organisations que vous appelez de vos vœux existent déjà. Pour vous informer correctement et pour les renforcer, il vous suffit d’y adhérer. Je ne citerai que Sauvons Le Climat, au lien http://sauvonsleclimat.org/ ,qui, indépendamment d’un domaine climatique de plus en plus controversé, est de mon point de vue l’organisme pro nucléaire le plus compétent et, surtout, le plus pertinent du point de vue socio économique. Bien entendu, il y a également la SFEN que vous connaissez sans doute, ou le Think-tank que vous trouverez au lien http://theshiftproject.org/fr … et sur lequel il ne faut surtout pas oublier de cocher la langue française !

     

    Bien cordialement,

     

    André Pellen

     

     



  • PELLEN PELLEN 16 septembre 2012 09:56

    Bonjour Jean-Marie,


    J’adhère globalement à ta vision géopolitique de la problématique énergétique, avec cependant un regret lourd de sens, dans la mesure où, comme le montre très bien J.M Jancovici, l’accès à l’énergie conditionne rien moins que la prospérité économique. Je regrette en effet de n’avoir pas trouvé dans ton développement la moindre évocation de la 4ème génération de réacteurs plus communément appelés surgénérateurs. Car ne nous y trompons pas, chers lecteurs, c’est bien cette 4ème génération qui nous sauvera, ça ne fait pour moi pas l’ombre d’un doute et j’aimerais que vous en soyez tous persuadés... ce qui arrivera tôt ou tard, mais croisons les doigts pour que ça ne soit pas trop tard.

    Pourquoi ? Parce que les missionnaires qui abreuvent aujourd’hui la sphère médiatique de psaumes environnementalistes faisant l’éloge de la sobriété ne visent qu’à brouiller cette vérité physique élémentaire : l’énergie la plus susceptible de contribuer au confort socio économique le plus optimisé est et sera toujours l’énergie la plus concentrée possible. Tous ceux qui, aujourd’hui, cherchent laborieusement à convaincre du contraire racontent des foutaises, car il est enfantin de démontrer que, plus l’énergie à recueillir est diffuse, plus elle est revient cher. L’exploitation millénaire de l’adduction d’eau en est la meilleure illustration qui dispense de développer davantage le raisonnement... et je n’aurai pas la cruauté d’appuyer sur le coût exorbitant de l’éolien et du photovoltaïque qui, soyez en persuadés, ne baissera jamais qu’à la marge.

    À l’inverse, outre le faible prix de revient de l’exploitation d’une énergie concentrée, son emprise environnementale est généralement moindre, de même que son plus faible encombrement limite davantage les diverses nuisances au bien vivre des populations, ne serait-ce que parce qu’elle n’en impacte qu’une partie relativement moins nombreuse.
    C’est la raison pour laquelle je m’inscrit vigoureusement en faux contre la déclaration malthusienne suivante de F-M Lambert d’EELV dans le 20 minutes d’avant-hier : « La conférence environnementale doit envoyer le signal que l’énergie va être chère, qu’il faut s’y adapter et se demander comment on peut avoir des services et une industrie équivalents en consommant moins d’énergie ». Non ! Non ! Mille fois non ! L’énergie doit, au contraire, être abondante et bon marché ! Car le sous-développement résultant infailliblement d’une disette énergétique tuera plus et plus sûrement que tous les périls hollywoodiens mis en scène par la mystique environnementaliste. Depuis la nuit des temps la civilisation humaine progresse en prenant des risques plus ou moins calculés. Aujourd’hui, si elle sait envoyer des robots ultra sophistiqués sur Mars, elle finira bien par trouver le moyen de maîtriser les gisements à sa portée de l’abondance énergétique nécessaire à sa survie.

    Or, aujourd’hui quel gisement d’énergie hyper concentrée est-il le plus aisément à portée des Français, sinon la surgénération nucléaire ? Contrairement à ce qu’affirme le grotesque mage Cabanel notre stock de plutonium représente une véritable bénédiction pour le pays et notre gigantesque stock d’uranium appauvri (en U235) nous garantit une confortable autonomie électro nucléaire de plusieurs millénaires... nous donnant largement le temps de voir venir la fusion !
    Il n’y a donc pas une minute à perdre, que ne perdent surtout pas Russes, Indiens et Chinois qui exploitent et développent sans complexe une technologie faisant naguère la fierté de la techno science française : il nous faut mettre le paquet sur ASTRID et tout miser sur le nucléaire de 4ème génération. Ce nucléaire sur lequel, avec SUPERPHÉNIX, la France avait 30 d’avance sur le reste du monde et que, déjà en 1997, l’inique attelage Socialiste-Vert assassinat sans état d’âme. Les socialistes ont une vision singulière de l’intérêt national qui ne passe décidément pas par le nucléaire. Mais, « vision » est-il le terme approprié quand ce que clientélisme et incompétence sont prêts à sacrifier nous fait frissonner à ce point ?

