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Accueil du site > Actualités > Politique > Législatives : l’Assemblée qu’on aurait eue avec la (...)

Législatives : l’Assemblée qu’on aurait eue avec la proportionnelle...

Les adversaires de l’introduction de la proportionnelle aux législatives affirment qu’elle rendrait l’Assemblée « ingouvernable. » En réponse, voici ci-dessous les résultats que cela aurait entraîné pour les législatives achevées hier : une Assemblée plus représentative, sans priver le gouvernement d’une majorité stable.

A l’exception de l’UMP, tous les partis politiques se sont, d’une façon ou d’une autre, prononcés pour l’ajout d’une dose de proportionnelle aux élections législatives. Ceci, afin d’avoir une Assemblée nationale qui représente plus fidèlement les opinions des électeurs. Il serait à ce titre intéressant de voir l’Assemblée que cela aurait donné si cette réforme avait été appliquée aux législatives qui viennent de s’achever. Etant militants du MoDem, nous retiendrons dans cette modélisation la proposition de réforme de François Bayrou : adopter le système allemand, à savoir la moitié des députés élus par circonscription, et l’autre moitié élue à la proportionnelle.

Concernant les 577 députés élus par circonscriptions, il nous suffit de recopier les résultats réels du second tour. A savoir, en nombre de sièges :

Parti Sièges circo.
LO 0
LCR 0
Div Ext. Gauche 0
PCF 17
PS/PRG/MRC 210
Dvg 0
Verts 4
MoDem 4
Nouveau centre 22
UMP 318
Dvd 0
MPF 2
FN 0
MNR 0
CPNT 0
Divers 0
(source : estimation Ipsos/Dell dimanche 17 juin à 22h)

Concernant les 577 députés supplémentaires élus à la proportionnelle, on doit d’abord relever les scores des partis politiques, en prenant logiquement leur nombre de voix du premier tour. A savoir, en pourcentage :

Parti Voix 1er tour
LO 1,0%
LCR 2,1%
Div Ext. Gauche 0,6%
PCF 4,8%
PS/PRG/MRC 27,2%
Dvg 1,2%
Verts 2,8%
MoDem 7,5%
Nouveau Centre 2,2%
UMP 40,6%
Dvd 1,2%
MPF 1,2%
FN 4,6%
MNR 0,4%
CPNT 0,9%
Divers 1,7%
(source : estimation Ipsos/Dell lundi 10 juin)

En appliquant cette répartition aux 577 sièges supplémentaires «  virtuels » qu’on pourvoit à la proportionnelle, on obtient ainsi, en nombre de sièges :

Parti Sièges prop.
LO 6
LCR 12
Div Ext. Gauche 3
PCF 28
PS/PRG/MRC 157
Dvg 7
Verts 16
MoDem 43
Nouveau centre 13
UMP 234
Dvd 7
MPF 7
FN 27
MNR 2
CPNT 5
Divers 10

Reste à additionner les députés élus par circonscription et les députés élus à la proportionnelle pour obtenir notre Assemblée « virtuelle ». Ce qui nous donne, en sièges :

Parti Sièges (circo+prop)
LO 6
LCR 12
Div Ext. Gauche 3
PCF 45
PS/PRG/MRC 367
Dvg 7
Verts 20
MoDem 47
Nouveau centre 35
UMP 552
Dvd 7
MPF 9
FN 27
MNR 2
CPNT 5
Divers 10

Enfin, comparons l’Assemblée réelle et notre Assemblée virtuelle :

ASSEMBLEE RELLE ISSUE DES DERNIERES LEGISLATIVES
MODE DE SCRUTIN ACTUEL (députés uniquement élus par circonscriptions)

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(cliquez ici pour agrandir l’image dans une nouvelle fenêtre)
ASSEMBLEE VIRTUELLE ISSUE DES DERNIERES LEGISLATIVES
(la moitié des députés élus par circonscriptions,
l’autre moitié élue à la proportionnelle)

ccd757480a58d0ba4ca219d39d489554.png
(cliquez ici pour agrandir l’image dans une nouvelle fenêtre)

Si l’on compare notre Assemblée virtuelle à l’Assemblée réelle, on constate que :


- L’UMP n’est plus majoritaire seule, mais la coalition de droite (UMP, Nouveau Centre, MPF) dispose de la majorité absolue qui permet de gouverner ;
- La diversité des opinions politiques des Français est représentée de façon satisfaisante, puisque toutes les sensibilités ont une place sans que l’Assemblée devienne ingérable ;
- Pour adopter des réformes capitales (révision de la Constitution, vote d’une loi organique, etc.), qui généralement nécessite une majorité d’au moins deux tiers des voix, la coalition de droite a besoin de trouver un compromis avec l’opposition.

Or l’argument passé en boucle par les adversaires de l’élection de la moitié des députés à la proportionnelle, c’est que ce mode de scrutin accoucherait d’une Assemblée « ingouvernable », « sans majorité pour gouverner. » Notre simulation sur les dernières législatives prouve que c’est totalement faux, et qu’à l’inverse, ce mode de scrutin n’a que des avantages. Il permet de représenter plus équitablement la diversité des opinions des Français, sans empêcher l’apparition d’une majorité stable.

C’était une intuition du MoDem. C’est désormais mathématiquement vérifié.

Thomas Guénolé

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122 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 19 juin 2007 09:57

    De lire que des partis extrèmistes puissent venir créér le chaos dans l’assemblée nationale en bloquant des projets de lois. Sans parler qu’il faudra doubler le nombre de députés et donc de frais et de salaires à la charge du contribuable

    Franchement ,nous avons évité le chaos


    • non666 non666 19 juin 2007 10:53

      Les « partis extremistes » etant tous ceux qui n’appartiennnent pas au bipartisme, votre justification de la surepresentation des partis au pouvoir depuis 50 ans ne tiens pas la route.

      Au nom de quoi les liberaux atlantistes et pro-israeliens de l’UMP meriteraient que leurs electeurs soient doublement representés aux depends de tous les autres ?

      Car ce qui apparait depuis deux presidentielles, c’est que meme en flirtant avec les 20%, ni le FN, ni l’UDF/Modem ne peuvent avoir le nombre d’elus qu’ils meritent.

      Par contre, dès qu’on s’approche et depasse les 30%, cette proportion est doublée a l’assemblée en terme de deputés.

      Or je vous rappelle que tous les hommes naissent libres et egaux en droit et qu’il est fondamentalement injuste que l’assemblée nationale, chambre des « representants », ne represente en fait que la noblesse UMP...

      Mais bon Sarkozy etait votre dernière cartouche, l’ultime argument du « nous avons changé », « c’etait l’autre le pourri »... Attendons donc que ce gouvern,ement ait echoué, comme les memes ont echoué depuis 5 ans.

      Quels seront les arguments alors ?

      Les memes qui justifient leur surepresentation aujourd’hui seront ceux qui reclameront une representation « plus juste » quand leur adversaire leur feront subir le meme sort.

      Au rythme ou se degrade les choses, je crains que vous ne regrettiez dans 5 ans une surepresentation du FN, du PS, des trotskistes ou du Modem....


    • DD 19 juin 2007 17:41

      @ non266

      L’expression « liberaux atlantistes et pro-israeliens de l’UMP » est digne de la grande modération de DIEUDONNé.

      Un militant MoDem.


    • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 19 juin 2007 23:33

      En effet, seul, le FRONT NATIONAL aurait pu créer un Groupe à l’Assemblée nationale, puisqu’il aurait eu, selon l’auteur de l’Article, 27 députés dans l’Hémycicle.... De plus, il faut être 58 députés pour faire capoter un projet de loi, en l’occurence voter la Censure.

      Par ailleurs, le fait qu’il y ait un scrutin à la proportionnelle n’empêche pas le nombre actuel des 577 circonscriptions... Bien au contraire : c’est ce qui s’est passé lors des Législatives organisées par le Gouvernement Maurois ! On a constaté que 577 députés avaient été élus à la Proportionnelle !


    • jako jako 19 juin 2007 09:57

      Bonjour merci pour cet article. Je pense cependant que si l’electeur sait que le vote est « à la proportionelle » il pourrait voter différement sachant que le choix d’un petit candidat ne « serait » plus inutile.


      • Alynpier Alynpier 19 juin 2007 17:21

        Non seulement l’électeur pourrait voter différemment mais également ça pourrait jouer énormément sur le taux d’abstention.

        Il n’est qu’à voir le score du MoDem (7,5%) par rapport à son score de la présidentielle pour s’en persuader... J’ai voté Bayrou au 1er tour et je ne me suis même pas déplacé pour les 3 tours suivants... Avec une proportionnelle, j’y serais allé, ma voix ayant alors un poids qu’à l’heure actuelle elle n’a plus.


      • DD 19 juin 2007 17:43

        @ Jako

        Votre remarque est essentielle. C’est ce qui fait que cette projection de l’article est erronnée :

        Mon exemple personnel : je suis militant MoDem, j’ai voté UMP au 1er tour (et 2ème) des législatives à cause du vote utile, mais à la proportionnele j’aurais voté MoDem.


      • spartacus 19 juin 2007 18:14

        Modem > vote utile = UMP

        pas systématique. Beaucoup de Modem ont voté PS au deuxième tour. Merci au Modem...


      • jako jako 19 juin 2007 20:54

        Oui Philou moi j’ai voté José bove au premier tour (choix de coeur) puis socialiste au second (choix imposé par des accords locaux)


      • Thomas Thomas 20 juin 2007 07:51

        @Alynpier & Philou

        Curieux tout de même de ne pas voter pour votre parti au premier tour des législatives, sachant que c’est là que se joue son financement pour 5 ans...


      • Marie Pierre 19 juin 2007 10:00

        Vous ne pourriez pas appliquer ce tableau tel quel si la proportionnelle existait, puisque les électeurs voteraient différemment, se sachant représentés.


        • LE CHAT LE CHAT 19 juin 2007 10:09

          je pense comme Marie pierre , que les électeurs auraient voté bien différemment , donc beaucoup plus de modem , de verts , de FN , de lcr etc etc

          mais c’est pas la peine de multiplier les députés par deux , déjà qu’ils avaient presque doublé leurs salaires la dernière fois , ça va pas dans le sens de la réduction des déficits ....


          • LaEr LaEr 19 juin 2007 11:26

            D’accord avec le non doublement des députés.

            J’ai eu un haut le coeur en lisant les 577 députés en système normal + 577 en mode proportionnel... 1154 !!

            Et comme nos « chers » députés ne sont pas disposés à voir diviser par 2 leurs attributions, nous recevrions la facture... Remarquez, avec le train actuel de la dette, depuis 5 ans et pour les 5 ans à venir, ce ne sera qu’une goutte d’eau dans la vague bleue ;).


          • Aziraphale Aziraphale 19 juin 2007 20:23

            Remarquez, avec 1154 députés de nommés, l’assemblée aurait peut-être été pleine...


          • Sam2004ecp Sam2004ecp 20 juin 2007 10:04

            Moi je trouve personnellement que c’est suffisamment le foutoir à l’assemblée pour rajouter des députés... J’aurais plus divisé leur nombre par deux que multiplié... Faire des réunions à 30 c’est déjà pas facile, alors à 577... smiley

            Bon ok, ça n’a rien à voir avec le sujet de départ... Le seul truc que je voudrais dire, c’est que faire des projections à partir des résultats actuels est un faux raisonnement car :

            1) Comme l’ont dit nombre de personnes en réaction, leur vote n’aurait absolument pas été le même en cas de proportionnelle.

            2) Sur CE scrutin, peut-être que le raisonnement est valable, mais il faudrait faire un historique des résultats du 1er tour depuis le début de la Vème République

            3) La proportionnelle s’appliquait sous la IVème République avec les résultats que l’on sait...

            Moi je suis, comme ils disent un peu tous, pour une « dose » de proportionnelle, même si je ne comprends pas vraiment comment c’est possible en pratique, (en particulier sur le mode d’élection des députés élus à la proportionnelle : tous les partis au dessus de X % désignent des députés ? Quid de leur légitimité par rapport à ceux qui sont élus dans leur circonsription ?). Mais une proportionnelle complète ne provoquera qu’un morcellement terrible de l’Assemblée, ne serait-ce qu’à cause de la seconde raison que j’ai mentionnée plus haut.


          • Bill Bill 19 juin 2007 10:18

            Sans aller jusqu’à doubler les députés, il va de soi que la proportionnelle est la seule solution pour que les électeurs soient représentés. Il n’est pas sain qu’un partie qui ne fait que 40 ou 30% se retrouve majoritaire, tandis que d’autres courant à 18 ou 12% ne sont pas représentés, ou presque pas !

            Oui mon minou, et ils ont même voté une loi qui leur permet de toucher pendant 5 ans (je crois) la même somme que lorsqu’ils étaient députés, quasiment au moment où les chômeurs devaient toucher moins longtemps leurs versements... FAut que je retrouve l’article pour être plus précis ! En tous cas ils étaient tous d’accord là-dessus, gauche et droite, c’est beau cette entente, non ?

            Il faudra bien qu’un jour on mette un coup de pired dans la fourmilière, mais ce jour-là nous aurons des surprises !!!

