Quelle mouche l’a piqué ?
Cette expression populaire évoque les réactions d’un individu qui s’emporte sans grande raison.
Pourtant les mouches et autres insectes piqueurs ne sont pas à prendre toujours à la légère.
Le Chikungunya est l’un d’eux et, alors que l’on croyait qu’il se contentait de sévir de l’autre coté de la planète, un touriste aveyronnais de retour des Antilles nous apprend une nouvelle fois que ces moustiques voyagent eux-aussi. lien
Le moustique tigre, vecteur de cette maladie, est pourtant dangereux puisqu’encore aujourd’hui, il n’existe aucun traitement, et que chez les personnes fragiles, cette maladie peut aller jusqu’à entraîner la mort, puisque depuis le mois de mai, une véritable hausse des cas de chikungunya a été constatée : 47 cas ont déjà été dénombrés, beaucoup plus que les 2 petits signalements notés en 2010. lien
Auparavant, il n’avait été signalé depuis 2004 que dans le sud de la France, et le voilà maintenant en Vendée, mais c’est sans commune mesure avec les cas recensés aux Antilles qui se compte par plusieurs milliers par semaine, de 3200 à 6500. lien
Les services de l’état, comme toujours, nous affirment qu’il n’y a pas de risque d’épidémie…on ne demande qu’à les croire, mais ne s’agit-il pas seulement de rassurer ?
Hélas le moustique tigre n’est pas le seul insecte piqueur dangereux : il y a aussi la mouche charbonneuse, ou stomoxe, présente dans toute l’Europe.
Elle importune surtout les ruminants, mais il lui arrive de s’en prendre aux humains…
C’est ce que le grand compositeur Alexandre Scriabine avait appris à ses dépens, puisqu’il en est mort à l’âge de 43 ans.
Mais le plus étonnant est que ce compositeur d’avant-garde, jugé mystique ou fou par les uns ou les autres, portait un amour particulier aux insectes, qui le lui ont donc bien mal rendu.
Il avait en effet écrit une Sonate, la numéro 10, qu’il avait dédié aux insectes, dont il disait qu’ils étaient « les baisers du soleil ». lien
Original aussi d’apprendre que ce compositeur si novateur a participé à sa manière à la conquête de l’espace, puisque lors du premier vol humain dans l’espace, celui de Gagarine, au printemps 1961, la radio soviétique avait diffusé sa musique tout le temps qu’avait duré le vol du cosmonaute, en hommage peut-être à sa Sonate n°4 dont le thème était « le vol de l’homme vers l’étoile, symbole du bonheur ». vidéo
Ce précurseur du dodécaphonisme avec son accord synthétique à 6 notes, avait aussi eu l’idée de mêler les couleurs et les notes de musique, en mettant au point un clavecin qui associait couleurs et sons dans son œuvre « Prométhée, le poème du feu » allant aussi jusqu’à faire intervenir le souffle du vent dans l’une des ses œuvres. lien
Grand admirateur de Chopin (il plaçait des partitions de Chopin sous son oreiller avant de s’endormir), Scriabine aura traversé l’univers de la musique classique comme un météore…
Si Josh Olson a mis les insectes tueurs au cœur de son film « infested » (lien) le chikungunya et la stomoxe ne sont pas les seuls a représenter un danger pour nous, pauvres humains fragiles, il faudrait ajouter dans la liste la Tarentule, la veuve noire, certaines fourmis, les frelons et les guèpes, les abeilles meurtrières…. vidéo.
C’est à l’homme qu’il faut attribuer la création de ces dernières, appelées aussi « abeille à miel africanisée », puisque elles ont été fabriquées en laboratoire à la suite d’expérimentations, à la fin des années 50, et depuis elles ont pratiquement envahi tous les Etats Unis d’Amérique.
Quand aux tarentules et mygales, elles ne sont pas les seules araignées dangereuses, l’araignée recluse brune, appelée aussi araignée violoniste, (rapport à la forme de violon que l’on peut voir sur son corps) (loxosceles reclusa) pose de gros problèmes : sa morsure provoque la mort des cellules de la peau, la région atteinte devient violette, puis noire, et les conséquences pour l’humain mordu peuvent être fatales. lien
Pour l’instant on ne la trouverait que dans les pays chauds, et surtout sur le continent américain, mais elle est présente aussi à New York, et avec le dérèglement climatique, on n’est pas à l’abri de surprises, d’autant qu’en 2009, un habitant d’Orange a été soigné pour un loxoscelisme, sans qu’il soit prouvé qu’il s’agissait bien d’une morsure de l’araignée recluse brune. lien
A Marseille, la même année, une jeune fille avait aussi été hospitalisée, et elle prétendait avoir été victime de cette araignée. lien
Et quid de la fourmi de feu (solenopsis invicta), qui, suite au danger réel qu’elles représentent ont fait l’objet d’opération d’éradication dans le comté d’Orange aux USA ?