    J’en terminerai avec cette déclaration de Nicolas Hulot, dans le numéro de 20 Minutes déjà cité : « il faudrait commencer par travailler sur l’efficacité énergétique, avant d’aborder sereinement le débat sur la place du nucléaire ». À la bonne heure ! Notre démiurge commencerait-il à sentir le socle économique de la France se dérober sous ses pieds... et l’inconséquence de ses innombrables émules précipiter l’effondrement ? La grosse ficelle consistant à se réfugier derrière un banal précepte économique pourrait le laisser croire. Car il ne s’agit là que d’un prétexte économique déjà vrai en 1910 et qui demeurera vrai en 2080 : quel citoyen n’a pas toujours préféré une voiture qui consomme moins ou un réfrigérateur électrique plutôt qu’un réfrigérateur à gaz ou à pétrole ?

    Cordialement,

    André Pellen 



  • PELLEN PELLEN 15 septembre 2012 14:11

    Dernier essai d’introduction des nécessaires alinéas !


    Ma réponse forcément synthétique s’adresse également àaberlainnard, à Jr Bupp et à quelques autres dont je sais qu’ils en feront un réel profit. En tout cas, ils méritent que je prenne la peine de m’efforcer de les éclairer.


    Il y a la raison structurelle que je développe plus loin et une raison empirique à la limitation de 30 %. Cette dernière raison n’est autre qu’une modélisation dont j’ai eu connaissance, exécutée in situ par des spécialistes sur l’ile de Crète… ou de Malte, je ne me souviens plus très bien. J’attire au passage votre attention sur le fait que le Japon annonce sa sortie totale du nucléaire pour 2030, en prévoyant un mix énergétique national, à cette échéance, dans lequel les renouvelables n’entreront, comme par hasard, que pour 30 % ; tout le reste étant naturellement assuré par le fossile. Par ailleurs, outre que je suis prêt à prendre les paris sur la non exécution intégrale de cette résolution… et donne RV à tout le monde en 2030 ( !), vous n’aurez pas manqué de noter que la deuxième puissance économique et technologique du monde ne sait pas programmer sa sortie totale du nucléaire en moins de 20 ans. Et Belges, Suisses, Français et autres Allemands prétendraient, eux, à une sortie quasi immédiate ? Présomptueux et grotesque ! Au demeurant, grotesques les Allemands le sont déjà dans les faits sous les yeux du monde.


    Mais, revenons aux différents volets de la raison structurelle à cette limitation. 

    Tout d’abord, la réserve primaire de puissance destinée à maîtriser la fréquence. Dans notre pays, elle doit être constamment d’au moins 3 à 4 % de la puissance totale en service. Par ailleurs, du fait que les forces électromagnétiques rendent physiquement solidaires tous les groupes débitant sur un même réseau, chacun apporte sa contribution permanente à ce réglage primaire, dans la limite d’une capacité dimensionnelle s’exprimant en MW/Hz. Celle d’un groupe nucléaire de 900 MW est par exemple de 450 MW/Hz et celle de l’ensemble du parc français peut dépasser 10000 à 15000 MW/Hz. Où l’on voit que la disparition de Fessenheim nous prive d’une participation au réglage primaire de 900 MW/Hz.

     

    Derrière ce réglage primaire, vient l’indispensable et stabilisateur réglage secondaire, fourni par les groupes thermiques (y compris nucléaires) à raison de 5 % à 10 % de leur puissance nominale unitaire et jusqu’à 25 % de cette même puissance pour les groupes hydrauliques. Lors de certaines pointes d’hiver, la demande nationale d’un tel réglage peut atteindre 3 à 4 GW. Il ne vous surprendra pas que la perte des 90 MW de réglage secondaire de Fessenheim sera intégralement compensée par de la production fossile.

     

    Enfin, dans des situations hivernales tendues, les deux réglages précédents peuvent ne pas parvenir à résorber totalement les écarts de transit de puissance d’interconnexion, ainsi que les écarts de fréquence : la réserve secondaire est épuisée, la réserve primaire devient dangereusement insuffisante. Pour reconstituer au mieux des réserves indispensables à la sécurité du système, une provision supplémentaire de puissance est alors mobilisée, apte à entrer en action en moins de 20 minutes, bien entendu, à moindre coût : c’est la réserve tertiaire ou réserve tournante. On y trouve les moyens de production thermiques classiques, notamment les turbines à combustion (TAC) et à gaz (TAG), ainsi que les groupes hydrauliques.

