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Commentaire de Fergus

sur Procès d'assises : des délibérations sous influence ?


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Fergus Fergus 26 octobre 2013 22:52

Bonsoir, Wesson.

12 hommes en colère est effectivement un excellent film, l’un des meilleurs huis clos de l’histoire du cinéma, et les acteurs y sont tous formidables, à commencer par Henry Fonda et Lee J. Cobb.

On peut y constater les grandes différences avec la justice criminelle française : le jury américain est exclusivement composé de citoyens tirés au sort et livrés à eux-mêmes, et la décision de culpabilité ou d’innocence doit être rendue à l’unanimité, faute de quoi un nouveau procès est organisé ultérieurement avec de nouveaux jurés.

Dans le système américain, l’influence sur les jurés est possible mais elle est exercée par l’un ou plusieurs d’entre eux, dotés d’une forte personnalité. Dans ce film, c’est Lee J. Cobb et sa haine des racailles qui semble devoir entraîner les autres vers un verdict de culpabilité, poussé dans ce sens par une douleur personnelle que l’on ne découvrira qu’à la fin. Puis c’est Henry Fonda qui, peu à peu, avec humanité et opiniâtreté parviendra à faire basculer le vote. Un grand merci à Sydney Lumet pour avoir signé ce chef d’œuvre impérissable.

Vous écrivez « il s’agit carrément d’une malversation de la part du juge qui a participé aux débats » en faisant référence au procès incriminé par Thierry Allègre. Sans doute ne s’est-il pas agi d’une « malversation » à proprement parler mais d’une forme d’abus d’autorité dicté à la magistrate par sa conviction de la culpabilité de l’accusé. Un abus de position dominante dont elle était sans doute parfaitement consciente, eu égard à son expérience (cette dame est maintenant retraitée).

D’accord avec vous lorsque vous soulignez que « la justice dans son ensemble en France n’a globalement pas à répondre de ses erreurs ». Malgré des progrès, c’est encore trop souvent vrai, ce milieu étant caractérisé par un très fort corporatisme. Mais les choses évoluent. Trop lentement sans doute. 

La Justice auxiliaire de l’oligarchie ? C’est sans doute également vrai, même si les magistrats dans leur majorité n’inscrivent pas leur action dans cette finalité. Mais comment éviter ce piège ? Nulle société ne peut se passer d’une police et d’une justice, pas même la plus respectueuse des droits des citoyens.


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