• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Fukushima

La catastrophe de Fukushima fait la une de l'actualité depuis plusieurs jours.

Sans pour autant effectuer un jugement à chaud, cet événement permet d'ores et déjà d'alimenter le (non) débat au sujet des choix énergétiques stratégiques concernant notre pays.
Mais au delà de cette question certes importante, quelles sont les véritables causes de cette catastrophe ?

 

L'argumentaire politique
Les principaux arguments en faveur du nucléaire sont les suivants :
- meilleure indépendance énergétique du pays par rapport aux énergies fossiles
- pas d'impact CO2
- coût de l'énergie électrique inférieur aux autres technologies
- savoir-faire national exportable

Coté risques, la politique retenue jusqu'ici consiste à considérer que la probabilité d'accident est très faible mais que que si celle-ci se concrétise, un accident peut être extrêmement grave pour l'environnement, les populations locales et même distantes (impact possible sur les pays étrangers).
Le problème des déchets et du démantèlement des centrales en fin de vie reste non résolu.

Bilan mondial du nucléaire civil
Après environ I/2 siècle d'utilisation mondiale du nucléaire, le bilan est plus que mitigé, la liste des accidents révélés est longue : lien.
Il est fort probable que d'autres accidents significatifs ont eu lieu de part le monde et que ces derniers ont été cachés par les autorités.

Les catastrophes
Les plus graves accidents recencés sont au nombre de 3 et classés sur l'échelle INES de 0 à 7 :
- 1979 : Three Miles Island (niveau 5)
- 1986 : Tchernobyl (niveau 7)
- 2011 : Fukushima, en cours...(niveau 6 pour l'instant)

Après l'accident de Three Miles Island, les normes de sécurité mondiales ont été changées en prenant en compte le retour d'expérience de ce dernier.
Dans ce cas, on peut dire que la leçon a été tirée.

Pour Tchernobyl, sans qu'aucun bilan exact n'aie été effectué, les dégâts ont largement débordé les frontières de l'Ukraine pour atteindre comme chacun le sait toute l'Europe.
Cependant cette catastrophe fut plus ou moins mise sur le compte de l'impéritie du régime soviétique.
Cette analyse est en partie exacte et elle aurait du démontrer que cette technologie n'est pas à mettre entre toutes les mains ...

Aujourd'hui, pour la catastrophe de Fukushima, la situation est toute autre.
On ne peut pas aussi facilement mettre à priori en cause le sérieux des Japonais en ce qui concerne la gestion des risques car il s'agit cette fois d'un pays du bloc démocratique.

Ce n'est pas une catastrophe naturelle
La véritable cause de cette catastrophe n'est déjà pas à mettre au crédit des éléments naturels car cette zone est notoirement en probabilité maximum pour les tremblements de terre et autres Tsunamis.

Le libéralisme encore lui
Comme pour la catastrophe financière toujours non résolue, la véritable cause est à rechercher du coté de l'ultralibéralisme. En effet, la gestion d'un secteur extrêmement dangereux est confiée à une société privée (TEPCO) .
Qui dit société privée, dit approche mercantile, il faut d'abord et avant tout gagner de l'argent !
Même si cette société n'est pas en évidence peuplée d'irresponsables, ses agissements passés sont pour le moins contestables : lien.
Les risques climatiques étant connus, cette centrale était manifestement sous-dimensionnée, de plus il semble que des alertes aient été émises mais que ces dernières ont été ignorées : lien.
Et donc comme sécurité ne rime pas avec rentabilité, l'opérateur privé TEPCO est resté sourd aux messages d'alerte.

Sécurité ne rime pas avec rentabilité
En France, nous avons la société Areva qui a développé un réacteur de 3ième génération dit EPR (European Pressurised Reactor) annoncé comme plus sur mais plus cher.
Sa conception repose sur le contexte post-Tchernobyl en prenant en compte un niveau de sécurité plus élevé

Il ne s'agit pas ici de faire le prosélytisme de cette technologie, mais de noter que ce réacteur s'est avéré plus difficile à vendre de par son cout comme le montre l'échec cuisant subit à Abou Dabi.

