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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Le siècle d’or de la musique tchèque

Le siècle d’or de la musique tchèque

Lorsqu’on évoque en société les grands pays de musique classique, c’est tout naturellement à l’Allemagne et à l’Italie que l’on pense immédiatement, tant les compositeurs germaniques et transalpins ont légué au patrimoine mondial une pléiade d’œuvres immortelles, qu’elles soient profanes ou religieuses, instrumentales ou lyriques. C’est après seulement que l’on cite la France, la Russie ou l’Angleterre. Et, presque toujours, on oublie la Bohème. Ce pays a pourtant été, durant ce que l’on pourrait appeler « le siècle d’or », au cœur de la création classique...

La renommée de la musique tchèque n’est pourtant plus à faire. Initiée très tôt avec le trompettiste et compositeur Pavel Josef VEJVANOVSKÝ (1633-1693), elle s’est poursuivie jusqu’à nos jours en bénéficiant aux 19e et 20e siècles d’une flatteuse réputation liée certes au talent du pianiste et compositeur romantique Ignaz MOSCHELES (1794-1870), mais surtout au génie de ses cadets Bedřich SMETANA (1824-1884), Antonín DVOŘÁK (1841-1904) et, plus près de nous, Leoš JANÁČEK (1854-1928) et Bohuslav MARTINŮ (1890-1959).

Aussi talentueux aient-ils été, ce ne sont toutefois pas SMETANA, JANÁČEK ou MARTINŮ qui symbolisent dans la représentation des mélomanes l’âme de la Bohème, mais DVOŘÁK. Un paradoxe car si le Tchèque a su, tout autant que SMETANA, puiser dans les racines musicales et la culture de son pays, tout ce qu’il a composé s’efface, pour la majorité des amateurs, devant la symphonie du Nouveau Monde. Inspirée par des thèmes nord-américains, cette œuvre géniale – sa neuvième symphonie – a jeté un pont décisif entre la musique du passé et celle de la modernité, entre la vieille Europe et l’Amérique des pionniers.

Fils de boucher, Antonín DVOŘÁK n’aurait sans doute jamais connu la gloire si l’âge d’or de la musique de Bohème n’avait au préalable sensibilisé la population de ce petit pays sinon à la pratique musicale, déjà très ancrée dans les mœurs, mais à l’art de la composition. Tout a commencé avec František BENDA (1709-1786). Violoniste exceptionnel, celui-ci choisit de partir exercer son art à la cour de Prusse, alors la plus brillante de l’Europe du nord. Il y démontra de si belles qualités de composition dans ses concertos pour le violon et pour la flûte – instrument dont Frédéric II jouait lui-même de belle manière –, que le monarque s’enticha de lui et le nomma Konzertmeister. Il fit même beaucoup plus que cela : František ayant huit parents musiciens, le souverain les fit tous venir à la cour de Prusse exercer leurs talents. Parmi eux, le violoniste Jiři Antonín BENDA (1722-1795). Compositeur comme son frère mais spécialisé dans la musique lyrique, celui-ci a laissé quelques œuvres de grande qualité et passe pour avoir influencé MOZART.

De Mannheim à Vienne

Entre temps, c’est Jan Václav STAMITZ (1717-1757) qui, à son tour, choisit l’expatriation. Ce n’est toutefois pas vers la Prusse qu’il émigra mais vers la cour de l’Électeur palatin à Mannheim où la musique était particulièrement prisée. Elle l’était tellement que le Prince-électeur donna au Bohémien les moyens de créer un cercle de musique de tout premier plan. Sous l’impulsion de celui que l’on nomma désormais Johann STAMITZ, l’« École de Mannheim » devint très vite le phare musical du vieux continent et attira quelques-uns des plus grands noms, à commencer par MOZART qui connut là quelques-uns des meilleurs moments de sa carrière. Le fils aîné de Johann STAMITZ, Carl (1745-1801), compositeur de grand talent né à Mannheim, sera l’un des plus brillants représentants de la 2e génération des musiciens de Mannheim. Ses symphonies concertantes et ses concertos pour clarinette sont remarquables.

