La Russie déclenche la seconde phase de
la guerre, en Syrie, contre Daech. Rien ne semble pouvoir changer la
volonté de la Russie de poursuivre ses objectifs, en Syrie, contre le
groupe terroriste de Daech : ni le crash de l’Airbus russe, à
Charm-el-Cheikh, ni les
attentats terroristes de Paris.
Quand les Russes ont déclenché, le 30 septembre dernier, leurs
frappes aériennes contre les positions de Daech, ils n’ont fixé aucune
échéance, pour y mettre un terme. Au mois de septembre, Moscou projetait
de prolonger ces frappes, pendant 3 ou 4 mois. Dès le début de ces
opérations, les frappes ont été intenses et très amples. A partir du
moment où les médias occidentaux ont annoncé l’intention occidentale de
créer ’une zone d’exclusion aérienne, en Syrie, la Russie a décidé
d’empêcher toute tentative de renverser le gouvernement syrien. Moscou a
agi, pour empêcher la reproduction du scénario de 2013, lequel accusait
Assad d’avoir recours aux armes chimiques contre l’opposition. Le
président russe a soutenu le Président syrien, Bachar al-Assad, en
l’accueillant, dans la capitale russe. Les frappes aériennes russes
n’ont jamais été hasardeuses. Les cibles sont bien déterminées, grâce au
travail de renseignement intense, fait, à partir des centres de
commandement russo-syriens. Au départ, les Russes croyaient pouvoir
changer les règles du jeu, en l’espace de quelques semaines. Les
premières victoires russes ont été remportées, dans le Nord de la région
de Hama, et l’armée syrienne a réussi à reprendre des régions qu’elle
avait perdues. Mais l’armée syrienne n’a pas progressé, à Sahl-Al
Alghab. Les Russes ont, alors, compris qu’en intervenant, militairement,
une réponse rapide ne s’obtenait pas, et qu’il faudrait changer de
tactique. C’est en ce sens que le Président russe, Vladimir Poutine, a
déclaré, devant ses commandants militaires, que les frappes aériennes, à
elles seules, ne suffisent pas à mettre en défaite les terroristes. A
Sahl-ol Alghab, le gouvernement syrien a dû, donc, changer de tactique
et prendre des mesures politico-défensives. Les 69 chasseurs-bombardiers
russes, quand bien même ils étaient de type « Sukhoi- 24 » devaient,
donc, être secondés, à Sahl-al Alghab. Mais comment ? Par des opérations
terrestres. L’armée syrienne et ses alliés se sont, alors, réactivés,
réussissant à conquérir des régions, à Rif Lattaquié, au Nord de la
Syrie. Là sont intervenues les unités parachutistes, pour protéger les
forces terrestres. Dans ses combats, la Russie a déterminé des lignes
rouges à ne pas dépasser. A titre d’exemple, la Russie évite d’attaquer
les forces turkmènes, aux alentours de Lattaquié ou bien elle les
avertit, avant de lancer toute frappe. Les évènements de ces dernières
semaines n’ont pas changé la volonté de Moscou de poursuivre ses
attaques contre Daech. Ni le crash de l’Airbus russe, à Charm el Cheikh,
ni les attentats terroristes, à Paris, ne semblent rien changer au
programme et à la volonté des Russes de poursuivre leur combat. Les
Russes sont passés à la seconde phase de leurs opérations. Il est bien
utile de savoir que l’armée rouge ne veut pas intervenir, en Syrie. Tout
porte à croire que la seconde phase des opérations contre le terrorisme
de la Russie est celle que les experts qualifient de « guerre ouverte ».
Il va sans dire que l’armée rouge n’ira pas débarquer, en Syrie, mais
les terroristes et leurrs alliés auront du pain sur la planche. La
Turquie se sent, dores et déjà, prise au piège.