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Commentaire de armand

sur Ataraxie du dragueur


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armand armand 18 juillet 2006 23:27

Cet article inattendu et réjouissant met en relief une des évolutions les plus marquantes des dernières années. Pour draguer, pour séduire, pour que deux regards fassent tilt-j’envisage tous les cas de figure avec, en commun, la spontanéité, l’inattendu et... le cadre d’un lieu public !- il faut une certaine disponibilité à l’autre qui est en passe de disparaître. Peur de l’autre ? repli sur l’entre-soi ? Souci de l’optimisation ? Tout concourt à réduire comme une peau de chagrin le domaine de la sociabilité partagée, indispensable pour qu’apparaisse ce petit éclair. Franchement, comment aborder, échanger un regard, adresser un compliment à ces jeunes femmes qui, le portable à l’oreille,sont branchés en permanence sur leur chéri, leurs copines, leur famille ? Plus généralement, les modes de conduite anglo-saxons s’imposent : jamais on n’accepterait une proposition, même ne serait-ce qu’un compliment d’un collègue ou d’un inconnu (le lieu de travail c’est pour travailler, les transports pour être transporté, le restau ou le café pour boire ou manger, etc.) en revanche, on succombera au premier inconnu potable dans un bar prévu à cet effet ou chez des amis. Quelle tristesse ! Ah, les clubs sur internet, aussi sexy que de répondre à des annonces d’emploi ! Il faut avoir tel âge, telle couleur de cheveux, tel diplôme, etc. ne serait-ce que pour passer le premier barrage. En tout cas, tout cela a sonné le glas d’un type bien français, le dragueur de bistro intello, comme dans les films d’Eustache. Essaie de demander à une fille ce qu’elle pense de Sartre, de Camus - elle ne saura peut-être plus qui c’est !


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