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Accueil du site > Culture & Loisirs > Parodie > Les pleurs d’Amélie Poulain...

Les pleurs d’Amélie Poulain...

… ou les mésaventures parisiennes d’une jeune provinciale romantique et naïve.

Regardez, dit une femme, c’est elle ! C’est Amélie Poulain ! Tu te rends compte, Gégé ? Notre plus belle rencontre depuis Jean-Pierre Foucault à Ramatuelle.

Nom de Dieu ! t’as raison, Momone, c’est bien elle. En chair et en os ! Et drôlement mignonne avec ça !

Amélie Poulain ? Où ça, Amélie Poulain ? demande, pleine d’espoir, une vieille dame porteuse d’un sac Tati.

Ben là, assise à la terrasse du bistrot, répond Gégé en désignant une table.

En quelques instants, la nouvelle se répand sur la place des Abbesses. Un attroupement se forme. 

C’est le plus beau jour de ma vie ! soupire une adolescente à lunettes.

Putain, quand je vais raconter ça aux copains ! s’enthousiasme un grand sifflet au visage moucheté d’acné.

Surgis d’un car, des japonais clonés immortalisent l’apparition sur leur appareil numérique avec un synchronisme parfait entre deux courbettes.

Wunderbar ! s’exclame un touriste allemand. 

Wonderful ! confirme une touriste anglaise.

Prévenus par la rumeur, des gens surgissent de partout. Bientôt, la place est envahie par une foule d’admirateurs.

On t’aime, Amélie ! s’écrie une petite brune, émue aux larmes.

J’ai des ennuis, Amélie. Toi seule peux m’aider ! s’exclame un jeune homme pâle au regard désemparé.

Amélie Poulain sirote un jus d’orange en souriant. Ses grands yeux noirs brillent d’une infinie bonté mêlée d’espièglerie. D’un geste gracieux, elle lève une main. Le silence se fait : Amélie va parler… 

Soudain, une sonnerie stridente retentit. Dans une fulgurance, le son et l’image sont brutalement interrompus : panne de rêve. Emportée par l’agression quotidienne du réveil matin, Amélie Poulain a disparu dans le néant de mon inconscient. Merde, merde, merde, c’était trop beau ! Fait chier, ce connard de réveil ! J’ouvre un œil, puis deux. D’un geste mécanique, ma main droite, encore gauche de sommeil, tâtonne pour faire taire ce maudit Stentor. Bousculé dans le mouvement, mon cher vieux Freddy, l’ours en peluche borgne et manchot de mes jeunes années, tombe sans se plaindre sur le tapis à côté de mes mules à tête de tigre. Enfin le calme revient. Allongée sur le dos, je fixe, à la verticale de mon visage, les fissures du plafond. Un jour c’est le delta de l’Amazone. Un autre jour le delta du Gange. Ou bien encore celui de l’Orénoque. Tout dépend de l’inspiration du moment. Aujourd’hui je ne vois même pas les fissures. Ou plutôt je ne les vois plus. Depuis un mois, j’ai cessé de voyager sur les flots tumultueux de mon plafond. Depuis un mois, toutes les nuits, je rêve. Un rêve merveilleux qui fait de moi une jeune fille séduisante et adulée, toujours prête à répandre le bonheur autour d’elle… Toutes les nuits je suis Amélie Poulain !

Tous les jours je redeviens Marinette Ribouillot !

Long soupir. Allez Marinette, le devoir t’appelle ; va gagner ta croûte, ma fille ! Je me lève à contrecœur. D’un geste machinal, j’ouvre le rideau. Le ciel est gris. D’ailleurs tout est gris dehors : les façades lépreuses du vieux Belleville, le zinc des toits, les chats de gouttière, la blouse de Samir, l’épicier arabe. « De quoi te plains-tu ? Tu as la chance d’avoir un appart’ en plein Paris ! » m’avait jeté sans aménité ma collègue Julie un jour de blues. J’avais haussé les épaules. Appartement, ce réduit vétuste composé d’une cuisine-salle d’eau-W.C. et d’une salle à manger-chambre-vestibule ? Pas de quoi fanfaronner. D’autant plus que l’exiguïté des lieux m’impose des règles de conduite drastiques, rapport aux chiottes. Même noyées sous la brise marine du Cap Horn en aérosol, il est des fragrances qui épousent mal les fumets culinaires ! En admettant que l’on puisse parler ainsi des boîtes Trucmuche ou des surgelés Machinchose. Pas vraiment le top de la gastronomie. Notez bien, je ne me plains pas, il y a tellement de gens dans mon quartier dont la situation est infiniment plus précaire que la mienne. À commencer par les Maliens du squat voisin. Quand même, j’espérais autre chose lorsque, pleine d’espoir, j’ai quitté Romorantin pour monter faire carrière dans la capitale.

