• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Paul Villach Paul Villach 29 janvier 2008 11:13

Poussé dans vos retranchements, c’est à dire dans les cordes, vous tentez une opération de sauvetage, en mettant en oeuvre la phase 2 de votre stratégie que vous avez apprise en séminaire ou sur le tas.

1- Le leurre de l’édredon avec ambiguïté volontaire  : “vos arguments ne me "gènent" pas du tout et je les reçois”.

- Sous ce ton bonhomme que comprendre ?

- Que veut-dire “les recevoir” ? Les entendre sans y souscrire ou les juger “recevables” donc fondés. Vous esquivez, mais vous ne les refutez pas, faute de moyens !

2- Le leurre de la relativisation : “je veux relativiser les choses” . Entendons : minimiser. La reconfiguration des problèmes à sa convenance est le leurre quotidien que pratique l’administration. Celle-ci plie la réalité à sa seule représentation... jusqu’à ce que la réalité se venge : voyez la malheureuse conclusion des inspecteurs-maison (juges et parties) exonérant l’administration de toute responsabilité (conformément à ce qu’avait annoncé le ministre avant même la fin de l’enquête !) après la tentative d’assassinat de Karen-Montet-Toutain. Vous n’imaginez pas le discrédit que peuvent jeter sur l’administration de pareilles pantalonnades !

Et pour ce faire, vous comparez malhonnêtement ce qui n’est pas comparable : le temps de guerre et le temps de paix !
De cette comparaison est attendue une disqualification du courage en temps de paix qui n’est en rien comparable à celui qui met en jeu la vie par temps de guerre !
Vous n’avez donc jamais entendu parler de Karen Montet-Toutain en décembre 2005 ? Elle a failli y laisser la vie. Cas particulier, objecterez-vous ! Mais quel cas ! Vous n’avez-jamais entendu parler non plus de la tentative d’assassinat d’un autre professeur au collège “Les Fontanilles” à Castelnaudary… le 25 mai 1993 ? Encore un cas particulier. Mais voyez, la délinquance scolaire n’est pas récente ! Et la réponse de l’administration a été telle que cette délinquance a fait boule de neige ! Cela ne pose pas problème ?

Il est sûr que quand on est un “autoritarien”, selon le mot de Milgram, c’est-à-dire qu’on trouve son équilibre psychologique dans une soumission aveugle à l’autorité, le courage n’est pas la qualité première dont on a besoin pour survivre. Cette attitude qu’analyse Milgram dans “Soumission à l’autorité” (Calmann-Lévy, 1974) explique les massacres du 20ème siècle : un État tyran n’a besoin que d’une foule de bons fonctionnaires loyaux mettant toute leur conscience professionnelle à accomplir les tâches qui leur sont fixées sans jamais se poser de question. L’administration française a une longue tradition de ce genre.

3- Le leurre de la retraite stratégique en rase campagne pour quitter un terrain miné et placer le débat sur un terrain plus sûr. “L’Administration peut être parfois vue de façon positive car elle peut vraiment aider, etc.”

- La question n’est pas là. Personne ne nie cette possibilité : c’est même ce qui devrait justifier sa mission ! Que vous éprouviez le besoin d’énoncer cette évidence, montre que les choses ne sont pas si claires.
 Le problème, c’est que l’administration puisse tourner le dos à cette mission et violer la loi chaque fois qu’elle y a intérêt au détriment des droits de la Personne, et que ses membres qui se comportent comme des voyous restent en place ! 

- Dans un contexte de délinquance scolaire, cette conduite indigne ne peut avoir que des conséquences désastreuses.

Tel est le problème que vous avez voulu fuir et que j’ai soulevé avec faits et arguments à l’appui dans le cadre limité de 4 petits feuillets.

Vous voulez en savoir plus et prendre la mesure d’un drame dont vous n’avez pas conscience ? Il n’est pas trop tard ! En dehors de la lecture de Stanley Milgram, évoqué ci-dessus, je vous conseille celle d’un de mes ouvrages, auquel mon article emprunte une partie de sa documentation, puisque, je l’ai déjà dit, l’eau de la délinquance n’a pas cessé de couler sous les ponts depuis sa parution en 2003 : “Les infortunes du Savoir sous la cravache du Pouvoir : une tragicomédie jouée et mise en scène par l’Éducation nationale”. Bonne lecture ! Paul Villach
 
 

 


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès