Sarko, le relanceur petit bras
La gestion de la crise économico-financière illustre de manière parfaite les ressorts de la tragi-comédie Sarkoziste.
Acte 1 : Justifier coûte que coûte la politique du paquet fiscal. Nicolas Sarkozy voit dans les bons chiffres de croissance du premier trimestre 2008, la preuve de la pertinence et de l’efficacité de sa politique économique qui permet, selon lui de mieux résister à la crise que nos voisins. Comme à son habitude, il ne peut s’empêcher de pérorer : « A tous ceux qui, à longueur d’articles et de commentaires, expliquaient que rien n’est possible, j’envoie ce chiffre ». Mais hélas notre coq ne pourra pas longtemps bomber le torse, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,3 % d’avril à juin.
Acte 2 : Conjurer le spectre de la récession. Au lieu de faire face aux graves difficultés économiques qu’annoncent ces mauvais chiffres, le Gouvernement s’installe dans un déni de réalité. Ainsi François Fillon déclarait dans le Figaro du 18/08/08 « Nous n’avons pas besoin d’un plan de relance, qui serait un plan de relance artificiel » et qu’il « n’est pas raisonnable de parler de récession » ; l’année 2008 sera, pour la France, celle d’une « croissance positive »,conclut-il.
Acte 3 : Un budget de rigueur. En toute logique, le Gouvernement proposait, pour 2009, un budget de rigueur avec des dépenses publiques en baisse (y compris dans les secteurs de l’emploi et du Bâtiment) et la hausse de différents prélèvements. L’objectif affiché, la maîtrise du déficit public. Les critiques pleuvent, y compris de la droite parlementaire (voir article ici), qui fustigent le décalage entre ce budget avec la situation économique du pays. Le Gouvernement n’en a cure et campe sur ses positions. Nous sommes au mois de Novembre, c’était il y a peine quelques jours.
Acte 4. Le virage sur l’aile Keynésien. Les mauvais chiffres (chômage, croissance ...) se succédant les uns aux autres, le Gouvernement se trouve contraint d’utiliser la bonne vieille recette Keynésienne des temps de crise, l’arme budgétaire. Pour camoufler ce qui constitue un véritable revirement, on sort les tambours et la grosse caisse autour de l’annonce du plan de relance, présenté comme une nouvelle inspiration géniale du Chef.
Celui-ci en profite pour ouvrir en grand son sac à superlatif : "ambitieux, audacieux, imaginatif", bref, "un plan historique", "un nouveau new deal". Mais qu’en pense les économistes ?
Pour Guillaume Duval, d’Alternative Economique", les dispositions annoncées ressortent plus "d’une correction utile que d’un nouveau new deal" (lire article ici). Il développe son point de vue dans cette vidéo (cliquez sur le lien ci-dessous).
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