Je tiens à tous vous remercier pour vos réactions qui prouvent que nous sommes nombreux à ne pas être dupes de la mauvaise farce préparée par Messieurs Olivennes et Sarkozy.
« il n’y a aucun moyen de savoir qui est à l’origine du morceau, les artistes n’étant pas crédités »
Vous avez totalement raison. J’ai été très déçu récemment par Canal+ à qui j’avais envoyé un mail car j’avais entendu dans l’émission « + Clair » plusieurs excellents morceaux electro que je n’arrivais pas à identifier. Je pensais naïvement que cette chaine, à vocation culturelle (en tout cas c’est ce qu’elle prétend) me répondrait. Tu parles Charles ! D’ailleurs je m’étonne qu’aucune loi ne les oblige, au moins, à créditer le nom de l’artiste en fin d’émission...
Je viens de lire le discours, c’est effrayant. Grâce à messieurs Olivennes et Sarkozy, nous venons de devenir un des Etats les plus répressifs du monde en ce qui concerne le téléchargement illégal.
Un peu hors sujet mais une autre partie totalement surréaliste :
« Le jeu vidéo peut devenir un art du XXIè siècle s’il parvient à échapper aux dérives qui menacent un certain cinéma international, prompt à séduire et à divertir, appelant aux pulsions les plus primitives, mais impuissant à épanouir et fournir du sens. »
Mais où va t-on là ?? Alors demain on va censurer les films et les jeux trop violents au prétexte qu’ils ne plaisent pas à Nicolas Sarkozy ? On nage en plein délire...
Les majors du divertissement constituent un lobby politique et financier puissant, certainement comparable à celui du pétrole. D’ailleurs, leur ligne de conduite est similaire : ils ont eu la main-mise durant des décénies sur leur marché et refuseront jusqu’au bout de laisser une part, même mince, de leur gateau.
Je suis cependant convaincu que ce système est sur le déclin.
Personnellement, je n’achète plus que des vinyles, auprès de petits labels indépendants, souvent créés par les artistes eux même. Je sais ainsi que sur les 8€ que me coutent un 45t, une grosse partie (entre 30 et 50% parfois plus en fonction des cas), ira dans la poche de l’auteur. Le reste est utilisé pour les réseaux de distribution (normal), le pressage des disques, le packaging, etc. Ce système me semble bien plus sain et constitue une vraie alternative.
Il est aussi possible d’écouter de la musique de qualité, gratuitement, sous licence Copyleft.
De plus, les artistes commencent à réagir. Je pense notamment à l’excellente initiative de Radiohead qui a préféré quitter sa maison d’édition pour s’auto-produire et proposer leur album en téléchargement : vous écoutez puis vous donnez ce que vous voulez.
Le principe n’est pas si stupide que ça économiquement car même si vous ne donnez que 5€, ce sont 5€ qui vont directement dans la poche de Radiohead, contre quelques cents avec le système des majors.
Bref, le rapport Olivennes c’est le chant du cygne de Sony, EMI, Universal et consorts. Une des dernières convulsions d’un animal entrain de mourrir.
On est pourtant, avec l’adoption de cette fameuse riposte graduée, face à une situation juridique absolument inédite.
Le fait qu’une instance administrative puisse détenir des pouvoirs coercitifs et privatifs de liberté est inadmissible et ouvre la porte à tous les excès.
D’ailleurs, quid du droit à la défense dans un tel cas puisqu’il n’y a pas de juge, donc pas de jugement. On ne peut d’ailleurs pas ignorer les risques d’erreur ou de procédures injustifiées : il existe par exemple des méthodes de « spoofing » qui consistent, en clair, à « voler » ou imiter votre adresse IP.
Ainsi, quelqu’un peut tranquillement télécharger, ou faire ce qu’il veut sur internet, en se faisant passer pour vous et c’est votre connexion que l’on coupera.