            Bill


            • Bill Bill 19 juin 2007 11:08

              Et voila les renseignements :

              "..... Les élus de la gauche et de la droite sont tous d’accord ! La plupart des médias se taisent. Alors, faîtes des efforts, travaillez pour payer des impots qui serviront à payer les « golden parachutes » de nos députés, 5 ans d’indemnité « chômage » pour les députés. Mais pourquoi 5 ans ? C’est précisément le temps d’une alternance législative. Au moment où les candidats nous parlent des efforts que devront consentir les Français pour réduire la dette et qu’ils dénoncent le train de vie dispendieux de l’Etat. L’information sur la nouvelle indemnité « chômage » des députés a d’abord été révélée par « Le Canard Enchaîné » du 7 février 2007. Puis reprise et précisée par le Midi Libre le 1er Mars 2007.

              Curieusement silence du côté des télés, radios ou des autres journaux, habituellement toujours prompts à dénoncer les parachutes en or de certains grands patrons (certes avec raison...). Pourquoi pas plus d’écho sur cette affaire ? Sans doute parce que cette loi votée en douce, l’a été presqu’à l’unanimité de tous les groupes politiques sauf l’UDF, les groupes UMP, PS et PCF, qui pour s’octroyer des avantages savent parfaitement s’entendre.

              La confiance règne sur l’issue du prochain scrutin et les copains s’organisent : JL Debré avant de partir a fait voter une loi adoptée et dans le silence complet afin qu’un député non réélu touche pendant 60 mois au lieu de 6 mois son indemnité mensuelle nette qui est à ce jour selon info sur site Assemblée nationale en net mensuel 5178 €, brute 6 952 €."

              Pour plus de renseignements : http://rene.clementi.free.fr/accueil/indemnisation_deputes/indemnisation_de putes.htm

              Ca doit faire plaisir à Bayrou, au moins là, tous les partis se sont entendus ! Ah, ce que c’est beau cette unanimité à servir le pays, la France ! Soyons fier les amis, d’avoir des députés, prêt à tout, jusqu’au sacrifice... ! et tout ça pour nous smiley , tellement beau que j’en verse une petite larme...

              Bill


            • Marie Pierre 19 juin 2007 11:17

              Bill,

              Apparemment, l’UDF s’est abstenue, voir ce lien


            • IP115 19 juin 2007 11:27

              @Marie Pierre

              L’UDF pouvait effectivement s’abstenir sans risque, ils savaient pertinament que ce n’était pas une vingtaine de voix qui changeraient quoi que ce soit ... smiley

              @Bill

              Ce n’est pas la première fois que l’on voit une telle unanimité entre les députés de gauche, du centre et de droite ... rappelle toi la loi d’amnistie sur le financement des partis ... smiley


            • LaEr LaEr 19 juin 2007 11:31

              [« C’est une faiblesse française que de vouloir perpétuellement faire des privilèges pour les uns et donner des leçons aux autres », a estimé François Bayrou mardi sur RTL.]

              Et curieusement, on n’a pas entendu Sarkozy ou Royal sur ce sujet... Qu’il est facile de parler de « la france qui se lève tôt » et de « l’ordre juste » quand on ne se soumet pas à ses propres règles....


            • Bill Bill 19 juin 2007 11:36

              Je suis allé voir le lien de Marie-Pierre moi aussi, qui est tout à fait intéressant. Je suis cependant de l’avis d’IP 115, les députés ne prenaient pas de grands risques en s’abstenant, et Bayrou a récupéré l’information pour faire parler de lui...

              Bill


            • LaEr LaEr 19 juin 2007 12:34

              Certainement, mais je préfère quelqu’un qui fait parler de lui sur ce genre de sujet, qu’avoir un UMPiste qui accuse la gauche de ne pas aimer la France et d’être du coté des voleurs, ou encore un gauchiste qui va systématiquement voter contre les projets de loi de la droite....

              Bref, il fait sans doute de la com, mais sur un sujet qui mérite l’attention, au contraire de la plupart des autres politiciens, qui parle en slogans, et non en idées.


            • Sam2004ecp Sam2004ecp 20 juin 2007 10:07

              Oui alors c’est bien de donner une information, mais il faut être complet. Ce ne sont pas les contribuables qui financent, mais les députés eux-mêmes qui cotisent pour leurs copains, en particulier ceux qui ne sont pas fonctionnaires, et qui peuvent galérer à retrouver du travail après leur mandat de député.

              Donc ça n’empiète en rien sur les comptes de l’Etat, ni sur nos finances, donc je vois pas trop la polémique, et je comprends pas bien en quoi c’est lié au sujet de départ.


            • IP115 19 juin 2007 10:22

              Un article du monde montre très clairement que quelles que soient les projections selon divers modes de scrutin, l’UMP sortait largement majoritaire, dans tous les cas. Le PS serait le grand perdant si l’on passait à la proportionnelle ...


              • Marie Pierre 19 juin 2007 10:52

                @ IP115,

                La projection du Monde est effectuée avec les résultats du 1er tour.

                L’intérêt de la proportionnelle n’est pas que le PS ait plus de sièges, c’est que tous les mouvements soient représentés. Ce qui, je le répète, changerait le vote des électeurs.


              • IP115 19 juin 2007 11:03

                Oui Marie Pierre, tu as raison la projection du Monde est effectivement effectuée avec les résultats du 1er tour (c’est expliqué ici) ...

                Mais crois-tu vraiment qu’un électeur de droite va passer à gauche (et vice versa) parce que l’on passe à la proportionnelle ?

                Ce qui devrait logiquement changer significativement d’un mode de scrutin à l’autre c’est la distribution à l’intérieur des blocs majorité/opposition, c’est d’ailleurs pour cela que le PS sortirait grand perdant (lui qui agrège les votes du PC, LCR, LO, Verts, altermonidialistes et une bonne partie du modem) ...


              • Marie Pierre 19 juin 2007 11:08

                IP115,

                Mais dans ce cas, l’abstention serait certainement autre. Je pense que faire des projections à partir des résultats de ces législatives est un peu hasardeux. A la limite, si quelqu’un pouvait essayer sur les résultats des présidentielles 1er tour.


              • Sam2004ecp Sam2004ecp 20 juin 2007 10:12

                Oui, la proportionnelle reflète l’opinion des électeurs, c’est tout à fait exact. D’ailleurs, la proportionnelle était établie sous la IV République.

                Le seul problème, c’est que du coup, l’Assemblée Nationale est éclatée, et étant donné le constructivisme inexistant des députés selon leur appartenance, faire passer des lois dans ce contexte devient tout simplement impossible. On se rappellera déjà des dizaines de milliers d’amendements (à tort ou à raison, ce n’est pas le sujet) de l’opposition sur la loi sur l’égalité des chances ou sur l’histoire de GDF, pour imaginer le souk. Si demain, j’étais certain que les uns et les autres étaient pas en train de préparer la prochaine élection, et discutaient sereinement des textes de loi dans une optique constructive, je serais à 100 % pour les proportionnelles. Malheureusement, nos députés sont des êtres humains... Donc ça ne peut pas fonctionner.


              • haddock 19 juin 2007 10:43

                Dupond : Je dirai meme plus, ils ne risquent pas de scier la branche sur laquelle ils sont rassis.


                • Massilia 19 juin 2007 10:58

                  Oui mais la modélisation du monde se base sur les résultats du premier tour. Or il y a plusieurs facteurs qui sont à prendre en compte pour « corriger » cet exercice (ce que n’a pas fait l’article du monde) :

                  - l’abstention du premier tour a été essentiellement de gauche et du centre. Avec un mode de scrutin à a proportionnelle, beaucoup d’électeurs qui se sont abstenus se seraient déplacés. D’où un rééquilibrage à faire au profit du PS et du Modem, voir des extrèmes.

                  - avec un mode de scrutin à la proportionnelle, le nouveau centre aurait t’il vu le jour ? J’en doute très fortement. même si je suis plutôt heureux de cet écrèmage du modem, la logique de leur ralliement à Sarkozy n’aurait pas fonctionné dans une scrutin proportionnel.

                  Au final j’ai trouvé l’exercice de monde intéressant, mais la méthode un peu amateuriste utilisée me laisse perplexe sur le niveau de réflexion de sont auteur..


                  • Massilia 19 juin 2007 10:58

                    C’était une réponse à IP 115


                  • IP115 19 juin 2007 11:11

                    « Oui mais la modélisation du monde se base sur les résultats du premier tour. Or il y a plusieurs facteurs qui sont à prendre en compte pour »corriger« cet exercice (ce que n’a pas fait l’article du monde) : »

                    Oui c’est vrai, ce ne sont finalement que des simulations très approximatives (pour ne pas dire fausse, ne disposant pas de modèlisation fiable du cerveau des électeurs) et l’article qui présente ces simulations le précise bien ...

                    Ceci dit l’exercice bien que faux reste intéressant, voir ma réponse à Marie Pierre plus haut ...


                  • Sylvain Rakotoarison Sylvain Rakotoarison 19 juin 2007 11:16

                    L’article du Monde déjà évoqué,

                    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-924992@51-920901,0.html

                    me paraît moins amateur que celui-ci qui, sans évoquer la pléthore de députés (nombre doublé) ne paraît pas conforme à une étude circonscriptions par circonscriptions ou départements par départements.

                    Le Monde a essayé 5 modes de scrutin dont 4 proportionnels, et tous montrent que l’UMP aurait eu plus de sièges (de 4 à 97) si la proportionnelle était appliquée. Le PS aurait perdu ou gagné, selon le système adopté et seul le Modem aurait gagné jusqu’à 57 sièges supplémentaires (dans le scrutin à l’allemande).

                    Le PCF serait perdant aussi, et le FN n’aurait aucun siège.


                    • Tab Tab 19 juin 2007 12:29

                      Mais le FN n’a fait que 4,5% parce que ses électeurs ont voté UMP pour assurer une majorité. En scrutin proportionnel, il aurait eu au moins le score de la présidentielle, puisque sur d’avoir des députés.


                    • Anto 19 juin 2007 11:16

                      Cet article ne démontre rien, et meme les instituts de sondages les plus retords n’auraient pas oser faire ce genre de calculs à base de résultats d’élections qui ont connus 40% d’abstention.


                      • foot1708 foot1708 19 juin 2007 11:17

                        la proportionnelle est une excellent e initiative pour relancer la démocratie en France...certes on assisterait à un rebond des partis extremiste mais un système d’alliance constructive entre les partis démocratiques les écarterait tout en apaisant le paysage politique français. Le FN (par exemple) serait lui correctement representé, il aurait un poids suffisant à l’Assemblée tout en étant « muselé » par l’alliance démocratique.


                        • woodyk 19 juin 2007 11:22

                          ce qui risque de rendre le système moitié proport/moitié circonscr irrealiste car résultant dans une assemblée trop grande (1154 députés, bonjour les frais !) c’est ce doublement. si on discutait un peu plus au sujet des circonscriptions ? on ne peut pas vivre sans ? en plus,ces circonscriptions donne un poids de plus aux partis traditionnnels, car c’est eux qui gagnent en général les circ., et ce poids de plus n’a aucun raison d’être autre que bloquer (par surpoids) les idées nouvelles.

                          ce qu’il faut, c’est la proportionnelle tout court.

                          et mème avec ça, il aurait eu sa majorité.


                          • Massilia 19 juin 2007 11:32

                            Si on considère que les législatives sont une élection locale (ce qui en théorie devrait être le cas quoiqu’en pratique ca l’est de moins en moins), le principe des circonscriptions est logique.

                            Par contre il évident que le nouveau mode de sructin amènerait un bouleversement dans le découpage et le nombre des circonscriptions, qui devrait être réduit de moitié. Toute la question est de savoir par qui serait fait ce découpage, l’expérience du découpage « Pasqua » montrant que la manière de faire peut influencer les résultats...


                          • Anto 19 juin 2007 11:33

                            le doublement est donné en exemple pour faire simple et avoir de jolis camemberts. Par exemple en allemagne où ce système s’applique. Il y a 300 élus et 300 députés issus de la proportionnelle (environ mais à vérifier). Appliquer le meme système à la france n’est pas evident pour la raison simple déjà que l’allemagne est une fédération contrairement à la france


                          • masuyer masuyer 19 juin 2007 11:45

                            Ce qui me fait rire dans les débats sur les modes de scrutin en France, c’est que pour défendre le scrutin majoritaire on agite l’épouvantail des « extrêmes » et d’une France « ingouvernable ». Belle démonstration d’aspiration démocratique. Ah la la ! La IV ème République, quelle horreur. smiley

                            Pour que la France soit gouvernable en raisonnant ainsi, il faudrait un parti unique, bien appuyé par les forces de l’ordre et où le droit de grève et de manifestation soit interdit. On l’a vu lors du projet de loi sur le CPE. Tout était réuni pour passer en force, mais la rue a résisté. Il manque à la France une vraie capacité de dialogue, une culture de compromis et un vrai scrutin proportionnel permettrait peut-être de faire avancer les choses.


                            • jako jako 19 juin 2007 20:58

                              un régal ce calmos on peut voter - les yeux fermés pourtant je pense que c’est un brave gars juste il faudrait le former (profitons en patrick et cambronne ne sont pas la........)