    On appelle marge d’exploitation la somme de cette réserve tertiaire et de la capacité secondaire totale. Actuellement, cette marge du parc de production français peut dépasser 7 GW.

     

    Je vous laisse donc imaginer comment il serait possible d’assurer sans défaillance trois fonctions aussi vitales pour le système, consistant à solliciter à discrétion, 24h/24, des réserves de puissance quelquefois significatives, avec un parc de production dans lequel la puissance éolienne occuperait en permanence et de façon erratique plus de 30 % de la puissance distribuée !

    Comme le dit si bien Jean-Marc Jancovici dans un article paru dans Les Échos du 12 octobre, dont je vous recommande vivement la lecture, « en matière d’énergie il est plus que temps de sortir de l’amateurisme ! »

     

    Cordialement,

     

    André Pellen

     

     

     



  • PELLEN PELLEN 15 septembre 2012 14:06

    Présentation améliorée Ma réponse forcément synthétique s’adresse également àaberlainnard, à Jr Bupp et à quelques autres dont je sais qu’ils en feront un réel profit. En tout cas, ils méritent que je prenne la peine de m’efforcer de les éclairer. Il y a la raison structurelle que je développe plus loin et une raison empirique à la limitation de 30 %. Cette dernière raison n’est autre qu’une modélisation dont j’ai eu connaissance, exécutée in situ par des spécialistes sur l’ile de Crète… ou de Malte, je ne me souviens plus très bien. J’attire au passage votre attention sur le fait que le Japon annonce sa sortie totale du nucléaire pour 2030, en prévoyant un mix énergétique national, à cette échéance, dans lequel les renouvelables n’entreront, comme par hasard, que pour 30 % ; tout le reste étant naturellement assuré par le fossile. Par ailleurs, outre que je suis prêt à prendre les paris sur la non exécution intégrale de cette résolution… et donne RV à tout le monde en 2030 ( !), vous n’aurez pas manqué de noter que la deuxième puissance économique et technologique du monde ne sait pas programmer sa sortie totale du nucléaire en moins de 20 ans. Et Belges, Suisses, Français et autres Allemands prétendraient, eux, à une sortie quasi immédiate ? Présomptueux et grotesque ! Au demeurant, grotesques les Allemands le sont déjà dans les faits sous les yeux du monde. Mais, revenons aux différents volets de la raison structurelle à cette limitation.  Tout d’abord, la réserve primaire de puissance destinée à maîtriser la fréquence. Dans notre pays, elle doit être constamment d’au moins 3 à 4 % de la puissance totale en service. Par ailleurs, du fait que les forces électromagnétiques rendent physiquement solidaires tous les groupes débitant sur un même réseau, chacun apporte sa contribution permanente à ce réglage primaire, dans la limite d’une capacité dimensionnelle s’exprimant en MW/Hz. Celle d’un groupe nucléaire de 900 MW est par exemple de 450 MW/Hz et celle de l’ensemble du parc français peut dépasser 10000 à 15000 MW/Hz. Où l’on voit que la disparition de Fessenheim nous prive d’une participation au réglage primaire de 900 MW/Hz.

     

    Derrière ce réglage primaire, vient l’indispensable et stabilisateur réglage secondaire, fourni par les groupes thermiques (y compris nucléaires) à raison de 5 % à 10 % de leur puissance nominale unitaire et jusqu’à 25 % de cette même puissance pour les groupes hydrauliques. Lors de certaines pointes d’hiver, la demande nationale d’un tel réglage peut atteindre 3 à 4 GW. Il ne vous surprendra pas que la perte des 90 MW de réglage secondaire de Fessenheim sera intégralement compensée par de la production fossile.

     

    Enfin, dans des situations hivernales tendues, les deux réglages précédents peuvent ne pas parvenir à résorber totalement les écarts de transit de puissance d’interconnexion, ainsi que les écarts de fréquence : la réserve secondaire est épuisée, la réserve primaire devient dangereusement insuffisante. Pour reconstituer au mieux des réserves indispensables à la sécurité du système, une provision supplémentaire de puissance est alors mobilisée, apte à entrer en action en moins de 20 minutes, bien entendu, à moindre coût : c’est la réserve tertiaire ou réserve tournante. On y trouve les moyens de production thermiques classiques, notamment les turbines à combustion (TAC) et à gaz (TAG), ainsi que les groupes hydrauliques.

    On appelle marge d’exploitation la somme de cette réserve tertiaire et de la capacité secondaire totale. Actuellement, cette marge du parc de production français peut dépasser 7 GW.

     

    Je vous laisse donc imaginer comment il serait possible d’assurer sans défaillance trois fonctions aussi vitales pour le système, consistant à solliciter à discrétion, 24h/24, des réserves de puissance quelquefois significatives, avec un parc de production dans lequel la puissance éolienne occuperait en permanence et de façon erratique plus de 30 % de la puissance distribuée !

