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ELAA 3 novembre 2014 17:25

Bonjour,


vous avez raison, il faut être précis. Je pensais l’avoir été mais pas suffisamment apparemment.

Je parle d’attouchements sexuels sans équivoque (fesses et poitrine) avec la main la plupart du temps, mais pas seulement... d’exhibition (y compris masturbation publique), j’inclurais également les propositions franchement déplacées (quand un homme vous demande de lui vendre vos collants... afin d’en faire... enfin là je me censure, c’était franchement répugnant.)

Je suis désolée de vous mettre mal à l’aise avec mon témoignage (et franchement, ça me met mal à l’aise d’y repenser) mais encore une fois, je ne parle que de mon expérience : une petite dizaine d’abus, sur une vingtaine d’années. On est d’accord, ça n’arrive pas tous les jours, la moyenne est d’une fois tous les 2 ans. Ca peut vous paraître peu, moi ça me paraît énorme.

Mais ce qui m’étonne le plus dans tout ça, c’est votre réaction que je trouve assez violente : pourquoi vous sentez-vous agressés par un témoignage ? Je ne vise personne en particulier (à part les tordus qui pratiquent ce genre d’attouchements) dont je suis certaine que vous ne faites pas partie. 

J’aimerais juste comprendre pourquoi. Pourquoi vous sentez-vous agressés ?
Ce n’est absolument pas mon but, loin de là. Je voulais juste vous donner un autre son de cloche, celui d’une parisienne en l’occurrence. Demandez en effet autour de vous, à des personnes qui vous font suffisamment confiance, car on ne se confie pas de vive voix à n’importe qui. J’ai hésité pendant plusieurs jours avant de parler de mon expérience, parce que ce n’est pas agréable. 

Je ne me sens l’ennemie de personne, je ne cherche à nuire à personne. La seule chose qui me paraisse insupportable, c’est l’idée que l’on puisse penser « ça n’existe pas », « ce n’est pas si grave », « de quoi se plaignent-elles ».

Je pense donc avoir répondu, pour ma part, à ces questions.

Le monde n’est pas fait d’antagonismes, se plaindre d’un comportement inapproprié (j’entends par là « animal », irrespectueux de l’autre) est valable pour une femme comme pour un homme, sans pour autant être taxé de misandrie (car franchement, je trouve cette accusation non valable.)

Pour résumer : oui il y a des abus tous les jours, non ce n’est pas une question de féminisme/misandrie, alors essayez de ne pas vous voiler la face car finalement, c’est peut-être ce qu’il y a de pire dans tout ça. 

Du moins, je ne laisserai personne dire « ça n’existe pas », sans réagir pacifiquement, de façon constructive.
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