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Commentaire de easy

sur Art contemporain - une escroquerie ?


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easy easy 20 janvier 2012 18:31

Vous avez abattu un gros travail. Félicitations
(Dommage que la rédaction ait planté votre oeuvre)

Pour ma part, bien que je trouve le caviar surfait, trop cher et problématique à la survie des esturgeons, je ne ressens pas le besoin d’en faire un papier pour la simple raison que je fais confiance à mes compatriotes pour penser à peu près la même chose.
A la rigueur trouverais-je utile de le dire chez Petrossian et à ses clients mais ici, sur AVox, ce ne serait d’aucune nécessité et ne correspondrait plus qu’à une vidange personnelle

Si j’en restais à la valeur intrinsèque d’une oeuvre, je partagerais très largement vos pensées mais ne verrais d’utilité à les dire qu’en plein milieu de la FIAC ; pas ici où je sais d’avance que le cas Buren est largement plombé



Et les thèses comme la vôtre pullulent. Alors pourquoi répéter encore et encore.


Ce que je trouverais nouveau et original, donc valable à exposer, ce serait de faire autre chose d’une analyse d’intrinsèque.
Je veux bien discuter un peu de la valeur intrinsèque d’un boxeur, mais vu son boulot essentiel, ce qui compte c’est qu’il ait gagné ou perdu son combat

Je serais donc plus accueillant envers une thèse traitant non de la valeur intrinsèque des colonnes de Buren mais de la bataille qu’il a livrée et comment il l’a gagnée car il l’a clairement gagnée. J’aimerais bien connaître les détails croustillants concernant ses manoeuvres non strictement plastiques pour s’imposer à ses commanditaires.

Il s’agirait donc d’exhumer des documents hyper secrets. Ce qu’aucun d’entre nous ne peut faire, hélas 

Et pour faire bonne mesure, cette thèse examinerait selon le même biais les cas de deux anciens du genre Michel Ange ou Turner.


Car s’il saute aux yeux que le facteur Cheval et Séraphine de Senlis n’ont jamais arpenté les cabinets ministériels ni lancé le moindre cocktail, s’il est notoire que Beethoven était profondément insoumis, ce n’est pas le cas de la plupart des artistes devenus célèbres, surtout si l’on tient compte du maillon très spécial que représente leur galeriste ou mécène, ces personnes qui ont énormément fait en termes de stratégie pour que la mayonnaise prenne. On y examinera également les stratégies des musées et des acheteurs célèbres ou locomotives.




Les paquebots de croisière actuels ont une esthétique qui pourrait largement être discutée. Mais ça représente une telle richesse et un aspect si amalthéen que les villages côtiers sont fiers de recevoir leur visite rapprochée. Du coup l’un et l’autre se soutiennent et se valorisent mutuellement. Bravo d’un côté, bravas de l’autre et la mayonnaise prend sur lit d’abondance

Le villlage de Rovaniemi est devenu le village officiel du Père Noël grâce à Eleonore Roosevelt en 58
L’ours en peluche est relié à Théodore Roosevelt, l’oncle d’Eleonore
Le sac Lady Dior doit sa gloire à Bernadette Chirac et Lady Diana
Giverny doit sa gloire à Monet et ne le lâchera jamais
Lanzarote s’était offerte à Cesar Manrique
Paris se doit à Eiffel
Hitler et Goebbels ; David et Napoléon ; Jules II et Michel Ange ; sont liés
Etc
Et encore l’Histoire n’aura-t-elle retenu de ces cas que les personnages principaux alors que d’autres personnes auront fait partie des rouages telle Gala entre Dali et Florence Gould

Il y a donc des alliances qui se sont constituées en bonne intelligence pour faire la mayonnaise et son haut prix.





Pour réussir un bataille, il faut bien entendu qu’une oeuvre possède quelque qualité intrinsèque dont celle de posséder un aspect singulier et un potentiel coagulateur. Si la coagulation prend sur un objet singulier alors cet objet, son style, devient phare et devient référence


(Notons que si de nos jours il nous semble que c’est le Palais Royal qui profite aux fades colonnes de Buren, ce palais, construit à seule fin de rendement locatif, avait été controversé, avait ruiné son propriétaire et avait frôlé la démolition).

A remarquer alors qu’une exposition de Klein au CGPompidou tomberait de nos jours à plat et qu’elle ferait bien plus d’effet dans le Palais de Versailles où elle ressortirait plus iconoclaste, insolente et renversante.
Un homard de 5 m ferait bien plus parler de lui s’il est suspendu dans la grotte de Lourdes ou s’il était posé sur le Concordia agonisant que s’il était exposé dans un Guggenheim
Ca montre que le public doit constater qu’il y a eu un combat idéologique, une confrontation de valeurs et que l’oeuvre présentée l’ayant emporté, cela prouve qu’elle est plus forte.

La partie est gagnée par l’artiste et son galeriste lorsqu’ils sont parvenus à exposer l’oeuvre dans un endroit qui vantait jusque là une autre valeur solidement installée. On doit donc considérer que tout s’est joué en coulisses entre eux et le gestionnaire de cet endroit qui va servir au vainqueur, de faire-valoir renversé.

S’il nourrit quelque ambition de ne pas paraître poussiéreux et s’il ouvre alors ses portes à une oeuvre insolente, c’est in fine le gestionnaire ou conservateur d’un cadre célèbre et devenu classique qui fait tout le succès et donc la valeur d’une oeuvre (même si le grand public ne suit pas la proposition car ce n’est de toutes manières pas Bidochon qui achètera le winer)

Sont d’arrière-garde ou trop tardives, les discussions qui cherchent à remetre en question la valeur d’une oeuvre artistique en examinant ses qualité intrinsèques alors qu’elle a déjà gagné la partie en trônant sur la place où régnait jusque là une valeur établie
 
Il est complètement vain et puéril de discuter de la valeur des oeuvres de Christo alors qu’elles ont déjà emballé et dominé à la vue aussi bien le Pont Neuf que le Bundestag

Thierry Erhmann a parfaitement compris ce point essentiel et a donc barbouillé son ancien relais de toutes les nouvelles valeurs qu’il voulait promouvoir.

Mutatis mutandis et à son échelle, le tag urbain joue de ce principe. Imposer sa présence insolente quelque part, n’importe où, assez longtemps pour que ce soit constaté par du monde, c’est avoir gagné la partie. Planter son drapeau sur une Lune ayant toujours résisté à toute conquête, idem.




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