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Thierry Crouzet

Thierry Crouzet

Ingénieur, éditeur de bonWeb, journaliste et écrivain. Avec Le peuple des connecteurs, j’ai essayé de mesurer les conséquences politiques de la monté en puissance de la pensée réseau. Avec Le cinquième pouvoir, j’ai essayé de montrer comment les citoyens, fédérés grâce aux nouvelles technologies de communication, vont devenir les acteurs majeurs de la vie démocratique.

Tableau de bord

  • Premier article le 02/06/2006
  • Modérateur depuis le 26/06/2006
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Derniers commentaires



  • Thierry Crouzet Thierry Crouzet 13 juillet 2006 17:39

    Il y’a deux Wittgenstein, celui du Tractatus, qui croit à la logique formelle, puis celui de la maturité, qui en prend le contre-pied, qui la renie. Je me sens proche du second.



  • Thierry Crouzet Thierry Crouzet 13 juillet 2006 11:35

    Nousvelles séries de réponses :

    1/ Quand on parle d’une chose, l’important est de se comprendre à peu près, la compréhension totale et définitive est illusoire voilà pourquoi s’acharner à définir est une perte de temps. Une définition ne peut être clôturée. Les concepts complexes comme “conscience”, et sans doute “nation” ou “État”, n’ont jamais été définis de façon absolue. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter plusieurs dictionnaires. Si définir était possible, il n’existerait pas, pour chaque langue, plusieurs dictionnaires concurrents. Voilà ce que m’a appris Wittgenstein que j’ai lu assidument pendant trois ans. Je conseille notamment Le cahier bleu.

    2/ S’en tenir aux anciennes définitions ne permet pas de parler des évolutions du présent. C’est nier l’évolution. Il suffit de regarder les dictionnaires pour voir que toutes les définitions changent. Peu à peu, elles se transforment en une liste d’adjonctions avec leur date d’apparition. En s’en tenant aux anciennes définitions, comment fait-on pour parler d’Internet ? Il y a vingt ans le mot n’était dans aucun dictionnaire. Le passé n’a de sens que pour nous projeter vers l’avenir.

    3/ La carte d’Internet est une carte filaire, un peu comme celle des objets modélisés en 3D, vue de loin elle se transforme en une carte de territoire, le modèle 3D devient l’objet. Cette carte filaire ressemble à la carte de tous les réseaux (lignes aériennes, routes, liaisons sociales, neurones...). C’est une infrastructure, ce qui s’y passe est tout aussi important que la structure elle-même. La carte d’Internet peut être comparée à la carte de notre cerveau qui dessine le territoire où habite notre conscience.

    4/ Si Internet est un nouveau territoire, il lui faut une nouvelle constitution (à ce moment de la réflexion sa nature importe peu). Internet ne se substituant pas aux territoires physiques, la nouvelle constitution ne se substituera pas à celles des territoires physiques. Voilà pourquoi j’évoque la double-nationalité. On peut imaginer que les constitutions convergeront un jour mais c’est une autre affaire. Cette histoire de constitution n’est vraiment pas importante tant que nous ne sommes pas sûrs qu’Internet dépasse le cadre des médias. Je discuterai de tout ça dans de prochains articles

    5/ Ma position sur les IA est claire. J’en ai parlé dans Cosmists vs Terrans. Les IA auront les mêmes droits que nous. Et si elles s’avèrent plus aptes que nous à gérer le monde elles le gèreront. Les hommes ne sont en aucune manière le sommet de l’évolution. Ce qui importe c’est que l’aventure de la conscience se poursuive. À long terme, son support matériel importe peu car tout support est destiné à se déliter. Nous savons d’ailleurs que vouloir protéger une espèce à tout-prix est le meilleur moyen de l’affaiblir. J’ai discuté de ce point dans Le peuple des connecteurs.

    6/ Qui aura le pouvoir sur Internet ? Comment il se répartira ? Ce n’est pas un réel problème. Dans un monde complexe, l’exercice du pouvoir par le sommet devient impossible. J’ai essayé de démontrer cela dans mon livre, j’y reviens très souvent sur mon blog.

    7 Je voudrais en finir avec une idée reçue. Celle d’Internet et des militaires. J’ai résumé l’histoire d’Internet dans mon livre. Paul Baran, payé par l’armée américaine, a imaginé un réseau théorique pour résister aux attaques atomiques. C’est vrai. Mais son étude a été enterrée. Le réseau a été imaginé à nouveau quelques années plus tard pour des raisons économiques : connecter entre eux les ordinateurs pour optimiser leur usage. Le réseau n’a pas été pensé pour résister à une guerre. Les premiers nœuds ont été des universités reliées par de simples lignes téléphoniques. Il s’est construit au petit bonheur, sans plan. Il se trouve qu’au final sa structure ressemble à celle imaginée par Paul Baran. Ce n’est pas une coïncidence, Paul Baran avait découvert une structure de réseau fort commune dans la nature.