Encouragé par le succès de Johann STAMITZ, František Xaver POKORNÝ (1729-1794) prit lui aussi la route de Mannheim. Mais c’est à la cour de Thurn und Taxis (Ratisbonne) qu’il fit l’essentiel de sa carrière, laissant en héritage des dizaines de concertos et de symphonies, parfois de grande qualité tel son concerto pour flûte en ré majeur. 

Né dans une famille d’organistes, František BRIXI (1732-1771) fut l’un des rares Bohémiens qui préféra rester dans son pays natal. Il est vrai qu’il était titulaire du prestigieux orgue de la cathédrale Saint Guy de Prague. Hormis de nombreux concertos pour l’orgue, son œuvre est principalement constituée de musique religieuse, et notamment de messes, d’oratorios et de requiem.

Josef MYSLIVEČEK (1737-1781) fit un choix radicalement différent. Formé à Prague puis à Venise, c’est en Italie qu’il fit l’essentiel de sa carrière. S’il a laissé des symphonies et de superbes concertos pour son instrument – le violon, qu’il pratiquait en virtuose –, celui qui fut surnommé par les Italiens « Il divino Boemo » a surtout écrit pour les scènes de théâtre prestigieuses de Florence, Naples, Turin, Padoue, Rome et Venise.

Changement de cap à l’aube des années 60 – les sixties du 18e siècle ! – avec le départ de Jan Křtitel VANHAL (1739-1813) pour Vienne, sa cour et ses nombreuses opportunités. Ce fils de paysans, qui a laissé à la postérité des dizaines de symphonies, de concertos, de sérénades et de quatuors, fut suivi de près par Václav PICHL (1741-1805), auteur prolifique non seulement de musique instrumentale, mais de messes et d’opéra, un genre dont il prit peut-être le goût lors des vingt années qu’il passa en Italie avant de retourner finir sa vie à Vienne.

« Viennois » également : Koželuh, Vranický et Vořišek 

Leopold KOŽELUH (1747-1818) prit lui aussi la route de la capitale autrichienne. Il y enseigna notamment aux dames de la Cour avant de décrocher le titre prestigieux de compositeur de la Chambre de l’Empereur. L’œuvre instrumentale de KOŽELUH, principalement constituée de concertos pour piano et de symphonies, est remarquable. Parmi ces dernières, une insolite et superbe symphonie concertante pour… mandoline, trompette, pianoforte, contrebasse et orchestre !

Autre « Viennois », le Morave Pavel VRANICKÝ (1756-1808) qui s’empressa de germaniser son nom en Paul WRANITZKY dès son arrivée en Autriche. Il y fit connaissance de MOZART dont il devint l’ami. Tous les deux appartenaient à la même loge maçonnique. Son opéra « Obéron, roi des Elfes » inspira, paraît-il, « La flûte enchantée » à Wolfgang Amadeus. Ce n’est toutefois pas sur le plan lyrique que le Morave construisit sa réputation mais sur l’indéniable qualité de ses symphonies. Parmi elles, l’étonnante « Grande symphonie caractéristique pour la paix avec la République française » – une œuvre à programme en sept mouvements – qui lui valut quelques ennuis, l’admiration pour la France ayant à cette époque des limites en Autriche !

Quant à Jan Václav VOŘIŠEK (1791-1825), on ne peut que regretter la brièveté de sa vie tant ce bohémien établi à Vienne fit preuve d’une créativité et d’une maîtrise de la composition remarquables. Au point que sa symphonie en ré majeur, dans laquelle on reconnaît indiscutablement l’influence de BEETHOVEN, est encore assez fréquemment jouée en concert de nos jours.

Le harpiste Jan Křtitel KRUMPHOLZ (1747-1790) a également fait partie des « Viennois », appelé à la cour du prince Esterházy par son Kapellmeister, l’immense Joseph HAYDN. Mais l’essentiel de la carrière du Bohémien se déroula en France où il collabora avec les facteurs d’instruments Cousineau, Érard et Nadermann pour améliorer son instrument de prédilection. KRUMPHOLZ, rongé par la jalousie amoureuse, se suicida dans la Seine, aux abords du Pont-Neuf un jour glacial de janvier. On lui doit de très beaux concertos pour la harpe qui, sans atteindre le niveau d’excellence du concerto en ut majeur de BOIELDIEU ont néanmoins fort belle allure.