Suite à cet échec et comme l'explique le Canard Enchainé dans son numéro du 16 mars 2011, notre brillant président a réorganisé la filière EDF en nommant à sa tête son fidèle Proglio.
Dans la foulée, un rapport secret est commandé à F. Roussely ancien patron d'EDF.
Dans la synthèse de ce rapport publiée le 16 juin 2010, on peut lire :
"...la seule logique raisonnable ne peut être une croissance continue des exigences de sécurité..."
Exprimé autrement, rabaissons les normes de sécurité afin de pouvoir vendre nos centrales moins cher.

Et comme on nous y a habitué depuis 2007, le pouvoir même vacillant a encore une fois effectué un virage à 180° poussé par le vent des événements en argumentant avec une belle indécence sur la meilleure fiabilité de notre technologie - par rapport à celle de Fukushima - qui a donc un coût plus élevé (Sarkozy sur RTL le 13 mars 2011).

En France, comme partout ailleurs le futur s'annonce bien sombre avec la privatisation en cours d'EDF suivant consensus néolibéral droite/gauche, où l'on va se rapprocher du modèle Japonais et où la question de rentabilité pèsera plus lourd que la gestion des risques.

Les libéraux ont le temps devant eux, l'événement Japonais va leur en faire perdre un peu mais comme pour la finance ils ont montré leur capacité à être patients à défaut d'être responsables.

Populations endormies par les médias au service des grands groupes, démocraties occidentales en berne, mondialisation, oligarchie financière au pouvoir, dirigeants incompétents ou/et complices, voilà les véritables causes de cette catastrophe.

L'échec d'un système
L'enjeu n'est pas simplement d'être pour ou contre le nucléaire, c'est tout un système qui est à revoir, système qui met l'argent au premier plan et l'humain dans le rôle d'une variable d'ajustement.
Tchernobyl fut le symbole de l'échec du communisme, Fukushima sera sans doute celui de l'ultralibéralisme.


Moyenne des avis sur cet article :  4.62/5   (21 votes)




Réagissez à l'article

26 réactions à cet article    


  • Zevengeur Zevengeur 22 mars 2011 10:56

    J’ajoute déjà une remarque très intéressante, à savoir que plus il y a de centrales nucléaires en activité dans le monde, plus la probabilité d’accident grave augmente.

    Dit comme cela cela ressemble à un truisme !

    Mais le calcul des probabilités (emprunté au blog de Paul Jorion) est le suivant :

    Quelle est la probabilité durant une année quelconque qu’il y ait un accident nucléaire majeur, connaissant la probabilité d’accident majeur par réacteur et le nombre de réacteurs en service ?

    • R = risque d’accident majeur durant une année x
    • p = probabilité d’accident sur une année pour un réacteur
    • n = nombre de réacteurs

    R(n) = 1 – (1-p)^n

    Disons que le risque pour un réacteur est d’un accident majeur tous les cinq mille ans. S’il n’y a qu’un réacteur au monde, le risque d’un accident majeur pour une année x est de 0,2 %o. Si j’ai 443 réacteurs en service dans le monde – ce qui est apparemment le cas aujourd’hui – quel est le risque d’un accident majeur sur une année, et par exemple, sur l’année en cours ?

    R(443) = 1 – (0,9998)^443 = 8,48 %

    On voit donc que même avec une probabilité d’accident qui paraît extrêmement faible : un accident seulement tous les 5 000 ans pour un réacteur, on débouche pourtant sur une probabilité de 8,48 % d’accidents majeurs par an si l’on a 443 réacteurs en service, c’est-à-dire un niveau très loin d’être négligeable.


    • Francis, agnotologue JL 22 mars 2011 10:59

      @ zevengeur,

      cela signifie une probabilité à 100% tous les 11 ans et demi !