    8/ Internet est un territoire comme un autre, il connaît son lot d’atrocité. Internet n’est pas un monde idéal. Il nous montre juste de nouvelles façons de nous organiser, façons qui sont sans doute les seules qui nous permettront de régler les grands problèmes auxquels fait face le monde physique (pollution, changement climatique, pauvreté...). Nous devons nous en inspirer comme nous devons nous inspirer des solutions expérimentées par la nature depuis 4 milliards d’années sur Terre.

    9/ Internet n’est pas un espace chaotique mais un espace auto-organisé. Il se situe entre l’ordre et le chaos, au point de transition de phase entre les deux états. Il faut à tout-prix le maintenir à ce point propice aux inventions. Mais nous voyons nos gouvernements essayer de l’ordonner, essayer d’en restreindre la liberté. Ils veulent le tuer car, par sa vitalité, il rend ridicule les initiatives globalisantes qui se répandent sur les territoires physiques. Oui, Internet peut être vu comme un territoire spirituel, le territoire de la conscience planétaire.



  • Thierry Crouzet Thierry Crouzet 12 juillet 2006 22:43

    Réponse en vrac à quelques objections :

    1/ Si Internet n’est qu’un média, il est absurde de se demander s’il est une démocratie. La question préliminaire est donc de savoir si Internet est plus qu’un média. C’est le sujet de mon article. Je discuterai plus tard de la démocratie Internet, une fois ce premier point réglé. De même, je discuterai plus tard de l’éventuelle constitution adaptée à ce nouveau territoire.

    2/ Qu’Internet deviennent un territoire ne signifie pas que les autres territoires disparaissent. L’Angleterre n’a pas disparu lorsque l’Amérique s’est déclarée indépendante. Les patates continueront de circuler sur les territoires physiques. En tout cas pour longtemps. On peut toutefois imaginer une circulation de la matière sous forme de code à exécuter - c’est un peu ça la vie d’ailleurs.

    3/ Sur Internet circulent déjà bien des produits de consommations : musiques, livres, films, jeux... Et l’argent y circule aussi. On peut déjà imaginer de travailler sur Internet, de se faire payer sur Internet, d’acheter sur Internet. C’est mon cas. Ma société est basée en France mais elle pourrait très bien se déclarer uniquement sur le Web, recevoir sur Paypal l’argent qu’elle génère sur le Web, sans jamais rencontrer les institutions ordinaires. Des sociétés comme la mienne peuvent déjà n’exister que sur le Web.

    4/ Internet n’est pas un territoire mais un réseau. Oui, bien sûr. Internet est fait de lignes et de points. Il est discontinu. Mais la matière aussi est discontinue, il suffit de la regarder à l’échelle atomique pour la voir comme un réseau. Nous avons la chance de voir Internet de très près, d’y être plongé, voilà pourquoi nous n’en voyons pas la surface. Mais lorsqu’on regarde une carte d’Internet, qu’on la réduit, les points et les lignes s’effacent, ils dessinent une carte.

    5/ Les nuances entre nations ou états sont sans doute très importantes mais ne changent pas grand-chose à ce dont je parle. C’est bien sûr un point de vue. Les définitions sont faites pour être changées sans cesse. Wittgenstein s’est battu pour faire accepter cette idée. Je me suis expliqué plusieurs fois à ce sujet, notamment dans ma discussion sur l’interdépendance.

    6/ Les habitants du territoire Internet, c’est nous qui y discutons, qui y travaillons, qui nous y amusons... et peut-être déjà des bribes de conscience artificielle dont nous sommes incapables de percevoir l’existence. Elles marchent peut-être à la surface d’Internet, cette surface que nous ne pouvons pas percevoir. Les IA pourront s’approprier Internet qui, par cette simple possibilité, dépasse le cadre de n’importe quel média. Cet argument peut paraître déplacé pour beaucoup mais des centaines de laboratoires essaient aujourd’hui de créer des IA. Ce n’est pas une utopie comme j’ai essayé de le montrer dans Le peuple des connecteurs. Dans cette perspective à long terme, une perspective post-humaine, Internet est un territoire comme un autre.



  • Thierry Crouzet Thierry Crouzet 12 juillet 2006 13:50

    Je suis d’accord avec vous. La constitution à laquelle je pense devrait juste avoir pour rôle de préserver l’auto-organisation au sein d’Internet. Une sorte de déclaration des droits de l’homme. Elle devra être très courte, comporter une dizaine d’articles, rien de plus. Je prépare un article à ce sujet...



  • Thierry Crouzet Thierry Crouzet 7 juillet 2006 16:50

    Je partage votre avis. Quelques règles fécondes et puis c’est tout. Je n’ai pas parlé de la forme de la constitution parce que je voulais simplement insister sur la nécessité d’une nouvelle constitution. C’est pour ça que le travail d’Etienne est intéressant. Il essaie quelque chose.

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