Belle discussion qui change le monde, on n’est pas si à
vau-l’eau que ça.
Et ça tiendrait à camus ?
Bien sûr, le « philosophe de terminales », celui
qu’il fallut tuer non de sa propre violence comme on a osé si joliment, mais
celui qui se fait tuer d’avoir les mains trop kant, trop propres, trop juge
surtout devenu, cet homme de la deuxième guerre mondiale ? mais non, aucunement,
c’est toute la première prolongée, et souvent il n’est pas là le monsieur.
Alors bien sûr : fils direct de nietzsche à la mamelle,
mais pas comme bataille, sans kojève, pas sa peau sur la table comme céline,
voilà pourquoi il finit dans l’arbre ; à tout instant peut se révéler que
la seule supercherie bruyante alentour n’était autre que le fœtus tartre,
gesticulant un poème de larangon devant la triolette en extase, belle bande de
cons, et camus est là, sourire loin, main posée sur le plancher chez picasso,
il tient tout leur sol, et le fœtus tartre assis alors comme un enfant
désoeuvré, et dans un coin lacan, à l’époque où il ose des choses sur
héraclite, discret, et même picasso écrit des poèmes, camus lui, écrit « l’été »
et « l’envers et l’endroit », ses amandiers sont d’empire, ils
tiendront cette tempête.
Ce sur quoi souvent, il y a silence tout de même ; c’est
camus et les femmes, et Ses femmes, et qu’on en cause entre deux saint-ex, des
discrets petits princes, sur la question de ce combat… puis de saint-augustin
surtout, comment le latiniste était grec en fait, d’où la fulgurance de son
nietzsche .
Il est l’afrique dans ses paradoxes, et ainsi en europe, il
peut culminer dans un arbre, il ne peut s’installer impunément. Bien sûr il
fait du chromo, comme dirait céline, il a saisi les rouages, il croit un
instant pouvoir s’en amuser, et sans doute manque à son message ? non plus,
car la pensée de midi requiert en fait une gymnastique titanesque, et voilà ce
qui ne peut durer, il faut situer sa mort selon l’homme révolté, qui clôture et
culmine.