Quant à Jan Ladislav DUSÍK (1760-1812), autre exilé bohémien (et cousin de KOŽELUH), il occupe dans cette galerie une place à part en raison de son parcours atypique. Destiné à devenir moine cistercien, il changea brusquement d’orientation pour mettre à profit ses indiscutables dons pour le piano et la composition. On le vit notamment en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, à Paris – où il séjourna de 1783 à 1789 avant de fuir la Révolution –, à Londres, à la cour de Prusse, puis à nouveau à Paris où, dès 1800, il revint s’établir jusqu’à sa mort. Auteur d’une méthode de piano, il composa tout naturellement pour cet instrument – notamment des concertos –, mais aussi pour la harpe dont jouaient… sa mère, son épouse et sa fille.

On a coutume, en matière d’art, de distinguer les « grands maîtres » des « petits maîtres » souvent talentueux, parfois brillants, toujours intéressants. Et c’est assurément à cette deuxième catégorie qu’ont appartenu ces compositeurs tchèques. Les mécènes, les princes, les rois eux-mêmes ne s’y pas trompés qui ont fait appel sans la moindre réserve à ces talents venus de Bohème et de Moravie. On évoque fréquemment la musique allemande pour illustrer le brio des périodes post-baroque et classique. Et l’on a raison, mais il est juste de rendre hommage à ces compositeurs bohémiens et moraves sans qui la musique germanique n’aurait peut-être pas atteint un tel niveau de génie. 

Cette période faste d’une Bohème que l’on a parfois appelé « le Conservatoire de l’Europe » aura duré une centaine d’années, de 1725 à 1825. Le siècle d’or !

Quelques liens musicaux :

František BENDA : sonate en trio en sol majeur

Jiři Antonín BENDA : concerto pour clavecin en sol majeur (3e mvt)

František Xaver POKORNÝ (1729-1794) : concerto pour flûte en ré majeur (3e mvt)

František BRIXI (1732-1771) : concerto pour orgue en ut majeur

Josef MYSLIVEČEK (1737-1781) : concerto pour violon en mi bémol majeur (1er mvt)

Jan Křtitel VANHAL (1739-1813) : concerto pour contrebasse en mi bémol majeur (1er mvt)

Václav PICHL (1741-1805) : symphonie en mi bémol majeur (2e mvt)

Karl STAMITZ : concerto pour flute en sol majeur (2e mvt)

Leopold KOŽELUH (1747-1818) : symphonie en sol majeur (1er mvt)

Pavel VRANICKÝ (1756-1808) : grande symphonie caractéristique en ut mineur (1er mvt)

Jan Ladislav DUSÍK (1760-1812) : concerto pour piano en sol mineur (1er mvt)

Jan Václav VOŘIŠEK (1791-1825) : symphonie en ré majeur (finale)


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21 réactions à cet article    


  • Taverne Taverne 10 août 2010 10:58

    Salut Fergus

    Et c’est aussi un tchèque, Václav Jan Křtitel Tomášek (1774-1850), qui a inventé la rhapsodie. Mais tu as peut-être déjà lu mon article sur le site du Panda, sur mon blog, ou sur CentPapiers. J’y explique que le nationalisme hongrois (Liszt, Bartok) a pillé la culture tzigane (en clin d’oeil à l’actualité).

    Smetana, la Moldau, évidemment, tout le monde connaît.

    C’est pas toutes les semaines qu’on a un bon article sur la musique sur Avox. Merci.


    • Fergus Fergus 10 août 2010 11:18

      Salut, La Taverne, et merci pour ton commentaire.

      Non, je n’avais pas lu ton article qui m’avait échappé, mais le sujet m’intéressant, je vais y aller sans faute dans les prochaines minutes.

      Je connaissais le romantique TOMÁŠEK, mais j’ignorais qu’il eût été à l’origine de la « rhapsodie ». Encore que ce terme ne veuille finalement pas dire grand-chose tant il a été utilisé, aussi bien pour des œuvres de soliste que pour des œuvres orchestrales, et dans des formes qui s’apparentent aussi bien à la fantaisie ou au poème symphonique. Mais peut-être TOMÁŠEK l’avait-il codifiée.

