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Commentaire de Albert

sur Les cons ça ose tout


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Albert 25 février 2008 17:44

Quand de Gaulle se faisait interpeller d’un "mort aux cons", il rétorquait sans se démonter "vaste programme, mon ami". Dans le même genre, Chirac s’était fait un jour traiter de "connard" et avait répondu "enchanté, moi c’est Chirac". 

Ils répondaient à l’insulte par l’humour ou la dérision. Sarkozy répond à l’insulte par l’insulte. C’est sans doute ça, la "rupture".

Son problème est de ne pas savoir prendre la distance nécessaire avec autrui. Il va tout de suite au contact, physique et verbal. Ce qui lui manque, c’est tout simplement un peu d’humour et de recul. Quand on est président, on est exposé, critiqué quotidiennement, il faut savoir le supporter. Sinon il ne faut pas vouloir être président !

Tous les présidents avant lui ont eu à subir des torrents de critiques, voire de haine. Tous ont eu des périodes de forte impopularité. Ils savaient "gérer", c’est ce qu’on attendait d’eux. Il évitaient de s’abaisser au même niveau. Mais Sarkozy n’admet pas qu’on lui résiste. Il voudrait que tout le monde l’aime et le trouve sympa. C’est le propre des gens qui ont un ego surdimensionné.

L’an dernier les Français ont voulu une rupture avec le style guidé et distant des précédents présidents. On a cru qu’on aurait un président plus direct, disant plus naturellement les choses. Qu’on soit d’accord ou pas sur le fond avec ses idées, cette rupture a séduit. En août 2007 il avait encore 69 % d’opinions favorables. Tout allait bien pour lui.

Mais la rupture de style est allée beaucoup trop loin, et une majorité de français découvrent progressivement qui il est réellement.

Pendant la campagne électorale, peu nombreux étaient ceux qui ont osé parler de la personnalité de Sarkozy. Seul "Marianne" avait traité le sujet. Les sarkozystes avaient dénoncé des "attaques personnelles". Pourtant JF Kahn avait vu juste.

On connait maintenant un peu mieux les aspects très suspects de Sarko : son exibitionnisme, son goût du luxe et du clinquant, son mépris pour la culture et les intellectuels. Son impulsivité qui le pousse à prendre des décisions improvisées (exemple : la suppression de la pub sur France Télévision, l’apprentissage de l’histoire de la Shoah au CM2, le défi au conseil constitutionnel). Ses sautes d’humeur envers ses collaborateurs et ses ministres. Il parasite tout. Il n’apaise pas, il excite. Même son attitude physique est bizarre : tantôt hypernerveux et agité de tics, tantôt semblant "planer", le regard vide.

Personne ne compend sa vision de la France. On a l’impression d’un réformisme sans ligne directrice, brouillon et hyperactif. On ne sait pas où on va avec lui. Il n’habite pas la fonction. Il n’incarne pas la France.

La présidence Sarko est en train de tourner à la bouffonnerie totale. A l’UMP, les caciques redoutent un désastre aux municipales et voudraient arrêter les frais. Mais pour ça, il faudrait que le président écoute les critiques autour de lui, se pose, réfléchisse sereinement et aborde les problèmes les uns après les autres. En est-il capable ? Probablement pas. C’est sa nature profonde, il ne changera pas. Donc on est mal barrés.

Il commence à faire peur même à ses proches. La stabilité des institutions est menacée avec un type pareil. Il est fort possible qu’il continue à dégringoler dans les sondages et tombe plus bas qu’aucun président. Son "casse-toi pauvre con" va devenir un excellent slogan pour ses adversaires.

Encore 4 ans à tenir à ce rythme, ça va être long. Sarkozy n’est pas un mauvais président. C’est pire que ça : il n’est pas président du tout.


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