                            • Philippe D Philippe D 19 juin 2007 11:58

                              Il ne faut pas oublier non plus que le « Nouveau Centre » ne présentait qu’une cinquantaine (de mémoire) de candidats. C’était justifié dans ce système électoral mais ne l’aurait absolument pas été dans un système proportionnel, quelque soit la dose de proportionalité.

                              Il est vraissemblable que le Nouveau Centre aurait alors présenté autant de candidats que le Modem, et que le score des autres partis et celui du Modem principalement, au niveau national, en auraient été grandement affectés.

                              Cet exercice de simulation est à prendre pour ce qu’il vaut : Essai de transposition d’un scrutin selon 1 autre mode de calcul, mais bien sûr dans ce cas les données auraient été fondamentalement différentes et donc les résultats n’auraient sans doute rien à voir avec ceux qui sont présentés ici.


                              • frédéric lyon 19 juin 2007 12:11

                                Un scrutin avec une dose de proportionnelle à l’allemande, et avec un seul tour, aurait l’avantage d’interdire définitivment au PS de revenir un jour seul au pouvoir.

                                Comment pourrait-il avec seulement 25 ou 30% des voix ?

                                Il ne pourrait obtenir une majorité au parlement qu’avec une alliance avec le Modem.

                                Ce serait le triomphe de la social-démocratie.

                                Un indice la présence de Kouchner, et celle probable de Jean-Marie Bockel au gouvernement, deux socio-démocrates convaincus. Il ne parait pas exclu qu’ils aient pu obtenir des promesses de Sarkozy concernant l’introduction de la proportionnelle avant les législatives de 2012.

                                Car ce type de scrutin permettra la victoire de la tendance social-démocrate au sein du PS : Le PS n’aura aucun moyen de parvenir au gouvernement, sans alliance avec le Modem !!!


                                • Anto 19 juin 2007 14:05

                                  la proportionnelle à l’allemande et une vraie usine a gaz. Certes, elle a le mérite de marier conviction globale et conviction locale, mais elle engendre bien des paradoxes (qui sont propres à l’organistion en Lander de l’Allemagne mais dont on ne doute pas qu’il pourraient avoir lieu en France.) Pour avoir une petite idée du type de problemes rencontrés, cet article n’est pas mal

                                  http://ceteris-paribus.blogspot.com/2005/09/pourquoi-llection-allemande-ne-se.html

                                  Quant à une alliance entre le Modem et le PS, en parler aujourd’hui n’a aucun sens tant les deux partis sont aux abois et différents. Et ce n’est pas la perspective de s’allier à Bayrou qui doit dicter la reforme du PS. Il y a un travail de fond idéologique à faire. Une bete fusion des deux partis les discrediterait aussi bien l’un que l’autre.


                                • Icopas 19 juin 2007 12:11

                                  Il semble extrêmement difficile de savoir quel serait l’impact d’un système proportionnel intégral ou mélangeant une logique de circonscription à une logique proportionnelle intégrale.

                                  On peut juste par rapport au système actuel conforter l’idée qu’il est très peu démocratique et a tendance a très mal représenter les courants politiques traversant l’ensemble de nos concitoyens.

                                  l’efficacité du système proportionnel n’est pas mauvaise et c’est un système qui existe dans beaucoup d’états, pour le meilleur comme pour le pire, sans induire une instabilité parlementaire suplémentaire évidente (les Allemands ne me semblent une bande d’anarchistes instables et ne sont pas plus instables que les Français...) par rapport à un système doublement majoritaire comme le notre.

                                  La démocratie y gagnerait grandement dans un système de proportionnelle intégrale ou pour le moins et à défaut combinant un mixte de proportionnelle intégrale et par circonscription. Cette approche permettrait de combiner une approche de la représentation géographique à la représentation des courants réels existant dans la société.

                                  Pourquoi je parle dans ce mixte, de proportionnelle « intégrale » ? C’est que les logiques de seuils (à 5% par exemple) n’écarteraient pas seulement des courants d’extrême gauche comme certains le désirent mais également des courants dans tout le spectre (les radicaux de gauche, dans un système à seuil, out ! etc). C’est donc une complication inutile et manipulatrice.

                                  Sur le fond, le système majoritaire s’apparente au système des poupées russes ou celui de la prédation d’un groupe économique sur un autre : Avec 10% du capital tu contrôles tout....

                                  Avec 10% tu t"allies à un groupe qui fait 5%, après tu pèses 15%, tu t’allies alors avec un groupe qui pèse 12%, comme ça tu pèses 27% , tu peux alors t’allier à un groupe qui pèse entre 20 et 26% et tu auras alors entre 47 et 53% et tu contrôleras 100%, tu ne faisais pourtant que 10% (pas de nom !!!!) .... Il suffit à chaque étape de laisser quelques miettes à tes minoritaires pour qu’ils restent alliés à toi (ou aient plus à perdre qu’à gagner en rompant).

                                  Tout cela est détestable à droite et à gauche, comme au centre, et brouille complètement la logique démocratique. Logique déjà fortement maltraitée avec le système présidentiel français, accordant le plus de pouvoir de tous les vieux pays démocratiques à un président.

                                  Il est certain que l’application de la proportionnelle n’aurait pas du tout les résultats que l’on a connu, même au 1er tour des législatives, car ce qu’on appelle « le vote utile » perdrait énormément de sa force.

                                  Le MODEM y gagnerait, mais on se trouverait probablement avec une gauche radicale au même niveau que le PS, une UMP séparée de ses centristes (allés rejoindre en grande partie le MODEM dans ce cas là) et un front national bien au dessus de son score actuel (disons entre le score de Lepen en 2002 au 1er tour et le score du FN au 1er tour des législatives).

                                  L’UMP serait perdante, le PS aussi, le centre, les gauches radicales, et l’extrême droite gagnantes. Mais surtout la démocratie serait gagnante. Etablir les lois nécessite les débats les plus larges possibles où tout le monde ait droit de citer, ce qui n’est pas le cas actuellement où on peut estimer que probablement la majorité de la population soit vote utile faute de choix productif, soit vote pour des gens qui ne seront pas élus.

                                  Ah ! un de nos amis indiquait que de doubler les parlementaires nous couterait deux fois plus cher. Je ne suis pas de son avis : Il suffit de diviser par deux leurs indemnités et on retomberait dans les clous (3000 € me semblent largement suffisants, et ça fait là moins de la moitié)...


                                  • Bulgroz 19 juin 2007 12:57

                                    Selon une étude publiée par le Monde hier, voici les résultats des simulations :

                                    Majoritaire à 2 tours = PS:185 UMP:313 MODEM:3 AUTRES : 76

                                    Proportionnelle à 1 tour= PS:179 UMP:333 MODEM:28 AUTRES : 37

                                    50% Proportionnelle, 50% Majoritaire= PS:195 UMP:370 MODEM:32 AUTRES : 0

                                    15% Proportionnelle, 85% Majoritaire= PS:126 UMP:410 MODEM:10 AUTRES : 31

                                    Proportionnelle à l’Allemande= PS:199 UMP:319 MODEM:61 AUTRES : 0

                                    Proportionnelle à l’Anglaise= PS:112 UMP:421 MODEM:2 AUTRES : 42

                                    Dans les cas de type de proportionnelles, l’UMP aurait eu plus de députés. Il est donc inutile de rêver.


                                    • Effix 19 juin 2007 12:59

                                      Je me permet juste quelques précisions concernant votre article.

                                      Votre calcul ne correspond pas à ce qui se pratiquait sous la quatrième République. En effet il y avait déjà un aspect local dans les élections législatives car la représentation se faisait à la proportionnelle pour chaque département, et non pas au niveau national. Qui plus est, le scrutin n’était pas exactement proportionnel, mais ce faisait suivant la méthode de la plus forte moyenne (je vous invite à lire l’article Wikipédia y faisant référence que j’ai trouvé très instructif).

                                      Qui plus est il me semble faux de dire que seul l’UMP se prononce contre une dose de proportionnelle. Il me semble que Nicolas Sarkozy l’avait évoqué (certains avait alors dit qu’il faisait un appel en direction des électeurs du FN).


                                      • funram funram 19 juin 2007 15:30

                                        Il est vrai qu’à un moment donné, M. Sarkozy avait envisagé une dose de proportionelle (25%, de mémoire). De même, il avait en avril 2006 parlé d’une VIème République. Enfin, il avait en janvier 2007 parlé d’un moratoire sur les OGM et le nucléaire civil.

                                        Cependant, aucune de ces déclarations n’ont été inscrites dans son projet gouvernemental. Il s’agissait clairement de clins d’oeil à divers éléctorats, avec plus ou moins de succès (manifestement, son idée d’une VIème République un peu à la manière envisagée par M. Lang, avec cinq chefs de l’éxécutifs élus au suffrage universel direct par un scrutin uninominal à un tour (les 5 premiers de l’éléction présidentielle) a fait très peur à son éléctorat conservateur ; aussi l’a-t-il tout bonnement laissée tomber).

                                        Ceci explique que l’on estime que seule l’UMP s’est prononcée contre le scrutin proportionnel.


                                      • patroc 19 juin 2007 13:13

                                        L’étude du monde est fausse : A la proportionnelle directe à un tour, et selon les résultats de chaque parti, l’assemblée française serait représenté comme telle : Sur 577 sièges : - LO : 6 sièges - LCR : 12 - Divers Extrême Gauche : 4 - PCF : 28 - PS/PRG : 157 - Divers Gauche : 7 - Verts : 16 - MoDem : 43 - Nouveau Centre : 13 - UMP : 235 - Divers Droite : 7 - MPF : 7 - FN : 27 - MNP : 2 - CPNT : 5 - Divers Extrême Droite : 10 Le système à la proportionnelle étant parfait à tous niveaux, la question est : Qui n’en veut pas et pourquoi ?...


                                        • Bulgroz 19 juin 2007 13:25

                                          Si vous le dites, Patroc, c’est que vous avez certainement raison.

                                          Votre proportionnelle à 1 tour, c’est un scrutin au niveau circonscription, départementale, régionale, nationale ?


                                        • patroc 19 juin 2007 13:28

                                          Qui a concocté cet article du monde !? J’ai vérifié avec les pourcentages officiel cités plus haut, et à la proportonnelle à un tour, mes résultats sont bien différents des leurs : non seulement, l’UMP n’obtient que 235 sièges (330 pour le Monde !!), mais le grand bénéficiaire est le MoDem qui devient "l’arbitre de l’assemblée... Aimerais bien que d’autres calculent... Ai-je tordou le Monde nous raconte t-il n’importe quoi ?...


                                        • pépé 19 juin 2007 13:42

                                          J’ai fait le calcul proposé par Marie Pierre en me basant sur les résultats du 1er tout des présidentielles : (proportionnelle intégrale,+ de 5% des voix, selon la méthode allemande)

                                          UMP : 209, PS : 173, Modem : 125, FN : 70

                                          (+ de 4%) UMP : 198, PS : 165, Modem : 119, FN : 68, LCR : 27

                                          Dans les 2 cas la droite n’a pas la majorité


                                          • Bulgroz 19 juin 2007 13:48

                                            Proportionnelle modèle Allemand,

                                            UMP : 319

                                            PS : 199

                                            MODEM : 61

                                            AUTRES:0


                                          • Anto 19 juin 2007 14:14

                                            pépé, selon la méthode allemande ???!!! Proportionnelle intégrale+ 5% des voix... argl !

                                            http://www.paxatagore.org/index.php?2005/09/19/479-le-mode-de-scrutin-aux-legislatives-allemandes


                                          • Anto 19 juin 2007 14:46

                                            Ce débat sur la proportionnelle montre en tout cas que le role local des députés reste flou pour la plupart des administrés puisqu’avec le cumul des mandats, ils ont bien souvent la casquette de maire. L’intégration de la proportionnelle emoussera cet aspect local du role du député. Mais quel est il justement ? remonter les revendication de sa circonscription au niveau de l’assemblée ? Cela semble évident, sauf qu’il est de notoriété publique que l’absentéisme de l’assemblée nationale n’est concurrencé en france que par celui de certains amphis d’egyptologie.

                                            A lire l’excellente livre « Députés sous influences : Le vrai pouvoir des lobbies à l’Assemblée nationale » qui s’amuse à établir un hit parade de nos élus, interviews et chiffre à l’appui. (Le résultat est consternant)

                                            Il n’y a pas que le mode de scrutin qu’il faut changer...J’en ai marre de recolter des bananes


                                          • DD 19 juin 2007 17:45

                                            @ Anto

                                            Vous avez raison : le soi-disant rôle local des députés est une véritable imposture. Un député n’a qu’une fonction nationale, pas locale.

                                            Amicalement.


                                          • pépé 19 juin 2007 18:40

                                            @anto : par méthode allemande je pensais à la méthode de calcul. Je sais qu’en Allemagne le système prévoit l’élection d’une moitié du parlement au scrutin majoritaire à 1 tour et l’autre moitié proportionnellement au pourcentage de voix obtenu par liste et ceci par Land (comme nos régions à peu près). J’ai pris en compte les résultats des différents candidats au premier tour de l’élection présidentielle.


