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Zawgyi 14 mai 2008 09:08

Article écrit sur un ton mélodramatique mais peu informatif. On n’y apprend rien ou pas grand chose, en dehors des clichés habituels, peu documentés et peu chiffrés. Bien entendu, on ne peut remettre en cause l’atrocité du régime sur place et l’on peut fustiger nos démocraties. Mais finalement, comme d’habitude, personne ne propose de solution réelle en dehors des appels au boycott ridicules, qui ne font que renforcer la junte tout ne mettant des milliers de travailleurs birmans au chômage.

La situation est bien plus complexe qu’il n’y paraît. Elles le sont toujours. Rien n’est tout blanc ou tout noir. La Chine est certes le premier partenaire de la junte, mais il faut rappeler que l’Inde vient de signer de nombreux contrats d’exploitation de gisements de gaz, qu’elle lutte de manière concertée avec la Birmanie contre des minorités ethniques indépendantistes de l’Etat Chin, et que c’est elle aui a fourni les Mig qui équipent l’armée de l’air birmane.

Rappelons également que l’appauvrissement de la population et l’augmentation de la prostitution dans les grandes villes comme Yangon, ont pour origine les sanctions économiques qui mettent au chômage de nombreuses filles de la campagne venues travailler dans les usines de textile. Sans compter la saison touristique déclinante depuis octobre 2007, qui continue d’affaiblir l’économie birmane et les économies de milliers de pauvres gens. Doit-on continuer ainsi à frapper un homme qui est déjà à terre.

Finalement, quelle serait la solution ? A ce jour, les actions mises en place (ou plutôt les inactions, puisqu’un boycott est le summum de la non-action par excellence : on se contente d’isoler l’autre, de se fermer à lui) ont fait plus de mal que de bien. De manière cynique, on pourrait dire que nous servons ainsi la propagande birmane, qui a ainsi trouver un coupable sur le dos duquel mettre tous les malheurs de sa population. De manière réaliste (sans justifier ces c.... de généraux !), c’est la position des pays occidentaux depuis des années qui pousse aujourd’hui le pays à refuser l’aide internationale, à l’exception de celle de la Chine.

Avec beaucoup de réalisme et sans parti pris idéologique, la solution serait de multiplier les échanges économiques te le tourisme avec la Birmanie, afin de permettre l’émergence d’une classe moyenne (car il ne faut pas croire, mais beaucoup de petites boites familiales font de l’import-export là-bas, et tout l’argent ne va pas forcément à la junte). Cette classe moyenne et l’ensemble de la population, une fois leur niveau de vie amélioré et les préoccupations quotidiennes levées, se tournera naturellement vers des révendications politiques. La nouvelle consitution pourrait d’ailleurs aider en cela : une fois les généraux un peu plus rassurés sur leur emprise politique, pourront faire quelques concessions. Rappelons que la démocratie anglaise a commencé avec un petit document appelé "magna carta" et avec l’habeas corpus. Bien sûr cela prendra du temps, mais aucune démocratie ne s’est faite en 10 ans.

Quoiqu’il en soit, cette politique serait sans doute plus efficace et certainement moins cynique que les sanctions qui ont pour but de pousser une population à la famine en espérant qu’elle se révolte. Il suffit d’ailleurs de voir que les opposants de Free Burma (www.freeburma.org), qui ont appelé au boycott pendant des années viennent de changer leur fusil d’épaule. Une plus grande ouverture avec la junte faciliterait également le dialogue et l’acheminement de l’aide en cas de catastrophe.

Car n’oublions pas qu’avant de réclamer les droits de l’homme, les Birmans réclament avant tout de meilleures conditions de vie. Les droits politiques sont finalement assez futiles quand on n’a rien à manger ou pour se soigner. Alors, arrêtons de soulager notre conscience politique et aidons réellement le peuple birman, concrètement et selon ses propres besoins et non les nôtres. Allons sur place, visitons le pays, ahcetons leurs produits, discutons avec les généraux, même si cela doit heurter notre sensibilité de défenseurs des droits de l’homme. Car, soyons réalistes, si nous ne le faisons pas, d’autres pays comme la Chine le feront...


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