Jean d’ORMESSON aimait la France laïque, croyant autant que je suis athée, il était respecté et aimé de tous. Haliday a de nombreux fans, je trouve que Sarko et Macron en ont un peu trop fait pour lui. Peut être ne savez vous pas :
Johnny, l’éternel déraciné fiscal
Auteur : Arthur Dans
Actualités, Edito, En Une 8 décembre 2017
Johnny Hallyday a marqué son époque et chacun de nous peut
fredonner un de ses airs. On peut toutefois, comme chacun, être attristé de ce
départ et s’étonner un peu de l’hommage à marche forcée qui lui est rendu. Si
la mort emporte tous les torts, on peut être surpris de voir un cortège de
descente des champs Elysées et la prise de parole du Président de la République
à la Madeleine. Pourquoi pas baptiser une cour en son nom à Bercy ?
Car Johnny est un grand déraciné de l’impôt, cette ponction
un peu désagréable qui paye les écoles, les hôpitaux, les retraites et le RSA.
Pour avoir oublié de s’en acquitter, il a fait dans les
années 70 l’objet d’un premier redressement fiscal de plusieurs centaines de
millions de francs, qu’il mettra vingt ans à éponger. Depuis ce déraciné a
cherché toujours une terre d’accueil pour lui, ou pour domicilier ses revenus.
Il s’éprend d’abord de la Belgique, qui est sa patrie et dont il souhaite
retrouver la nationalité. Après enquête un peu embarrassée, la Belgique refuse
sa demande de nationalité au motif que n’y ayant pas posé les santiagues en
trois ans il ne peut démontrer un lien personnel. Johnny s’installe alors en
Suisse, à Gstaadt. C’est fiscalement très bien, mais c’est un peu petit pour y
vivre la moitié de l’année. Les médias nous confient le calvaire de Johnny qui
s’y ennuie comme pas permis pendant une décennie. Il file alors à l’autre bout
du monde et devient résident californien. Il est revenu s’éteindre en France,
et reposera désormais loin de ses fans à Saint-Berthélémy, joyau pacifique que
la Belgique a porté sur sa liste noire des paradis fiscaux.
Au revoir Johnny ! Ceci n’efface pas cela et comme tout le
monde on pense surtout aux bons souvenir que tes chansons ont accompagnées !
Mais ce sont des moments privés auxquels l’Etat pourrait éviter de s’associer.
Bruno Le Maire, qui appelait à ce que nous « ayons la même rage pour défendre
la France que Johnny », nous vous suggérons d’observer une petite minute de
silence.