                                          • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 19 juin 2007 13:57

                                            Ce message pour adresser une réponse groupée aux commentaires postés à la suite de mon article.

                                            D’abord, un grand merci à tous pour vos interventions. Je suis démocrate de conviction, et donc toujours heureux, par principe, de voir s’engager des discussions argumentées remettant en question les idées que j’avance.

                                            Ensuite, plusieurs éléments de réponses :

                                            - Je voudrais dissiper un malentendu : l’objet de cet article n’est pas de donner les résultats des législatives si elles s’étaient déroulées à un autre mode de scrutin, car très logiquement, si les règles avaient été différentes, les électeurs auraient voté différemment. L’objet de cet article est simplement de montrer l’Assemblée qu’aurait donné un mode scrutin semi-proportionnel appliqué aux résultats réels des législatives achevées dimanche soir. Ceci, afin de prouver sérieusement que ce mode de scrutin permet davantage de pluralisme, sans accoucher d’une Assemblée ingouvernable, et que donc ce serait une réforme utile de nos institutions.

                                            - Que cette semi-proportionnelle puisse donner davantage de députés à l’UMP, c’est tout à fait exact. En fait, elle donne logiquement plus de députés à tous les partis, dont l’UMP. Et logiquement, toujours, elle en donne plus à l’UMP qu’aux autres partis, puisque l’UMP a la majorité en voix. Mais avec cette semi-proportionnelle, le poids de l’UMP en pourcentage de sièges diminue, car l’augmentation de son nombre de sièges est plus faible que l’augmentation totale du nombre de sièges pourvus. Il me semble donc que c’est inexact d’affirmer que « la semi-proportionnelle donnerait encore plus de sièges à l’UMP ».

                                            - Plusieurs intervenants ont suggéré d’utiliser les résultats de la présidentielle pour cette modélisation, au lieu des résultats des législatives. Entre nous, j’y ai pensé, mais l’ennui est que cela pose des problèmes méthodologiques insurmontables : vous pouvez projeter les résultats du 1er tour de la présidentielle, mais vous ne pouvez pas décider arbitrairement ce qu’aurait donné le second tour imaginaire des législatives ainsi obtenues. Vous ne pouvez pas non plus déterminer comment se seraient déroulées les triangulaires. Bref, on ne peut pas se servir des résultats de la présidentielle pour modéliser l’Assemblée, parce qu’en procédant ainsi on n’a pas de calcul sérieux des résultats du second tour.

                                            - Bien que je respecte celles et ceux qui estiment que l’étude faite par Le Monde est plus sérieuse que celle de cet article, je voudrais souligner que par définition, toute modélisation est fausse. Toute modélisation, celle du Monde comme la mienne, repose sur un certain nombre de partis pris méthodologiques, et sur des choix dans la façon de faire les calculs. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, soit dit en passant, présenter les résultats d’une modélisation sans en expliquer précisément la méthodologie, c’est par définition une imposture (les sondages, par exemple). Bref, mon étude a des partis pris dans la façon de la fabriquer, celle du Monde aussi : elles sont donc, l’une comme l’autre, critiquables en tant qu’expressions d’une vérité exacte. Cela tombe bien : une modélisation ne sert pas à exprimer une vérité exacte, elle sert à proposer un cadre d’analyse.

                                            - Plusieurs intervenants ont souligné que 2 fois 577 députés, ce serait beaucoup trop, et que cette proposition est donc mauvaise. Cela tombe bien : cet article ne le propose pas ! Cet article présente une modélisation de l’Assemblée qu’aurait donné un mode scrutin semi-proportionnel appliqué aux résultats réels des législatives achevées dimanche soir. Or à moins de redécouper moi-même les circonscriptions, parti pris méthodologique totalement indéfendable, la seule façon de calculer cela, c’est d’ajouter 577 députés virtuels élus à la proportionnelle aux 577 députés réels élus ces deux derniers dimanches.

                                            Enfin, concernant la réforme institutionnelle qui serait la plus appropriée, on peut distinguer deux niveaux : le souhaitable, et le faisable. Le souhaitable, de mon point de vue, serait de redécouper les circonscriptions de l’Assemblée pour qu’elles soient démographiquement aussi équilibrées que possible, et d’élire le Sénat à la proportionnelle intégrale : on aurait ainsi une majorité stable pour gouverner, tempérée par un Sénat gardien du pluralisme. Mais compte-tenu de la pratique des redécoupages de circonscriptions « de complaisance, » et du verrouillage institutionnel qui empêche de réformer le Sénat autrement qu’en modifiant la Constitution directement par référendum, j’opte plutôt pour le faisable : un redécoupage des circonscriptions de l’Assemblée probablement « de complaisance, » mais avec la moitié des députés élus à la proportionnelle.

                                            Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com


                                            • Alsips 19 juin 2007 17:49

                                              Tout a fait d’accord sur le redécoupage ainsi que la moitié à la proportionnelle

                                              D’ailleurs le redécoupage aurai déjà du être fait après les élections de 2002 donc 5 ans après il deviens de plus en plus indispensable. Concernant la proportionnelle, il serait préférable (à mon humble avis) de garder un vote par département ou tout du moins par région.

                                              Autre chose, je suis pour la proportionnelle à 2 tours (Surtout si elle revêt un caractère local) on peu discuter sur la nécessité d’une représentation pour une population régionale de moins de 2% mais personnellement je ne crois pas que ce soit nécessaire. Un élu doit être suffisamment représentatif sur une région entière. Élimination des listes représentant moins de (Z)% au premier tour, et ensuite répartition intégrale au 2e tour parmi les listes restantes. Dans un cas de figure comme celui la, je suis persuadé que les « petites » listes sauront s’allier au premier tour pour arriver à faire le minimum requis. De plus le report des listes « éliminées » aurait une importance, avec Pourquoi pas des alliances et modifications de listes entre les 2 tours. Autre avantage de la proportionnelle a 2 tour c’est qu’elle se déroulerai exactement en même temps que l’élection directe.

                                              En revanche, effectivement toute projection sur les résultats actuels est complètement faussée, les seuls résultats réels utilisables pour tester les différentes options sont ceux de 1986 car c’était une vrai proportionnelle


                                            • St James 19 juin 2007 14:00

                                              Magnifique !

                                              Non content d’avoir plusieurs systèmes de proportionnelle parmi lesquelles il faut choisir, il faut également, pour une même méthode, utiliser la même façon de calculer !

                                              Je sens que le débat progresse smiley

                                              Plus sérieusement, note à ceux qui mettent en avant le manque d’intérêt de la prop° : il ne s’agit pas de trouver la méthode qui assure au PS la plus grande influence…


                                              • vivelecentre 19 juin 2007 14:01

                                                c’est bien de se faire plaisir

                                                encore une fois , il faut comparer ce qui est comparable

                                                par exemple, le modem avait 533 candidats et le nouveaux centre 10 fois moins !!

                                                si le scrutin etait proportionnel, les partis presenteraient 577 candidats !!


                                                • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 19 juin 2007 14:42

                                                  Cette remarque serait exacte si le scrutin était exclusivement à la proportionnelle : dans ce cas, effectivement, tous les partis auraient présenté 577 candidats, et les résultats au final seraient radicalement différents.

                                                  Mais avec cette semi-proportionnelle, 577 sièges sont pourvus au scrutin par circonscriptions, et 577 sièges sont pourvus à la proportionnelle. Il n’y a donc rien d’abherrant à considérer que pour les sièges pourvus par circonscriptions, le Nouveau Centre aurait présenté le même nombre de candidats, soit une grosse vingtaine.

                                                  Le résultat final du Nouceau Centre aurait donc bien été sa poignée de députés élus par circonscription, plus les députés gagnés à la proportionnelle. Ce qui est le résultta qui leur est donné dans la simulation de cet article.

                                                  Amicalement,

                                                  Thomas Guénolé Mon blog : http://grozbulles.hautetfort.com


                                                • Anto 19 juin 2007 14:49

                                                  vous pensez serieusement à mettre en place une assemblée à 1000 députés ? quand on voit à quel point les 500 que nous avons sont indisciplinés et gaspilleurs ? Ne faudrait plutot il pas revoir le mode d’organisation des circonscription ?


                                                • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 19 juin 2007 15:48

                                                  Je vous renvoie à la réponse groupée que j’ai postée plus haut (le gros pavé vert beaucoup trop long, plus haut). A savoir :

                                                  « Plusieurs intervenants ont souligné que 2 fois 577 députés, ce serait beaucoup trop, et que cette proposition est donc mauvaise. Cela tombe bien : cet article ne le propose pas ! Cet article présente une modélisation de l’Assemblée qu’aurait donné un mode scrutin semi-proportionnel appliqué aux résultats réels des législatives achevées dimanche soir. Or à moins de redécouper moi-même les circonscriptions, parti pris méthodologique totalement indéfendable, la seule façon de calculer cela, c’est d’ajouter 577 députés virtuels élus à la proportionnelle aux 577 députés réels élus ces deux derniers dimanches. »

                                                  « (...) concernant la réforme institutionnelle qui serait la plus appropriée, on peut distinguer deux niveaux : le souhaitable, et le faisable. Le souhaitable, de mon point de vue, serait de redécouper les circonscriptions de l’Assemblée pour qu’elles soient démographiquement aussi équilibrées que possible, et d’élire le Sénat à la proportionnelle intégrale : on aurait ainsi une majorité stable pour gouverner, tempérée par un Sénat gardien du pluralisme. Mais compte-tenu de la pratique des redécoupages de circonscriptions « de complaisance, » et du verrouillage institutionnel qui empêche de réformer le Sénat autrement qu’en modifiant la Constitution directement par référendum, j’opte plutôt pour le faisable : un redécoupage des circonscriptions de l’Assemblée probablement « de complaisance, » mais avec la moitié des députés élus à la proportionnelle. »

                                                  Sinon, j’ai noté que vous avez cité le blog « paxatagore. » Si vous en connaissez l’auteur, saluez-le de ma part, c’est un ami.

                                                  Bien amicalement,

                                                  Thomas Guénolé Mon blog : http://grozbulles.hautetfort.com


                                                • archyag 19 juin 2007 14:41

                                                  Mais c’est le but voyons ! Casser enfin le vote utile !


                                                  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 19 juin 2007 15:35

                                                    Vous avez oublié des points importants, voire décisifs, dans votre projection :

                                                    1) Un scrutin à deux tour ne génère pas nécessairement les mêmes comportement électoraux qu’un scrutin à un tour ; on ne peut donc transposer le résultat d’un premier tour à celui d’un scrutin à un seul tour.

                                                    2) Pour ce qui est du système allemand il ne faut pas oublier que chaque électeur dispose de deux voix : celle pour un parti sur liste élue à la proportionnelle et celle pour un représentant élu au scrutin majoritaire et que chaque électeur peut donc voter pour un député de la liste d’un parti et pour un représentant du parti adverse ! ce qui est assez courant en Allemagne. De plus il faut avoir 5% de voix dans tout le pays ou un très fort pourcentage dans un ou plusieurs Länder pour avoir des élus.

                                                    3) Enfin le découpage électoral en France, dans le cadre du scrutin majoritaire, accentue la disparité entre les circonscriptions rurales et urbaines, en particulier, ce qui avantage d’une manière très importante la droite aux dépens de la gauche (actuellement). La question reste donc posée de à la justesse de la représentativité des élus dans notre système.


                                                    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 19 juin 2007 16:08

                                                      Point par point :

                                                      1) L’ objet de cet article n’est pas de donner les résultats des législatives si elles s’étaient déroulées à un autre mode de scrutin, car très logiquement, si les règles avaient été différentes, les électeurs auraient voté différemment. L’objet de cet article est simplement de montrer l’Assemblée qu’aurait donné un mode scrutin semi-proportionnel appliqué aux résultats réels des législatives achevées dimanche soir. Ceci, afin de prouver sérieusement que ce mode de scrutin permet davantage de pluralisme, sans accoucher d’une Assemblée ingouvernable, et que donc ce serait une réforme utile de nos institutions.

                                                      2) Effectivement, je n’ai pas appliqué stricto sensu le système allemand dans le détail de ses règles. J’en ai appliqué, nous sommes d’accord, l’esprit plutôt que la lettre.

                                                      3) Je suis totalement d’accord avec vous sur le redécoupage des circonscriptions, qui est urgent. Le souhaitable, de mon point de vue, serait de redécouper les circonscriptions de l’Assemblée pour qu’elles soient démographiquement aussi équilibrées que possible, et d’élire le Sénat à la proportionnelle intégrale : on aurait ainsi une majorité stable pour gouverner, tempérée par un Sénat gardien du pluralisme.

                                                      Amicalement,

                                                      Thomas Guénolé Mon blog : http://grozbulles.hautetfort.com


                                                    • DD 19 juin 2007 18:23

                                                      @ Sylvain Reboul

                                                      « La disparité entre circonscriptions rurales et urbaines avantage d’une manière très importante la droite aux dépens de la gauche »

                                                      C’est FAUX. Les circonscriptions, dans leur immense majorité ont quasiment le même nombre d’habitants. Si des circonscriptions sont découpées pour favorisées la droite (zone rurale), alors nécessairement cela crée en contrepartie des circonscriptions favorables à la gauche. Les deux en sont d’ailleurs très satisfaits, car cela leur garantit des sièges systématiquement quelle que soit la tendance nationale de l’élection.