En fait de carrière, je n’ai pas progressé d’un poil depuis mon arrivée à Paris quatre ans plus tôt. Officiellement, je suis employée qualifiée administrative de 1ere catégorie dans une grosse boîte d’assurances. Pas de danger que je l’oublie, c’est écrit en toutes lettres sur mes fiches de paie. Pour être franche, le titre m’avait paru plutôt flatteur lors de mon embauche. Jusqu’au moment où je me suis aperçue qu’il y avait belle lurette que les employés non qualifiés avaient été éradiqués de la grille salariale. Quant aux qualifiés de 2e catégorie, qui auraient normalement dû se situer à un rang inférieur au mien et du même coup revaloriser ma propre position, ils n’existaient plus que dans les archives de la direction des Ressources humaines, les derniers représentants de l’espèce ayant disparu l’année de l’effondrement du bloc soviétique. Résultat des courses : je suis tout en bas de l’échelle, à mi-chemin entre rien et pas grand chose.

En bas de l’échelle et pas prête d’y monter, vu les erreurs que je commets régulièrement malgré le caractère basique de mon job. À cet égard, je confesse que ma tendance à la rêverie est un sérieux handicap : la moindre évasion, aussi brève soit-elle, se traduit illico par une anomalie de saisie dans le contrat d’un client. Comme si ce handicap ne suffisait pas, je dois également faire face aux e-mails de mes collègues. Depuis que la direction a décidé de mettre en place la politique du zéro papier, la plupart des envois de dossiers se fait via la messagerie Intranet. Forcément, il me faut ouvrir les pièces jointes. Et là, une fois sur dix, je me prends en pleine tronche une image porno en gros plan. Forcément, je deviens rouge comme une pivoine et tout le monde se marre à mes dépens, vu que je cohabite avec mes bourreaux au sein d’un bureau paysage aussi vaste qu’un tarmac d’aéroport.

Un jour pourtant, lasse d’être exposée quotidiennement à des scènes de fellation ou de partouze, je me suis rebellée. Dressée sur ma chaise à roulettes, j’ai gueulé à la cantonade : « J’en ai plein le cul de vos bites, bande d’obsédés ! » Évidemment, la formule a fait un tabac. Tout le monde se marrait, y compris les nanas, encore plus acharnées que les mecs à se payer ma fiole. Y’en a qu’une qui ne se marrait pas : la mère Vigouroux, ma salope de chef, une vieille peau acariâtre toujours prête à se venger sur les plus faibles de son manque d’autorité sur les forts. En un clin d’œil, elle a été là, plantée devant moi à m’agonir de reproches et à secouer mon siège comme un cocotier, ravie de pouvoir déverser sa bile sur un bouc émissaire bien commode. En l’occurrence une pauvre chèvre déboussolée. Déstabilisée au moral comme au physique par cette connasse, je me suis cassée la gueule sur le bureau avant de basculer en vrac sur la moquette. Ça m’a valu une luxation de l’épaule et trois semaines d’arrêt de travail. Depuis, je ne reçois plus de courrier porno. Je ne peux pas dire pour autant que les moqueries à mon égard ont cessé. Quand on est, comme moi, moche, maladroite et mal fagotée, il faut s’attendre à subir des vannes. Mais bon, je m’y suis faite. N’empêche, ça n’arriverait pas à Amélie Poulain… 

Et merde, encore un incident technique dans le métro ! Résultat : des rames bondées. En jouant des coudes, je parviens quand même à entrer dans la caque, au milieu des harengs. Non loin de moi, le visage d’une blondinette s’empourpre. Sûr que la nana se fait tripoter les miches dans la mêlée. Tiens, sans vouloir récriminer, même ça je n’y ai pas droit : jamais une main baladeuse ne s’est égarée sur mon anatomie. C’est dire à quel point je suis moche ! Bref, une fois encore j’arrive à destination avec ma pudeur intacte. Comme d’habitude, la fille de l’accueil se garde bien de me saluer, cette poufiasse réserve ses salamalecs aux cadres supérieurs de la boîte. Probable qu’elle regrette qu’il n’existe pas une entrée de service pour les moucherons de mon espèce. Un de ces quatre, je vais lui claquer le beignet à cette pimbêche. Enfin si j’en ai le temps, vu que celle qui l’a précédée n’est restée que quatre mois à l’accueil avant de décrocher un poste sous le bureau du directeur juridique. 

