Bonsoir !
1 - La crise ne devrait pas exister.
Le PIB/hab est cinq fois plus élevé qu’en 1950. Dit autrement : on devrait être chacun cinq fois plus riche qu’en 1950.
Il est du coup absolument insupportable de voir des laissés pour compte sans ressources et sans logis dans la rue. Il est anormal que l’effort pour se loger soit deux fois plus lourd aujourd’hui qu’en 2000.
Indignation, disaient-ils. Il y a de quoi.
2 - Le chômage ne découle pas de la crise.
La main d’oeuvre nécessaire pour la production est cinq fois moindre qu’en 1960 (applicable à la production automobile, j’extrapole pour l’ensemble). Il faut se faire une raison : l’effort à fournir pour créer les biens dont nous avons besoins est de moins en moins élevé. À rapprocher de la mécanisation de l’agriculture au début du siècle dernier.
3 - La reprise économique ne crée pas d’emploi.
C’est du moins ce que nous enseigne l’expérience. Il n’y a aucune corrélation entre augmentation du PIB et taux de chômage. Ceci conforte le point 2.
4 - Interprétation (certainement une parmi d’autres !)
La très forte augmentation de la productivité ces dernières décennies n’a profité qu’à la rentabilité financière des entreprises. (Exemple : si on appliquait les ratios de répartition capital/salaire de 1960, ce serait 6 % de plus qui retourneraient aux caisses. Les caisses de retraites et d’assurance maladie seraient bénéficiaires.)
Il me semble absurde d’éliminer du circuit économique par le chômage une large part de la population. Ce n’est probablement pas l’unique source de la crise. Mais je reste persuadé que résoudre ce point allègerait sensiblement le problème. Une solution est peut-être dans la réduction « civilisée » (ie autrement que par le chômage ou le temps partiel) du temps de travail. En tout cas il faut s’y pencher. Ce qui fait partie des solutions proposées par M. Larrouturou.
Le retour de M. Larrouturou au sein du parti en charge de l’exécutif me redonne de l’optimisme. Ne ce serait-ce que pour remettre en cause des idées reçues telles que notre productivité est en berne (et pourquoi notre pays est-il choisi par des multinationales pour s’implanter ?), la reprise économique pour résorber le chômage ou la retraite à 67 ans alors qu’il est illusoire de retrouver un travail après cinquante ans !
Henri Jac