      Autrement dit, et si les radaitions sont de plus en plus dangereuses, les fous ont programmé une réduction massive de la population ainsi que des maldies et malformations en masse.

      La guerre est déclarée.


    • Zevengeur Zevengeur 22 mars 2011 11:54

      @JL

      Ce n’est qu’un calcul,
      après il faut tenir compte de la maintenance des réacteurs, vérifications régulières de l’intégrité des systèmes et des structures, amélioration continue de la robustesse de l’installation (fonction des possibilités), etc....

      C’est après Tchernobyl que les Français et les Allemands ont édicté des normes de sécurité tenant compte de cet événement ayant abouti à la technologie EPR.

      Ce type de réacteur, plus onéreux possède entre autres une double enceinte de confinement en cas de fonte du cœur qui en principe doit éviter ce qui s’est passé à Tchernobyl, à savoir la pollution du sous-sol (nappes phréatiques, etc...) par l’écoulement du cœur en fusion. Le cœur en fusion resterait confiné dans cette enceinte.

      Dans tous les cas, ces accidents indiquent que cette technologie n’est pas à vendre comme des petits pains à n’importe qui et n’importe où...


    • Francis, agnotologue JL 22 mars 2011 13:46

      Zevengeur,

      « Ce n’est qu’un calcul ! »
       
      Oui ?! Et alors !? Vous n’assumez pas, c’est ça ??


    • Zevengeur Zevengeur 22 mars 2011 15:33

      JL

      Mon propos est de remettre ce calcul de probabilité à sa place, la question n’est pas de l’assumer ou pas .
      Ce n’est qu’un élément de réflexion parmi d’autres et ne tenir compte que de ce dernier serait trop réducteur.

      On peut déjà discuter de la donnée de base : 1 risque d’incident majeur tous les 5000 ans,
      Cette valeur a été choisie arbitrairement pour montrer que même avec le choix d’un taux/réacteur qui semble élevé, on peut obtenir une proba globale significative.

      Chaque technologie de réacteurs possède sa propre probabilité de panne, le contexte naturo/climatique de la zone d’implantation des centrales est un autre paramètre important, de même que la qualité de l’opérateur (privé ou public) etc....

      Une centrale n’a pas une durée de vie de 5000 ans, on est aux alentours des 30/50 ans, la probabilité de panne n’est pas la même si on est en début de vie ou en fin de vie, etc, etc....

      Une modélisation qui se veut la plus complète possible doit prendre en compte tous ces paramètres et bien d’autres.


    • Francis, agnotologue JL 22 mars 2011 16:00

      Zevengeur, je n’ai pas dénaturé votre propos. Vous avez bien écrit : 8, 48 % de probabilité d’un risque majeur par an.

      Cela est strictement équivalent à une probabilité de 100% sur 12 ans.


    • Zevengeur Zevengeur 22 mars 2011 16:53

      JL

      Le calcul purement mathématique est vrai, avec une hypothèse de départ (*) d’un incident majeur tous les 5000 ans par réacteur, la probabilité de 8.48% par an correspond en effet à 100% sur 12 ans.

      Cependant, je ne m’engagerai pas à affirmer à partir d’un calcul fait sur un coin de table qu’il y aura un autre accident de niveau 6 ou 7 dans les 12 ans à venir !

      (*) Tout le problème est de savoir si cette valeur est proche ou pas de la réalité


    • Francis, agnotologue JL 22 mars 2011 11:04

      Excellent article, zevengeur.

      Vous dites : « Tchernobyl fut le symbole de l’échec du communisme, Fukushima sera sans doute celui de l’ultralibéralisme. »

      Je ne le crois pas : il y avait le camp occidental pour proclamer l’échec du communisme. Le camp occidental n’a aujourd’hui aucun challenger susceptible de proclamer sa défaite. La fuite en avant risque fort de durer plus longtemps que les impôts.