Re-merde ! Après les dysfonctionnements du métro, voilà que l’ascenseur n°1 est en rade. Du coup, le n°2 est réquisitionné, sous le contrôle musclé des vigiles maison, pour les porteurs de badges verts (les visiteurs) et les titulaires de badges mauves (les cadres). Quant à l’ascenseur n°3, inutile de compter dessus : il est strictement réservé aux porteurs de badges bleus, autrement dit au cercle très fermé des PD (entendez par là personnels de direction). Les titulaires de badges orange et jaunes, couleurs respectivement affectées au menu fretin de la maîtrise et à la piétaille des opérateurs, sont canalisés vers les escaliers, sans distinction d’âge ou de sexe. 

Cinq étages plus haut et quelques vannes plus tard, je m’efforce de bosser, le nez vissé sur l’écran de mon ordinateur. Mais rien ne va. J’ai beau faire, je multiplie les conneries. Moche et incompétente, voilà ce que je suis. Deux boules de pétanque me montent dans la gorge. Mon regard se brouille sur la police d’assurances multirisques de Monsieur Théodore Michon. Soudain Amélie Poulain est là, devant moi. Elle occupe tout l’écran de veille de mon PC, avec son sourire malicieux, ses yeux pétillants et sa petite cuillère. La véritable Amélie Poulain, la bonne fée des Abbesses. Je fonds en larmes…

Y’a un roulis d’enfer sur le boulevard des Capucines. Pire que sur l’Abeille Bourbon un jour de tempête dans le rail d’Ouessant. Je me demande comment les immeubles tiennent encore debout. Il s’en faut d’un poil que j’me prenne le Café de la Paix sur la tronche. Il avait raison le loufiat du bar à vins : fallait pas prendre ce cognac après la bouteille de sauvignon. Hé, t’as jamais été déprimé, Ducon ! Nom de Dieu, la déferlante. J’échappe de justesse à l’effondrement de l’Olympia. Par miracle, je réussis à m’agripper à un banc qui dérive sur le boulevard. J’ai la calebasse comme une cougourde. Je ferme les yeux un instant. Aussi sec, le monde chavire. Ma tête chavire. Mon estomac chavire. Je suis ballottée comme une vieille paire de chaussettes dans une essoreuse. Reprends-toi, Marinette, un peu de dignité, que diable ! J’ouvre les yeux pour affronter mon agonie. La houle s’apaise un peu. Après un triple salto, nous rétablissons tant bien que mal notre assiette, le banc et moi. C’est qui, ce mec ? Assis à mes côtés, un type beau comme un chippendale regarde en souriant dans ma direction. Doit y avoir un top-model derrière moi. Au prix d’un gros effort, je tourne la tête : personne. À croire que ce mec fait du charme à la colonne Morris. Malgré la houle, je parviens à le recadrer. Putain, qu’il est mignon ! Et ce sourire ! Nom de Dieu, c’est pas possible qu’il s’intéresse à moi, le chippendale. Y’a un truc. Ça doit être pour une de ces conneries de caméra cachée. J’ai beau scruter entre deux vagues, je ne vois rien. Mais où est-elle, cette putain de caméra ? Mes yeux s’embuent. Une grosse larme coule sur ma joue.

─ Vous avez l’air d’en avoir gros sur la patate, me susurre le chippendale d’une voix suave.

─ J’ai trop pi… picolé, voilà tout.

─ On ne boit pas sans raison, surtout en solo et à votre âge. Confiez-vous donc à Frankie, ça vous soulagera.

Durant quelques secondes, je reste muette, emportée par un tourbillon soudain. Un bus touristique à étage, complètement désemparé, évite de justesse notre radeau, enfin notre banc. Le courant l’emporte vers la Madeleine. Qu’est-ce qu’il a dit, le chippendale ? Ah oui, se confier. Ouaille note ? Sans réfléchir, je me lâche :

─ J’en ai marre de… de cette vie à la con ! D’a… d’abord, je suis trop… trop moche.

Frankie ouvre les deux bras comme pour prendre la terre entière à témoin.

─ Mais la vie est magnifique, au contraire, me répond-il sur un ton enthousiaste. Et vous avez tout ce qu’il faut pour en être l’une des reines.

─ Vous rigolez. A… avec la tronche que j’ai ! Je sais bien que… que je suis immonde.

─ Mais non voyons, vous n’êtes pas immonde. Enfin, pas franchement. Et il se trouve que c’est votre jour de chance : moi, Frankie, j’ai les moyens de vous transformer, je peux vous apporter la beauté, faire de vous une demoiselle séduisante et admirée des hommes. De tous les hommes…

Je jette un œil en coin vers le chippendale. Putain, qu’il est beau ! La beauté du Diable… Nom de Dieu, le Diable ! Je comprends subitement que ce tentateur n’est autre que le Diable, ou du moins l’un de ses proches collaborateurs, envoyé sur terre pour embobiner les nunuches dans mon genre.

─ …Votre problème, poursuit le séducteur, c’est que vous êtes restée à l’état de chrysalide. Laissez-moi vous aider à déployer les ailes du papillon qui est en vous. Un superbe papillon…

J’écarquille les yeux. D’habitude on me compare plutôt à une grosse loche.