                                                      En revanche votre remarque s’applique totalement au Sénat, où les sénateurs sont élus par les élus locaux, qui ont tous le même poids, ce qui avantage effectivement les zones rurales et donc la droite.


                                                    • funram funram 19 juin 2007 20:14

                                                      Le terme « immense » me semble tout de même un tantinet exagéré. Les zones rurales représentent environ 20% des habitants, mais près de 40% des sièges de l’Assemblée Nationale (et à peu près autant pour le Sénat, ce me semble) sont ceux de zones rurales. Evidemment, c’est moins flagrant que lorsque le président était élu au suffrage indirect (1958), où 30% de la population élisait 55% du collège électoral (ce qui est d’ailleurs la principale cause de la réforme de 1962 sur le mode d’éléction du président), mais ça reste malgré tout indéniable.

                                                      Pour les zones urbaines, en revanche, il est vrai que le redécoupage semble assez bien fait, quoiqu’en Île de France, les disparités soient énormes.


                                                    • Reinette Reinette 19 juin 2007 15:57

                                                      Le soir du 6 mai, Martin Bouygues (TF1), François Pinault (Le Point), Alain Minc (Le Monde), Arnaud Lagardère (Europe 1, presse magazine), Bernard Arnault (La Tribune), Serge Dassault (Le Figaro), Vincent Bolloré (Direct soir, Direct8, sondages CSA), Albert Frère (M6) et Jacques Séguéla (un crétin publicitaire bronzé et craquelé) se congratulent. Leur poulain a gagné la course.

                                                      Et pour cause : leurs médias ont installé un président dans les têtes avant même qu’il ne soit consacré dans les urnes.

                                                      Téléréalité, glorification des « people » par la presse gratuite, reportages sur les folies des riches et sur les tricheries des pauvres, tous ces instruments ont permis d’ancrer le style Sarkozy » au panthéon des vertus civiques.

                                                      (le site d’information en ligne boursier.com relève : « Les “valeurs Sarkozy” se calment un peu ce mardi matin : Bouygues redonne 1,1 % à 61,40 euros après s’être nettement distingué lundi à 62 euros dans un marché actif. Certains analystes estimaient hier que le groupe a désormais les mains libres pour mettre ses plans à exécution avec Alstom et Areva... » (8.5.07). Car Bouygues ambitionne de revendre TF1 à Bolloré et à Lagardère pour pouvoir investir dans l’industrie nucléaire...)

                                                      L’élection a clarifié les lignes.

                                                      Enfin « décomplexée », la gauche sociale-libérale affiche sa vocation de jardin d’acclimatation de la droite.

                                                      En moins de temps qu’il n’en faut à Bernard Kouchner pour devenir ministre du Dar(petit)four, Roger Hanin, Max Gallo, Eric Besson, Jacques Séguéla, Martin Hirsch, Jean-Pierre Jouyet, Claude Allègre, Jacques Attali ont baisé les babouches du pouvoir.

                                                      À entendre Manuel Valls détailler le nouveau credo socialiste, le reste du PS rattrapera sans peine ses chevau-légers. « Tout ce qui incite à la propriété va dans le bon sens », brame-t-il déjà (France Inter, 24.5.2007).

                                                      Ségolène Royal avait ouvert la voie en prononçant l’éloge d’Angela Merkel : « on voit comment cette femme est efficace, est concrète » (débat présidentiel, 2.5.2007).

                                                      Le président de la République des patrons a chargé sa directrice de cabinet de « chercher à “débaucher” quelques intellectuels de gauche et de renom, proches de La République des idées » (Le Monde, 20.5.2007).

                                                      Avec son fantoche, sa façade pluraliste et ses intellectuels de cour, les médias sont en ordre de bataille contre son principal adversaire : la Démocratie.


                                                      • Bulgroz 19 juin 2007 15:58

                                                        Tiens, puisqu’on parle de proportionnelle, le patron du CRAN a récemment déclaré qu’il était étonné qu’il n’y ait pas de noirs à l’Assemblée Nationale.

                                                        « Toutefois et cela n’aura échappé à personne, le nouveau gouvernement est l’un des seuls depuis des décennies à ne pas comporter un seul... noir. » a dit Patrick Lozès, Président du CRAN

                                                        http://www.lecran.org/newsdesk_info.php?newsdesk_id=185

                                                        Personne ne s’est élevé pour condamner ces propos.

                                                        Frèche lui, a été éjecté du PS et les media nous ont bassiné avec cette affaire.

                                                        Je pose donc la question de savoir si en France de nos jours, la liberté d’expression est conditionnée par la couleur de la peau.

                                                        Certains diront qu’il faut envisager quelque part une plus juste représentation des noirs. Comment faire ? cette affaire me semble plus urgente que la représentativité du Modem.


                                                        • funram funram 19 juin 2007 20:26

                                                          Une plus juste représentation des... noirs ? Depuis quand les noirs forment-ils un courant politique ? Je rappelle que nous sommes (théoriquement) en république, et que les communautarismes, les quotas (ethniques, sexuels, religieux, etc) et autres discriminations (positives ou négatives) sont un danger pour cette république. Si M. Sarkozy n’a pas dans son entourage de noir qu’il juge comme capable et apte à éxercer un rôle ministeriel, ou alors moins apte que d’autres, ça le regarde. Le gouvernement se doit de donner l’exemple en privilégiant le mérite, et M. Sarkozy l’avait souligné avec sa phrase (qui restera dans les annales, soit comme sa ligne de conduite durant ses 5 années de présidence, soit comme sa plus grosse hypocrisie, selon ce qu’il arrivera) : « La fidélité, c’est pour les sentiments ; l’efficacité pour le gouvernement ».

                                                          En revanche, ne nous cachons pas les yeux, il existe toujours une certaine discrimination dans tous les domaines non-seulement vis-à-vis des noirs, mais aussi des arabes (enfin, des « beurs », comme ils disent... on va être politiquement corrects et opter pour un « issu de l’immigration maghrébine » absolument odieux et abject qui semble de bon aloi dans les médias depuis ces 5 dernières années), des femmes (non, non, ne vous alarmez pas, les chiennes de garde : vous faites plus de mal que de bien à la cause des femmes), des handicapés (physiques comme mentaux), etc... Alors quoi ? Ce n’est pas en garantissant au gouvernement 48% de femmes, 15% de noirs, 20% d’arabes (oups, désolé), 10% de handicapés etc (corrigez avec les vrais chiffres : je les ignore totalement) qu’on va mettre fin aux discriminations, sinon des pays comme les USA seraient un havre de tolérance et de concorde.

                                                          Alors bon, chercher une « plus grande représentativité des noirs », des arabes, des femmes, des martiens, des morpions et des sidaïques, je ne pense pas que ça soit traiter le fond du problème.


                                                        • frédéric lyon 19 juin 2007 16:01

                                                          Nicolas Sarkozy ne prépare pas seulement l’introduction d’une dose de proportionnelle pour faire plaisir à Bockel et à Kouchner et faire exploser définitivement « l’union de la gauche ».

                                                          Il prépare aussi l’interdiction à tous les membres de la fonction publique de se présenter à des élections, sans avoir au préalable démissionné et renoncé à tous les privilèges qui s’y attachent.

                                                          On constate en effet, une fois de plus, que le Parlement est composé à plus de 70% par des fonctionnaires, qui sont les seuls à pouvoir se présenter à des élections sans perdre aucun risque du point de vue de leur carrière ou de leur retraite. Ce qui fait :

                                                          1) Que le Parlement n’est pas représentatif de la diversité de la nation. 2) Que les fonctionnaires votent en tant que parlementaire et de la main droite, les impôts qu’ils dépenseront de la main gauche en tant qu’agent de l’Etat. Ils sont à la fois à la foire et au moulin et il ne faut pas s’étonner que les impôts augmentent sans cesse.

                                                          Le remodelage de la vie politique est en marche et Sarkozy n’hésitera pas un instant à donner un grand coup de pied dans la fourmilère. C’est pourquoi on le déteste tant à gauche !

                                                          La proportionnelle, plus la neutralité de la fonction publique, voilà deux mesures qui suffiront à changer le paysage politique et à mettre un terme au clivage droite/gauche, qu’on a imposé au pays sur des bases idéologiques qui n’ont plus lieu d’être aujourd’hui et dont les électeurs ont assez, comme le montre la percée étonnante effectuée, au grand dam de la caste politico-médiatique qui gouverne le pays, par le candidat François Bayrou.


                                                          • arturh 19 juin 2007 16:30

                                                            L’article et les réactions montrent clairement qu’avec des élections à la proportionelle, c’est reparti comme avec la IIIème et la IVème République. La France deviendrait immédiatement ingouvernable.

                                                            C’est Hitler et Staline qui vont être content. Ah non, ils sont morts. Mais par contre F.D. Roosevelt à un successeur. Va pour le successeur de Roosevelt alors !


                                                            • funram funram 19 juin 2007 20:32

                                                              « ingouvernable » ?

                                                              Et bien... Soit, la IVème était mal foutue (elle n’a été conçue que pour satisfaire à la fois la SFIO, le PCF et le MRP), mais la IIIème République était un exemple de stabilité et de bonne gestion des crises. Pour preuve : la France a été la seule à échapper à une crise de régime à la fois à la fin de la Première Guerre Mondiale et pendant les désastreuses conscéquences de la Crise Economique. Une France « ingouvernable »... pourtant sous ce régime elle a bien été gouvernée, et pendant 73 ans (1871-1944) !

                                                              Franchement, lire de pareilles anneries... Non, la France n’est pas plus ingouvernable sous régime présidentiel que sous régime parlementaire, et ce dernier est tout aussi rapide et efficace que le premier.


                                                            • PA 19 juin 2007 16:33

                                                              Merci pour ce travail qui encourage le débat.

                                                              En réaction à certaines remarques, je précise que cette méthode n’a pas pour objectif de favoriser un parti mais de permettre une assemblée plus représentative de l’opinion française. Il est certainement nécessaire de mettre un seuil de représentativité (5% en Allemagne ?). Elle nécessiterait peut-être la mise en place du vote obligatoire. Cela paraît absurde de faire une proportionnelle censée représenté la France et que la parti majoritaire soit l’abstention( ou presque). Quels seraient les statuts des élus dans le cas d’une proportionnelle à 50%. Un député représentant sa circonscription aura-t-il plus ou moins de poids que le ténor national, sûr d’être élu parceque bien placé sur la liste. Ne faudrait-il pas aussi limité la réélection de ces députés ? parceque à la proportionnelle, le risque de passer à la trappe pour les têtes d’affiche est nul. Cela renvoie à la fonction de député. Comme vous j’étais choqué par la loi sur les indemnités dégressives sur 5 ans mais j’ai vu un débat intéressant sur le sujet et qui mettait en parallèle cette loi et le désir de voir plus de personnes du privé s’engager en politique. En effet aujourd’hui, nous avons une sous représentation de personnes du privé au profit des métiers dans la fonction publique ou des professions libérales plus apte à retrouver leur ancien métier en cas de défaite électorale. Cette loi permettrait de « sécuriser » l’engagement politique...

                                                              P-A


                                                              • T.REX T.REX 19 juin 2007 17:01

                                                                Voter devrait effectivement être une obligation comme en BELGIQUE. Aujourd’hui ce n’est qu’un devoir et trop de gens en s’abstenant laisse la responsabilité aux autres de choisir leurs représentants, ce n’est pas très adulte et par définition irresponsable. (c’est peut-être ce qu’ils cherchent : ne pas être désigné comme responsable).


                                                              • DD 19 juin 2007 17:24

                                                                @ L’auteur

                                                                Avec vos projections, vous dites que le premier parti - l’UMP - et ses alliés forment une coalition qui obtient encore la majorité absolue malgré l’instauration d’une dose à 50 % de proportionnelle. Oui, mais...

                                                                Oui, mais si la proportionnelle était vraiment instaurée, la dynamqiue du « vote utile » n’aurait plus lieu, et les électeurs des deux principaux partis auraient plus de facilités pour se reporter sur les « petits partis », et je vous jure qu’avec 50 % de proportionnelles, il n’y aurait malheureusement pour le pays pas de coalition forte.

                                                                D’après mes calculs mixés à mes convictions de démocrate, la bonne dose de proportionnelle serait de 15 % / 20 %, c’est-à-dire une centaine de députés élus à la proportionnelle sur les 577.

                                                                Cordialement.


                                                                • DD 19 juin 2007 17:28

                                                                  On ne peut pas transposer les votes du scrutin uninominal majoritaire en votes d’un scrutin proportionnel. Le scrutin majoritaire est une machine à broyer la réflexion de l’électeur, qui comme un mouton se fixe sur un grand parti. Il faut se résoudre à préférer l’efficacité à la justice et la démocratie. Malheureusement.


                                                                • DD 19 juin 2007 17:33

                                                                  Je suis militant MoDem, et pourtant j’ai voté UMP au 1er tour des législatives. Vous ne pouvez pas transformer mon vote UMP scrutin majoritaire en un vote UMP scrutin proportionnel comme vous le faites dans votre projection. Car si le scrutin était proportionnel, j’aurais voté MoDem...