Autre fourmi inquiétante, la fourmi sauteuse (myrmecia pilosula) dont la morsure peut aussi être mortelle : elle provoque d’abord des troubles de la vue, puis des crampes, des douleurs abdominales intenses, provoquant la perte de connaissance de la victime.
Elles s’accrochent à leurs proies grâce à leurs mandibules, pouvant piquer à plusieurs reprises la même personne et il n’existe pas d’anti-venin pour cette espèce. lien
Pour fermer la marche macabre, il est temps d’évoquer la tique (ixodes scapularis), capable de transmettre la fièvre récurrente, et surtout la maladie de Lyme, entrainant une possible paralysie, voire même la mort. lien
Tout ça est souvent l’affaire de virus transmis, et celui d’Ebola apparu en 1976 est encore une énigme, mais il est probable que les insectes en soient aussi le vecteur. lien
Quelle qu’en soit l’origine, ce virus pose des problèmes plus importants qu’il ne parait : 2 journalistes, Jeanne Richard et François-Damien Bourgery, ont imaginé pour Rfi un scénario troublant, mais rassurant.
Il faut en effet rappeler que le temps d’incubation du virus varie de 2 à 21 jours. lien
Or aujourd’hui, des individus qui ont été en contact, dans les hôpitaux, ou ailleurs, ont quitté les pays concernés, et s’il est vrai que du coté aéroports africains, les contrôles sont sérieux, pour une personne porteuse du virus, les symptômes pouvant, ne se déclarer qu’au bout de 21 jours, le sperme peut continuer de transmettre le virus jusqu’à 7 semaines après la guérison clinique.
Ils ont imaginé le cas d’une personne fictive, un homme ayant contracté le virus Ebola, quittant la Guinée à la fin de ses vacances, le 5 aout, et si il a bien été examiné et contrôlé à l’aéroport de départ, il ne le sera pas à son arrivée en France. Ce choix délibéré est justifié par Jean-Marc Manuguerra, chef de laboratoire à l’institut Pasteur : « la surveillance à l’entrée de pays non affectés ne fonctionne pas. Il est plus intéressant de mettre en place des outils de surveillance à la sortie des pays contaminés » affirme-t-il.
En fait, même un contrôle à la sortie de l’avion aurait pu se révéler négatif, vu le temps d’incubation du virus.
Or le 13 août, la personne en question réalise qu’il ne va pas bien…fièvre, maux de tête…et fort heureusement, il va voir un docteur, et se retrouvera une heure plus tard à l’Hôpital Bichat, au service des maladies infectieuses et tropicales, et finalement sera sauvé…lien
Scénario bien optimiste pour une maladie pour laquelle il n’existe aucun traitement disponible sur le marché à part quelques expérimentations en cours…
Bien sur, il y a ce fameux sérum « ZMapp » qui vient de quasi sauver 2 humanitaires américains qui avaient contracté le virus, mais le vaccin ne pourrait être prêt qu’a la mi-2015 après des essais cliniques sur des humains…d’autres estimant qu’il faudrait tabler plutôt sur 2020. lien
Mais quid de toutes les personnes que notre sujet aura rencontrées entre le 5 et le 13 août qui auront été peut-être contaminées et combien aurait-il pu en rencontrer en 8 jours, voire en 21 jours ?…
On sait que ce virus se propage par « le sang, les secrétions, et les liquides biologiques de personnes infectées », ce qui ouvre un champ assez large de possible contamination, surtout lorsque l’on connait les rites funéraires pratiqués en Afrique de l’Ouest, provocant la contamination de toute une communauté. lien
A voir l’augmentation exponentielle de la propagation d’Ebola qui a provoqué la mort de plus de 1000 personnes pour près de 2000 dénombrés, il y a de quoi s’inquiéter. lien
Pourtant les milieux autorisés rappellent que ce virus reste moins dangereux que le sida, ou le paludisme…affirmant qu’il y a peu de risques qu’il se propage en France. lien
Ce que conteste Patrick Balkany, déclarant récemment qu’il y a des cas en France qui nous sont cachés, mais quel crédit peut-on lui donner ?. lien
En tout état de cause, il est probable que l’OMS ait volontairement minimisé l’importance du problème d’autant que « médecins sans frontière » jugent la situation maintenant incontrôlable, et le nombre de victimes largement sous-estimé. lien
Mais revenons à nos insectes…
Ils ont survécu aux dinosaures, et lorsque l’homme aura disparu de cette planète, il restera la grande majorité de tous les insectes, puisque certains résistent même aux agressions nucléaires.
Ils sont 500 000 fois plus nombreux que les êtres humains, et ils sont, tout comme les humains, partie intrinsèque de cette planète.
Comme dit mon vieil ami africain : « Marche sur une fourmi et mille autres t’attaquerons ».
L’image illustrant l’article vient de « www.notre-planete.info  ;» ;
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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