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Frédéric Mahé Frédéric Mahé 1er décembre 2006 10:46

Dans le temps... C’était mieux...

Arrêtez ! Je me rappelle moi, comment c’était quand j’étais tout jeune (j’ai 51 ans) : il y avait Guy Lux à la télé, c’était Albert Raisner (! !!) qui y parlait du rock et de l’harmonica (parfois en même temps), on frémisait à l’idée de croiser des « blousons noirs » ; il n’y avait qu’une chaîne de télé, dirigée par un Ministère de l’Information, aux ordres du Général. Le samedi soir, c’était Maritie et Gilbert Carpentier, avec des variétoches bien molles et bien tièdes, il y avait peut-être même déjà Michel Drucker ?

La lecture ? Laissez-moi rigoler : Guy Des Cars faisait un tabac, Pearl Buck était au top (qui s’en souvient ?), les étagères des librairies étaient pleines de livres de médecins et d’infirmières (Slaughter, ça vous rappelle quelque chose ?). Quand on parlait de Françoise Sagan dans les journaux, c’était pour dire qu’elle « vivait à cent à l’heure », et qu’elle conduisait pieds nus, rien sur ses livres, sauf qu’ils se vendaient bien.

La musique ? Je me rappelle les émissions de Patrick Topaloff sur Europe 1 (ouarf ouarf, prout et Cie), les hit-parades truqués ou Cloclo gagnait toujours la première place, parfois détrôné par Dalida. Tout ça pendant qu’outre Atlantique, on allait à Woodstock ou à Monterey. Les « speakers » parlaient encore de « grande musique », attention, pas de la musique de sauvages, ou du bruit cacophonique, hein, que du Mozart ou du Beethoven (Bach c’est plus dur).

Les jeunes ? Je me rappelle, on était pas bien fins, avec nos pattes d’eph, on était peut-être même aussi abrutis que certains jeunes affligeants qu’on croise dans le tram. Un point positif, on avait pas les walkmans, ces machines à décérébrer qui font ressembler n’importe quel jeune humain plein de vigueur en schizoïde gémissant les yeux mi-clos, environné d’un bourdonnement d’abeilles rythmique.

Et nos parents, ou tout au moins leur clase d’âge ? Ils se lamentaient qu’à l’école on n’apprenait plus rien, qu’on écrivait comme dans les journaux, bref que la culture, c’était foutu.

On parlait de Pascal, de La Fontaine, de Zola ? Eh évidemment, ils étaient au programme ! On rêvait que nos ancêtres en parlaient, oui, mais on pensait qu’au sexe opposé et à comment payer son café au bistrot.

Les écoles (collèges, lycées...) nous présentaient un monde tel qu’il aurait dû être, et finalement, nous les avons cru : quand nous nous lamentons de la perte des valeurs, du déclin de la culture, etc., finalement on regrette que le monde ne soit vraiment pas comme il aurait dû être. Avec Sartre, j’en suis sûr, les discussions habituelles devaient être plus relevées, certainement plus qu’avec mon voisin de palier. Mais dans la vraie vie, on rencontre plus de voisins de palier que de Sartre... alors on fait avec.

Je suis relativement fier de ma culture, parce que je l’ai entretenue, c’est un effort et un choix personnel, mais je n’irai pas jusqu’à croire que le monde est plus bête qu’hier. Comme disait un intervenant plus haut, l’inculture est juste un peu plus industrialisée.

Relisez les vieux journaux dans les greniers, vous allez voir si la culture était là... On ne parle quasiment que d’auteurs complètement oubliés aujourd’hui (seulement 40 ans après !). Je recommande particulièrement le Figaro, on s’en paie une bonne tranche.

La question que chaque personne ayant un brin de culture devrait se poser, plutôt, ce serait : qu’est-ce que je peux faire pour transmettre cette petite flamme ? Et surtout pas : alala, il sont vraiment trop cons, tout fout le camp, quelque part c’est un peu un aveu d’échec personnel et d’enfermement.


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