      Je profite de cette réponse pour indiquer que Jan Křtitel signifie Jean-Baptiste.

      Bonne journée


    • Taverne Taverne 10 août 2010 11:48

      Et VOŘIŠEK veut dire Voris.


    • Fergus Fergus 10 août 2010 16:36

      A propos de VOŘIŠEK, il a été l’élève de TOMÁŠEK à Prague. Et, vérification faite, ce dernier a bien théorisé une transposition musicale des formes de  la poésie grecque : dithyrambe, églogue et rhapsodie. L’Opus 1 de VOŘIŠEK, publié à Vienne en 1818, est d’ailleurs fait de 12 rhapsodies au piano dédiées à TOMÁŠEK. Mais les critiques viennois les ont jugées « peu rhapsodiques » car elles prenaient la forme de récits épiques rigoureux en plusieurs tableaux alors qu’à Vienne la rhapsodie était déjà considérée comme une fantaisie libre.


    • Fergus Fergus 10 août 2010 16:49

      Félicitations pour cet intéressant article sur la « rhapsodie ». Ce genre (mais peut-on parler de genre tant il a pris de formes diverses ?) a en effet largement servi de support à des oeuvres célébrant des nations ou des peuples. Ce n’était toutefois pas le cas à l’origine chez nos compositeurs bohémiens qui ont utilisé la rhapsodie pour décrire des scènes de la vie, et notamment l’amour ou la mélancolie. Mais déjà on sentait poindre chez eux les thèmes tziganes puisés dans la tradition des nomades.

      Merci d’avoir cité Lalo. Ce compositeur français de grand talent est en effet injustement méconnu du public. Sa « symphonie espagnole » - en réalité une symphonie concertante pour violon et orchestre - est pourtant un pur chef d’oeuvre !


    • brieli67 10 août 2010 19:39

      Merci Fergus ! 


      C’était encore féodal en ces temps là ! le serf taillable et corvéable à souhait.
      Napoléon nous a tout simplifié en ratiboisant les petites cours, en dégageant la main_mise des Papes.
      Mannheim.... un grand des plus grands ce Carl_Théodor .. des Wittelsbacher. 
      Une mes amies a fait un doctorat sur cette créature : l’abbé jésuite Vogler.
       « Il est à peu près impossible que, la Compagnie de Jésus subsistant, l’Eglise ( et le Monde) puisse jouir d’une paix véritable et permanente ».

      • Fergus Fergus 10 août 2010 21:49

        Salut, Brieli.

        Merci pour ces liens. Très honnêtement, je me perds dans tous ces princes-électeurs. Bien que le nom de Karl Théodor me soit familier - impossible de l’éviter si l’on s’intéresse un tant soit peu à l’Ecole de Mannheim - je ne savais pas grand chose de lui.

        En revanche, je connaissais un peu l’abbé Vogler, d’une part en raison de ses concerts d’orgue parisiens, mais surtout parce qu’il a été à la cour de Suède où il a fréquenté celui que l’on a appelé « le Mozart suédois », Josef Martin Kraus, un grand compositeur injustement méconnu, mais que le public commence à découvrir.

        Bonne soirée.


      • Taverne Taverne 10 août 2010 19:59

        Fergus, je t’invite à écouter mes petits Préludes
        Et mes petits jazz. Ces deux albums sont assez écoutés et appréciés. smiley


        • Fergus Fergus 10 août 2010 21:53

          Merci pour ces liens, Voris. J’ai en ce moment dans les oreilles une symphonie concertante pour clarinette et basson de Hoffmeister mais, promis-juré, j’écouterai ces morceaux dès que possible.


        • Surya Surya 10 août 2010 20:45

          Bonsoir Fergus,

          Un superbe cent onzième article ! Je suis en train d’écouter les liens musicaux, ça fait du bien non seulement d’écouter de la belle musique, et en plus d’enrichir sa culture (encore assez mince en matière de musique classique).
          J’admire énormément les personnes qui sont capables d’écouter n’importe quel morceau classique et donner le nom du compositeur. J’ai encore pas mal de boulot avant d’en arriver là, mais sait-on jamais ? smiley
          Merci beaucoup et bonne soirée à vous !


