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Commentaire de Paradisial

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Paradisial Paradisial 27 août 2009 18:42

Le ramadan permet au musulman de se savoir combien il est vraiment croyant ou bien hypocrite.

Le ramadan sert au musulman de faire le tri dans son propre cœur.

Le ramadan est un excellent moyen pour faire sa propre autoscopie personnelle.

Un roi, un despote, un pharaon pourrait obliger un humain à courber l’échine, à se prosterner à lui, à l’adorer, voire même à jeûner rien que pour lui, toutefois, cet individu, ne saurait ainsi tant se soumettre complètement, s’il accomplirait quelque chose, ce ne le sera que par le corps, que par la contrainte. Le corps pourrait suivre, mais l’esprit et le cœur n’y seront pas.

Prenons le cas du jeûne. Un roi pourrait commander et obliger un sujet de jeuner rien que pour lui. Il pourra obliger son corps (en le mettant dans la geôle et en lui coupant la nourriture), mais point il ne parviendra à soumettre son coeur et son esprit. A supposer que ce roi laisse libre cet individu, avec l’injonction toutefois de jeûner, il ne saura là cette fois-ci ne soumettre ni son corps, ni son coeur ni son esprit. Ainsi, dès que cet individu se retrouvera dans l’intimité il pourrait s’empiffrer le ventre de tous les mets et délices, et prétendre malgré ce avoir jeûné.

Bein en fait, pour le ramadan c’est pareil.

L’humain n’est pas obligé physiquement de jeûner. Dans son intimité, l’homme en général se sont en totale liberté une fois dérobé aux regards de ses congénères, l’homme croyant toutefois ce n’est pas le regard de ses congénères qui lui importe mais celui de son Créateur.

L’hypocrite, celui qui craint les humains mais ne craint pas Dieu, dans son intimité il mangera de tous les délices, et considérera le ramadan comme un corvée physique et morale pour sa petite personne.

Le croyant, celui qui cherche à plaire à Dieu, et ne souffre pas de cette dualité qui martyrise l’esprit de l’hypocrite, considère le Ramadan comme une épreuve spirituelle par laquelle :

  • Il témoigne à Dieu de sa très grande foi.

    Personne ne pourrait obliger un humain de ne pas manger une fois cloitré dans son intimité.

    Le croyant, lui, il s’applique une obligation morale avant tout, de laquelle il ressort qu’il ne peut se soumettre à quiconque puissant et à quelconque pouvoir, si ce n’est à Dieu Seul et l’Unique, son propre créateur.

    Le jeûne c’est une reconnaissance de la suprématie totale et absolue de Dieu, avec laquelle rien ne pourrait rivaliser, et que rien ne pourrait ébranler (et ce même pas nos propres pulsions animales si si primaires que je vous laisse énumérer).

  • Le jeûne en effet ce n’est pas une affaire de gastronomie. Le jeûne entend le jeûne de tous les sens, celui des cinq sens et de tout ce qui s’étend en dehors d’eux et les dépasse, ainsi que le jeûne catégorique de tout mal (quelle que soit sa nature / cela n’entend pas que le mal est autorisé durant le restant de l’année ; non, sans façons).

    Par son biais, le croyant met à l’épreuve son propre corps, pour démontrer à ce corps animal que ce n’est pas lui qui dirige mais plutôt bel et bien l’âme, le coeur et l’esprit.

    Par le biais du jeûne le croyant démontre que sa personne, son coeur, son âme et son être ne sont pas soumis à l’animal qu’il est, ni aux passions, sens et désires primaires de celui-ci.

    Par le biais du jeûne le croyant tente de démontrer à lui-même et à Dieu que son esprits, son coeur et son âme ne sont pas esclaves de son propre corps, mais que c’est bel et bien le corps qui leur est esclave et leur doit la totale soumission et non pas le contraire.

  • Le jeûne est aussi une affaire de compassion, par lequel le croyant est appelé à sentir la faim dans sa propre chair tout au long d’un mois, pour que le riche puisse savoir apprécier physiquement ce que le pauvre peut endurer comme indigence tout au long d’une année ou d’une vie.

    Le jeûne est là pour rappeler au vrai croyant que s’il dispose de quelques faveurs matérielles sur quelqu’un de plus indigent que lui, c’est qu’il ne devrait pas se soucier que de sa petite personne mais penser également à autrui, à ceux qui sont défavorisés. Le jeûne est une épreuve pour appeler à fructifier l’aumône, et non pas à garnir royalement sa table alors que d’autres (son frère, le voisin et l’étranger) se serrent la panse.

  • Le jeûne est une affaire de diététique également.

    Le ramadan n’est pas sensé se transformer en un Noël gastronomique prolongé sur tout un mois mais être plutôt un mois de retenue et de modération.

    Le ramadan est sensé ne pas purifier et laver uniquement le cœur, l’âme et l’esprit, mais également le corps de toutes les toxines qui lui sont néfastes.

    Ceux qui passent leur ramadan qu’à bouffer ratent complètement toutes les essences spirituelles, morales et physiques du ramadan. Le prophète faisait allusion à ces gens là en disant : « étonnant est le jeûneur qui ne récolte de son jeûne que la faim et la soif ».

  • Sur cette dernière citation il convient de rappeler que le ramadan est appelé le purificateur, certes parce qu’il purifie chez le vrai dévot :

    - l’individu de ses péchés,
    - le coeur, l’âme et l’esprit de leurs maladies,
    - et le corps de ses toxines.

    Le prophète disait : quiconque jeûne le ramadan en totale foi et dévotion tous ses précédents péchés lui sont effacé. Il disait également : « le ramadan et le ramadan sont absolution de ce qu’il y fut accomplit entre eux tous deux ».

    Le mois du ramadan est le mois de la prière par excellence. La mosquée y est fréquentée plus assidûment, les prières surérogatoires y sont accomplies plus fréquemment, la compassion, la fraternité, l’aumône sont sensées y être plus exubérantes, l’étude et la lecture du coran plus abondantes.

    Le jeûne est une affaire de spiritualité et de dévotion quoique certains ont tendance à l’oublier.


Le ramadan démontre à l’individu lui-même s’il est vraiment croyant ou pas.

Certains le prennent comme un mois de totale purification, d’autres ni voient que festivité gastronomique, et d’autres ni retrouvent qu’épreuves et supplices.

C’est ainsi que le ramadan fait le tri entre humains dans leur propres cœurs.

Paradisial

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