─ Moi, un pape… un papillon ?

Le chippendale ou le Diable, je ne sais plus, me décoche un sourire ravageur. 

─ Un magnifique papillon, vous dis-je. Et cette métamorphose ne tient qu’à vous. Une petite signature en bas de ce parchemin, et votre vie deviendra un véritable enchantement.

Frankie me tend un contrat rédigé en lettres gothiques rouges et noires. Un vertige me saisit dont la houle cette fois n’est pas responsable. Ce beau gosse aux yeux bleus et à la bouche terriblement sensuelle, j’en suis maintenant certaine, est un envoyé de Lucifer. Tout le prouve : son charme, son discours, son assurance, jusqu’aux plis de son pantalon et à ses pompes, impeccables dans la tempête. Et voilà qu’il me refait le coup du Docteur Faust. J’en suis toute chavirée… Et merde, qu’est-ce que je risque ? Mon enfer, je le vis tous les jours sur terre. Ras le bol d’être une grosse loche. Ras le bol qu’on chante « Tiens voilà du boudin ! » sur mon passage… Oui, mais là, c’est ton âme qui est en jeu, ma petite ! Et alors ? Perdre son âme, la belle affaire ! J’en ai marre d’être le défouloir des cons, l’exutoire des petites vacheries quotidiennes. Je veux être jolie. Je veux plaire. Je veux apporter du bonheur autour de moi. Je veux être Amélie Poulain ! Une onde d’exaltation me fait vibrer le corps tout entier. Je vais signer. Je signe… Raté : une série de déferlantes s’abat soudain sur moi. Je m’accroche comme je peux au radeau, ballottée par les flots en furie. Je me sens blackboulée comme une boule de loto. Ma tête part en vrille. Mon estomac aussi. Brusquement, je sens monter l’éruption. Cassée en deux, je lâche la sauce sur le futal de Belzébuth.

─ Putain, c’est pas vrai, elle est trop con, cette poule ! s’exclame une voix tandis que j’agonise sur le mobilier urbain.

Lorsque je ressuscite, il n’y a plus personne sur le banc : le Diable est soluble dans le dégueulis. Le Diable, mais pas le contrat. Il gît sur le sol, partiellement noyé sous les vomissures au sauvignon. Quelques mots émergent pourtant de la bouillie : Institut Aphrodite… abonnement… soins corporels… premières séances gratuites…

Mes yeux s’embuent. Sans doute les embruns.
 
 

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42 réactions à cet article    


  • jako jako 14 janvier 2010 10:51

    « Fait chier, ce connard de réveil ! », je vois que nous avons les mêmes fréquentations Fergus, je classerais ce scénario plus dans « vie vraie » que parodie, nostalgique à souhait votre texte éveil bien dans celui qui vit cela aussi de l’intérét. Merci à vous 


    • Fergus Fergus 14 janvier 2010 10:58

      Bonjour, Jako.

      Il s’agit d’un choix d’AgoraVox. Cela dit, d’accord avec vous, cette histoire peut avoir été vécue par des milliers de jeunes filles


    • Voris 14 janvier 2010 11:08

      Bon, pour ta luxation de l’épaule, je fais une chason ? Comme suite à la chanson en l’honneur du ménisque de l’enfoiré ! smiley

      - Noooon, Voris !
      - Ah bon, d’accord...Oh la la !


      • Fergus Fergus 14 janvier 2010 11:11

        Salut, Paul.

        Pourquoi pas ? puisqu’en France tout finit, paraît-il, par des chansons. Et celle de L’enfoiré en vaut bien d’autres.

        Bonne journée.


      • Voris 14 janvier 2010 11:22

        Amélie et le poulain (chanson de Melgven)

        Amélie est serveuse à Melgven (*)
        Tout près de Concarneau.

        (* se prononce « melvin »)

        Quand Amélie met l’vin
        Et l’chili con carneau,

        Y’a des gars qui s’attablent
        Pour la regarder faire.

        Elle est tellement aimable.
        Qu’on ne peut que se taire.

        Quand Amélie met l’eau,
        C’est un méli-mélo

        De marins, de dockers,
        De punks et de rockers.

        La Jument de Michao
        Et son petit poulain

        S’effacent derrière ce show
        Digne d’Amélie Poulain.


      • Fergus Fergus 14 janvier 2010 13:08

        Merci pour cette chanson, Paul. J’ai particulièrement apprécié le « Chili con carneau » !


      • armand armand 15 janvier 2010 10:48

        Fergus,


        Très beau texte - drôle et perspicace en même temps : on pourrait dire aussi qu’en France « tout finit par l’échanson »...
        A un moment, on s’imagine devant une de ces intrusions belzébuthiennes dans le quotidien parisien comme chez Chaude Seignolle, et on tombe sur un fait de société ô combien révélateur.