      • Francis, agnotologue JL 22 mars 2011 11:09

        A moins d’une prise de conscience générale des peuples : le seul parti actuellement susceptible de reprendre les choses en main pour ce qui concerne la France est le Font de Gauche. A ce sujet, il est impératif que tous les partis de gauche se prononcent pour une sortie du nucléaire dans les meilleurs délais.

        Nous disposons de millions de travailleurs sans emploi : créons notre monnaie, le Franc, et avec cet argent là, formons les aux économies d’énergies et au démantèlement des centrales nucléaires.


      • Zevengeur Zevengeur 22 mars 2011 12:06

        Capitalisme sans contre pouvoir = ultralibéralisme !

        Le véritable enjeu est bien là aujourd’hui, Marine Le Pen n’a pas inventé l’acronyme UMPS avant de l’instrumentaliser à son avantage, mais il est exact que les enjeux sont bien là.

        C’est en effet l’UMPS contre les républicains antilibéraux, qui souhaitent remettre une couche de démocratie au premier plan à savoir :
        - Front de gauche
        - Debout la république
        - Modem

        Et autour de ces 2 axes des partis extrémistes qui parasitent le PPF :
        - FN
        - NPA


      • Ni naïf Ni Crédule dede 22 mars 2011 11:47

        Ce qui joue aussi sur les probabilités, est la technologie employée. C’est comme la différence technologique existante entre une 2CV et un ferrari. Toutes les technologies de centrale sont différentes dans le monde. De même que les routes sont différentes.


        • Linz 22 mars 2011 12:18

          Excellent résumé de l’état des choses.
          J’ajouterais ceci qui me semble important :
          En 50 ans le nucléaire mondial n’est pas parvenu à fournir une contribution supérieure à 2,5 % en termes d’énergie finale ! C’est donc clairement marginal. La sortie du nucléaire ne devrait pas dans ces conditions poser beaucoup de problème. Une politique résolue de maitrise de l’énergie suffirait pour effacer ces 2,5 % d’énergie finale.
          Autre chose : on nous assène que l’EPR est insurpassable du point de vue sureté. La démonstration reste à faire.Les autorités de sureté de la Finlande, de la GB et même de la France en sont si peu convaincues qu’elles ont récemment publié un communiqué pointant les failles de la conception de la sureté de l’EPR.


          • Zevengeur Zevengeur 22 mars 2011 12:37

            Linz

            Origine de la production d’électricité dans le monde en 2004 :

             * Charbon : 39%
             * Gaz naturel : 20%

             * Énergie hydraulique : 16%
             * Énergie nucléaire : 16%
             * Pétrole : 7%
             * Énergies renouvelables hors hydraulique : 2%

            Bonjour la production de gaz à effet de serre !!


          • Linz 22 mars 2011 19:05

            A l’auteur
            d’accord sur les chiffres mais la substitution des 2,5 % de l’énergie finale mondiale (ou ce qui est équivalent des 16 % de l’électricité mondiale) de nucléaire par des économies d’énergie et du renouvelable ne changerait pas substantiellement le bilan carbone. Ce ne serait pas vrai si la substitution s’effectuait du nucléaire par du fossilebien entendu.


          • jef88 jef88 22 mars 2011 12:43

            Sur le fond : on ne peut pas ignorer les risques du nucléaire
            sur l’article :
            Les risques climatiques étant connus, cette centrale était manifestement sous-dimensionnée,
            Cette phrase démolit l’édifice... Je ne vois pas ce que le clinat a causé au Japon


            • shadok71 shadok71 22 mars 2011 13:18

              disons que l’auteur aura confondu « climatiques » avec « naturels »
              y’en a bien qui confonde « clinat » avec « climat »  ;o)


            • Zevengeur Zevengeur 22 mars 2011 13:28

              Exact, j’aurais du parler de risques naturels ! (oups)



              • ELCHETORIX 22 mars 2011 17:02

                Bonjour l’auteur , très bon article
                oui l’enjeu est vital , il faut changer de système économique , non seulement remettre en question l’énergie nucléaire et son corrolaire les Armes de Destruction Massives il faut repenser le mode de vie de société soit vivre différemment avec le non consumérisme et contrôler la démographie car la surpopulation pose un problème important quant au devenir immédiat de l’humanité !
                je ne suis qu’un simple citoyen qui se pose beaucoup de questions au sujet de ces soit-disantes « élites » qui prétendent détenir le savoir et la solution pour la continuité de la croissance et du bonheur tels qu’ils semblent l’imaginer ou façonner !
                RA .