          • Fergus Fergus 10 août 2010 22:05

            Merci pour ce commentaire, Surya.

            Je ne regrette qu’une chose : ne pas avoir pu mettre la main sur un lien d’assez bonne qualité pour illustrer la musique de Krumpholtz et surtout celle de Johann Stamitz.

            Si vous en avez l’occasion, écoutez son concerto pour clarinette, premier de l’histoire des grands concertos pour cet instrument. Une oeuvre superbe qui a ouvert la voie au concerto de Mozart et qui a donné des idées à son fils Carl, auteur de... 11 concertos pour clarinette.

            Rassurez-vous : les chefs d’oeuvre des grands noms mis à part, pour ce qui est de reconnaître le compositeur d’un morceau, je suis moi-même en difficulté tant le style est parfois proche.

            Bone soirée également.


          • Taverne Taverne 10 août 2010 22:24

            Je conserve cet article qui est plein de références et de liens. Vous pouvez vous référer à mes articles sur mon site de la Taverne (rubrique musique. c’est surtout le classique par genres musicaux). Il y avait aussi les articles de Léon sur les instruments bizarres mais je ne les retrouve pas sur Google.

            Dommage qu’il n’y ait pas une page qui regroupe toutes ces informations.

            Pour reconnaître les styles, il faut commencer par les plus caractéristiques et les plus singuliers : On reconnaît ainsi facilement du Bach au contrepoint, du Eric Satie à son étrangeté et à son dépouillement, du Rachmaninov à son exubérance, etc. Ensuite, il y a des genres musicaux propres à certains compositeurs : exemple, les Nocturnes de Chopin, les Variations de Bach et Schumann, les valses de Strauss, les quatuors de Haydn...On peut classer par période aussi (baroque, école de Vienne, romantisme, moderne). Puis, si on veut aller plus loin, on affine en distinguant par rapprochement des styles qui se ressemblent. De cette façon, si on ne reconnaît tout de suite, on ne tombe pas très loin !


          • Salsabil 10 août 2010 22:19

            Bonsoir cher Fergus,

            Et merci de cet article de qualité qui redonne gloire à des artistes sans doute étouffés par la célébrité de certains autres.

            Mon enfance fut, entre autres, bercée par les danses slaves de Dvorak, que je continue à écouter avec le même plaisir tant en émanent une fraîcheur et une joie si souvent nécessaires en ces temps troublés.

            A très bientôt en direct live ! smiley

            Bien à toi.


            • Fergus Fergus 10 août 2010 22:34

              Bonsoir, Gül.

              Merci pour ton commentaire. Les danses slaves de Dvořak valent les danses hongroises de Brahms, et c’est avec plaisir que je les écoute de temps à autre. Mais contrairement à toi, je ne les ai découvertes qu’adulte, de même que la musique classique en général qui est très loin d’avoir bercé mon enfance. Chez mes parents, c’était plutôt « Bruyère corréziennes » par l’accordéoniste Jean Ségurel. Pas mal également mais dans un genre évidemment très différent. Heureusement, ayant habité à Paris, j’ai pu écumer la plupart des médiathèsques de la ville pour aller faire connaissance non seulement avec le classique, mais également bien d’autres genres musicaux. Une expérience de longue haleine absolument passionnante !

              Pour ce qui est de scompositeurs de Bohème, cela faisait longtemps que j’avais envie d’écrire sur eux tant ils méritent un peu plus de notoriété. Mias je crains que ma contribution ne soit trop modeste...

              Amicales salutations.


            • Salsabil 10 août 2010 22:49

              Effectivement, Fergus, Brahms aussi apporte de belles notes primesautières et endiablées à la fois. Je n’y trouve pourtant pas la même profondeur. Je ne saurais bien expliquer.

              Comme si chez Brahms il y avait une création liée à un moment et à une humeur, inspirée sans doute par une culture, alors que chez Dvorak il y aurait LA culture intrinsèque délivrant son insouciance et sa fougue au gré des humeurs et des moments. Une subtilité difficile à exprimer (je ne sais pas si je me fais comprendre ?), mais qui pour moi fait toute la différence.