      • Fergus Fergus 15 janvier 2010 11:01

        Salut, Armand.

        Je suis ravi que vous ayez apprécié ce texte. Au delà du cocasse des situations, c’est bel et bien la réalité de la vie d’une jeune fille romantique et naïve que j’ai voulu montrer dans différentes situations.

        Bonne journée à vous.


      • Gabriel Gabriel 14 janvier 2010 11:54

        Du rêve à la réalité la largeur du fossé est proportionnelle à son audace et de sa conscience… Texte agréable. Merci Fergus.


        • Fergus Fergus 14 janvier 2010 12:01

          Bonjour, Gabriel, et merci à vous.

          Le problème des rêves est qu’ils sont parfois immenses, inatteignables pour tout dire, et c’est ce qui en fait le charme d’une certaine manière, car comme les fantasmes un rêve réalisé s’accompagne souvent d’une déception.


        • Imhotep Imhotep 14 janvier 2010 12:21

          beau texte qui m’a beaucoup plu


          • Fergus Fergus 14 janvier 2010 12:38

            Bonjour, Imhotep, et merci pour ce commentaire.


          • Lisa SION 2 Lisa SION 2 14 janvier 2010 12:24

            Magnifique, j’ai fait un très court mais sinueux voyage, c’est réussi, c’est digne de Jean Pierre, Jeunette, continue, ton intellect aussi proportionnellement chippendailé que t’es boulet, c’’est excitant à souhait. Personnellement je préfère une fille avec laquelle on s’emmerderait au lit mais jouirait tout le reste du temps que la vie nous offre pour l’occuper avec toi...Bises.


            • Fergus Fergus 14 janvier 2010 13:04

              Salut, Lisa Sion, et merci pour ce message.

              Les filles sont décidément un univers mystérieux pour nous, les mecs, mais tellement attirant. Et je ne parle pas du physique seulement, mais, tout aussi important (si ce n’est plus), de ce qu’elles ont dans la tête : de leurs raisonnements, de leurs enthousiasmes, de leurs aspirations.

              Et sans parler de relations amoureuses, les contacts filles-garçons sont le plus souvent beaucoup plus riches de diversité dans les conversations que les contacts mono-sexe par trop enfermés dans des stéréotypes. 

              Bonne journée.


            • caramico 14 janvier 2010 14:46

              Ya pas que le physique...

              Regardez ya des moches qui s’en sortent, (enfin pour le moment) des Morano, des Bachelot...


              • Fergus Fergus 14 janvier 2010 15:47

                Bonjour, Caramico.

                Bon d’accord ce ne sont pas des canons ces deux-là, mais le plus déplaisant chez elles n’est pas leur physique (chacune peut espérer trouver un jour « chaussure à son pied » comme on disait naguère), mais la vulgarité agressive de l’une (Morano) et la propension de l’autre (Bachelot) à prendre ses compatriotes pour des demeurés. Et là ce sont des défauts rhédibitoires. Mais il ne s’agit là que d’un avis personnel...


              • sissy972 14 janvier 2010 17:12

                Bonjour Fergus,
                On dirait du vécu, dans une vie antérieure peut-être, où vous étiez une sacrée mocheté ????
                Je trouve bizarre que vous sachiez autant de choses sur la vie intime des femmes !
                Dites-en un peu plus, je sais écouter. Allongez vous sur le canapé, ne vous inquiétez pas je n’ai pas de réveil.


                • Fergus Fergus 14 janvier 2010 18:04



                  Bonjour, Sissy.

                  Qui sait ? Peut-être ai-je été une femme dans une vie antérieure ?

                  En réalité, la vie des femmes et les inégalités de traitement dont elles sont très souvent (et très injustement) victimes dans notre société m’ont toujours intéressé (d’où certains de mes articles sur les femmes peintre). De plus, lassé des éternelles discussions de certains mecs sur les bagnoles ou le foot, c’est souvent dans la compagnie des femmes (ou dans les groupes mixtes, notamment en association) que j’ai pris le plus de plaisir à échanger des idées ou à évoquer les problèmes de société sans tomber dans les excès (ou à tout le moins le manque de nuance) qui caractérisent trop souvent notre mode de pensée, à nous les hommes.

                  De plus, je me suis toujours efforcé d’être un observateur attentif de la vie des gens, hommes, femmes et enfants. Sans doute ai-je puisé dans cette observation la matière à mes écrits.

                  Enfin, j’ai toujours été sincèrement peiné des difficultés que rencontrent les jeunes filles un peu moins jolies que leurs amies et des moqueries dont elles sont parfois victimes (cf. « L’orchidée et l’artichaut  »).

