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Zazen Koi 8 janvier 2008 11:20
Zazen Koi

Bonjour,

Tout d’abord la crise des « subprimes » est venue de défections de particuliers et non d’entreprises, il s’agit même de la première crise financière dont les particuliers sont la source et le coeur (voir à ce propos un excellent article dans le Monde daté d’hier). En gros, les financements structurés sont des financements qui afin de mutualiser le risque mélangent dans un même produit des éléments à risque (comme des dettes de TPE/PME par exemple) et des éléments non risqués (comme des bons du trésor), les éléments non risqués permettant de couvrir les éléments risqués. C’est pour cela que des ratios précis dits « de tranchage » existent (voir à ce propos The Structured Credit Handbook - http://eu.wiley.com/WileyCDA/WileyTitle/productCd-0471747491.html- qui explique très bien le sujet). Pour les subprimes, ces ratios n’ont tout simplement par été respectés par certains acteurs d’où la crise...Mais celle-ci n’aurait pas eu lieu si les règles du jeu avaient été respectées. Ce n’est pas parce que l’eau du bain refroidit qu’il faut nécessaire se défaire du bébé qui est dedans, non ?

Pour ce qui est des marchés - publics ou non - il existe deux raisons non manichéennes aux pratiques des directeurs des achats des grands groupes, et des administrations publiques : les « bonnes pratiques » du secteur et les normes des instituts de notation.

Les « bonne pratiques » du secteur (voir à ce propos http://www.cips.org/professionalpractice/supplymanagement/) sont normées et partagées internationalement. Elles permettent notamment aux donneurs d’ordre de travailler en flux tendu et si on en croit les dernières analyses, posent assez peu de problèmes aux PME hors de France (Fact or fiction ? Are misplaced beliefs about purchasing holding us back ? Then perhaps it’s time they were challenged, says Luc Volatier - http://www.supplymanagement.com - 12 April 2007). Existerait-il une « exception culturelle » pour les PME française aussi ?

Plus simplement, il existe des produits d’assurance professionnelle - notamment sur la garantie de bonne fin - qui pallient très bien les exigences des directeurs des achats, les rassurent et permettent de soumissionner même si on ne dispose pas des 3 bilans d’usage...Beaucoup de SSII ou de Biotechs sont là pour en témoigner.

Seconde raison : les normes des instituts de notation. Les grandes entreprises se refinancent sur les marchés. Or, leur crédibilité en termes de chiffre d’affaires - donc en termes de possibilités de ne pas faire défaut - est notamment fondée sur leur capacité à produire, donc sur leurs achats. De ce fait, les directeurs des achats doivent pouvoir démontrer que les fournisseurs sélectionnés ne feront pas défaut et pourront fournir en temps et en heure...d’où leurs exigences diverses...Les notes sont révisées par période, donc avant de soumissionner, il s’agit de se renseigner. Si la société vient d’obtenir sa note, il est probable que la pression sur les directeurs des achats étant moindre, la chance d’obtenir le marché est plus importante, inversement les structures en cours de notation sont à fuir...Une petite opération de « market intelligence » qui peut rapporter gros, et en plus c’est gratuit et c’est sur les sites des instituts de notations.

Enfin, il me semble qu’un texte est passé pour faciliter l’accès des marchés publics aux PME, notamment la PME peut déléguer aux TPG un pouvoir pour effectuer le recueil des éléments administratifs nécessaires ou encore bénéficier d’aides OSEO pour financer le soumissionnement de son dossier. (http://www.pme.gouv.fr/essentiel/vieentreprise/marchespub/marches.htm) Il semble donc inexacte de prétendre qu’il demeure délicat de soumissionner, d’autant plus qu’une fraction des marchés publics est aujourd’hui tant en France qu’en Europe automatiquement dédiée à des PME.

En revanche, il s’agit effectivement de maîtriser certains aspects administratifs, mais les chambres de commerce et - s’ils font leur travail - les syndicats professionnels dédiés aux PME sont là pour apporter toute l’assistance nécessaire. Les dirigeants de PME et TPE françaises semblent très seuls, trop seuls et ne connaissent pas les solutions à leurs problèmes quotidiens. Mais que font les syndicats patronaux et organisations professionnelles pour aller vers eux ? La Wallonie, par exemple, envoie chaque mois gratuitement en push toutes les opportunités de financements européens par secteurs avec les coordonnées des PME intéressées et les outils & models pour répondre correctement...Il n’y a plus qu’à prendre son téléphone et compléter le dossier.

Pour finir, Corinne Lepage dirige un cabinet d’avocat de 50 personnes... il s’agit d’une PME n’est ce pas ? Et elle a co-écrit l’article avec quelqu’un qui vit tous les jour le quotidien d’une PME ? Pourquoi alors le procès d’intention qui peut être lu dans certains commentaires ?

Cordialement

Zazen



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