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En réponse à :


pp77www 27 juillet 2008 15:43

Bonjour,

Ce qui est bien avec Lerma, c’est qu’il incite à confronter ses informations avec d’autres sources, voire les mêmes, avec une autre lecture. Très bel acte pédagogique.


En parcourant internet, je suis arrivé sur le site de l’OCDE et ai consulté un dossier sur l’emploi, la productivité, le salaire minimum, la formation... « et l’impact des mesures dans chacun de ces champs sur l’emploi et la productivité. L’étude note que les éléments d’appréciation et les critères mis en place pour vérifier les conséquences sont empiriques.


Voir http://www.oecd.org/dataoecd/2/55/40776668.pdf

Nous pouvons constater cependant que :

1. « La croissance de l’emploi va généralement de pair avec une plus faible croissance de la productivité du travail moyenne mesurée – mais cela ne signifie pas qu’une hausse de l’emploi entraîne une baisse de la productivité individuelle.[…] Par conséquent, lorsque l’on évalue l’impact des réformes du marché du travail sur le PIB par habitant, il est crucial de prendre en compte les effets des réformes tant sur l’emploi que sur la productivité du travail. »

Et, pour l’instant, je ne pense pas que des études aient vu le jour sur l’impact des mesures prises. Je pense que les affirmations de Lerma sont plus qu’empiriques.

Pourquoi, insister sur la productivité ? Il semble d’après l’OCDE « […] La croissance du PIB par habitant peut se décomposer en deux éléments : la croissance de l’utilisation de la main-d’œuvre et celle de la productivité du travail. L’Étude de l’OCDE sur la croissance constate que la croissance de la productivité du travail contribue de manière particulièrement importante à stimuler la croissance du PIB par habitant. »

2. « Certains ont affirmé que seuls les pays qui mettent en œuvre des politiques d’inspiration libérale (caractérisées par des prestations sociales limitées et une réglementation peu contraignante) peuvent enregistrer simultanément de bonnes performances en matière d’emploi et une forte croissance de la productivité du travail, qui améliorent incontestablement le PIB par habitant. Cette affirmation n’est cependant pas corroborée parles données contenues dans le présent chapitre, où l’on constate que d’autres pays dont les performances en matière d’emploi sont bonnes (et qui associent des mesures d’incitation au travail énergiques à une protection sociale généreuse et à une réglementation bien conçue) ont enregistré, en moyenne au cours de la dernière décennie, une croissance de leur PIB par habitant du même ordre que celle des pays qui s’en remettent davantage au marché. Toutefois, les écarts de croissance tendancielle du PIB par habitant au sein des groupes sont plus importants que les écarts entre groupes. ».


A méditer : les affirmations consistant à vouloir montrer que les prestations sociales en France sont un obstacle à l’économie, sont ou de l’ignorance, ou de l’incompétence ou encore mensongers (Rayer les mentions inutiles si besoin). Peu d’impact sur la productivité et quelles conséquences sociales ?

3. « […] une protection de l’emploi stricte pour les contrats permanents a un impact négatif faible* sur la croissance de la productivité à long terme, »


*Souligné par moi-même.
 

4. l’augmentation du rapport du salaire minimum à la rémunération médiane semble avoir un impact positif sur le niveau global de la productivité mesurée.

Deux manières d’augmenter ce rapport : soit augmenter le salaire minimum, soit diminuer la rémunération médiane. L’OCDE pense (à priori) à la première solution ! Et l’OCDE présente qu’une augmentation de 10 points de ce rapport amènerait un gain de productivité de 2 points de pourcentage !

5. les réformes qui réduisent la générosité de l’indemnisation du chômage sont à même de faire baisser le niveau global de la productivité mesurée.

Le pavé dans la mare ! Et l’OCDE n’est pas constituée d’économistes de gauche. Ce paragraphe est à lire particulièrement. Il va totalement à l’encontre des mesures prises par les lois sur les chômeurs !


Bémol, cependant. C’est l’OCDE quand même !

Toutefois, l’impact global à long terme d’une baisse des prestations de chômage sur le niveau du PIB par habitant (en tenant compte tant de l’effet positif sur l’emploi que de l’effet négatif sur la productivité) semble négligeable.

Souligné par moi-même : un doute subsiste… Et là encore quelles conséquences sociales ?

6. l’extension du congé parental semble accroître le niveau de productivité notamment en permettant aux travailleurs qui ont des responsabilités familiales de préserver leurs liens avec le marché du travail.

Les politiques sociales ont du bon… La France s’en écarte de plus en plus singulièrement.

Pour conclure, il semble que les mesures concoctées par le président de 38 % des français satisfaits de son mandat actuel, aillent à l’encontre des résultats d’études menées par l’OCDE.

Mon sentiment actuel à la lecture de plusieurs documents de l’OCDE : Le gouvernement actuel sous l’égide de N.Sarkozy prend les consignes les plus défavorables, indépendamment du contexte et des autres mesures qui devraient être prises pour un résultat tangible. Chacune des mesures peut, dans un cadre donné, avoir un impact positif. Alors que chacune des mesures prises indépendamment du contexte aura, vraisemblablement, des conséquences catastrophiques.

Mais, ici, ce n’est qu’interprétation et lecture dans le marc de café. Aujourd’hui, ce qui est sûr c’est que le travail précaire augmente (nombre de personnes qui souhaiteraient travailler davantage, selon les chiffres transmis à l’OCDE) et que la pauvreté en France est de 13,2 %, près ¼ de la population !


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