                  Voilà, vous savez tout. Du moins, je crois vous avoir tout dit...


                • sissy972 14 janvier 2010 18:27

                  NOus sommes faits pour nous entendre, car moi c’est la compagnie des hommes que je préfère. Les histoires de femmes tournant allègrement autour des maris des enfants et de ce qu’on va faire à manger ce soir m’ont toujours ennuyée.
                  La conversation des hommes est beaucoup plus ouverte et universelle mais je parle bien sur des hommes qui ne font pas de tuning, qui s’avachissent ds le cannapé le soir de foot !
                  Je parle d’hommes ayant l’esprit ouvert,
                  Votre article sur « l’ orchidée et l’artichaut » je m’en souviens pour l’avoir descendu en flammes ds mon commentaire. J’avoue qu’il m’avait singulièrement fachée, mais à présent je comprends mieux.
                  Je n’ai pas eu à souffrir des moqueries des filles et des garçons car n’étant pas une mocheté. Mais je comprends leur souffrance. Pourtant j’ai eu ds mes relations des filles aux physique et visage ingrats, et qui ont trouvé chaussures à leurs pieds, cela dépend énormément de l’environnement, de la solidité de leur mental et de leur intelligence à s’adapter. Les autres qui ne s’assument pas souffriront toujours. 
                  Permettez-moi de vous saluer bien bas pour votre noblese de coeur. 
                  Sylvia 


                  • Fergus Fergus 14 janvier 2010 19:10

                    Un grand merci pour votre commentaire, Sylvia, et content que vous ayez compris dans quel esprit j’avais rédigé « L’orchidée et l’artichaurt ».

                    Une confidence : je partage totalement votre aversion pour le « tuning », notamment parce que certains des adeptes de cette mode venue naguère des Etats-Unis n’hésitent pas, comme j’ai pu, hélas, le constater, à mettre en péril l’équilibre financier de leur ménage pour satisfaire leur passion dévorante et particulièrement coûteuse. Quant au football avachi, ce n’est pas mon truc, moi qui ai pratiqué ce sport durant 32 ans sur le terrain, et par tous les temps (jusqu’à casser la glace des flaques gelées devant mes buts).

                    Des filles au physique plutôt ingrat qui s’en sortent plutôt, il y en a, en effet, mais elles sont souvent condamnées à être toujours au top de la camaraderie et du dynamisme là où les copines plus jolies ramassent la mise sans effort. La vie est injuste, mais le challenge peut être beau. Et ces filles pas trop jolies ou plutôt boulottes peuvent avoir un véritable talent, comme le montre avec justesse et sensibilité le film d’Agnès Jaoui « Comme une image ».

                    Je n’ai pas de prétention à une quelconque « noblesse de coeur », mais simplement à une observation et à une compréhension les plus objectives possibles des personnes qui m’entourent ou de celles dont je croise le chemin.

                    Je vous souhaite une excellente soirée.


                  • Fergus Fergus 14 janvier 2010 19:16

                    Bonsoir, Waldgänger, et merci pour votre commentaire.

                    Des bureaux comme ceux-là, j’en ai fréquenté quelques-uns, et sans doute y aurait-il beaucoup à dire à leur sujet. Peut-être m’y collerai-je un jour.

                    Quant au métro, c’est une mine pour les observateurs tant il s’y passe de choses, tantôt cocasses, tantôt nettement moins amusantes.

                    Content de constater que l’ambiance de ces lieux vous semble bien rendue.

                    Au plaisir de vous lire prochainement (Votre article sur le Groenland était particulièrement intéressant).


                  • Fergus Fergus 15 janvier 2010 09:19

                    @ Trolléon.

                    Merci pour ce lien dont j’apprécie d’ores et déjà la photo d’accueil (je suis un fan de montagne, été comme hiver).

                    Je vais aller explorer ce site avec d’autant plus d’intérêt que « Les pleurs d’Amélie Poulain » est une adaptation de l’une des nouvelles que j’ai rédigées ces dernières années et qui s’empoussièrent (virtuellement) dans un dossier.

                    Bonne journée.


                  • Fergus Fergus 15 janvier 2010 09:26

                    @ Le Furtif.
                    Comme Waldgänger, je considère qu’il ne faut pas jeter toute la production de Paul Villach. Certains articles sont même réellement intéressants et pertinents. Dommage qu’il ne supporte pas mieux la critique dans les fils. 

                    @ Waldgänger.
                    Un par semaine, le rendez-vous est pris !

                    Bonne journée à tous les deux. 


                  • Francis, agnotologue JL 15 janvier 2010 16:09

                    @ Fergus ; bel article, et Amélie Poulain est si belle.