                                                                  Votre projection avec une dose de 50 % de proportionnelle en réalité ne devrait pas accorder una aussi grosse part à l’UMP et au PS.


                                                                • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 19 juin 2007 17:35

                                                                  Je vous concède bien volontiers que, avec ce scrutin semi-proportionnel, il est probable que soient forcément nécessaires pour gouverner des coalitions totalisant au moins 50% des voix, afin de garantir à la fois suffisamment de victoires dans les circonscriptions et suffisamment de « bonus » à la proportionnelle.

                                                                  Cependant, cela n’aboutirait en aucun cas à une Assemblée ingouvernable, les « blocs » de députés limitant les cooalitions possibles à 2 à 3 combinaisons.

                                                                  Amicalement,

                                                                  Thomas Guénolé


                                                                • DD 19 juin 2007 17:37

                                                                  C’est clair que les députés seraient par la force des choses obligés de s’entendre.


                                                                • Nicolas L Nicolas L 19 juin 2007 17:27

                                                                  La proportionnelle aurait un avantage trés significatif : diviser l’abstention au moins par 2. c’est bizarre que personne n’ai souligné ce déficit démocratique lors du 2e tour législative ; c’est quand même la plus forte abstention depuis 1958 et les élections de 1986 à la proportionnelle a connu la plus faible de 1986.


                                                                  • DD 19 juin 2007 17:35

                                                                    Pour diviser l’abstention par deux, vous avez raison de parler de la proportionnelle, mais il faut absolument rajouter l’inversion ducalendrier présidentielles/législatives. Rappelons, contrairement aux idées reçues, qure les législatives sont bien plus importantes que les présidentielles. La preuve : c’est l’existence de cohabitations, qui n’empêchent absolument pas l’assemblée de faire la loi.


                                                                  • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 19 juin 2007 17:36

                                                                    Sur ce point, je suis en total accord avec vous : qu’un scrutin semi-proportionnel ait pour effet de réduire massivement l’abstension, c’est une certitude logique.

                                                                    Amicalement,

                                                                    Thomas Guénolé


                                                                  • grandbetta 19 juin 2007 18:16

                                                                    Incroyable personne n’a réagi, alors que cette simulation chiffrée montre bien le grand danger du scrutin proportionnel.

                                                                    Avec 2% des voix au 1er tour, c’est le NOUVEAU CENTRE qui serait l’arbitre sur chaque projet de loi, puisque ce n’est qu’avec lui que l’UMP aurait la majorité suivant ces chiffres.

                                                                    Si vous aspirez à être gouvernés par une formation aussi minoritaire (et en plus dans ce cas précis, aussi récente, un peu artificielle et spécialiste du retournement de veste, une caractéristique du centrisme celà dit), celà vous regarde !

                                                                    C’est déjà difficile de gouverner, alors si en plus un gouvernement doit avant chaque projet de loi engager des négociations de marchand de tapis avec chaque formation politique, que d’énergie perdue à essayer de concilier les avis à coup sûr influencés, derrière les discussions de façades, par les calculs politiciens et les ambitions personnelles de certains.

                                                                    Allez assister au discussions des lois au Sénat ou à la Chambre, et vous verrez que par les amendements et les travaux en Commission chaque formation politique (majorité et opposition) peut sous le scrutin majoritaire à 2 tours apporter sa contribution aux projets de lois.

                                                                    Désolé, mais le Parlement fonctionne en France. Et il faut souhaiter être gouvernés longtemps par une majorité claire, de gauche ou de droite, mais au moins une majorité soudée et efficace.


                                                                  • Dogen 19 juin 2007 19:11

                                                                    Selon moi, l’inversion du calendrier n’a pas beaucoup de sens...

                                                                    Elire un president apres avoir elu sa majorite ?

                                                                    Et si le peuple choisit le candidat de l’opposition parceque la tete de celui de la majorite ne leur reviens pas... On disoud et on recommence ?

                                                                    Et a quoi servirait d’avoir 10 ou 15 candidats quand seulement 2 ou 3 d’entre eux pourraient se prevaloir d’un groupe a l’assemblee ?

                                                                    Et comment un homme comme Bayrou pourraient-ils, sur sa personnalite et sa vision neuve, devenir president, comme il en a carresse l’espoir avant le premier tour de la presidentielle cette annee ?

                                                                    Honnetement, je pense qu’une inversion du calendrier viderait bien plus de son sens l’election presidentielle, que l’election legislative n’est videe de son sens actuellement.

                                                                    Et pour l’abstention, cela ne ferait que transferer le probleme d’une election sur une autre.

                                                                    Si les francais en on assez de l’abstention, ils n’ont qu’a alle voter smiley Surtout pour une election qui est, comme tu le soulignait, crutiale !


                                                                  • DD 19 juin 2007 19:25

                                                                    @ Dogen

                                                                    Le président nouvellement élu après la nouvelle assemblée n’a pas le droit de dissoudre celle-ci avant au moins une année. Je n’imagine pas que les français puissent élire un président d’un autre bord, en fait.

                                                                    Une idée qui me semble très bonne de la part d’un sénateur UMP : organiser les présidentielles et les législatives le même jour. Pourquoi pas ?


                                                                  • DD 19 juin 2007 19:35

                                                                    Il faut être clair : le scrutin majoritaire est antidémocratique. Peut-être est-ce le prix à payer pour garantir l’efficacité, peut-être...


                                                                  • funram funram 19 juin 2007 20:47

                                                                    @GrandBetta : en 1988, aucun parti n’avait la majorité, et ce fut le PCF qui décidait ou non du vote des lois (à moins que les députés UDF ou RPR décident de jouer l’opposition pragmatique et non inconditionelle, mais comme l’UDF subissait à cette époque une grave crise interne après la défaite de Barre aux présidentielles, le retour de Giscard d’Estaing et les batailles internes entre Bayrou, Douste-Blazy, Méhaignerie et Madelin, lesquels voulaient tous pousser le vieux dehors et prendre sa relève, l’opposition pragmatique, c’était finit... quant au RPR, il était devenu totalement sous l’emprise de Chirac qui avait réussi à pousser Seguin et Pasqua des potentiels leaders du parti, donc toute concession vis-à-vis de la majorité tait impensable). Pendant 5 ans (jusqu’à la débâcle de 1993), la France a donc été géré sous le bon-vouloir d’une poignée de députés communistes (27 députés) ou alors avec de larges concessions vis-à-vis de la droite (je ne sais toujours pas comment Rocard a pu s’en sortir !).

                                                                    Et pourtant ça n’a pas été le boxon. C’est le principe du « parti charnière » qui a prévolu en France depuis la IIIème République (ce qui a fait de la France un pays d’exception en matière de politique intérieure) et que De Gaulle a voulu totalement éliminer, après les tours que lui ont joué successivement les radicaux, les chrétiens-démocrates et la Troisième Force sous le gouvernement provisoire et la IVème République.


                                                                  • Dogen 19 juin 2007 18:48

                                                                    En effet, les electeurs auraient certainement un comportement different qui se rapprocherait probablement d’un resultat de premier tour de presidentiel, et meme au dela de cela.

                                                                    Je rappelle que jamais dans l’histoire de la cinquieme republique, un parti n’a ete majoritaire. Je ne parle pas seulement d’un parti seul, je parle egalement des cas d’alliance de plusieurs partis dans le but d’appliquer un programme commun.

                                                                    La question qui se pose des lors : Si nous ne voulons pas d’un systeme majoritaire, pourquoi ne sommes nous pas restes dans la IVe republique ?

                                                                    La reponse est simple : parceque la IVe republique ne fonctionnait pas. Elle ne fonctionnait meme pas dutout.

                                                                    Pourquoi ne fonctionnait-elle pas ? Je pense simplement que la culture politique francaise n’integre pas (ou alors tres tres peu) les concepts de compromis ou de conscensus. Je dirais meme que la culture francaise ne les integre pas. A bien y regarder, elle ne les a jamais integres tout au long de son histoire.

                                                                    Les choses ont-elles change ? En regardant de pres, en detail, l’actualite politique au fil des mois, des semaines et des annees, la reponse est clairement non. Les francais en general et les politiques en particulier preferent de loin utiliser le pouvoir de nuisance, la minorite de blocage, plutot que le dialogue et les compromis.

                                                                    Un systeme integralement proportionnel ne ferait que nous renvoyer a de vieux demons. Majorite inexistante, assemblee ingouvernable, un ministre a changer par jour, un premier ministre par semaine... Remarquez, pour le renouvellement de la classe politique, ce sera toujours ca de pris smiley

                                                                    Une dose de proportionnelle ? Cela semble etre une bonne idee. Non pas pour des raisons politiques, mais simplement pour assurer une liberte d’expression plus equitable. Quelques deputes pour des formations qui font 2-3%, un groupe pour les formation qui font 5 a 10% me semblerait opportun.

                                                                    Donc pour selon moi :

                                                                    Une dose de proportionnelle... Volontiers !

                                                                    Une proportionnelle integrale... Surtout pas !!!

                                                                    PS : Desole pour l’absence d’accents, je suis sur un clavier qwerty smiley


                                                                    • Prosper Prosper 19 juin 2007 20:39

                                                                      1986 : scrutin proportionnel : une majorité absolue ... de droite

                                                                      1988 : scrutin majoritaire : une majorité relative ... de gauche !

                                                                      Finalement, je ne vois pas pourquoi plus de la moitié des gens ne seraient pas (ne sont pas) représentés. Même le FN : ce serait le meilleur moyen de le combattre. Même le « nouveau centre » qui est un parti d’élus sans électeurs alors que le MoDem est un parti d’électeurs sans élus !

                                                                      Merci pour cet article.


                                                                      • vivelecentre 19 juin 2007 21:30

                                                                        «  »« Même le »nouveau centre« qui est un parti d’élus sans électeurs alors que le MoDem est un parti d’électeurs sans élus »«  »

                                                                        ils ont juste fait 4% avec 10 fois moins de candidats que le modem....

                                                                        bien sur , ce ne sont pas leurs electeurs qui ont elus leurs vingtaine de deputés !


                                                                      • Prosper Prosper 20 juin 2007 10:09

                                                                        Le « nouveau centre » ah ah ah ils sont gonflés quand même, mais bon... n’est qu’un parti d’opportunistes mangeurs de soupe, évidemment. Les chauffeurs de Morin ont-ils été élus ?

                                                                        Comme il a été dit, leurs voix ne sont que celles de l’UMP.

                                                                        Le seul argument contre la proportionnelle serait la prise en otage par des extrêmes. Quand bien même, si c’est ce que veulent les électeurs, qui sommes nous pour en juger ? A eux, à nous, de prendre nos responsabilités.


                                                                      • Prosper Prosper 20 juin 2007 10:09

                                                                        Le « nouveau centre » ah ah ah ils sont gonflés quand même, mais bon... n’est qu’un parti d’opportunistes mangeurs de soupe, évidemment. Les chauffeurs de Morin ont-ils été élus ?

                                                                        Comme il a été dit, leurs voix ne sont que celles de l’UMP.

                                                                        Le seul argument contre la proportionnelle serait la prise en otage par des extrêmes. Quand bien même, si c’est ce que veulent les électeurs, qui sommes nous pour en juger ? A eux, à nous, de prendre nos responsabilités.


                                                                      • Massilia 20 juin 2007 10:10

                                                                        Oui, 4% de voix UMP...


                                                                      • Prosper Prosper 20 juin 2007 10:10

                                                                        Le « nouveau centre » ah ah ah ils sont gonflés quand même, mais bon... n’est qu’un parti d’opportunistes mangeurs de soupe, évidemment. Les chauffeurs de Morin ont-ils été élus ?

                                                                        Comme il a été dit, leurs voix ne sont que celles de l’UMP.

                                                                        Le seul argument contre la proportionnelle serait la prise en otage par des extrêmes. Quand bien même, si c’est ce que veulent les électeurs, qui sommes nous pour en juger ? A eux, à nous, de prendre nos responsabilités.


                                                                      • La Taverne des Poètes 19 juin 2007 20:53

                                                                        On le voit bien à votre article : la France est bien le pays du camembert. Les vôtres sont arc-en-ciel. Vous avez fait un sacré boulot !

                                                                        Donc si nous étions dans une démocratie digne de ce nom, le Modem aurait 10 fois plus de députés qu’aujourd’hui. Pour un tout nouveau parti, c’est beaucoup et c’est un signe ! L’avenir n’est pas ce que Sarkozy veut nous montrer dans sa politique spectacle ; il réside dans le Citoyen.


                                                                        • vivelecentre 19 juin 2007 21:32

                                                                          combien au fait ? combien font 10 fois 2 ?


                                                                        • vivelecentre 19 juin 2007 21:38

                                                                          A quoi cela sert de créer un nouveau parti pour avoir 2 ou 3 députés alors que à l’udf il y en avait un trentaine ?

                                                                          - jusqu’à 215 en 1993, mais c’est vrai que cétait avant la gestion calamiteuse et personnelle de Bayrou...


