Pas ce soir, chéri(e)
Une exposition à l’Université Libre de Bruxelles essaie de raconter l’évolution de la vision qu’a la société sur la sexualité, de 1800 à nos jours avec ce titre « Pas ce soir, chéri(e)... »
C’est une première belge, voire... européenne ! Est-il dit. Bruxelles est la "capitale de l’avortement" pour déblayer le terrain.
Dans le cadre de son 175ème anniversaire, l’ULB organise cette exposition et présente, jusque fin mai, un retour en arrière dans le temps pour retrouver toutes les filières du sexe.
La sexualité est un objet d’histoire comme l’est la vassalité carolingienne, les guerres... Pour y arriver, il fallait résolument sortir les cadavres des placards et devenir généalogiste en herbe.
Cette exposition ne fait pas dans l’érotisme. Elle est le fruit d’une démarche scientifique qui invite les visiteurs à réfléchir notamment sur les notions de ce qu’on considère comme normalités, comme transgressions en suivant les époques successives à partir du 19ème siècle.
Comment nos arrière-arrière-grands-parents se rencontraient-ils ? La séduction, l’intimité, l’amour, comment y pensaient-ils ou le pratiquaient-ils ?
De tout temps, il y a eu le désir. L’amour, le plus vieux métier du monde, existait déjà dans les bordels de Pompéï, pour faire oublier les interdits. La volupté, le plaisir ont pris progressivement le pas sur des idées strictes de chasteté lors des deux derniers siècles. Ils ont été seulement freinés par la maladie, la damnation et la condamnation sociale.
Défis pour les pratiquants du sexe de tous les âges et de toutes les époques. Défi de le raconter cela pour l’historien. Au programme : de vieilles affiches relatant des souvenirs, des objets insolites et des commentaires historiques. Exemple : cette prescription médicale pour les hommes impuissants. Cette prescription pouvait même prévoir la flagellation...
Cinq chapitres ou séries de tableaux qui vont décrire cette histoire "Pas ce soir, chéri(e)".
Une famille modèle
Pour cette partie, rien ne vaut les exemples de vies individuelles, de constructions familiales avant, après mariage et en couple. Histoires qui commencent toujours par "il était une fois...", découvertes au grenier dans une boîte à chaussures.
Alors comme il était dit sur un des tableaux "Toute ressemblance avec des personnages ou des situations réels ne serait que pure coïncidence..."
- Lors d’un bal en dansant la valse, la romantique, Adélaïde avait rencontré le débauché, Rodolphe qui avait 15 ans de plus qu’elle. Les romans dans la tête d’Adélaïde lui revenaient. En bel homme d’affaires, les parents étaient conquis et ils sont passés ensemble chez le notaire. De l’amour et de la nuit de noces, ni la mère, ni la fille n’avait pas osé en parler. Hors sujet, la fille devait comprendre ses devoirs d’épouse. La nuit de noces fut ressentie par Adélaïde comme un acte contre-nature. Dans le confessionnal, devait-elle trouver son salut ? Elle ne put contrer les droits de mari. Lui avait compris que la bonne Marie allait lui donner un surplus de plaisir. Le petit Pierre est né des premiers émois, arriva, comme il se doit, "dans les choux". Le médecin lui découvrit plus tard des éruptions cutanées. Un examen en commun, la maladie honteuse, la syphilis, les avaient atteints tous deux. Aveu de Rodolphe d’avoir folâtré ailleurs, suivi d’accusations d’y avoir été contraint parce que Adélaïde se dérobait aux devoirs conjugaux. Panique et peur du scandale. Adélaïde finit par demander le divorce, victime de récidives de Rodolphe. Germaine, surnommée Marie, est remontée de sa campagne à la ville pour devenir leur bonne. Elle surprend des disputes très violentes. Très souvent, Monsieur Rodolphe monte chez elle et elle subit, ensuite, ses assauts. Sa vie est très chargée par l’entretien de la maison et elle est contente de sortir pour faire des achats et rencontrer les "collègues". Les amours ancillaires ne sont pas rares. Les servantes deviennent ainsi des "chevaux de Troie" dans les maisonnées bourgeoises.