              J’ai beau beaucoup apprécier Brahms, sa musique ne me parle pas autant que celle de Dvorak.

              Je retrouve, assez étonnamment, l’idée que je tente de transmettre chez des compositeurs comme Sibelius ou Grieg. Une espèce de magie originelle... smiley


            • Fergus Fergus 10 août 2010 23:08

              Je crois comprendre ce que tu veux dire en comparant Brahms et Dvorak, du moins pour ce qui est des oeuvres directement inspirées par la tradition locale comme c’est le cas des danses. Effectivement le mot « humeur » me semble bien adapté concernant Brahms, à opposer peut-être au mot de « sentiment » chez Dvorak. La spontanéité chez l’un, la profondeur chez l’autre, encore que cela puisse varier d’une danse à l’autre, mais globalement la différence existe.

              Entre les deux, c’est également les symphonies de Dvorak que je préfère, et d’assez loin. De plus, je suis un inconditionnel de son concerto pour violon. Cela dit, j’aime énormément ce monument qu’est le concerto pour violon de Brahms, de même que son superbe double concerto. En revanche je coince sur sa musique de chambre, comme quoi l’on peut ne pas aimer toutes les facettes d’un compositeur...

              Je connais assez mal Sibelius, pas suffisamment en tout état de cause pour en parler. Par contre, si je devais emporter avec moi une oeuvre scandinave, ce serait à coup sûr Peer Gynt de Grieg dont je ne me lasse jamais tant cette partition est parfaite de bout en bout.

              Je te souhaite une très bonne nuit.


            • Antoine 10 août 2010 23:53

              Article joliment écrit pour un « amateur ». Parmi les compositeurs cités, Janacek est particulièrement original et remarquable. N’hésitez pas à vous intéresser à ses opéras et si la musique vocale n’est pas la priorité des oreilles, sa musique instrumentale ne pourra que vous passionner, comme ses poignants quatuors ou le déchirant concerto pour violon (J. Suk - Neumann).


              • Fergus Fergus 11 août 2010 09:07


                Bonjour, Antoine.

                Leoš JANÁČEK est effectivement un compositeur remarquable. S’il est très connu des amateurs d’opéra, sa notoriété est en revanche faible dans le grand public amateur de classique et c’est dommage. C’est pourquoi (mais cela vaut également pour d’autres musiciens) j’encourage tous ceux qui le peuvent à emprunter des CD dans les médiathèques, un moyen facile et quasiment gratuit de s’initier aux œuvres d’un artiste avant, pourquoi pas ? d’acheter dans le commerce les enregistrements auxquels on a pu succomber.

                A noter que le violoniste Josef SUK (dont je possède de superbes enregistrements vinyle des concertos 3 et 5 de Mozart) est le petit-fils de son homonyme, le compositeur Josef SUK et le petit-fils… d’Antonín DVOŘÁK. Le monde de la musique est finalement assez petit.

                D’autant plus petit (rien à voir avec ce qui précède) qu’il semble que la jeune femme de KRUMPHOLZ qui a causé la mort de son mari par sa conduite volage ait eu une liaison avec son compatriote DUSÍK (DUSSEK), la carrière des deux compositeurs les ayant conduit à Paris à la même époque.


              • meridien meridien 11 août 2010 07:55

                Merci Fergus pour tous ces liens vers la belle musique,qui nous éloigne de la nauséabonde

                politique pratiquée actuellement...meridien


                • Fergus Fergus 11 août 2010 09:14

                  Merci à vous, Méridien, pour ce commentaire.

                  Il est vrai que le mot « nauséabond » est certainement l’un de ceux qui collent le mieux à l’actualité tant les dérives du pouvoir abordent des rivages peu fréquentables.

                  A cet égard, l’émigration massive des créateurs de Bohème vers les autres pays d’Europe a montré, s’il en était besoin, que l’on peut apprendre des immigrés et pas seulement voir en eux des rivaux et des fauteurs de troubles.

                  Bonne journée.


                • Taverne Taverne 11 août 2010 17:48

                  A Fergus et aux autres amateurs de classique et de musique tchèque :

                  Mon article d’aujourd’hui sur mon blog et ici sur CentPapiers évoque le folklore et la musique tchèque (polka).

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