                                                                        • Nicolas L Nicolas L 19 juin 2007 22:29

                                                                          Vivelecentre> revoilà antibayrouforever !!! je vais encore vous dire que les candidats du NC n’avait pas de candidat UMP contre eux, que les anciens UDF connaissaient la ligne de Bayrou (appouvé par une trés gande majorité des encartés UDF) et qu’ils ont quitté le navire dés que la victoire n’était pas au bout du chemin. Ils ont d’ailleurs été rejoint par Jean-Christophe Lagarde, soyez heureux !!!


                                                                        • vivelecentre 20 juin 2007 06:40

                                                                          oui mais vous ne m’avez pas repondu !

                                                                          cela sert à quoi de créer un nouveau parti pour arriver à 2 ou 32 deputés ?

                                                                          Pourquoi n’a t’il pas tout simplement conservé l’udf ? peur d’etre mis en minorité après les elections ?

                                                                          ABFE (anti Bayrou for ever)


                                                                        • vivelecentre 20 juin 2007 06:41

                                                                          encore faudrait il que ce mouvement le soit (democratique) !


                                                                        • Nicolas L Nicolas L 21 juin 2007 08:29

                                                                          Désolé mais l’UDF existe toujours... Je vais vous poser une autre question qui va répondre à la votre : ça sert à quoi d’avoir des députés si on a pas d’idées ni de militants ?


                                                                        • Nicolas L Nicolas L 21 juin 2007 08:34

                                                                          Le NC est démocratique ? première nouvelle... Quand au MoDem, attendez donc son congrés ! On pourra voir à ce moment-là.


                                                                        • fifilafiloche fifilafiloche 19 juin 2007 22:49

                                                                          Contrairement a l idee populaire repandue, la proportionelle est anti democratique car elle donne le pouvoir non aux majorites mais aux minorites necessaires a la ratifications des lois. La marge, les extremes prennent alors le pouvoir et on arrive a une constipation du pouvoir legislatif, pris en otage par des elements non representatifs imposant leurs interets particuliers.

                                                                          Dans votre simulation, l extreme droite est absolument necessaire a la gouvernance et impose de facto un nationalisme minoritaire dans l opinion francaise.

                                                                          La volonte de representativite baillonne la democratie prise en otage par les minorites de bloquage. On voit au niveau europeen comment l exigence de representation des petits pays amene a une sclerose les institutions du « vieux continent », je ne pense pas que ce soit un exemple a suivre.


                                                                          • DD 19 juin 2007 23:16

                                                                            Que la proportionnelle intégrale soit la garantie de l’immobilisme, certes, mais ne dites pas qu’elle est antidémocratique quand même !


                                                                          • DD 19 juin 2007 23:18

                                                                            Certes les minorités peuvent freiner la volonté majoritaire, mais elles ne peuvent pas en revanche imposer leurs volontés.


                                                                          • Gilles Gilles 20 juin 2007 08:24

                                                                            @ lafiloche

                                                                            Et pourtant, la plupart des pays ont une représentation proportionnelle sans qu’ils soient ingouvernables. Comment font-ils ? Sommes nous impuissants au point de ne pouvoir gouverner sans prendre réellement en compte la population ? Les grands partis de gouvernement ont-ils peur à ce point de leurs électeurs qu’ils préfèrent bailloner ceux qui ne pensent pas comme eux ?

                                                                            Ensuite, dire que : « Dans votre simulation, l extreme droite est absolument necessaire a la gouvernance et impose de facto un nationalisme minoritaire dans l opinion francaise. »

                                                                            .. est obsolète. L’électorat FN a été grandement absorbé par l’UMP. Les thèmes FN sont déjà DANS la majorité. Dans le Nord, par exemple, les électeurs UMP ont voté pour Marine LePen (FN) encore plus qu’en 2002, comme quoi ce parti n’est pas mort mais un allié naturel de l’UMP..le jour où ils en auront besoin. Pas de risque de les voir faire de l’obstruction a une bonne mesure de Brice anti-bouc émissaires.

                                                                            Tu dis :

                                                                            « La volonte de representativite baillonne la democratie prise en otage par les minorites de bloquage. On voit au niveau europeen comment l exigence de representation des petits pays amene a une sclerose les institutions du »vieux continent"

                                                                            Hélas pour toi, le problème vient plus de grands pays comme la Pologne qui veulent être sur représentés justement parce qu’ils sont plus grands. L’Espagne avait fait de même, mais est rentré dans le rang.

                                                                            Le Royaume Uni bloque car il refuse, que grands ou petits pays coalisés ne lui impose des mesures contre son gré.


                                                                          • fifilafiloche fifilafiloche 20 juin 2007 22:18

                                                                            Comment interpreter la difference entre la France et ces pays ou la proportionelle est operationelle ?

                                                                            Bonne question en effet. La reponse est a trouver dans notre culture du conflit et notre centralisme. Les pays federaux ont appris a vivre ensemble sans la contrainte d un pouvoir central omnipotent et providenciel. Beaucoup de ces pays sont encore des monarchies et pourtant savent se transformer de facon plus efficace que nous. La conscience de l autre et de l interet general permet donc de degager des consensus sans que certains s arqueboutent sur leurs privileges. En Allemagne, les syndicats travaillent avec les dirigeants et non systematiquement contre. En Scandinavie, la reduction des effectifs publics a ete acceptee par les fonctionnaires sans menaces de revolution et bruit excessif. Dans ces pays, la discipline de groupe est un reflexe naturel, les files d attentes se respectent, les dechets se trient sans menace legale excessive, les limites de vitesse se respectent sans radars automatiques. La conscience collective constitue un axe d education prioritaire.

                                                                            Quant au blocage europeen, vous oubliez de mentionner l utilisation du droit de veto par des pays comme Chypre ou les pays baltes sur des dossiers ou il y avait un concensus communautaire pour des raisons de geopolitique locale.

                                                                            Il faudra une revolution culturelle consequente pour que la proportionelle devienne possible.


                                                                          • Frédéric BOYER Frédéric BOYER 19 juin 2007 23:47

                                                                            Bravo et merci pour cette opportune tribune,

                                                                            Certes, comme semblent le remarquer beaucoup, les voix du premier tour se seraient distribuées différemment, et probablement de façon plus favorable à tous les partis autres que l’UMP et le PS, qui ne tiennent que par le pouvoir d’agrégation du scrutin uninominal majoritaire à deux tours.

                                                                            Mais le mode de scrutin actuel pose une autre question, au moins aussi importante. De Gaule a écrit des pages qui mériteraient d’être relues sur la médiocrité du personnel politique qu’a produit ce mode de scrutin sous la IIIème République. En effet, la représentation nationale, qui est censée représenter le peuple et légiférer en son nom est principalement constituée de petits potentats locaux qui promettent force crèches et déviations. Comme l’a dit le candidat UMP élu dans ma circonscription : « Je serais vigilant sur les transports à Viroflay ». Quelle grande perspective pour la Nation que d’être représenté à l’assemblée par un élu qui se préoccupe de Viroflay. Pour remédier à cela, il faudrait interdire aux candidats à la députation de détenir le moindre mandat local, ou encore, comme le préconisait de Gaulle, alterner régulièrement les différents mode de scrutin, parce que la proportionnelle a aussi ses défauts : elle fait la part trop belle aux appareils.

                                                                            J’espère que nous aurons l’occasion d’en débattre prochainement au sein du Mouvement Démocrate

                                                                            Bien cordialement.

                                                                            Frédéric BOYER


                                                                            • Gilles Gilles 20 juin 2007 08:12

                                                                              Doublement des députés ? Doubler le coût ? Alors que déjà une grande partie n’est élue que virtuellement puisqu’ils vont peu, voir jamais, sur les bancs de l’assemblée ? Que la plupart ne prennent jamais la parole ni ne sont membres d’aucune commission ? A quoi ça sert ! Nombre pays on beaucoup moins de députés est ont pourtant plus peuplés.

                                                                              Ensuite, un double-système majoritaire/proportionnel est non seulement injuste mais rendrait les raisons du vote opaque, voir illisible. L’électeur privilégiera t-il le vote utile pour faire élire telle people de la politique dans sa circonscription ou le vote « militant » en lien avec ses convictions intimes misant sur la proportionnelle ? Un peu des deux surement, en fonction des circonscriptions.

                                                                              Non, il faut supprimer le vote par circonscription, incitant au clientélisme et à la démagogie (« votez pour moi, et je ferai tout pour votre circonscription, même au détriment de l’intérêt supérieur de nos voisins et de la nation »). Le découpage électoral donne aussi lieu à des magouilles (cf interview de Pasqua sur son découpage de 1986) car le pouvoir en place tend à s’avantager dans sa découpe. (la carte des résultats Vs le pourcentage de vote en est une preuve.

                                                                              Le mieux est un scrutin proportionnel national (ou régional à la rigueur), type européennes, avec un pourcentage minimum de voix pour avoir des élus, et éventuellement une prime en élus aux listes les mieux placées (comme pour les municipales). L’assemblée aura ainsi facilement une majorité franche, moyennant une alliance ou deux, et chaque tendance sera représentée. Cela poussera les petits partis à s’allier pour les élections, rendant plus visible l’offre aux électeurs. Les députés n’auront plus d’ancrage local !


                                                                              • funram funram 22 juin 2007 03:51

                                                                                Il ne s’agit pas ici de doubler le nombre des députés mais de simuler le POURCENTAGE (et non le nombre de sièges) qu’aurait obtenu chaque parti à ces éléctions avec ces résultats. Or, sauf en ayant l’immanance, comment savoir de quelle manière redécouper les circonscriptions de manière à obtenir une représentation juste des élécteurs à travers 288 ou 289 députés ? Aussi faut-il adjoindre des sièges « fictifs » en même nombre pour avoir le pourcentage qu’aurait donné la proportionelle à 50% avec ces résultats.


                                                                              • franc3704 20 juin 2007 10:41

                                                                                Je ne suis pas d’accord pour modifier le scrutin électoral de l’assemblée nationale sans toucher au sénat. Je suis pour des scrutins simples, compréhensibles des citoyens, qui n’entachent pas la démocratie de suspicion de manipulations. Ma position est la suivante :

                                                                                Je ne comprends pas que dans la plupart des partis politiques, on reste attaché à « instiller une dose de proportionnelle dans les élections législatives ».

                                                                                Cette proposition de compromis est le plus mauvais choix qu’il soit possible de faire en matière de réforme électorale :
                                                                                - Pour les électeurs cela fait « bricolage et magouillage » et ne contribue pas à la réhabilitation du politique, comme si les politiques étaient incapables de faire de vrais choix compréhensibles par tous ;
                                                                                - Cela ne résout pas le problème d’une absence de réelle représentation des forces politiques du pays.

                                                                                Je propose depuis longtemps une amélioration de la représentation politique du pays sur 2 axes : * Ne pas changer le mode d’élection à l’Assemblée Nationale ; il a l’avantage d’être clair et de permettre à des candidats d’être élus s’ils ont un bon parcours local, éventuellement, hors du soutien d’un appareil politique ; nous venons d’en avoir une illustration flagrante dans l’Aisne. 2 des 3 élus de gauche, élus, d’ailleurs, avec les meilleurs scores, n’avaient pas l’aval du PS au premier tour. Cela veut dire que si nous avions été dans un scrutin à la proportionnelle, les candidats auraient été choisis par le PS et n’auraient pas été élus. Les citoyens auraient été cocufiés par les appareils des partis. * Elire les sénateurs à la proportionnelle intégrale à un tour , dans des circonscriptions régionales, avec une limite, par exemple de 5% des suffrages exprimés ; L’intérêt en est que nous aurions alors une chambre plus en phase avec les préoccupations régionales ; * Procéder au renouvellement des 2 chambres en même temps. Cela aurait l’avantage,
                                                                                - d’avoir 2 chambres élues sur des modes de représentation complémentaires et clairs,
                                                                                - d’assurer, enfin, une représentation exacte, tous les 5 ans, de la géographie politique du pays,
                                                                                - de supprimer un mode d’élection issu directement de l’ancien régime, inique, et instance de blocage systématique à une politique de réforme de la société ; le régime électoral du Sénat se fait déjà, pour partie, à la proportionnelle, dans les départements les plus importants mais sur un collège électoral de grands électeurs ce qui, au XXIème siècle, est scandaleux.

                                                                                Proposition complémentaire : pour redonner leur place aux assemblées, élire le Président de la République systématiquement dans les semaines qui suivent le renouvellement de l’Assemblée Nationale et du sénat et pas avant.


                                                                                • Gilles Gilles 20 juin 2007 18:15

                                                                                  Et que pensez-vous Frank de cette réforme du sénat ?

                                                                                  http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=20041


                                                                                • Mango Mango 20 juin 2007 10:46

                                                                                  Merci @ l’auteur pour cet article clair et concis.

                                                                                  Merci aux commentateurs pour leurs avis argumentés, pour ou contre la proportionnelle, pour ou contre en fonction de la dose, pour ou contre les projections de l’un ou de l’autre...