    Comme le dit si bien Jean-Marc Jancovici dans un article paru dans Les Échos du 12 octobre, dont je vous recommande vivement la lecture, « en matière d’énergie il est plus que temps de sortir de l’amateurisme ! »

     

    Cordialement,

     

    André Pellen

     

     

     



  • PELLEN PELLEN 15 septembre 2012 13:59

    Bonjour Serviteur, Ma réponse forcément synthétique s’adresse également àaberlainnard, à Jr Bupp et à quelques autres dont je sais qu’ils en feront un réel profit. En tout cas, ils méritent que je prenne la peine de m’efforcer de les éclairer. Il y a la raison structurelle que je développe plus loin et une raison empirique à la limitation de 30 %. Cette dernière raison n’est autre qu’une modélisation dont j’ai eu connaissance, exécutée in situ par des spécialistes sur l’ile de Crète… ou de Malte, je ne me souviens plus très bien. J’attire au passage votre attention sur le fait que le Japon annonce sa sortie totale du nucléaire pour 2030, en prévoyant un mix énergétique national, à cette échéance, dans lequel les renouvelables n’entreront, comme par hasard, que pour 30 % ; tout le reste étant naturellement assuré par le fossile. Par ailleurs, outre que je suis prêt à prendre les paris sur la non exécution intégrale de cette résolution… et donne RV à tout le monde en 2030 ( !), vous n’aurez pas manqué de noter que la deuxième puissance économique et technologique du monde ne sait pas programmer sa sortie totale du nucléaire en moins de 20 ans. Et Belges, Suisses, Français et autres Allemands prétendraient, eux, à une sortie quasi immédiate ? Présomptueux et grotesque ! Au demeurant, grotesques les Allemands le sont déjà dans les faits sous les yeux du monde. Mais, revenons aux différents volets de la raison structurelle à cette limitation.  Tout d’abord, la réserve primaire de puissance destinée à maîtriser la fréquence. Dans notre pays, elle doit être constamment d’au moins 3 à 4 % de la puissance totale en service. Par ailleurs, du fait que les forces électromagnétiques rendent physiquement solidaires tous les groupes débitant sur un même réseau, chacun apporte sa contribution permanente à ce réglage primaire, dans la limite d’une capacité dimensionnelle s’exprimant en MW/Hz. Celle d’un groupe nucléaire de 900 MW est par exemple de 450 MW/Hz et celle de l’ensemble du parc français peut dépasser 10000 à 15000 MW/Hz. Où l’on voit que la disparition de Fessenheim nous prive d’une participation au réglage primaire de 900 MW/Hz.

     

    Derrière ce réglage primaire, vient l’indispensable et stabilisateur réglage secondaire, fourni par les groupes thermiques (y compris nucléaires) à raison de 5 % à 10 % de leur puissance nominale unitaire et jusqu’à 25 % de cette même puissance pour les groupes hydrauliques. Lors de certaines pointes d’hiver, la demande nationale d’un tel réglage peut atteindre 3 à 4 GW. Il ne vous surprendra pas que la perte des 90 MW de réglage secondaire de Fessenheim sera intégralement compensée par de la production fossile.

     

    Enfin, dans des situations hivernales tendues, les deux réglages précédents peuvent ne pas parvenir à résorber totalement les écarts de transit de puissance d’interconnexion, ainsi que les écarts de fréquence : la réserve secondaire est épuisée, la réserve primaire devient dangereusement insuffisante. Pour reconstituer au mieux des réserves indispensables à la sécurité du système, une provision supplémentaire de puissance est alors mobilisée, apte à entrer en action en moins de 20 minutes, bien entendu, à moindre coût : c’est la réserve tertiaire ou réserve tournante. On y trouve les moyens de production thermiques classiques, notamment les turbines à combustion (TAC) et à gaz (TAG), ainsi que les groupes hydrauliques.

    On appelle marge d’exploitation la somme de cette réserve tertiaire et de la capacité secondaire totale. Actuellement, cette marge du parc de production français peut dépasser 7 GW.

     

    Je vous laisse donc imaginer comment il serait possible d’assurer sans défaillance trois fonctions aussi vitales pour le système, consistant à solliciter à discrétion, 24h/24, des réserves de puissance quelquefois significatives, avec un parc de production dans lequel la puissance éolienne occuperait en permanence et de façon erratique plus de 30 % de la puissance distribuée !

    Comme le dit si bien Jean-Marc Jancovici dans un article paru dans Les Échos du 12 octobre, dont je vous recommande vivement la lecture, « en matière d’énergie il est plus que temps de sortir de l’amateurisme ! »

     

    Cordialement,

     

    André Pellen