                • Amada 22 mars 2011 17:09

                  Bonjour,


                  concernant le nucléaire, il faut aussi se poser la question de la matière première qui a déjà atteint son« pic oil » et dont le prix flambe silencieusement...
                  Pour les curieux, j’ai trouvé un article complètement hors norme, un peu compliqué, mais qui donne à penser : http://astropopote.over-blog.com/article-astrologie-et-nucleaire-69376698.html

                  Bien à vous
                  Amada

                  • Eloi Eloi 22 mars 2011 19:43

                    @ L’auteur

                    "Coté risques, la politique retenue jusqu’ici consiste à considérer que la probabilité d’accident est très faible mais que que si celle-ci se concrétise, un accident peut être extrêmement grave pour l’environnement, les populations locales et même distantes (impact possible sur les pays étrangers).« 

                    Les risques sur les pays étrangers ne sont bien sûr pas inhérents qu’au nucléaire. Il est évident qu’une centrale hydroélectrique sur un fleuve dont l’embouchure est situé à l’étranger pose également de graves problèmes (voir l’asie du sud-est). De même l’extraction de pétrole (deep water, nigeria) ou de minerais (lanthanides lourds en chine) pose des risques sanitaires et environnementaux à l’étranger.
                    Rien n’est simple.

                     »Le problème des déchets et du démantèlement des centrales en fin de vie reste non résolu.« 

                    Je ne vois pas ce qui vous fait dire cela. Vous savez en france on recycle le plutonium à la Hague, ce qui réduit à »quelques« milliers d’années la radiotoxicité des déchets à vie longues. La transmutation des actinides mineurs a été démontrée à phénix. Par exemple, une expérience grandeur nature de démantèlement se produit actuellement à superphénix, et le chantier avance. L’enjeu du démantèlement est bien sûr essentiellement financier, et EDF a provisionné quelques dizaines de milliards pour cela.

                     »Après environ I/2 siècle d’utilisation mondiale du nucléaire, le bilan est plus que mitigé, la liste des accidents révélés est longue : lien.« 

                    Votre liste n’est pas si longue et vous oubliez de préciser que :
                    * un grand nombre d’accidents listés sont des incidents de niveau 1 et 2. Certains d’entre eux sont des événements industriels, non nucléaires : pas de fuites radioactives.
                    * la liste compte le nucléaire militaire, médical et industriel

                    Plutôt que balancer un lien avec des allusions vagues, vous nous auriez présenté un graphique avec des évolutions, des camemberts, avec des niveaux de gravité, vous auriez pu nous apprendre quelque chose d’original.
                    Mais bon. Cela aurait réduit la porté de votre »message« .

                     »Il est fort probable que d’autres accidents significatifs ont eu lieu de part le monde et que ces derniers ont été cachés par les autorités.« 

                    Pure spéculation, pur ragot. Enquêtez et revenez avec des éléments concrets.

                     »Cependant cette catastrophe fut plus ou moins mise sur le compte de l’impéritie du régime soviétique. // Cette analyse est en partie exacte et elle aurait du démontrer que cette technologie n’est pas à mettre entre toutes les mains ...« 

                    Même si le système soviétique y est pour beaucoup, il y avait également d’importantes erreurs de conception :
                    * insertion de réactivité positive pendant une portion de la course des barres.
                    * effet de vidange positif associé à un caloporteur à faible température d’ébullition.
                    * pas d’enceinte de confinement (celle dont l’étanchéité est évoquée à Fukushima)

                    Il est évident que Tchernobyl a beaucoup enseigné, tout comme TMI, et bien sûr tout comme le fera Fukushima.

