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Commentaire de Bracam

sur Survivre, tout simplement !


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Bracam Bracam 5 octobre 2013 01:23

Alors là Appoline, votre propos est vraiment énorme. Autant je suppose que nous sommes d’accord sur le constat de la déchéance morale et spirituelle de cette société, autant je trouve que le recours au principe magique du péché originel que vous situez en 68 est désolant, car sans valeur aucune. Aucune société n’est immuablement figée, ni coupable de vouloir rompre avec une oppression parfois telle que les révolutions passent par là. A cet égard, les analyses de mai 68 divergent souvent à tel point qu’y voir le germe du désastre vers lequel la société d’aujourd’hui se rue n’a pas de fondement. Il y a trop d’éléments sans rapport du tout avec les espoirs revendiqués par la génération 68 pour que ceux-là puissent être mis en cause. La liberté de pensée, celle de se déplacer, d’exercer un métier de son choix, d’aimer, de s’affranchir de normes hyper moralisatrices et castratrices, l’espoir, l’espoir tout simplement d’une refondation de la société, rien de tout cela ne signifiait en soi la disparition des valeurs fondamentales de la vie respectueuse d’autrui. Je ne sache pas qu’il soit décent de confondre anarchie et rêve d’un lendemain différent.

Il n’y a rien pour moi d’acceptable dans la condamnation de quelque révolution que ce soit lorsqu’elle est pacifique, et mai 68 ne coûta pas la vie à des dizaines de milliers de citoyens. Était-ce même une révolution… Par contre, je situe pour ma part le début du délitement des valeurs et l’offensive montée de l’individualisme, de la compétition à outrance, de la violence de la mondialisation et de l’injonction à devenir consommateurs décérébrés aux années 70, qui s’accompagnent de la corruption et de la bestialité des marchés et des Etats dont on voit aujourd’hui les plus sinistres effets, et dont je ne peux imaginer quels malheurs épouvantables ils nous promettent. Et rien de ces cyniques et immondes dérives ne trouvent leur source dans les rêves sincères de nombre d’acteurs de mai 68, car il y en eût. Il serait temps de balayer devant la porte de nos bourreaux, plutôt que d’accuser sans le moindre espoir d’en tirer un profit quelconque la génération de nos parents ou grands-parents. Les coupables sont masqués, mondialisés, soutenus par nombre de larbins de toute obédience, et ils vivent ici et maintenant, parmi nous. Parfois même... nous leur prêtons la main.


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