                                                                                  Je n’avais personnellement pas d’avis sur la question, mais il apparaît évident que :

                                                                                  - la proportionnelle permettrait d’éviter le sentiment de frustration qu’éprouve une partie non négligeable de la population, qualifiée d’« extrême », et en l’autorisant à prendre part au débat politique reconnu et officiel, susciterait un intérêt plus sain et constructif de cette population pour la démocratie. Peut-être y aurait-il moins de dénigrement des politiques ? Je n’en suis pas persuadée, mais je crois que ça vaudrait la peine d’essayer.

                                                                                  - l’argument d’une France « ingouvernable » revient souvent. En fait, ce serait sans doute une France plus difficile à gouverner, certes, mais pas « ingouvernable ». Et après tout, nous votons pour des représentants (qui sont d’ailleurs des fonctionnaires, tout comme ceux qu’il est de bon ton de fustiger), pour qu’ils travaillent au service de la République et des citoyens. Je ne vois pas pourquoi on devrait leur faciliter la tâche. La France est complexe et multiple : c’est bien le moins que de demander à nos gouvernants d’avoir un minimum d’esprit d’analyse et de synthèse.


                                                                                  • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 20 juin 2007 14:35

                                                                                    L’objet de cet article était, initialement, de montrer ce qu’auraient donné les résultats des législatives de 2007 avec le mode de scrutin semi-proportionnel que préconise le MoDem. Ceci, afin de démontrer solidement que cette réforme introduirait davantage de pluralisme à l’Assemblée sans rendre le pays ingouvernable.

                                                                                    Je suis surpris, et c’est vraiment une excellente surprise, par le taux particulièrement élevé de réponses à cet article, même pour un article publié sur AgoraVox. Je suis également très surpris, et là aussi c’est une excellente surprise, par la qualité des arguments et des données de bon nombre d’interventions. Il me semble que ceci tend à prouver, si besoin était, qu’il y a dans l’opinion publique un réel intérêt pour le problème du mode de scrutin des élections législatives, sans doute nourri par la frustration de deux électeurs sur cinq privés de représentation décente par les règles actuellement en place. Il me semble aussi que ceci tend à prouver que, du fait du Web 2.0, la classe politique sous-estime largement à quel point la population internaute s’informe et se documente.

                                                                                    Ce débat souligne dans de nombreuses interventions les limites de la modélisation que j’ai calculée. Je tiens d’ailleurs à remercier particulièrement celles et ceux qui ont fourni, au fil des échanges, des éléments chiffrés et de la documentation permettant de compléter utilement cet article. Pour ma part, j’ai tenu à exposer très clairement la façon dont je m’y suis pris (ce que la plupart des instituts de sondages et grands médias ne font pas en publiant leurs résultats) : j’espère que cela aura permis de montrer, en annexe de ce débat, que toute modélisation (sondages, taux de chômage, etc.) est par nature partiellement fausse, parce qu’elle intègre toujours au départ des partis pris méthodologiques qui biaisent ses résultats.

                                                                                    Concernant la réforme institutionnelle la mieux à même de nous donner un pouvoir législatif à la fois aussi efficace et représentatif que possible, je crois qu’il faut raisonner à deux niveaux pour être réaliste : imaginer ce qui est souhaitable, et imaginer ce qui est faisable. Au niveau du souhaitable, je crois que la meilleure solution serait de garder le scrutin actuel à l’Assemblée en redécoupant enfin les circonscriptions, et d’élire le Sénat à la proportionnelle intégrale : nous aurions ainsi à la fois une majorité stable à l’Assemblée pour gouverner, un Sénat qui intègre dans le pouvoir législatif la diversité des opinions des Français, et davantage de compromis que d’affrontements frontaux dans notre vie politique. Au niveau du faisable, en revanche, je voudrais souligner que le Sénat est littéralement « verrouillé » : pour résumer, le réformer n’est possible qu’avec son propre accord, et là le corporatisme de la classe politique bloquerait tout, ou en modifiant la Constitution directement par référendum, sachant que c’est en essayant cette voie que Charles de Gaulle chuta sur le référendum de 1969. Au niveau du faisable, donc, il convient d’intégrer que le Sénat est « intouchable », et dans ce cas, je crois que la meilleure réforme possible est d’élire la moitié des députés par circonscriptions, et l’autre moitié à la proportionnelle.

                                                                                    J’ajoute que cette réforme, en plus d’avoir les effets bénéfiques de faire chuter l’abstention, de mieux représenter les opinions des Français, d’éviter les majorités déconnectées des rapports de force politiques réels, et d’instaurer davantage de compromis que d’affrontements frontaux dans notre vie politique, aurait un immense avantage : ce serait une réforme facile à mettre en place. Il suffirait en effet d’une loi électorale votée à l’Assemblée nationale, couplée au redécoupage des circonscriptions qui doit de toute façon intervenir avant 2012.

                                                                                    Opérer cette réforme n’est donc, comme souvent, qu’une affaire de volonté politique de la part de la majorité en place. Or comme, par définition, vous êtes rarement tenté de modifier les règles qui vous ont donné la majorité, il y a peu de chances que l’Etat-UMP produise autre chose qu’une réformette cosmétique du mode de scrutin aux législatives. En définitive, le dernier mot revient donc aux électeurs, qui s’ils veulent davantage de diversité à l’Assemblée, doivent soutenir les partis sincèrement déterminés à mettre en place cette réforme.

                                                                                    Amicalement,

                                                                                    Thomas Guénolé


                                                                                    • arturh 20 juin 2007 18:13

                                                                                      La proportionnelle rend la France complètement ingouvernable :

                                                                                      IIIème République : rien que pour l’après guerre, de 1920 à 1940 : 44 gouvernements, soit en moyenne plus de deux par an !

                                                                                      IVème République, de 1947 à 1959, soit 13 ans : 24 gouvernements, soit presque deux par an !

                                                                                      La proportionnelle affaiblit la France, c’est parfaitemlent clair et ne conduit qu’à une chose, la défaite !


                                                                                      • funram funram 22 juin 2007 04:01

                                                                                        Tut tut tut ! Je m’insurge, là !

                                                                                        Vous oubliez qu’à cette époque déjà lointaine, et aussi bien dans la IIIème République que dans la IVème, c’est le parlement et non le président qui élisait les gouvernements et pouvait à tout instant (vote des deux tiers des députés pour la IIIème république et de la moitié pour la IVème république) les révoquer (aujourd’hui, l’assemblée nationale a toujours ce pouvoir par un vote aux deux tiers, mais cela n’est arrivé que pour destituer Pompidou en 1968). Ce même système avait été utilisé en Espagne lors de la Seconde République et avait abouti à une vingtaine de gouvernements en une décénnie, mais depuis le retour de la monarchie, la nomination du gouvernement se fait à l’instigation du premier ministre. Or, l’assemblée est toujours élue à la proportionnelle (je crois qu’il s’agit toujours d’une proportionnelle totale avec un seuil de représentativité de 5%), ce qui n’empêche pas les gouvernements de durer 5 ans.

                                                                                        Voila comment en oblitérant certains faits on parvient à déformer la réalité dans un argumentaire.


                                                                                      • Albert Ricchi Albert 22 juin 2007 01:08

                                                                                        Bonsoir Thomas,

                                                                                        Tout à fait d’accord avec toi pour dire notamment que la proportionnelle n’accoucherait pas d’une Assemblée « ingouvernable » et que ce type de scrutin permet de représenter plus équitablement la diversité des opinions des Français, sans empêcher l’apparition d’une majorité stable.

                                                                                        En ce qui concerne toutes les projections en sièges qui ont pu être faites, notamment par « Le Monde », je suis beaucoup plus réservé car il faudrait faire en réalité autant de projections qu’il y a de modalités différentes d’aménagement du scrutin proportionnel.

                                                                                        Savoir d’abord s’il s’agit de proportionnelle intégrale ou d’un scrutin mixte. L’intégrale peut être réalisée dans un cadre national, régional ou départemental comme le système Joxe de 1986.

                                                                                        Dans le cas d’un scrutin mixte, il convient surtout de savoir dans quelles proportions ; la proposition de Bayrou (50/50) ou celle du PS (20/80), d’ailleurs jamais mise en place par ce parti resté au pouvoir pendant plusieurs années.

                                                                                        Le système mixte le plus intéressant semble être celui de François Bayrou, les députés élus à la proportionnelle l’étant dans le cadre de circonscriptions régionales. Mais on peut imaginer aussi qu’ils le soient dans un cadre national ou départemental.

                                                                                        La fixation d’une barre à 5%, ou moins, pour être admis à la répartition des sièges à la proportionnelle, peut avoir aussi une importance capitale.

                                                                                        Enfin, les députés élus au scrutin majoritaire devraient l’être dans le cadre de nouvelles circonscriptions et là encore la façon de découper ces nouvelles circonscriptions, de façon honnête ou à la « Charles Pasqua » serait déterminante.

                                                                                        C’est pourquoi, toute projection en sièges à partir des résultats tels qu’ils ressortent du dernier scrutin me parait hasardeuse si l’on n’aborde pas préalablement ces questions.

                                                                                        A bientôt de te lire sur Agora ou sur mon blog :

                                                                                        http://reformeraujourdhui.blogspot.com/

                                                                                        Amicalement

                                                                                        Albert


                                                                                        • Nemo 22 août 2007 14:54

                                                                                          Histoire d’être original, j’adhère tout à fait à cet objectif d’une meilleure représentation des forces politiques françaises au Parlement. Cependant, je ne crois pas que l’exemple que vous prenez -à savoir les législatives que l’on vient de vivre- puisse avoir valeur de preuve de viabilité générale du système proportionnel.

                                                                                          Ces élections ont été, comme les autres, très particulières, avec de fortes spécificités, qui ont fait notamment que rarement un seul parti aura obtenu autant de voix. Je n’ai pas eu le temps de lire toutes les contributions, ni même de me plonger dans l’historique des élections législatives de la Vè République, mais j’ai bien l’impression que le même système appliqué à d’autres élections législatives antérieures aurait donné des résultats bien différents (si l’on prend pour hypothèse que le vote des électeurs aurait été strictement identique), et auraient pu conduire à des conclusions opposées aux vôtres.

                                                                                          Bien sûr, il n’y a pas de système parfait -ca se saurait-, mais histoire de nourrir le débat, pourquoi ne pas remettre en cause un tabou, à savoir les circonscriptions elles-mêmes ? Pourquoi ne pas faire de la France une immense circonscription (adieu les découpages alambiqués prévus pour favoriser tel ou tel), avec un scrutin de liste ?

                                                                                          Les députés, libérés de leur besoin iméprieux d’ancrage local, seraient probablement plus assidus sur les bancs de l’assemblée. Et l’on pourrait alors s’inspirer de ce qui est à mon sens le meilleur scrutin au monde, à savoir celui qui a cours dans nos communes.

                                                                                          La moitié des sièges au parti qui arrive en tête, et l’autre moitié répartie strictement à la proportionnelle. Le financement public des partis serait assis sur le seul score en nombre de votes -et sans relation avec le nombre de députés, car ce serait injuste.

                                                                                          Quid de l’ancrage local ? Le Sénat, jamais avare de raisons propres à justifier son poids et sa raison d’être, se fera un plaisir d’assumer ce rôle, qui d’ailleurs correspond assez bien à son mode de désignation.

                                                                                          Une autre solution serait d’ajouter les élus à la proportionnelle au Sénat. Mais de là à ce qu’il accepte de voir débarquer au Luxembourg Arlette, Besancenot, et Le Pen, je pense qu’il y a encore de la marge.

                                                                                          Je pense d’ailleurs que tout le problème est finalement là. Accepter, même une dose, de proportionnelle en France, c’est accepter de retrouver ces gens là sur les bancs du Parlement, avec le titre de « député » ou de « sénateur », c’est-à-dire de « représentant du peuple ».

                                                                                          Et cela gêne pas mal de monde aux entournures. Alors tant pis si cela écrase l’un ou l’autre parti du centre au passage - de toutes façons on les recyclera au Sénat ou aux Européennes. On se refile la patate chaude, car personne ne veut être celui ou celle qui aura fait rentrer le FN au Parlement. Probablement, cette peur de voir une telle étiquette coller à la peau est un inhibiteur suffisamment puissant pour repousser, une fois de plus, l’introduction de la proportionnelle au Parlement.

                                                                                          Il n’empêche, sachant que tout système électoral a ses faiblesses, quelles pourraient être celles d’un scrutin de liste à circonscription nationale, sur un mode inspiré du scrutin communal (50% pour le parti arrivé en tête, 50% répartis à la porportionnelle intégrale) ?

                                                                                          Au plaisir de vous lire,


                                                                                          • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 22 août 2007 15:08

                                                                                            Si on parle de réforme idéale, je recommanderais plutôt que le mode de scrutin reste le même à l’Assemblée, et que le Sénat soit élu nationalement à la proportionnelle intégrale. Nous aurions ainsi une Assemblée qui garantit une majorité pour gouverner le pays, et un Sénat représentant équitablement les courants d’opinion du pays.

                                                                                            L’ennui est qu’une telle réforme supposerait une révision de la Constitution. Or techniquement, ce n’est faisable que par référendum déclenché par le président, ou avec l’accord à une très large majorité de l’Assemblée... ou du Sénat lui-même. Dans un cas, peu de chances que le président s’y risque, et dans l’autre, peu de chances que les sénateurs votent pour la fin de leur propre sinécure.

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