                     »La véritable cause de cette catastrophe n’est déjà pas à mettre au crédit des éléments naturels car cette zone est notoirement en probabilité maximum pour les tremblements de terre et autres Tsunamis.« 

                    Vous vous lisez parfois ?
                    La zone est notoirement sujette aux tremblements de terre : la centrale à résisté au séisme. De même pour les tsunamis : elle était prévue pour résister à un tsunami de 10 m. 10 METRES.

                    On fait quoi pour les Japonais, puisqu’aucune infrastructure n’a tenu, que les gens meurent de faim et de froid ? On les exile de leur île ??

                     »cette centrale était manifestement sous-dimensionnée« 

                    Séisme de 9, tsunami de 14 m.
                    Une paille.

                     »Populations endormies par les médias au service des grands groupes« 

                    Vous vous lisez quand vous écrivez ? Vous croyez à ce que vous écrivez ? Avez-vous lu les journeaux, les sites web les 7 derniers jours ?

                    Pour finir, cher auteur, vous vous présentez comme »ingénieur« et vous nous dites que »[votre] salaire ne dépend pas de ce [vous écrivez]". Eh bien je vous fais une proposition : mettez votre salaire en jeu et vos déclarations publiques en cohérence avec vos actes et inventez nous une cellule photovoltaïque, avec son système de stockage, son transformateur, sans trichlorosilane dans sa fabrication, ni tellure de cadmium, le tout pour 60€/MWh.

                    Si vous y arriver, je vous fais également une prédiction : le nucléaire (que vous semblez haïr) disparaîtra de lui-même, et d’un seul homme, et pas grand monde s’y opposera.


                    • joletaxi 22 mars 2011 22:34

                      Eloi


                      moi cet article m’avait bien plu par son humour décalé.
                      Mais si ce sont des propos mûrement réfléchis....

                    • Zevengeur Zevengeur 23 mars 2011 17:08

                      @Eloi

                      Merci pour ce commentaire qui donne de la matière à la discussion !

                      Réponses :

                      A. « Le problème des déchets et du démantèlement des centrales en fin de vie reste non résolu. »
                      Je ne vois pas ce qui vous fait dire cela.

                      => Ce qui me fait dire ça c’est que même après retraitement, les déchets (les centrales sont également des déchets) restent radio-actifs durant des milliers d’années et la seule solution que l’on ai trouvé consiste à les enterrer :
                      http://www.rue89.com/planete89/2011/03/22/en-finlande-des-dechets-nucleaires-enfouis-pour-l-eternite-195576
                      (C’est l’argument classique des anti-nucléaires qui est à mon sens recevable)

                      B. « Il est fort probable que d’autres accidents significatifs ont eu lieu de part le monde et que ces derniers ont été cachés par les autorités. »
                      Pure spéculation, pur ragot. Enquêtez et revenez avec des éléments concrets.

                      => Par définition, ce qui est caché n’est pas connu !
                      Mais ce n’est pas une remarque essentielle dans le cadre de cet article, j’accepte donc votre commentaire

                      C. « La véritable cause de cette catastrophe n’est déjà pas à mettre au crédit des éléments naturels car cette zone est notoirement en probabilité maximum pour les tremblements de terre et autres Tsunamis. »

                      Vous vous lisez parfois ?
                      La zone est notoirement sujette aux tremblements de terre : la centrale à résisté au séisme. De même pour les tsunamis : elle était prévue pour résister à un tsunami de 10 m. 10 METRES.