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L’oie blanche, Thérèse, éduquée dans un couvent, sait que le mariage avec l’impuissant, Paul a pour but de materner pour donner un sens à sa vie. Paul lui fera sa cour avec pudeur, acceptée par la tante adoptive de Thérèse. Le mariage, un voyage de noce mais cela ne se passe pas comme prévu. Puis plus rien. Le bonheur conjugal, les manifestations de tendresses ne suivent pas. Le médecin est appelé.
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La demi-vierge, Alma et le traumatisé, Théo se sont rencontrés après un coup de foudre et un baiser sur la bouche. Ils flirtèrent. Puis la guerre est arrivée. Lorsque Théo est revenu. Les horreurs de la guerre l’ont changé. Au 5ème enfant, Alma l’a avorté.
- Dans le même temps, la pucelle Jeanne s’était donnée, pour le souvenir, à Joseph, avant qu’il ne parte à la guerre. Joseph est tué au combat. Jeanne est enceinte. Elle est chassée par son père. Elle abandonne son enfant. Dénuée de ressources, elle vend son corps à un soldat allemand. Elle devient putain pour un tarif de 2 à 6 marks. Maurice lui apporte des clients. Elle échappe au contrôle sanitaire. La capote fait bien les choses. A la libération, elle est tondue et déménage à Amsterdam pour continuer son métier.
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Vieille fille, Clothilde, a, pour première cause, la mobilisation. Le choix entre le travail et le mariage, une deuxième. Un enseignement de plus en plus féminisé, une sorte d’émancipation. la raison de la deuxième. Elle n’est pas malheureuse, cette tante "Clothilde". Son amie, Marthe a trouvé le réconfort dans l’église et s’est occupé des "pauvres" indigènes au Congo en devenant religieuse.
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Le scout Marcel n’était pas à son coup d’essai avec Yvonne, après la vision de la nature. S’ils devaient arriver chastes au mariage, les livres, tels que "Le Mariage parfait", interdits par l’Eglise et considérés comme pornographiques, devaient leur apporter l’épanouissement conjugal. La vision par l’école, ce sera, pour après, dans l’entre deux guerres.
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Dans les années 70, Yannick et Amélie vont passer par l’école mixte qui gardait tout de même des places pour les filles et d’autres séparées pour les garçons. L’éducation sexuelle a permis de comprendre que les enfants ne viennent pas avec des cigognes. Retarder les premières ardeurs du désir était la raison initiale. Les gadgets sexuels, les estampes érotiques, il s’en vendait à l’abri du regard de la police.
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A 80 ans, Cyril ne cache plus son homosexualité. Il a voulu être le témoin du premier mariage de Philippe et Marc en 2003. Il a milité toute sa vie comme il a dragué : discrètement.
Prescrire et proscrire
Réguler la sexualité dans les discours est progressivement devenu une obsession. Cela passe par la politique et par la religion.
Dès la seconde moitié du 19ème siècle, les goûts de la "clientèle" changent. Si les pratiques de sexualités non reproductibles sont condamnées par les médecins, les raffinements érotiques prennent plus d’importances. Les "perversions", spécialités des prostituées, vont se diversifier. Les découvertes des psychiatres y ajouteront une note officielle, plus scientifique.
A la fin du 19ème, la non-consommation du mariage par l’impuissance naturelle du mari n’est plus considérée comme une faute du mari alors qu’au début, la séparation de corps était plus automatique. Pour qu’il y ait injure, il faut qu’il y ait un refus volontaire. L’argument de la puissance maritale par l’expertise médicale devient la seule manière de contrer un jugement en défaveur de l’épouse.
Dès 1880, des médicaments abortifs sont commercialisés par l’intermédiaire de pilules pour faire revenir les règles. Le prix, en 1910, est l’équivalent à deux kilos de beurre. Bruxelles devient la capitale de l’avortement. Les instruments chirurgicaux étaient utilisés avec des ponctions amniotiques avec une poire et par le curetage exécuté par des faiseuses d’anges, jusqu’à la spécialisation dans des "avortariums". La première vraie pilule en provenance des Etats-Unis est commercialisée en 1961. Elle est prescrite sous de fallacieux prétextes.
Le message chrétien, fondé sur l’antagonisme du corps et de l’âme entraine le mépris de la chair dans un dimorphisme sexuel. Perpétuer l’espèce mais sans plaisirs est le mot d’ordre. Le mariage reste une acquisition de l’identité sociale, plus que du bonheur affectif. Le choix du partenaire devient néanmoins une règle dans la bourgeoisie. Pour la femme, ce sera rester cantonnée dans la sensibilité et la délicatesse. Le corset ne disparait qu’au 20ème siècle. La lingerie intime va attirer les photographes dans un voyeurisme de l’exactitude.
L’anonymat à Bruxelles fit que la ville ne manquait pas de clubs privés où il était possible de partager sa marginalité. Les droits des gays se font de plus en plus ressentir à partir des années 60 et 70.
Mai 68, l’époque yéyé et de "Salut les copains", les mouvements hippies sont les vecteurs de la liberté sexuelle, des joies du sexe libre et décomplexé. Les antibiotiques se chargent de neutraliser la plupart des maladies sexuellement transmissibles. L’orgasme acquiert des vertus politiques. "Déboutonner votre cerveau comme votre pantalon".
On ouvre un club échangiste à Bruxelles avec grand succès. Wilhelm Reich et Herbert Marcuse s’emploient dans la lutte sexuelle des jeunes entre préservatifs et abstinence.
L’amour devient libre pour certains mais pas pour d’autres. La modernité est affaire d’antécédents et d’acceptation de la société.
Des questions viennent à l’esprit. Jusqu’où aller trop loin ? Où est l’hygiène conjugale ? Le sexe tarifé est-il la solution pour calmer les pulsions ?
L’affaire Dutroux a impressionné, traumatisé, même, et a, peut-être, fait revenir la liberté à une case précédente. La pédophilie apporte l’angoisse, mais c’est l’inceste qui continue à la supplanter en fréquence. Les plannings familiaux vont avoir un rôle grandissant.
Le sida va donner un coup d’arrêt à la sexualité et relancer l’enjeu de prévention à la santé publique. Retour à la capote. "Pour vivre heureux, vivons cachés".
Le discours de la religion est toujours le même. Pas de rapports sexuels en dehors du mariage, qui, lui, reste indissoluble. Moralité de la sexualité limitée à la pratique pro-créative hétérosexuelle et monogame. Le confessionnal est l’endroit de repentir de ses péchés. Le célibat est réservé aux "professionnels de l’église". La prudence est préconisée à l’onanisme conjugal par le théologien, Mgr Bouvier. Les pratiques néo-malthusiennes gagnent le mariage.
Le médecin joue l’intermédiaire avec l’arbitrage du prêtre comme psys et sexologues. Ils doivent prouver qu’ils sont plus efficaces pour distancer la religion quitte à s’en faire des adversaires. Question d’hygiène, ils viennent au secours de ce qu’on appelle le "viol légal". Dans les esprits, le terme de "lune de miel", plus doux, remplace celui de la "nuit de noce".
Un excès de volupté sexuelle risque de provoquer la nymphomanie. Alors, on joue à l’économie. Avec humour, on pense aux cycles MMS qui évoluent en fonction de l’âge (Matin, Midi., Soir...). Avec l’expérience, on remarque que la rapidité du coït contribuerait à la frigidité des femmes. L’érotisation du couple conjugal voit son émergence à la fin du 19ème siècle. L’hétérosexualité vise l’activité sexuelle pour le seul plaisir. L’homosexualité passe comme une maladie parmi d’autres et qui peut trouver un traitement par la psychiatrie.
