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Commentaire de LESCAUDRON Didier

sur La souffrance au travail scolaire, une bataille prioritaire pour la France ? (première partie)


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LESCAUDRON Didier LESCAUDRON Didier 29 août 2009 08:59

JUJUBES

En étant très provocateur, vous m’en excuserez, et en me référant à la formule triviale « On a les hommes politiques qu’on mérite !  », on pourrait dire « notre système scolaire a les parents d’élèves qu’ils méritent ! » Noter que je n’ai pas écrit « les profs ont les parents qu’ils méritent ! » car je crois plus que ces difficultés relationnelles entre l’Ecole/parents ont leur origine, d’une part, dans le manque dramatique de formation des personnels à la communication avec leurs partenaires que sont les parents et d’autre part, à un processus  qui consiste à entretenir la division entre les uns et les autres à travers la non-attribution des moyens permettant d’assurer cette communication (stage de formation, locaux, heures de communication considérées comme du temps de travail, etc.)

Noter que, dans certains pays, une salle est systématiquement attribuée aux parents afin qu’ils puissent s’y rencontrer, y débattre ou y définir leur engagement pour un meilleur fonctionnement de l’établissement de leur enfant. Les directives de l’Education nationale prônent la même chose mais combien d’établissements ont mis en place une telle disposition ?

Noter que dans ces pays les performances scolaires sont meilleures.

Une telle innovation généralisée nécessitent que les personnels est bien conscience qu’une  présence des parents « à bonne distance » d’eux-mêmes est indispensable car pour qu’un élève réussisse à l’Ecole, il faut qu’il y ait un accord entre 2 projets d’avenir : celui que l’Ecole formule pour lui, celui que sa famille envisage aussi (noter que par la suite à 15, 16, 17 ans ou plus, c’est le projet de l’individu lui-même qui prend le relais de celui qui est porté par ses éducateurs). Une partie de notre jeunesse à l’heure actuelle n’a pas de projet d’où la catastrophe scolaro-professionnelle dont je parle dans mon article. Donc, quand il y a un fossé entre ces 2 projets ou absence de celui des parents, le jeune est perdu  tiraillé entre ces 2 mondes que sont d’un côté l’Ecole avec ses règles et de l’autre la famille parfois avec des règles de vie différentes.

D’où l’importance du dialogue entre les uns et les autres afin qu’un consensus à minima puisse exister entre ces 2 mondes dans lequel l’enfant va devoir de toute façon grandir. Tout ce qui les rapprochera lui sera bénéfique et tout ce qui les éloignera sera dramatique pour lui et … pour nous puisque l’ignorance et la haine peuvent ainsi prendre le dessus sur la compréhension et la tempérance. Bien des histoires singulières ne disent pas autre chose.

La co-éducation familles/profs (pour faire simple car il y a d’autres professionnels dans l’Ecole), quand elle fonctionne, amène  la réussite des élèves. Prenez en exemple les enfants des profs, il y a bien co-éducation puisque les uns connaissent les règles du jeu que les autres utilisent. Les uns et les autres savent dialoguer et ne pas franchir les limites de l’inacceptable. Par contre, et là vous avez raison, les parents « éloignés de l’Ecole » ou ceux qui se croient « supérieurs » se permettent des interpellations ou des agressions qui ne peuvent que déstabiliser les enseignants d’autant que les élèves copient ces attitude de leurs parents.

Face à cela, il n’y a qu’une seule solution :

- construire du dialogue avec les familles, dialogue qui anticipe ou empêche les situations tendues  

- entretenir la solidarité entre les professionnels afin de montrer dignité, respect, force et cohérence. C’est là où certains ne sont pas tout à fait d’accord … des équipes dignes qui montrent de la force et de la cohérence  mais qui savent aussi ce qu’est le respect de chacun ... des équipes de cette trempe c’est qq peu ennuyeux cela ne se laisse pas manipuler facilement … allez, laissons cela de côté, c’est un autre problème !

En résumé, la difficulté est que les règles de l’Ecole (certaines sont même implicites) ne sont pas connues de tous les parents ou bien, elles ne servent pas l’intérêt égoïste de certains de ceux-ci, d’où leurs réactions inconvenantes.

Bref, selon les établissements, la place faite aux familles est différente. L’accueil mis en place, le climat scolaire entretenu, l’autorité humaniste de son chef et sa capacité à rassembler ses troupes autour du projet éducatif et pédagogique de l’établissement de façon à ce que chacun tienne face aux coups de butoir des qq élèves et des qq parents qui n’ont pas compris que les mots valent mieux que les coups, bref avec ces qq conditions et d’autres (les partenariats, la dynamique pédagogique collective, la qualité de la concertation interne, etc.)  les relations à l‘intérieur d’un établissement peuvent évoluer, des exemples d’écoles de collèges ou de lycées existent en ce sens.

 

DL


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