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Commentaire de diogène

sur Cachez ce pauvre !


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Diogène diogène 28 décembre 2017 18:07

@rosemar

« On, pronom imbécile, définit celui qui l’emploie. » « On, pronom malhonnête, qualifie celui qui l’emploie. » Longtemps les écoliers s’entendirent opposer l’une ou l’autre de ces phrases quand ils avaient employé ce malheureux pronom. Pourtant, peut-on rêver plus agréable et brillante compagnie que celle de ces malhonnêtes imbéciles puisque, entre mille autres, La Fontaine nous dit qu’« On a souvent besoin d’un plus petit que soi » et Corneille qu’« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».

Si on voulait rejeter les auteurs qui ont employé ce pronom, la France n’aurait plus d’écrivains, l’Académie française n’aurait plus d’académiciens et les anthologies littéraires ne seraient que des coquilles vides. Ostraciser ce pronom, c’est aussi oublier son origine et prendre le risque d’éliminer l’humanité. On nous vient en effet du latin homo, qui désigne l’être humain. Quand, dans Le Chevalier au lion, pour la première fois dans notre littérature, un paysan se revendique comme homme, bien qu’il ait été dans son portrait comparé à un chat, un loup, un éléphant, un cheval, une bête, un sanglier, il le fait en disant qu’il est uns hom, une forme qui, dans les textes de même époque, commence aussi à signifier « on » : c’est d’ailleurs de ce temps où homme et on étaient interchangeables que le pronom on a gardé le privilège, refusé aux autres pronoms, de pouvoir être précédé de l’article défini pour faire l’on.

Pauvre On | Académie française

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