L’analyse des pulsions sexuelles serait le moteur de toutes les actions de l’être humain aux yeux du neurologue, psychanalyste, Sigmund Freud. Dans "L’interprétation des rêves", il dissocie objet et but sexuel. D’après lui, les individus auraient en eux, à l’origine, une disposition bisexuelle. Le développement de la sexualité serait indissociable du développement psychique et de la construction de la personnalité dès l’enfance par la libido. La perversion serait à l’origine de toutes les pulsions humaines.
Dans le domaine du droit privé, sous le Code Civil napoléonien, le sexe légitime reste défini par l’union monogamique avec l’autorité du mari sur l’épouse. Le mariage est fixé à un âge minimum de 15 ans pour la femme et 18 pour l’homme. Les époux se doivent fidélité tout en gardant une différence entre les époux en cas d’adultère. Ce qui constitue une asymétrie soigneusement construite entre hommes et femmes.
Moraliser et réformer
Identifier ceux qui ne respectent ce qu’on appellera plus tard le "politiquement correct" devient une préoccupation vitale. Les déviants sont dangereux et sont à civiliser par la force au besoin, le châtiment qui pourrait aller jusqu’à l’excommunication.
Au 19ème siècle, l’obsession de la dégénérescence entraine les politiques à réguler la sexualité de "L’Autre". L’homme, à son stade le plus avancé, est adulte, blanc et bourgeois. Les classes moyennes sont respectables et discrètes avec une auto-discipline. L’Autre, c’est donc tout le reste. Il faut garder une population saine et prolifique avec un discours eugénique. La colonisation veut imposer aux "primitifs" le modèle occidental. Pas de publicité pour des moyens anticonceptionnels réprimés pour outrage aux mœurs. Il faut protéger et améliorer la race plus que la femme. Francis Galton veut éliminer les causes de la morbidité, de la dégénérescence et séduit, en 1912, les membres de l’"Institut de Sociologie Solvay". L’eugénisme "positif" est promu, dès 1919, par la Société belge d’Eugénique. L’enfant à naître devient le centre de l’intérêt. Demeurer chaste et pur, pour les géniteurs qui doivent passer un examen prénuptial. Les flux migratoires inquiètent et le racisme s’installe. Il faut réglementer la prostitution, préconisée par le médecin Alexandre Parent-Duchatelet pour protéger la population des maladies vénériennes. Les mouvements abolitionnistes prônent la prohibition de la prostitution. Mais c’est en 1948, que la Belgique abolit ce réglementarisme. Dès lors, la théorie rigoriste et la pratique se dissocient dans un choc du contraste.
Entendre et regarder
Représenter la sexualité par l’image, par la peinture, d’abord. La photographie, le cinéma, et la civilisation de l’image va détrôner jusqu’au texte et la littérature. Internet va passer outre les interdits dans la confidentialité du virtuel.
Qui peut et qui ne peut pas passer à l’acte ?
Les révolutions sexuelles ne prennent place que dans les cinquante dernières années.
Le philosophe Michel Foucault avec son livre retentissant "La volonté du savoir" constate une véritable explosion du discours sur le sexe au cours du 19ème siècle. La sexualité devient un objet de savoir, d’attentions et de soins.
Une croisade commence d’abord contre la corruption des jeunes et pour renvoyer la femme au foyer. Mais la révolution est en route avec les années 50. Les rapports Kinsey (1848 et 1953) apportent une bombe culturelle et politique et banalisent le recensement des pratiques intimes. Les années 60 seront celles de la libération des questions sexuelles. La répression est bannie et le patriarcat fait place à l’émancipation des femmes. Comme chevaux de bataille, la contraception et le droit à l’avortement. Et Dieu créa la femme.
L’évolution reste lente en Belgique. Le Dr Willy Peers est détenu en 1973 pour la pratique d’avortements. La loi pour la dépénalisation de l’avortement n’est votée qu’en 1990. Le Roi Baudouin a estimé ne pas pouvoir la signer et s’est mis temporairement en "indisponibilité temporaire de régner".
Il faut politiser la question de la violence envers les femmes en traquant la domination masculine. Les années 80 entament la fin des illusions. La sexualité est ressentie plus libre et plus épanouie se trouve attaquée par le sida qui touche toutes les classes de la société. Entre 1981 et aujourd’hui, on dénombrerait la mort de 40 millions de personnes des suites à cette pandémie. Les années 90, l’hétéronormativité s’impose débats dans les théories "queer" en fixant un modèle normatif de référence.
Libérer et politiser
La dénatalité, après les ravages des guerres, obsède les gouvernants contre les ligues néo-malthusiennes libertaires. "Plus d’enfants pour approvisionner le moloch capitaliste en chair à souffrance, à plaisir, à travail..." disent-elles pour essayer de donner des lignes de conduite qui sortent parfois des convenances éthiques. Libertaire avec des règles naturelles et non plus fixées de manière dogmatique par l’homme. En 1923, il fallait donc empêcher la publicité des moyens anticonceptionnels comme outrages aux moeurs. L’hygiénisme ambiant continue à contribuer au succès du mouvement eugénique. Le culte du corps parfait s’est répandu et pousse à refuser les flux migratoires.
Réglementer la prostitution pour en faire un milieu discipliné et hiérarchisé sous l’autorité administrative pour protéger la famille, tout en permettant d’assouvir les pulsions irrépressibles de l’homme dans la discrétion.
L’enjeu d’une lutte pour respecter l’homme et la femme comme deuxième objectif pour en revendiquer l’égalité civile.
En 2003, la législation reconnait le mariage homosexuel. Ce qui implique la critique de la hiérarchie des sexualités.
Conclusions
L’Etat et l’Eglise ont souvent joué les accords avec les mêmes notes. L’Eglise ne s’est pas rendu compte de l’évolution de la société, mais a été forcée de lâcher un peu de lest.
De quoi sommes-nous libérés ?
Plutôt que libéré des interdits, des refoulements et de la répression, la sexualité est en train de s’affranchir des déterminations naturelles. La croyance dans le Progrès et dans la Science favorise un savoir dispersé qui se développe par la curiosité et les expériences personnelles. Les théories font place à des pratiques très contrastés.
Les débats contemporains s’alimentent pas les questions "qu’est-ce qu’un homme ou une femme". La centralité des Droits de l’Homme et la préservation de la dignité humaine avec les choix individuels, sont les accompagnatrices de vies plurielles. Le sadomasochisme, la sexualité des enfants suscitent toujours beaucoup d’émoi. La multiculturalité s’est attaquée à de nouvelles pratiques qui entrent en conflit avec les idées occidentales. La banalisation de la représentation de la sexualité dans l’espace publique, l’érotisme, l’utilisation d’Internet sont les nouveaux sujets d’inquiétudes. L’Autre est toujours là avec ses questions propres. La panique morale reste, en permanence, dans les parages.
Contraception, homosexualité, sextoys, pornographie, programmes éducatifs d’incitation à la chasteté cohabitent tout en gardant une forme de revendication d’une différence, d’une identité. L’asexualité reste un dysfonctionnement par le "Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux". A l’actif de la médecine, il y a entre autres, la césarienne qui a sauvé beaucoup de femmes et d’enfants, les dépistages du cancer du col de l’utérus.
La chanson, elle, s’est très souvent tournée vers l’amour. Mais ce n’est qu’à de rares exceptions qu’elle a entonné l’aspect sexuel avec l’humour comme avec "Le zizi" de Pierre Perret.
Celle de Gainsbourg "Je t’aime, moi non plus" allait plus loin et ne devait sa célébrité qu’à ce seul dialogue, entre un homme et une femme :
- Je vais, je vais et je viens Entre tes reins Et je Me re-Tiens
- Tu vas et tu viens Entre mes reins Et je Te re-Joins…".
Mais quelle célébrité ? Pour qui ? Et pour quel bénéfice ?
Et après ?
Sujet qui passionne toujours, en cycle, l’actualité de la presse officielle et des forums citoyens ("Un porno sans queue mais avec tête", "Sexe, la révolution française", "Sexe et business, mode d’emploi"...)
