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Commentaire de Minga

sur 7 bonnes raisons de ne pas croire en dieu(x)


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Minga Minga 12 février 2010 18:42

Comment discuter avec vous ? Au lieu de répondre rationnellement aux objections que l’on vous fait, vous prêchez, et vous dénigrez. Encore une fois, j’ai très bien compris votre analogie entre crédulité et sentiment amoureux ; et je respecte vos « sentiments amoureux » pour le dogme chrétien, mais je pense pour ma part qu’il ne s’agit absolument pas de choses comparables. Et je vous ai dit pourquoi. Vous, vous confondez rationalisme et « scientisme » pour rejeter toute possibilité de dialogue rationnel, sans même essayer. C’est dommage de vous comportez comme si vous saviez « tout » et les autres « rien », car cet excès de fatuité vous empêche sans doute trop souvent d’apprendre d’autrui.

Concernant vos reformulations éthérées du concept de « dieu(x) », par exemple, vous avez encore écrit 15 lignes pour répéter des banalités que je sais déjà, en commençant à votre habitude par une fatwa hautaine et prétentieuse : « Vous êtes incapable de comprendre la moindre chose ». Mais vous refusez de discuter des conséquences de vos hypothèses, en prétendant que « ce n’est pas la question ! » ... C’était pourtant clairement la question que vous introduisiez obligatoirement avec vos nouvelles définitions de « dieu(x) » !!! Et même si ça ne pourrait évidemment pas prouver que « des dieu(x) existe(nt) », songez que certaines (re-)définitions pourraient ne pas être réfutables aussi facilement que les vieux dogmes cléricaux simplement sur la base de leurs grossières contradictions internes ...

- « Supposons une seconde que Dieu soit un principe abstrait par lequel tout arrive » : avant d’aller plus loin, vérifions déjà si cette définition définit réellement quelque chose, ou s’il s’agit d’une pseudo-définition (c’est à dire d’une « définition » auto-contradictoire prouvant par son simple énoncé l’impossibilité de l’existence de la chose pseudo-définie) :
Qu’est-ce qu’un principe abstrait  ? « principe » est un terme peu précis, qui peut désigner une habitude, une règle, un raisonnement, ou un axiome. Et que veux dire « abstrait » ? Une chose abstraite est une représentation intellectuelle de la chose concrète. Une chose abstraite n’est pas la chose concrète, mais sa conceptualisation, sa représentation intellectuelle. Un principe abstrait n’existe donc par définition que dans l’esprit de celui qui le conçoit : c’est une pensée. Et (sauf pour les gens qui croient à la télékinésie) la pensée ne peut pas interragir directement avec des masses ou des énergies tierces. Etant donné que dans l’Univers des masses-énergies existent et interagissent, il existe donc au moins une chose, qui fait partie de « tout », et qui arrive de façon complètement indépendante de la pensée des esprits qui conçoivent des principes abstraits !!! Votre définition n’en était donc pas une : c’était une pseudo-définition, autocontradictoire. Donc fausse.
Bien entendu, puisque vous avez pris comme hypothèse une pseudo-définition redéfinissant l’ensemble vide, la suite de votre tautologie ne tient pas. Comme Mr Jourdain faisait de la prose sans le savoir, vous avez en réalité démontré (par l’absurde) l’impossibilité d’un « principe abstrait par lequel tout arrive ».

"Le passage de l’abstrait au concret est un problème philosophique intéressant. Par exemple, est-il juste d’expliquer le monde observable par des lois de physiques abstraites, régentant des phénomènes concrets ?«  : mon cher Rounga : nous sommes enfin d’accord sur une chose : c’est un problème philosophique intéressant ! smiley A condition de préciser les chose : avec votre formulation, je réponds »non« , sans hésiter. Car cette formulation est un tantinet orientée, et ne reflète pas la réalité humaine : en réalité personne (pas mêmes les physiciens les plus scientistes !) ne fait ce que vous dites. Très en amont des théories les plus ésotériques de la physique moderne, il y a le  »bon sens« , et les déductions qu’il permet. Les philosophes en ont fait la logique formelle et ont fait de celle-ci le socle de la philosophie puis des mathématiques. Or, à partir de notions extrêmements simples et admises par tout le monde (consciement ou non), les philosophes (puis les logiciens et les mathématiciens) ont montrés très tôt, au travers de différents paradoxes, que l’intuition pouvait parfois être mise en défaut par le raisonnement. Les mathématiques sont nées de ce travail abstrait, et leur  »puissance«  n’était absolument pas humainement prévisible au vu de la simplicité et de l’universalité des hypothèses fondamentales. Les sciences physiques, elles, ont pour objet de proposer des explications vérifiables de nos observations de l’univers. Il s’agit donc de théories qui se distinguent radicalement de théorèmes mathématiques ou logiques sur un point essentiel : les objets fondamentaux de la physique ne sont pas abstraits et définis arbitrairement, mais concrets. Par contre, leurs représentations théoriques sont abstraites. Mais ce ne sont pas les repréentations théoriques qui  »regentent des phénomènes concrets«  : les phénomènes concret se régentent tous seuls, et les physiciens essaient juste de formuler des représentations théoriques abstraites rendant compte de leurs observations. Quand à savoir si c’est  »juste«  ou pas, le (seul) moyen de le savoir est dans la méthode scientifique : lorsqu’une nouvelle observation remet en cause une représentation théorique de la réalité, les physiciens en concluent qu’il faut changer de théorie(s). J’espère que vous comprendrez qu’il s’agit là d’une méthode itérative et qu’il en découle donc que notre connaissance  »des phénomènes concrets«  est limitée à l’état d’avancement à l’instant »t« de nos représentations théoriques desdits  »phénomènes concrets«  d’une part, et qu’à tout instant, nous n’avons connaissance non des phénomènes concrets eux-même mais de la représentation théorique que nous en formulons. J’espère que vous comprendrez également la rationnalité et la portée de ce  »principe de rationnalité limitée«  suffisament pour ne pas retomber dans l’erreur cléricale en vous livrant à des analogies erronées : notre rationnalité est limitée par des raisons ultra-rationnelle (Nous ne pouvons pas savoir avant d’avoir appris, nous ne possédons pas assez de cellules dans le cerveau pour  »tout«  savoir, la méthode itérative implique qu’à l’instant  » t+t’ «  »nous«  en savons plus qu’à l’instant »t« , etc.)
Notez, cependant, que ce  »principe de rationnalité limité«  est amplement suffisant pour relever des contradictions internes majeures dans certains dogmes religieux manifestement erronés, comme les notions d’omnipotence,  »d’immaculée conception« , de  »miracle« , de  »transubstantion«  ... En pure logique, ça ne signifie pas rigoureusement que l’hypothèse de »dieu(x)" est fausse : ça signifie que cette hypothèse (telle que formulée par le dogme) n’est compatible ni avec les observations ni avec les théories qui en découlent. Le dilemme cornélien posé aux religions est le suivant : soient elles renoncent à leurs dogmes, soient elles renoncent (au moins partiellement) au rationnalisme ! Cruel dilemme ...


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