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Heum, heum,... 4 février 2010 16:49

@ M. Vilach

"1- Vous avez l’air de connaître le fonctionnement de l’Inquisition intimement liée aux pouvoirs politiques, l’un secondant l’autre.« 

J’ai mal dû m’exprimer : ni l’église, ni le clergé n’ont rien à voir avec la condamnation du Chevalier de La Barre, ni comme plaignant, ni comme magistrats, ni comme partie civile : c’est un procès purement laïc devant les juridictions pénales ordinaires (le tribunal prévôtal du lieu) avec une incrimination faite par le parquet pour une incrimination qui est l’équivallent actuellement de »dégradation volontaire de monument public commise en réunion", faute pour laquelle il n’été prévu qu’une peine d’amende honorable, et pas de peine de mort.

"2- Rappelez-moi les griefs reprochés au jeune Chevalier de La Barre, dont une statue se trouve sur les jardins en pente près du Sacré-Coeur de Montmartre et que je ne manque pas d’aller saluer chaque fois que vais à Paris.« 

Tous ces mythes de la répression sanglante des délits d’opinion par l’Église sous l’Ancien Régime ont été inventés après 1870 par les Républicains pour justifier l’éviction du Clergé des fonctions d’enseignement. Ce monument placé en face du sacré Coeur en témoigne.

Le fait est qu’on ne peut pas citer un seul exemple en France de personne mise à mort par l’église pour délit d’opinion, par contre, à partir de 1789 on en trouve des centaines de milliers, si ce n’est pas des millions. Trouvez-moi en France un Fouquier-Tinville au XVIIIe siècle, au XVIIe siècle, au XVIe siècle, etc. Auparavant, ce sont d’autres époques, avec d’autres moeurs, comme pour l’Antiquité.

 »3-« Le clergé n’avait ni police, ni juridictions répressives », écrivez-vous.

On rêve ! Comment s’appelait le « tribunal de la Sainte Inquisition » ?"

L’église de France ne disposait pas plus d’institutions répressives sous l’Ancien Régime qu’actuellement : ses seul tribunaux, appellés official, s’occupaient d’une part de régularité des sacrements (annulation de mariages, dispenses de consanguinité, sépultures, erreurs d’État civil,..) tant pour les catholiques que pour les deux autres religions officiellement autorisées, Réformée et israélite, d’autre part de la discipline ecclésiastique, par exemple un moine qui commet un vol dans le monastère, une religieuse qui a un différend avec son abbesse, un curé qui bat son vicaire, etc..Mais en cas de peine grave, les officialités devaient s’en remettre aux juridictions répressives laïques. Le tribunal qui a condamné Jeanne d’Arc était un tribunal spécial constitué par l’évêque Cauchon spécialement pour elle, qui aurait été considéré comme illégal en France. Mais le diocèse de Rouen était anglais depuis sa prise en 1419 par Jean, frère d’Henri V Plantagenet. Cauchon, qui était ancien recteur de l’Université de Paris, était un des principaux chefs politiques du parti anglais, ancien chef de la révolution cabochienne, cumulant sur sa personne les titres ecclésiastiques qu’il confisquait à ses adversaires, devenu extrêmement riche ; il avait déjà constitué ce genre de cour martiale à Reims, après la conquête de la ville, pour éliminer ses adversaires politiques.

L’inquisition n’existait plus en France depuis le XIIIe siècle, et le servage personnel depuis le XIIe siècle (et non en 1789).

Les autres pays ont des histoires différentes : la dictature théocratique de Calvin connue sous le nom de République de Genève et l’exécution fumante de Michel Servet pour délit d’opinion, les massacres anabatistes et les exécutions de sorcières en Allemagne, les persécution puritaines en Angleterre sous Cromwell, sont plutôt le fait de Républicains enragés, ennemis de l’Église, et ne sont pas transposables en France.


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