"Faut-il brûler Freud ?" est-il demandé dans la presse.
Dans son livre "Le Crépuscule d’une idole", Michel Onfray, qualifié de réfractaire, voulait remettre les théories de Freud à un plus juste niveau. D’abord réconforté à la lecture de "Trois essais sur la théorie sexuelle", suite à sa propre enfance, il appuyait l’idée que la sexualité existe déjà dans l’enfance. Athéiste militant convaincu, par opposition aux salésiens qui lui donnèrent une éducation trop grillagée derrière des préceptes religieux, Onfray réhabilite désormais les matérialistes, comme Spinoza ou Nietszche, contre les idéalistes, comme Platon.
Qualifié de taliban, manichéen par certains, il énonce que conscientiser le refoulement n’a jamais entrainé la disparition des symptômes, ni sa guérison. La thérapie analytique de la psychanalyse ne soignerait que dans la stricte limite de l’effet placebo. Le rapprochement de Freud comme un nouveau Pape, sous le modèle de l’Église catholique romaine avec sa métaphore est probablement, aussi, ce que cache la réaction allergique d’Onfray.
Le Pr Jacques Van Rillaer, à la tête d’une fronde antifreudienne, répète, également, que Freud a menti en lançant "Les Psychanalystes, des mythologies du XXème siècle".
La nature humaine est tellement différente de personne à personne, en dépits des antécédents parentaux, qu’il a, au minimum, partiellement raison.
Très longtemps dans l’histoire, la religion a régné sur ses fidèles par le sexe. Ces derniers temps, c’est l’Eglise elle-même qui doit faire son acte de contrition. Les abus sexuels sortent du chapeau de l’histoire récente. En crise d’autorité, les cours de religions se radicalisent. Le nouvel Archevêque, Mgr Léonard ne veut plus d’un cours de société.
Les rigoristes conservateurs reprennent du poil de la bête ce qui mène à moins de progrès avec cette optique. En 2009, un schisme entre conservateurs et progressistes, avait même fait trembler le Vatican suite à la remise en question de l’utilité des préservatifs face au sida.
En période de crise, en manque de repères moraux, les religions reprennent pourtant encore plus de poids dans l’esprit des populations.
Plus prosaïquement, sera-ce donc choisir entre "Pas de bougui-bougui avant vos prières du soir" ou "ce n’est pas à dieu que j’en veux" ?
Diable de créateur et d’évolutionniste ! Quand on pense, que si nous avions tous été programmés comme hermaphrodites, le choix aurait été sans discussions. Juste une envie de changement aurait suffi pour changer de cap. Etre une femme des années 80 ?
Mais, cela aurait été une autre histoire non moins épidermique, voire, allergique.
Alors, ce soir, chérie, tu veux ou tu veux pas ?
L’enfoiré,
Pour l’humour ?
Petite histoire pour autre chose :
"Un mec regarde sa femme penchée au balcon de leur terrasse et lui crie : mais chérie t’as le derrière aussi large qu’un barbecue !! Choquée par ses paroles elle ne trouve rien à dire. La nuit dans leur lit monsieur ayant envie de sa femme se met à la caresser, la femme se retourne et lui dit : tu sais chéri ça ne sert à rien d’allumer le barbecue pour une si petite saucisse !"
La réponse du berger à la bergère ?
"Comment fait-on pour épouser une femme jeune, belle, riche et intelligente ?" Réponse : "On se marie quatre fois".
Citations :
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"Si par nature, l’homme est une bête de sexe, j’ai toujours eu des animaux de compagnie.", Mae West
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"Dans une société hédoniste aussi superficielle que la nôtre, les citoyens du monde entier ne s’intéressent qu’à une chose : la fête. (Le sexe et le fric étant, implicitement, inclus là-dedans : le fric permet la fête qui permet le sexe", Frédéric Beigbeder
-
"Je suis pour l’égalité des sexes, je prendrai moi-même les mesures.", Thierry Le Luron
-
"L’amour, c’est du sport. Surtout s’il y en a un des deux qui veut pas", Jean Yanne
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