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Commentaire de Frédéric Degroote

sur La place des victimes sur la scène pénale


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Frédéric Degroote Frédéric Degroote 16 janvier 2009 09:24

Bonjour,

Tout d’abord, j’aimerais que l’on cesse de faire des comparaisons avec Sarkozy. C’est à la mode, c’est l’injure suprême ; je ne sais rien de ce qu’il dit à propos de la justice - mis à part la suppression du juge d’instruction - car je ne suis pas français et j’ai autre chose à faire que de recopier ses propos.

Le procureur est sensé être impartial au contraire de la victime. Et bien oui, le procureur, comme tout magistrat, qui porte l’accusation est indépendant, est impartial car il parle au nom de la société, il est l’adversaire d’une partie et pas spécialement de la partie civile ou de l’accusé, d’ailleurs souvent le ministère public réclame une peine beaucoup plus lourde que les avocats de la défense.

Pour le reste, je vous répondrai simplement qu’il n’est pas question ni de glorifier la justice ni de stigmatiser la victime. Qu’on arrête avec la sacralisation de la victime. Vous n’avez pas tous les droits. Au delà de la justice, c’est un phénomène sociétal qui est en recrudescence depuis quelques décennies. "Plus je suis mal, plus je dois être adulé et surtout ne me critiquez pas". C’est la loi de la raison qui prime, pas du coeur.

Il faut savoir que certaines affaires banales pour les Français paraissent extravagantes pour la plupart des pays étrangers. L’accusé ou le prévenu est défendu par son avocat. L’accusation est soutenue par le procureur (ce qui est normal), mais aussi par les avocats des personnes physiques qui sont parties civiles, les avocats des associations de personnes physiques et enfin les avocats des associations représentant un morceau d’intérêt général, comme Que choisir ? pour les consommateurs ou L’enfant bleu pour l’enfance maltraitée. C’est ainsi que la "privatisaition" de la poursuite, le travail du procureur donc, en arrive à être presque totale. On revient au moyen-âge, c’est proche du duel judiciaire et de la confusion civil/pénal où les épées ont remplacé les mots.

Il faut simplement un juste milieu, prendre en charge évidemment les victimes, mais repenser au mode judiciaire et ne pas céder aux premiers pleurs venus.

Enfin je vous demanderai de ne pas affirmer aussi facilement que je n’y connais rien, je ne pense pas qu’être victime soit le point de vue le plus objectif pour parler de justice.


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