                      => C’est le thème de l’article. Cette zone est parfaitement connue en ce qui concerne les risque sismiques et les risques de tsunamis, les japonais ont des mesures historisées sur des dizaines d’années au moins.
                      En conception d’ouvrages les ingénieurs parlent du risque maximum sur un siècle (ex : il y aura un séisme de magnitude 9 sur le siècle à venir avec une proba de 0.8).

                      D’après la presse, les centrales japonaises sont conçues pour résister à un séisme de 7 alors qu’un séisme de magnitude 9 comme celui qui est arrivé est 100 fois plus fort !
                      http://eost.u-strasbg.fr/pedago/fiche1/magnitude.fr.html

                      L’impasse a donc été faite pour des séisme 9 afin de réduire les couts (et en croisant les doigts)...

                      Pour le danger de Tsunamis, il est évident que construire des centrales au bord de la mer est stupide, il aurait suffit de construire sur une colline pour s’affranchir de ce risque.
                      Cependant, le pompage de l’eau de mer aurait occasionné des surcouts en exploitation.

                      D’une manière générale, pour le cas d’une centrale nucléaire, les calculs doivent prendre en compte le risque maximum et non pas se placer dans une zone de probabilité moindre pour diminuer les couts.
                      On voit aujourd’hui le résultat avec des nuages radio-actifs qui vont tournoyer autour de la planète pendant des mois, le problème sera planétaire avec la notion de DTC : Dose Totale Cumulée qui nous tombera dessus.

                      E. « Populations endormies par les médias au service des grands groupes »

                      Je maintiens cette phrase car on parle de cette catastrophe et des risques pris une fois qu’elle s’est produite vu qu’on a plus le choix, mais qui a alerté dans les grands médias à priori sur les risques au Japon ?
                      Apprenez que les grands médias sont pour la plupart la propriété des grands groupes industriels (y compris ceux qui oeuvrent dans le nucléaire), cela s’appelle la concentration des médias.
                      http://www.observatoire-medias.info/article.php3?id_article=103

                      Il est évident que ces médias ne vont pas écrire contre leurs propriétaires !


                      F. Salaire

                      Je veux bien volontiers mettre mon salaire en jeu puisque je gagne exactement 0 € lorsque je publie un article :))

                      G. Haine du nucléaire
                      Et enfin, je n’ai pas de haine à priori sur le nucléaire mais je tente d’avoir une approche objective et non partisane.


                    • yvesduc 22 mars 2011 22:28

                      Par rapport à votre conclusion : pas sûr que nos centrales étatiques françaises résisteraient mieux à des catastrophes naturelles de même ampleur, mais vous pourrez il est vrai me répondre que si l’État n’investit pas assez dans la sécurité de ses centrales, c’est peut-être parce que le privé ne veut plus payer les impôts et parvient par copinage ou corruption à entraîner ledit État dans la folle course aux profits à tout crin...


                      • oolloo 5 avril 2011 20:59

                        Bonsoir à tous,

                        Un petit outil pour voir à combien on se trouve de la centrale la plus proche :

                        www.atomiquetamere.com

                        C’est dure d’être à 70 km d’une centrale...


                        • yvesduc 15 mai 2012 21:37
                          Il me semble aussi que Tepco a tardé à utiliser l’eau de mer pour refroidir, car cela condamnait sa centrale. Ce refroidissement aurait changé le cours des événements.

                          Pourquoi (selon la chronologie de Wikipédia) le refroidissement à l’eau de mer n’a-t-il commencé que 30 heures après, alors que l’après-midi même, une armada de camions (70) générateurs d’électricité a pu arriver sur site ? Le gouvernement (toujours selon la chronologie de Wikipédia) a ordonné le refroidissement à l’eau de mer en fin d’après-midi, à 18h. Il faudra pourtant attendre plus de 26 heures pour qu’elle démarre effectivement. Qu’a fait Tepco durant cette période critique de 30 heures ? Période qui a connu la première explosion… Tepco a-t-il tenté à tout prix de sauver sa centrale (investissement des actionnaires), en retardant (erreur fatale) le refroidissement à l’eau de mer ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès