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Commentaire de epapel

sur Catastrophe routière, sécurité ferroviaire...


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epapel epapel 20 février 2010 17:44

Il y a également d’autres différences fondamentales entre la sécurité routière et ferroviaire (ou aérienne) : la plus importante est diffusion immédiate du retour d’expérience et des mesures correctives quand elles sont validées pour le rail et l’air contrairement à la route.
En efftet, un accident ferroviaire de quelques morts aura une incidence sur l’exploitation de toute une compagnie de chemin de fer et donc un impact au minimum national, alors qu’un accident d’autobus ou de camion ne changera pas grand chose car il faut négocier avec des centaines d’entreprises qui auront beau jeu de dire que c’est le fait d’un mouton noir, et je ne parle même pas des accidents de voiture qui sont comme chacun sait la faute des autres.

La seconde différence, c’est que les contraintes sécuritaires sur le ferroviaire (ou l’aérien) sont généralement bien acceptées par les passagers (y compris celles associées au terrorisme), alors que pour la route elles le sont d’autant moins par les conducteurs que le nombre de morts diminue (en France, il y a une contestation sourde des automobilistes face au déploiement des radars).

La troisième différence, c’est l’illusion de contrôle du conducteur de voiture par rapport au risque d’accident qui l’autorise aux écarts et à une certaine complaisance, alors que le passager des transports en commun sait qu’il se remet entièrement envers un tiers ce qui le rend exigeant envers ce dernier. 

La quatrième différence, c’est un effet médiatique diamétralement opposé :
- les accidents de voiture font unitairement peu de morts et ils sont banalisés car très nombreux donc ce n’est pas une information exploitable à cause de la saturation et ça reste de toute façon une tragédie individuelle
- les accidents ferroviaire sont rarissimes mais font généralement quelques dizaines de victimes (les accidents aériens sont plus fréquents mais les morts se comptent en centaines) donc il y a de quoi alimenter le débat en rappelant des choses que les gens ont oublié depuis longtemps, et en plus on peut mettre en cause les conditions de travail, les choix politiques et mettre l’accent sur l’aspect collectif de la tragédie.

La cinquième différence, c’est que les médias peuvent demander publiquement des comptes aux responsables ou aux syndicats de la compagnie de chemin de fer, mais c’est beaucoup plus difficile pour un automobiliste à fortiori quand il est mort ou gravement blessé.


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