On pourrait vous
accuser de tomber dans la démagogie facile : deuxième cible de
la population après les politiques tous, paraît-il, à ranger dans
le même sac, les journalistes, où sévissent effectivement quelques
experts en dissimulation ou spécialistes du mensonge par omission
et qui sont accusés souvent à juste titre de faire le jeu des
puissants.
Mais ce constat
juste pour le fond n’autorise pas des altérations de la forme, il
n’autorise donc pas à écrire n’importe quoi.
Déjà oser adhérer
aux contre-vérités de Marine Le Pen se prétendant malmenée par
les médias alors qu’elle leur doit sa notoriété – que seule
son incontestable talent de bateleuse de foire pourrait expliquer.
En tout cas
davantage que la cohérence introuvable de son programme imbuvable
dont tous les chapitres sont scandés systématiquement par la
xénophobie - le seul point qui en fait intéresse son électorat
frustré dont une partie est même en proie au délire de persécution - et qui ne mériterait au mieux que d’être ignoré par ces mêmes
médias.
N’oublions jamais que la marque FN a été lancée par bassesse électoraliste pour des raisons que tout le monde
connaît parfaitement : offrir un exutoire confortable mais limité
aux aigris et aux mécontents qui devait au second tout servir de variable d’ajustement dans un sens ou dans l’autre .
Aujourd’hui les démiurges dépassé par la
machine infernale qu’ils ont contribué à créer essayent
maintenant, du mieux qu’ils peuvent, d’en atténuer les effets
délétères en commissionnant les journalistes dits vedettes pour
désamorcer l’engin.
Ils le font – sur
ordre peut-être - tout simplement en faisant leur métier, en
confrontant par de simples questions – qui n’obtiennent jamais
qu’un informe salmigondis pour réponse - le FN à l’ineptie de
ses propositions. Pourtant ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement et les mots pour le dire devraient venir facilement. Ce qu’on peut trouver plus contestable, c’est qu’il n’aient pas la même gnaque avec tous ceux qu’ils reçoivent et pour qui s’affichent parfois certaines complaisances. On constate trop souvent qu’ils ont un sens du métier à géométrie variable.
Philippot trouve
injurieux d’être chaque fois remis sur les rails, en toute
inutilité d’ailleurs car jamais ne vient une réponse simple et
cohérente, ce qui démontre que son programme est un leurre auquel
lui-même ne croit pas.
Au FN, si l’on fait abstraction de son fonds de commerce classique, rien ne coule de source mais tout se libère en un torrent impétueux dont personne ne saisit le fil.
Le FN vend du
faux-semblant, du toc comme un vulgaire mercanti sur un marché vous
vend l’ustensile miraculeux dont personne ne sera jamais capable de
se servir et qui finira à la poubelle non sans avoir garni
l’escarcelle du vendeur.
Quant à Fillon,
s’il s’est retrouvé au centre de la cible, il ne le doit qu’à
lui-même et à la manière extravagante qu’il a choisie pour
défendre l’indéfendable.
Bien qu’en désaccord total avec sa
vision de l’avenir, je le croyais insoupçonnable de se prêter à
des combines au même titre qu’un vulgaire Sarkozy qu’il
fustigeait pourtant à loisir pour sa propension aux affaires
scabreuses.
Ayant perdu le
vernis de la respectabilité, Fillon n’a plus qu’à attaquer ceux
qui l’ont démasqué, les journalistes, et apparemment vous l’accompagnez dans son
combat.