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Commentaire de Henri Masson

sur Arrêt de l'image


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Henri Masson 25 octobre 2007 14:30

Réponse manuscrite de Daniel Schneidermann, le 5 novembre 1996 :

— 

Monsieur,

Merci pour vos utiles précisions sur l’espéranto, mais cette allusion ne constituant qu’une brève allusion dans ma chronique, et vos précisions ne portant pas directement sur l’image de télévision, il me semble que leur publication dans le courrier des lecteurs du « Monde RTM » serait quelque peu déplacée.

Bien à vous.

DS.

— 

Remarque HM : Évidemment, mais je n’ai nullement demandé quelque chose de tel à DS. Il s’agissait seulement d’attirer son attention sur l’inexactitude de tels propos. Il ne me semble pas qu’il ait à nouveau utilisé cette formulation depuis, mais le problème, c’est que de telles expressions, quand elles viennent de personnages qui ont un certain poids médiatique, restent gravées dans le subconscient des lecteurs ou du public. Et c’est ainsi que se perpétuent les préjugés, les a priori. Le ouï-dire sert de référence.

Combien ont la lucidité et le courage d’un Jean-Marie Vodoz, le Seul Suisse à avoir été admis comme membre du Haut Conseil de la langue française, en 1984. Lors d’un entretien, il a dit entre autres : « L’anglais, qui s’impose comme langue internationale — même à Bruxelles... — n’est pas un espéranto neutre, mais le véhicule de la culture américaine. »

Dans les institutions européennes, de plus en plus de documents officiels sont désormais « available only in English ». A compétence professionnelle égale, voire même inférieure, les « native English-speakers » sont de plus en plus préférés à ceux pour qui l’anglais est la seconde langue. Pourquoi en effet se contenter d’une copie, même excellente, lorsque l’original se présente au même prix ? Il y aura une minorité d’Européens à part entière aux postes clé, et une majorité croissante d’Européens entièrement à part. Cette Europe-là est-elle bien la nôtre ?

Le journal « Mon Quotidien » (jeudi 25 septembre 1997), publié pour les enfants de 10-15 ans, a rapporté un entretien qu’ont eu Adeline, Clément et Constance avec le président Chirac. Extrait :
- « Parlez-vous anglais lors de vos séjours à l’étranger ? »
- « Oui, avec mes amis, mais jamais dans les discussions officielles, car je ne parle pas parfaitement cette langue et ce serait un handicap. Pour les sujets sérieux, il faut être sûr d’être bien compris.
 »

Après Chirac, on voit comment Sarkozy, qui n’a certainement pas fréquenté les plus mauvaises écoles, parle la langue des maîtres du moment : http://www.dailymotion.com/video/x1x63e_sarkozy-parle-anglais-enfin-essaye

Oui, pour les sujets sérieux, il faut une alternative à l’anglais, il faut la langue qui apparaît comme la moins étrangère des langues étrangères pour tous les peuples.


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