                    Vous écrivez : « Quant au métro, c’est une mine pour les observateurs tant il s’y passe de choses, tantôt cocasses, tantôt nettement moins amusantes. »

                    Vous ne parlez pas du métro de Rennes, si ?


                  • Fergus Fergus 15 janvier 2010 16:53

                    @ JL.

                    Merci pour ce commentaire.
                    Non, je ne parle évidemment pas du métro de Rennes, nettement moins source d’inspiration que celui de Paris. Encore que je ne le fréquente pas suffisamment (eu égard à la taille réduite de la ville) pour en avoir une vision aussi pointue que celle que j’ai du métro de Paris dont je connais toutes les lignes et la majorité des stations. Y compris Haxo, la station fantôme qui n’a jamais été ouverte au public...

                    Bonne journée.


                  • dom y loulou dom 15 janvier 2010 03:01

                    c’est un très bon texte fergus

                    mais je me dis que la modération d’avox a singulièrement changé depuis qques temps, un exposé sur les sumeriens avait été refusé il y a un an sous prétexte que c’était un texte « trop personel » quand un essai (même réussi, mais ici fictif) est accepté aujourd’hui.

                     Hormis l’excellente distraction que nous a procuré votre plume bien sûr, qu’en pensez-vous ?


                    nonon je suis sincère.



                    • Fergus Fergus 15 janvier 2010 09:02

                      Bonjour, Dom.

                      Peut-être ce motif d’un « texte trop personnel » avait-il été utilisé pour masquer d’autres raisons de rejet. Peut-être la Rédaction d’AgoraVox a-t-elle évolué vers un éventail de publications plus large. Je n’en ai pas la moindre idée.

                      Cela dit, je suis persuadé, depuis que je suis arrivé sur ce site, qu’un média tel qu’AgoraVox ne doit pas s’enfermer dans la spécialisation, mais s’ouvrir aux sujets les plus variés pour coller à l’ensemble des préoccupations et des pôles d’intérêt de nos concitoyens. C’est pourquoi j’apprécie tout autant les articles économiques de Michel Santi que les écrits historiques d’Emile Mourey, pour ne citer que ces deux-là.

                      Mais peut-être en concluerez-vous que je prêche pour ma paroisse. C’est possible, mais je suis constant car depuis le début de ma participation j’ai alterné les articles sur des sujets très éclectiques.

                      Quoi qu’il en soit, content de vous avoir diverti.


                    • apopi apopi 15 janvier 2010 04:26

                      Surprenant et très agréable à lire en plus ce joli texte me donne envie de sortir de la naphtaline mes petites historiettes qui datent des années 70. Pour résumer les aventures de trois ou quatre crétins à la campagne. Puisque c’est possible sur AV dés que je suis moins surbooké ( je déménage et c’est la galère ) je fais chauffer le clavier. Merci Fergus pour ce petit bout de rêve maintenant la plume me démange. 


                      • Fergus Fergus 15 janvier 2010 09:11

                        Bonjour, Apopi, et merci pour ce commentaire.

                        J’ai moi-même déjà publié sur AgoraVox quelques articles en rapport avec la vie campagnarde (1963 : un dimanche au village  ; Le village englouti) ou l’enfance à Paris dans les années 60 (Je me souviens...).

                        C’est avec intérêt que je prendrai connaissance des vôtres. Peut-être y retrouverai-je mes propres souvenirs...


                      • Fergus Fergus 15 janvier 2010 10:22

                        Merci, Trolléon, je pense aller y faire un tour très rapidement.

                        Bonne journée.


                      • L'enfoiré L’enfoiré 15 janvier 2010 10:29

                        Salut Fergus,

                         Beau rêve en effet.
                         Passage entre rêve et réalité.
                         J’ai jouer à ce genre aussi par deux fois. Ce fut d’autres rencontres.
                         - avec une bulle de savon
                         - dans un clair obscur ;
                         
                         S’il n’y avait pas le rêve et l’utopie où serions-nous.
                         Maintenant sur les sujets du rêve, on peut déceler bien plus d’intimes finesses.
                         Amélie Poulain, le film qui se trouvait comme référence, chez nous, de la décennie d’un amateur de films.
                         Amélie, c’est le rêve d’une jeune fille qui plane au dessus du monde avec une belle musique douce dans la tête. 
                         D’autres imaginent des concertos, avec adagio, adagio ma non troppo...


                        • L'enfoiré L’enfoiré 15 janvier 2010 10:40

                          Encore une chose. Il n’y pas que la beauté, il y a le temps qui impressionne nos jours.
                          Alors, il n’y a que l’humour qui résonne et sauve.
                          Je ne sais si vous avez vu Michèle Berger avec « Pas une ride » que je reprends dans mon ’Cause perdue dans l’éphémère".
                          C’est une manière très simple de régler le problème du temps. Ca n’a plus rien avoir avec Amélie Poulain, mais cela rassure.


