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Commentaire de Johan

sur L'Histoire est toujours écrite par les gagnants


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Johan Johan 17 décembre 2008 18:17

@ tzecoalt

Merci de votre réponse.

La crise financière, en limitant la confiance que les banques portaient les unes par rapport aux autres, a limité l’effet de création monétaire par les banques (qui ont en fait deux leviers de création monétaire si j’ai bien compris : un par rapport à l’argent emprunté aux banques centrales et un sur leurs dépôts issus de la création des autres banques). Au début de la crise financière, la BCE a émis de la monnaie à court et moyen terme avec des taux forts. Ca me semblait pas trop mal d’assurer un besoin de liquidité (le temps que les banques se fassent de nouveau confiance) tout en faisant payer aux banques le prix de la crise.

Il me semble que les banques gagnent en effet moins d’argent qu’avant la crise, mais c’est à mon avis moins en raison de la baisse des taux que d’un manque de liquidité à prêter (effet de création monétaire freiné par la confiance moindre des banques les unes envers les autres).

"Mais bon, Madov qui vendait des produits financiers avec des rendements de 10% peut aller se rabiller : les banques percoivent en marges nettes 25% d’après Forest Ent (si mes souvenirs sont bons) de leurs fonds propres sur l’émission d’emprunts (assorti de la fameuse réserve fractionnaire), le tout le plus légalement du monde."

Aux Etats Unis, 6 des 7 entreprises les plus rentables sont des banques. En effet, Madov peut aller se rabiller, du moins, tant qu’il n’aura pas leur pouvoir de création monétaire smiley

"Le fait qu’une banque centrale pratique un taux de zero sur sa création monétaire est une chose, cela n’implique que les banques sur leur propre création monétaire le fasse. Pour l’heure, c’est une victoire du raisonnement de l’inanité de l’intérêt sur la création monétaire, mais dans la pratique c’est un échec, je vous l’accorde. "

C’est clair que les banques ne se privent pas de toucher de gros intérêts sur leur propre création monétaire. Le vrai souci n’est il pas avant tout ce pouvoir de création monétaire confié à des organismes privés ? Couplé à la possibilité de titriser, on est en plein dans l’absurde. Maurice Allais a depuis longtemps point cette question, qui commence à avoir un certain retentissement.

"Emprunter pour alimenter un schema de Ponzi (bourse, marchés financiers) devrait simplement être interdit, car la promesse initiale des schemas pyramidaux finit toujours en débacle (d’autant plus qu’en finance, si la liberté est individuelle, la responsabilité est le plus souvent colllective, 500 000 banquiers américains font les cons, 6.5 milliards d’humaines en patissent). Et les erreurs passées (erreurs d’analyses économiques, crises) se doivent d’être prises en compte dans les législations, en opposition au laissez-fairisme libéral. "

Sincèrement, je crois qu’on ne peut pas vraiment réguler le fait que l’argent soit investi dans un système de Ponzi si on inclue la Bourse et les Marchés financiers dans cette catégorie. Pourquoi ne pas laisser emprunter pour acheter des actions d’une entreprise dans laquelle on croit, alors qu’il s’agit d’un investissement dans l’économie on ne peut plus réelle ?

Ceci dit, je pense qu’une énorme partie de l’argent placé en bourse l’est pour profiter d’un système de Ponzi : je place en bourse parce que de plus en plus de gens visent la plus value et non l’investissement, et que mécaniquement les cours augmentent du fait de cet appel d’air.

Je pense par contre qu’il est urgent de réguler la volatilité des cours, par exemple en obligeant l’acheteur à conserver son titre pendant un certain temps et en interdisant les produits dérivés (l’Angleterre a tout simplement interdit la vente à découvert).

"Mon indicateur phare est le ratio dettes/monnaie : des taux d’intérêts proches de zero (sur création monétaire) font que ce ratio s’approche de 1, situation où l’esclavage de l’économie physique envers l’économie financière est le plus faible. "

Si je comprends bien, ça signifie que votre objectif serait un taux d’intérêt de 0 pour la création monétaire, qu’elle soit publique ou privée. Dans ce cas je saisis mieux. Par contre, les dépôts des épargnants seraient rémunérés avec intérêt.

J’aurais plutôt tendance à interdire aux banques de créer ex nihilo de la monnaie. L’Etat injecterait de la monnaie dans l’économie en se faisant prêter de l’argent par la banque centrale et en payant les fonctionnaires et les entreprises responsables de marchés publics.

J’espère ne pas avoir dénaturé votre vision des choses. A bientôt.


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