                        • L'enfoiré L’enfoiré 15 janvier 2010 10:43

                          Au sujet des mails que vous décrivez qui nous veulent du bien, parce que nous le valons bien, combien j’en reçois par jour croyez-vous ? Heureusement, il y a les « garbage collection »
                           smiley


                        • Fergus Fergus 15 janvier 2010 10:52

                          Salut, L’enfoiré, et merci pour tous ces liens et ce sréférences d’articles. Je m’aperçois qu’il y a des choses qui m’ont échappé. J’aurai par conséquent de quoi m’occuper durant le week-end.

                          Personnellement, et contrairement à certains qui ont fait la fine bouche devant « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain », j’ai adoré ce film qui n’a rien de franchouillard mais qui constitue un hymne à la poésie et à la trouvaille cinématographique. Sans oublier la superbe bande-son principalement dominée par les oeuvres de Yann Tiersen.

                          Bonne journée.


                        • armand armand 15 janvier 2010 10:55

                          Ou bien Amélie Poulain serait-elle la version an 2000 de Mimi Pinson, de la grisette, de la « petite femme de Paris » mais avec un certain mélange de nostalgie (souvent éreintée par la critique au moment de la sortie du film) et de pudibonderie bien consensuelle.
                          Une sorte e Vie de Bohème quelque peu aseptisée.

                          Mais agréable quand même. J’ai des sentiments mélangés, peu après la sortie du film ’ai rencontré une jeune personne, véritable sosie de l’héroïne (et grande fan, bien sûr) - et ça été l’enfer...


                        • Fergus Fergus 15 janvier 2010 16:43

                          @ Armand.

                          Il y a effectivement un côté Mimi Pinson dans Amélie Poulain, et cela me convient parfaitement car je crois qu’il y place pour tous les caractères, fussent-ils un peu rêveurs et déconnectés des réalités socio-économiques, au point de donner parfois l’impression de vivre sur une autre planète.

                          J’a aimé ce film pour de multiples raisons, mais si je devais n’en citer qu’une, je mettrais en avant cette boîte de gâteaux découverte par hasard et restituée à un cinquantenaire ému aux larmes de retrouver si longtemps après ses trésors de gamin. J’ai eu une boite métallique du même genre (elle représentait la libération de Strasbourg par la 2e DB) et elle aussi renfermait des trésors d’enfance, du genre photos de footballeurs du Stade de Reims ou coureurs cyclistes en métal...


                        • Vilain petit canard Vilain petit canard 15 janvier 2010 10:44

                          Merci Fergus, ça fait du bien de démarrer la journée avec un texte sympa, bien écrit, et plein de finesse. J’en redemande !


                          • Fergus Fergus 15 janvier 2010 10:55

                            Salut, Petit Canard, et un grand merci pour ce commentaire.

                            Confidence : je crois avoir d’autres textes du même type dans ma besace, mais rien ne sert de courir...

                            Je vous souhaite une excellente journée.


                          • Vilain petit canard Vilain petit canard 15 janvier 2010 11:22

                            Ah je trouve que ça ferait du bien, une petite série de textes comme ça. Après tout, dans les magazines il y a souvent la place pour un auteur « non informatif », ou « non journalistique », pourquoi pas sur Agoravox. Moi aussi, j’y avais pensé, du temps où j’avais du temps...


                            • Fergus Fergus 15 janvier 2010 16:34

                              Tout à fait d’accord, Petit Canard : un média comme AgoraVox n’a pas vocation, me semble-t-il, à n’accueillir que des articles normalisés sur des thèmes réduits à l’actualité socio-économico-politique. La vie, fort heureusement, ne se limite pas à cela !


                            • Salsabil 15 janvier 2010 11:37

                              Bonjour Fergus,

                              Fort joli texte avec le fond de cruauté nécessaire à une proximité de la réalité. J’ai également beaucoup apprécié les descriptions du paysage parisien au point d’en sentir cette odeur mêlée de brouillards, d’égouts et d’échappements...

                              Ce sujet avait été traité il y a une vingtaine d’années dans un film réunissant Balasko et Auteuil : « Ma vie est un enfer » (si ma mémoire est bonne ?).

                              Merci en tous cas.

                              Amicalement.

                              Gül


                              • Fergus Fergus 15 janvier 2010 16:31

                                Bonjour, Gül.

                                Un grand merci pour ce commentaire qui me touche d’autant plus que je suis tout aussi attaché au décor de mon histoire (très important le décor !) qu’au personnage de cette Marinette que l’on peut rencontrer dans la plupart des boîtes.

                                Je n’ai pas vu le film « Ma vie est un enfer ». J’essaierai de me le procurer à la médiathèque de Rennes.

                                Amitiés.
                                Fergus

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